Jérôme Cartegini pour Clubic
Jérôme Cartegini pour Clubic

La marque premium de Toyota impose son style et ses motorisations au cordeau avec une gamme de véhicules de plus en plus sexy. Après trois décennies sur le marché français, Lexus se porte mieux que jamais grâce notamment à son premier SUV compact hybride UX, qui est le modèle le plus vendu de la marque dans l’Hexagone. Voici nos impressions après avoir passé une semaine au volant de la Lexus UX 250h F SPORT Executive.

Malgré la crise sanitaire, l’année 2020 constitue l’année de tous les records pour Lexus et sa maison mère Toyota, qui est redevenue numéro un mondial devant Volkswagen. Le constructeur nippon a vendu près de 720 000 Lexus dans le monde en 2020. Pour la première fois, la marque représente respectivement 2,3 % et 2,5 % de parts de marché des voitures premium en Europe et en France.

Lexus UX 250h F SPORT Executive

La Lexus hybride la plus vendue en France

Parmi sa gamme de véhicules, qui se compose désormais uniquement de véhicules hybrides et d’un premier modèle 100 % électrique UX 300e, l’UX 250h constitue le modèle le plus vendu dans l’Hexagone avec 2 535 unités écoulées l'année passée. C’est deux fois plus que le SUV intermédiaire NX, qui compatibilise dans le même temps 1 220 immatriculations.

Rien d’étonnant, car le segment des crossovers urbains premium est l’un de ceux qui fonctionnent le mieux actuellement. Outre un design racé et un intérieur tiré à quatre épingles, elle profite d’une motorisation hybride de dernière génération plus performante. Le crossover hybride est commercialisé à partir de 36 990 € pour la version 2 roues motrices (2WD) et à 56 990 € pour la finition la plus haut de gamme UX 250 h F SPORT Executive en transmission intégrale (4WD). A noter que seule la version 2WD dont le niveau d’émissions de CO2 est de 94 g/km bénéficie de l’exonération de la TVS pour une durée de 3 ans.

Un style à part

Comme les derniers modèles de Toyota, la Lexus UX 250h affiche un style ultra moderne avec des lignes anguleuses très marquées. L’immense calandre trapézoïdale qui caractérise désormais la marque, ses flancs musclés, sa belle signature lumineuse (avant et arrière) et sa chute de toit fuyante lui confèrent un caractère bien trempé. À l’instar de sa cousine Toyota CH-R, la Lexus UX 250h sort incontestablement du lot en termes de design, mais celui-ci a été fait parfois en dépit du confort et de la sécurité. Les apparences sont parfois trompeuses, car malgré son gabarit imposant (4,50 m de long pour 1,84 m de large), l’espace intérieur s’apparente en effet plus à celui d’une citadine que d’un crossover.

La courbure franche du pavillon donne du style au véhicule, mais la visibilité arrière pour le conducteur est loin d’être optimale. Même s’il y a suffisamment d’espace pour les jambes à l’arrière pour accueillir deux adultes, la hauteur sous plafond est vraiment juste pour les plus grands. Au registre des bizarreries, la forme particulière des portières fait qu’elles ont tendance à frotter contre les trottoirs un peu hauts lorsqu’on les ouvre, voire même à se coincer si l’on ne fait pas attention ! Il faut dire que la garde au sol de 16 cm correspond plus à celui d’une berline que d’un SUV. Mais la plus mauvaise surprise se trouve dans le coffre, dont le volume de seulement 283 litres (en comptant l’espace de rangement sous le plancher) suffit à peine à loger une grosse valise !

Un coffre de 283 litres avec un seuil de chargement très haut
L'espace sous le plancher est déjà compté dans le volume

Incompréhensible sur un SUV de 4,50 mètres de long à vocation familiale. Même une petite Peugeot 208 dispose d’un volume plus important de 311 litres ! La faute encore au design atypique du véhicule qui aurait contraint Lexus à loger la batterie du véhicule à l’arrière sous le coffre. Quoi qu'il en soit, ce dernier défaut risque de faire tiquer plus d’un client potentiel. Pour en finir avec les choses qui fâchent, impossible de ne pas parler des passages de roue carrés qui cassent le dynamisme du véhicule. Une très mauvaise idée, qu'on avait déjà aussi souligné sur le RAV 4.

À bord de la Lexus UX 250h

Comme l’extérieur, l’intérieur du véhicule ne manque pas d’originalité. C’est particulièrement vrai pour notre modèle de test haut de gamme qui arbore une superbe sellerie cuir bicolore avec des sièges avant chauffants et ventilés. L’ambiance est sportive avec un tableau de bord légèrement orienté vers le conducteur et une instrumentation numérique de 8'' flanquée d’un anneau physique mobile inspiré de la supercar LFA.

