© geralt / Pixabay
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Dès l'été prochain, toutes les voitures neuves seront équipées d'un limitateur de vitesse. L'obligation pèsera sur les constructeurs, mais le conducteur restera maître de son véhicule.

Parmi les mesures adoptées ces dernières années pour lutter contre les excès de vitesse et les dangers de cette pratique, celle adoptée par l'Union européenne le 17 novembre n'avait pas encore énormément fait parler d'elle, et pourtant, elle est plus que symbolique et pourrait même presque être synonyme de révolution. Tous les nouveaux modèles de voitures produits à partir du 1er juillet 2022 seront équipés, de façon obligatoire, d'un limiteur de vitesse qui ne sera pas qu'informatif, mais aussi et surtout dissuasif.

Pas un limiteur de vitesse, mais un « super-limiteur » de vitesse

Tous les véhicules neufs vont donc embarquer le système d'Adaptation Intelligente de la Vitesse (AVI), ou Intelligent Speed Assistant (ISA) en anglais. Il s'agit ici d'un limiteur de vitesse aux vertus pédagogiques qui, au moindre dépassement de vitesse, déclenchera un petit signal sous forme d'alerte sonore et visuelle.

Concrètement, le système se basera sur une petite caméra qui identifiera au fur et à mesure du trajet les panneaux de limitation de vitesse jonchés sur le bord de la route. Celle-ci sera couplée à un dispositif cartographique de géolocalisation, qui permettra toujours (ou presque) à la voiture de respecter la bonne vitesse au bon moment.

Le petit système d'alerte sonore et visuelle, qui s'activera automatiquement en cas de dépassement de la vitesse limite, sera couplé à un dispositif de décélération qui entraînera une réduction de la puissance de propulsion et du couple de transmission du véhicule.

Le conducteur reste tout de même maître à bord de son véhicule

Attention cependant aux interprétations. Le dispositif, certes obligatoire, ne privera pas le conducteur du contrôle de son véhicule pour autant. Le système ne pourra causer qu'une simple décélération rendant un peu plus difficile une accélération. Autrement dit, il ne fera que durcir légèrement le mouvement du pied sur la pédale d'accélération. Il ne pourra en aucun cas l'empêcher de façon inéluctable, et en cas d'urgence, l'accélérateur pourra toujours être forcé par le pilote du véhicule.

© TomTom
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L'AIV doit rester un élément dissuasif et sécuritaire. Il ne doit pas être la cause de troubles qui auraient l'effet inverse du but recherché. Mieux, les conducteurs pourront même, à chaque démarrage de leur véhicule, désactiver ce dispositif qui ne demeure ni plus ni moins qu'un dispositif d'assistance, même si celui-ci a tendance à aller plus loin que ce que les conducteurs européens ont connu jusqu'à maintenant. Il ne faut pas oublier non plus que l'été prochain, les véhicules neufs produits embarqueront l'AIV, mais également des boîtes noires qui enregistreront (dès mai 2022) toutes les données critiques de la voiture, comme les mouvements de freinage, la vitesse, le port de la ceinture, la position sur la chaussée, etc.

Quant à la fiabilité du système d'Adaptation Intelligente de la Vitesse, le média spécialisé Caradisiac estime qu'un tel dispositif est fiable dès lors que le véhicule a pu effectuer entre 400 et 500 km de route en ayant correctement identifié 90 % des limitations de vitesse. La marge d'erreur est en partie justifiée par les panneaux qui n'apparaissent pas ou sont peu visibles, ou par des conditions climatiques défavorables, qui modifient la vitesse autorisée sur certaines portions.

Source : Caradisiac