Difficile printemps pour le spatial chinois. Ce 9 avril, un lanceur
CZ-3B n’a pas réussi à atteindre l’orbite avec le satellite Palapa-N1 qu’il transportait.
C'est déjà le deuxième échec après celui du 16 mars, alors que le
lanceur chinois CZ-7A ratait son vol inaugural.
Impossible à cacher
Une heure après le décollage, les autorités chinoises n'avaient pas encore annoncé la réussite de la campagne de vol. C'est souvent le premier indice, dans une communication réduite à son maximum, que quelque chose s'est mal passé. Pas de « live » du décollage depuis le centre de Xichang pour le décollage d'un lanceur CZ-3B, mais une confirmation qui passe par les vidéos des utilisateurs chinois de Weibo, le Twitter local.
Et une fois de plus, les mauvaises nouvelles ont fusé plus vite que les annonces. L'agence officielle publiait tout juste son communiqué sur l'échec du lancement du satellite Palapa-N1 que des vidéos de la désintégration du haut du lanceur dans l'atmosphère, capturées sur l'île de Guam, faisaient le tour du monde. Il n'y a heureusement aucun dégât au sol.
Côté client…
Pour ce quatrième échec en 24 ans de service (la « Longue Marche 3B », ou Chang Zheng 3B, est une fusée particulièrement fiable), c'est le troisième étage qui a eu un problème, et n'a visiblement pas été capable d'entrer sur orbite.
Le lanceur devait emmener le satellite Palapa-N1, aussi nommé Nusantara Dua, pour le compte de l'opérateur indonésien Palapa Satelit Nusantara Sejahtera, aussi appelé PSN. Un client qui joue de malchance avec la Chine : le satellite Palapa-N1 devait remplacer une autre unité du même opérateur, dont la durée de vie avait été écourtée car ce dernier avait été lancé sur une mauvaise orbite par… une autre CZ-3B, en 2009.
Gros enjeux pour la Chine
Cet échec chinois intervient dans un contexte particulier. En effet dans une période fortement impactée par la crise liée au COVID-19, le secteur spatial chinois tente de garder sa programmation particulièrement chargée cette année (plus de 40 vols prévus). Or cette catastrophe pour CZ-3B est déjà la deuxième en deux mois pour cette industrie d'état : le 16 mars la nouvelle version du lanceur CZ-7 (nommée CZ-7A) échouait elle aussi à atteindre l'orbite à cause de son troisième étage.
Les autorités ont intérêt à trouver rapidement la parade, car malgré la grande variété de leurs familles de fusées, les enquêtes pour identifier les erreurs de ces deux campagnes vont stopper quelques semaines, et plus probablement plusieurs mois, toutes leurs capacités d'atteindre l'orbite géostationnaire.
Et le test du nouveau lanceur CZ-5B et sa capsule habitée expérimentale est toujours prévu dans quelques jours…
Source : Spaceflight