Comme le coupé sportif Lexus F, deux gros commodos placés de chaque côté de l’instrumentation permettent notamment de changer manuellement les modes de conduite. L’ordinateur de bord (non tactile) se pilote quant à lui via un gros pad tactile cliquable situé sur la droite du levier de vitesse.

Un certain temps d’adaptation est nécessaire pour arriver à maîtriser ce système de commande ultrasensible et peu conventionnel. On aurait préféré un écran tactile agrémenté de boutons physiques.

À la fois ferme et confortable, le poste de conduite donne la sensation d’être à bord d’une véritable sportive. Outre un excellent champ de vision, toutes les commandes tombent parfaitement sous la main du conducteur. Mention spéciale pour le volant sport en cuir perforé (avec palettes de changement de vitesse) qui offre une excellente préhension. Même si le véhicule peut accueillir 5 passagers, dont deux adultes et un enfant à l’arrière, l’habitabilité reste très mesurée par rapport à la taille du véhicule.

Des contreportes à la planche de bord, en passant par l’accoudoir central, l’habitacle est presque entièrement recouvert d’inserts de cuir avec des surpiqures traditionnelles japonaises appelées « Sashiko ». Lexus fait l’impasse sur certains artefacts modernes utilisés par ses concurrents comme le levier de vitesses façon Joystick, ou l’éclairage d’ambiance LED.

Il privilégie même encore certains éléments « old school » comme l’horloge analogique traditionnelle à côté de l’écran central, un levier de vitesse cossu à l’ancienne, ou encore les étranges molettes de commandes multimédias à l’extrémité de l’accoudoir central. La qualité perçue n’en reste pas moins de très haut niveau.

Le pad tactile pour piloter le tableau de bord s'avère beaucoup trop sensible

L’effet « mobylette » relégué aux oubliettes

L’UX 250h profite de la dernière génération de motorisation hybride auto-rechargeable inventée par Toyota et copiée depuis par toute l'industrie. Quelle que soit la finition choisie, une seule motorisation Lexus Hybrid 250h est proposée en deux ou quatre roues motrices. L’une des principales améliorations réside dans la disparition pure et simple du très désagréable « effet mobylette » de la boite CVT des précédents modèles de Lexus qui donnait l’impression d’accélérer dans le vent dès que l’on appuyait fort sur l’accélérateur. Un effet que l’on avait constaté également sur le dernier RAV 4 de Toyota. Sous le capot, l’UX combine un moteur 2.0 litres 16 soupapes de 152 ch et un moteur électrique synchrone de 109 ch.

Inspiré du coupé Lexus F, le volant sport en cuir perforé intègre des palettes de changement de vitesses

Au total, le véhicule affiche une puissance cumulée de 184 ch. Pied au plancher, le 0 à 100 km/h est abattu en 8,5 secondes, tandis que la vitesse de pointe est bridée à 177 km/h. En tout électrique, la vitesse maximale grimpe à 115 km/h. Le taux d’émission de CO2 est de 106 g/km. Pour un SUV premium à ce prix-là, Lexus aurait pu proposer une motorisation un peu plus musclée comme on en trouve sur ses concurrentes BMW X1 ou Audi Q3. Même si elle n’a rien d’une sportive, l’UX fait montre d’un certain dynamisme lorsqu’on en a besoin avec des accélérations très franches. La transmission intégrale est gérée par un second moteur électrique appelé E-FOUR qui fonctionne jusqu’à 70 km/h.

L'UX embarque la quatrième génération de la motorisation Hybride auto-rechargeable de Lexus

Optimisés pour le confort, son châssis et ses suspensions absorbent complètement les irrégularités de la route. C’est un véhicule vraiment agréable à conduire, silencieux et peu gourmand en énergie. Sur des parcours mixtes (en ville et sur voies rapides), il affiche une consommation moyenne comprise entre 5,5 et 6,5 litres aux 100 km. En la poussant un peu sur une cinquantaine de kilomètres sur autoroute, elle peut grimper jusqu’à 7,9 l/100 km, mais cela reste très raisonnable pour une voiture de 1,6 tonne. C’est en ville que l’on apprécie le plus ce système hybride qui fonctionne en priorité sur le moteur électrique tant qu’il y a de la batterie. Selon le constructeur, le véhicule fonctionne 50% du temps en mode électrique sans intervention du conducteur.

Typé sport, le commodo de droite permet de sélectionner les différents modes de conduite

Technologies et innovations

Au niveau de la sécurité, l’UX embarque de série un pack de prévention très complet comprenant un système de sécurité pré-collision avec détection des piétons, dispositif d'alerte de franchissement de ligne et système de maintien dans la file de circulation. Citons également un moniteur d’angles morts, un régulateur de vitesse adaptatif et un système de lecture automatique des panneaux de circulation. Des technologies bien intégrées et facilement configurables via le volant multifonction. Notre modèle d'essai comprend en sus l’affichage tête haute couleur, un avertisseur de circulation arrière intelligent, un double vitrage avant, et pas moins de 4 caméras avec une vision panoramique à 360° très pratique pour les manœuvres.

