Abrasion et trous au menu cet été. © NASA/JPL-Caltech
Abrasion et trous au menu cet été. © NASA/JPL-Caltech

Le bilan des 12 premiers forages et des collectes d'échantillons du rover Perseverance dans le cratère Jezero, sur Mars, est particulièrement positif. Les instruments permettent de savoir qu'il y a de nombreuses molécules organiques… Mais il faudra encore longtemps pour connaître leur origine.

Gare, donc, aux conclusions hâtives.

Des trous de qualité

Le mois dernier, le grand rover Perseverance de la NASA a pu collecter sur les pentes du cratère Jezero son douzième échantillon de sol martien. Une opération qui n'est jamais une routine, d'autant plus que les équipes scientifiques sélectionnent avec un soin extrême les sites de forage les plus propices.

Pour sa deuxième campagne scientifique (la première l'avait amené à récolter des matériaux au « fond » du cratère), Perseverance est sur les pentes du delta de Jezero. Là où, il y a 3,5 milliards d'années environ, plusieurs équipes de recherche estiment que les conditions étaient les plus favorables pour qu'une éventuelle forme de vie sur Mars puisse laisser des traces dans les sédiments. Ces derniers ont depuis bien longtemps séché et durci… Non sans garder en leur sein une grande concentration de molécules organiques. C'est ce qu'a permis de détecter l'instrument SHERLOC, situé au bout du bras mobile de Perseverance, sur des zones qui ont ensuite été forées.

Des molécules oui, mais les bonnes

Si elles font partie des « briques du vivant », les molécules organiques ne sont pas nécessairement des preuves que la vie a un jour été présente sur Mars. Pour franchir ce pas, il faudrait montrer de façon inéquivoque que les molécules en question, détaillées, n'ont pu être produites que par des organismes vivants. Ce que bien entendu, Perseverance ne peut faire… Et c'est bien la raison pour laquelle la NASA, aidée par l'ESA, souhaite un jour rapatrier ces mêmes échantillons vers la Terre.

La foreuse qui permettra peut-être de ramener les preuves de vie sur Mars. © NASA/JPL-Caltech
La foreuse qui permettra peut-être de ramener les preuves de vie sur Mars. © NASA/JPL-Caltech

Ici, les types de sédiments au sein desquels Perseverance a réussi à forer conservent très bien les fossiles… Il faudra donc attendre. Cependant, et c'est déjà une bonne nouvelle, cela prouve tout au moins que le choix du cratère Jezero comme site de récolte était bon ! Si au contraire les instruments n'avaient détecté aucune molécule organique, la quête aurait encore été bien plus complexe (voire impossible).

Besoin d'un gros labo

En attendant de savoir s'il s'agit donc bien de « biosignatures » et si les conditions étaient toutes réunies pour que des formes de vie (du moins microbiennes) puissent exister sur Mars il y a si longtemps, le rover va poursuivre sa mission.

Ces derniers jours, les équipes ont programmé une petite routine de recherche matinale : c'est pile le milieu de l'hiver sur Mars et les scientifiques aimeraient beaucoup observer des formations de givre. Il en reste, des choses à apprendre sur la planète rouge…

Source : NASA