Le télescope spatial James Webb (JWST) voit enfin le bout du tunnel. Après quasiment une décennie de retard, cet instrument scientifique véritablement exceptionnel devrait décoller au mois d’octobre. En préparation de ce lancement, la NASA et le constructeur Northrop Grumman ont réalisé une batterie de tests particulièrement poussée.
Ces essais ont déterminé que les systèmes de l’observatoire spatial étaient opérationnels et capables de résister au lancement par la fusée Ariane 5.
Pas de place au hasard
Pendant plusieurs semaines, les équipes de la NASA et de Northrop Grumman ont réalisé des essais au sol exhaustifs sur l’ensemble des composants et du système de mission du James Webb Space Telescope. Une sorte de répétition générale, qui fait suite à d'autres essais de grande ampleur, et qui est jugée indispensable pour garantir le succès de l’une des missions scientifiques les plus coûteuses de l’histoire de l’agence spatiale américaine, mais aussi de l’ESA, partenaire du projet.
D’une part, un test général a été mené sur la sonde elle-même, qui se trouve toujours sur le site californien de Northrop Grumman, à Redondo Beach. Tous les systèmes internes du télescope, y compris ses quatre instruments scientifiques, ont été activés et leur interaction a pu être étudiée dans un environnement aussi réaliste que possible. Les données obtenues ont été comparées aux spécifications attendues afin de valider le fonctionnement nominal du JWST. Enfin, ces essais ont déterminé que les systèmes électroniques et mécaniques sont en mesure de supporter les contraintes de vibration et d’accélération du lancement, toujours prévu fin octobre 2021 à Kourou, en Guyane française.
D’autre part, la NASA a effectué un test complet du segment sol de la mission. Concrètement, le JWST a été mis en ligne avec l’ensemble des systèmes de communication qui seront utilisés lors de sa mission. Cela comprend notamment les antennes géantes du Deep Space Network, réparties un peu partout sur la planète et qui permettront d’envoyer des consignes et de récupérer les images envoyées par l’observatoire spatial lorsqu’il orbitera à 1,5 million de kilomètres de la Terre, au point de Lagrange Terre-Soleil L2.
Une mission à très haut risque
La NASA a ainsi testé la possibilité d’envoyer des correctifs logiciels au JWST, capables d’être installés en cours de mission. Toutes les solutions de communication de secours ont également été testées dans des conditions réelles. Il faut dire que James Webb n’a pas droit à l’erreur.
Contrairement au télescope Hubble, que Webb doit remplacer, le nouvel observatoire spatial ne sera pas positionné en orbite basse, mais dans l’espace lointain, cinq fois plus loin que la Lune. Et si Hubble avait pu être réparé par la navette spatiale en 1993, une intervention de ce type ne sera pas possible sur James Webb.
On comprend dès lors l’attention portée aux finitions et aux essais sur ce programme à 10 milliards de dollars. Alors que JWST a fini d’être assemblé en 2016, la détection et la correction de problèmes techniques, notamment sur le bouclier, expliquent en grande partie les retards et surcoûts des cinq dernières années.
Source : NASA