Lumineuse et bien contrastée, la dalle centrale de 10'' n'est malheureusement pas tactile

Côté multimédia, l’UX 250h n’est pas en reste et offre notamment la gestion Apple CarPlay et Android Auto (sans fil) avec un chargeur à induction placé sous la console centrale. Pourvu d’un écran de 10’’, l’ordinateur de bord dispose d’un système de navigation avec trafic en temps réel, et l’accès gratuit à l’application Coyote durant une durée de 3 ans (une très bonne surprise !).

À l’usage, le système multimédia s’avère toutefois trop compliqué à gérer. Le trackpad n’est pas pratique à utiliser, et le système de commandes vocales ne comprend pas grand-chose. Lexus a clairement un train de retard sur la concurrence dans ce domaine. La grosse surprise vient du remarquable système audio pourvu de 13 haut-parleurs signé Mark Levinson. L’ensemble délivre une qualité sonore exceptionnelle.

Le constructeur a également peaufiné son application mobile Lexus Link (Android et iOS). Outre les commandes à distance classiques (feux, klaxon, géolocalisation, portières…), celle-ci affiche des informations de « Coaching hybride ». Le conducteur peut voir par exemple combien de temps il a roulé en mode électrique (durant la semaine, le mois ou l’année), ou même visualiser sur une carte les phases de freinage de qualité ayant permis de récupérer de l’énergie. De la même manière, elle fournit des analyses sur les phases et les durées d’accélération, les vitesses maximales atteintes, etc. Une application originale et bien ficelée.

Application mobile Lexus Link

Fiche technique

  • Dimensions L x l x h en mètres : 4,49 x 1,84 x 1,54
  • Empattement : 2,64
  • Volume de coffre : 265 litres
  • Poids à vide : 1 620 kg
  • Nombre de places : 5
  • Moteur thermique : 2.0 litres essence 16 soupapes 152 ch
  • Cylindrée : 4 cylindres 1 987 cm3
  • Puissance fiscale : 8 CV
  • Moteur électrique : 109 ch
  • Puissance totale cumulée : 184 ch
  • Couple total cumulé : 180 Nm
  • Batterie : nickel métal hydrure (NiMH)
  • Réservoir : 43 litres
  • 0 à 100 km/h : 8,5 secondes
  • Vitesse maximale : 177 km/h (115 km/h en mode électrique)
  • Émissions CO2 : 94 à 106 g/km (WLTP)
  • Tarif de base : 36 990 €
  • Garantie : 3 ans (100 000 km)
  • Garantie de la batterie : 5 ans ou 100 000 km

Verdict : faut-il craquer pour la Lexus UX 250h ?

La Lexus UX 250h F SPORT Executive fait partie des rares voitures dans lesquelles on se sent immédiatement bien. Il faut dire qu’en matière de conception de poste de conduite, Toyota possède un incroyable savoir-faire. C’est un premier très bon point auquel s’ajoute un système hybride arrivé à maturité particulièrement convaincant. Sa consommation très modérée malgré la puissance et le gabarit du véhicule témoigne de la polyvalence de cette motorisation. On a particulièrement apprécié la quasi disparition de l’effet mobylette qui gâchait jusque-là le plaisir de conduite avec les précédentes générations de Lexus hybrides.

Dotée de la plupart des innovations technologiques dernier cri, l'UX 250h se révèle être un modèle de fiabilité et de confort pour une conduite coulée. L’ergonomie complexe du système multimédia, le volume ridicule du coffre pour un SUV compact, et le tarif très élevé de 56 990 € de notre version de test F SPORT Executive constituent ses principaux défauts.

Sur le marché, la Lexus UX 250h fait face dans son segment en vogue à de très sérieuses concurrentes telles que la BMW X1 (à partir de 42 400 €), l’Audi Q3 (38 300 €), ou encore la Volvo XC40 (45 600 €).

Prix et équipements

Lexus UX 250h F SPORT Executive : 56 900 €
Prix du modèle de base (hors options) : 36 990 €

Principales options du modèle de test :

  • Lexus Safety System+ 2
  • Affichage tête haute (HUD)
  • Régulateur de vitesse adaptatif
  • Système de navigation Amundsen
  • Apple CarPlay / Android Auto
  • Rétroviseurs électriques
  • Hayon électrique
  • Système d’ouverture sans clé (Smart entry)
  • Suspension adaptative à 5 modes
  • Caméras de stationnement à 360°
  • Volant cuir chauffant
  • Toit en verre coulissant
  • Double vitrage avant
  • Sellerie cuir avec sièges avant électriques, chauffants et ventilés
  • Système audio Mark Levinson 13 HP, Premium surround, lecteur CD/DVD
  • Jantes alliages 18'' F SPORT
  • Bouclier avant et calandre spécifiques F SPORT