C'est sans grande surprise que le gouvernement a décidé d'ignorer une nouvelle mesure écologique pourtant préconisée par les scientifiques et les associations environnementales.
En effet, la première ministre a confirmé qu'elle n'abaissera pas la limitation de la vitesse sur les autoroutes françaises.
Une mesure de bon sens ?
Lors de la Convention citoyenne pour le climat (qui s'est achevée en juin 2020), pas moins de 149 propositions avaient été formulées dans le but de trouver des solutions pour lutter face au changement climatique. Parmi les projets repoussés d'entrée de jeu par Emmanuel Macron, on retrouve l'abaissement de la vitesse sur les autoroutes à 110 km/h. Pourtant, un récent sondage démontre que 68% des Français sont en faveur de cette proposition.
Il faut dire que les arguments penchent plutôt en la faveur de cette mesure. Tout d'abord, cela permettrait à un véhicule léger d'émettre 16% de gaz à effet de serre en moins par rapport à une même voiture qui roulerait à 130 km/h. De plus, cette baisse de la vitesse aurait un impact positif sur la consommation en carburant qui chuterait elle aussi de 16%. De quoi donner un petit coup de pouce au pouvoir d'achat. Enfin, la nouvelle limitation ne déboucherait que sur une perte de temps de 8 minutes tous les 100 km.
La peur d'une forte contestation
Malgré toutes les raisons évoquées précédemment, la première ministre (également chargée de la planification écologique et énergétique) Élisabeth Borne s'est positionnée contre cette mesure. Au micro de BFM TV, elle explique qu'elle ne va pas dans la "bonne voie" et que les "contraintes de temps" seraient trop importantes pour les conducteurs.
Par ailleurs, plusieurs associations dans le domaine de la sécurité routière avaient également exprimé des réticences. Elles mentionnaient notamment le fait que les automobilistes pourraient décider de se rabattre sur des routes plus accidentogènes en cas d'un abaissement à 110 km/h sur les autoroutes. Cependant, il s'agit assez logiquement de suppositions puisque la mesure n'a pas été testée à grande échelle.
Quoi qu'il en soit, après le passage houleux aux 80 km/h sur les routes départementales en juillet 2018, le gouvernement semble vouloir éviter un énième débat lié à la vitesse sur le réseau routier.
Source : QueChoisir