Objectif en vue ! Après pratiquement une année de vol pour accélérer et viser la bonne trajectoire, DART se prépare à entrer en collision avec Dimorphos, la petite lune de l'astéroïde Didymos. Une démonstration qui arrive dans sa période la plus critique, avant l'impact le 26 septembre.
Il va y avoir des dégâts !
Astéroïde en vue pour DART
C'est la démonstration ultime de la méthode la plus simple pour tenter de dévier un astéroïde qui serait dangereux pour notre planète : envoyer un projectile guidé à très haute vitesse. DART (610 kg au décollage) voyage à présent avec une différence de vitesse de 6,6 km par seconde par rapport à l'astéroïde Didymos et sa petite lune Dimorphos… sur laquelle il va s'écraser le 26 septembre.
Les équipes visent le plus petit membre de ce duo, car l'impact ne modifiera pas l'orbite de l'astéroïde parent Didymos, mais la vitesse et donc la trajectoire de Dimorphos. Et depuis peu, les équipes peuvent retrouver l'astéroïde sur la caméra optique de navigation de DART, nommée DRACO (Didymos Reconnaissance and Asteroid Camera for Optical navigation), malgré les 20 millions de kilomètres qui les séparent encore.
L'approche finale arrive
La mission de la NASA évolue pour l'instant avec peu de changements de trajectoire, mais qu'elle puisse identifier son objectif sur sa propre caméra est déjà une bonne nouvelle. En effet, dans les derniers jours et plus particulièrement dans la dernière heure de sa mission, il faudra qu'elle soit capable de manœuvrer seule pour recalculer et au besoin optimiser son point d'impact sur la petite lune Dimorphos.
Et tout ira si vite qu'il sera impossible de passer par des commandes depuis la Terre. « En obtenant des images de l'astéroïde avec DRACO dès maintenant, nous pouvons déjà ajuster les paramètres logiciels » explique Elena Adams, responsable de l'ingénierie de la mission.
Il ne faudra pas le rater
12 août, 13 août, 22 août, DART a capté plusieurs fois Didymos, et bientôt ces mesures auront lieu quotidiennement, puis toutes les cinq heures. Les derniers ajustements majeurs de trajectoire sont prévus le jour avant l'impact, le 25 septembre.
L'impact et surtout ses effets seront mesurés via un petit CubeSat qui voyage avec DART, appelé LICIACube, mais aussi par les télescopes au sol, qui suivront en particulier les variations de l'orbite de Dimorphos autour de Didymos… Avant que la mission Hera de l'ESA aille visiter le duo d'astéroïdes dans les années à venir.
La NASA espère des résultats concluants au cas où il serait nécessaire de dévier (même à minima) un astéroïde se dirigeant vers une collision terrestre dans la décennie à venir. Pour l'instant, aucun ne répond heureusement à ce critère.
Source : NASA