Sennheiser Momentum
On ne présente plus Sennheiser. L'histoire du constructeur allemand, qui remonte à 1945, est jalonnée d'inventions en tous genres dans le domaine de l'audio et de l'électronique. Dans une échelle de temps plus contemporaine, Sennheiser a signé de nombreux casques qui ont fait et font toujours référence, en Hi-Fi, sans fil ou encore en monitoring. Avec le Momentum fraîchement annoncé, c'est au marché de la mobilité que Sennheiser s'attaque.
Présentation et ergonomie
Le Momentum est un casque anniversaire : il sort 60 ans après la production par Sennheiser des premiers transducteurs magnétiques, en 1952. C'est peut-être de là qu'il tire son inspiration rétro. Premier point à noter : le Momentum coûte 300 €. C'est cher... mais il faut dire que Sennheiser ne se moque pas du potentiel client : arceau d'un tenant en métal brossé, gaine de cuir véritable cousu sur le haut du serre-tête, oreillettes en cuir également (mais pas le même heureusement), fiche de jack articulée et télécommande trois bouton + micro en métal... Il n'y a que les coques des écouteurs, en plastique, qui dénotent un peu. Et la couleur marron ne sera pas du goût de tous. Le Momentum n'intègre pas de charnière favorisant son pliage mais une simple articulation de type rotule entre les écouteurs et les branches.
Le Momentum n'est pas uniquement beau, il est surtout magnifiquement confortable. Vous avez déjà tous expérimenté un de ces canapés dont on ne peut plus ressortir une fois affalés dedans ? Et bien les écouteurs du Momentum offrent cette même sensation à vos oreilles. De type circum-aural, les écouteurs de 8,8 x 7,3 cm se montrent parfaitement enveloppants, tandis que la mousse des coussinets amortit tout en douceur la tension somme toute modeste de l'arceau. Le poids relativement léger (178 g) se fait rapidement oublier, pour recentrer la concentration sur l'écoute. L'isolation n'est pas aussi profonde qu'avec un Philips Fidelio M1, la pression exercée par le Momentum étant beaucoup plus légère. Mais elle reste tout de même conséquente et surtout très efficace pour protéger votre entourage de vos sessions d'écoute.
Le câble aurait pu être plus épais, mais sa section dépasse tout de même ce qui se fait en standard. Outre la fiche articulée en métal déjà mentionnée plus haut, nous évoquerons ici l'autre bout du câble, disposant d'une fiche plastique mais avec une butée. Ça évite de l'arracher trop facilement. En revanche, nous ne pourrons pas aller plus loin dans l'évaluation puisque la boîte du Momentum était anormalement vide : pas d'étui semi-rigide, ni d'adaptateur. Une unité presse réduite à l'essentielle en résumé.
Quid de l'audio ?
Le Momentum intègre des transducteurs de 40 mm comme la plupart des casques nomades. La réponse en fréquence couverte s'échelonne de 16 Hz à 22 KHz (100 à 10 000 Hz pour le micro). À l'instar du Fidelio M1 de Philips, le Momentum se démarque par son rendement : avec 110 dB de sensibilité et une petite impédance de 18 ohms seulement, le casque produit un bon volume sonore même avec une source peu puissante. En revanche, la distorsion harmonique totale (THD) inférieure à 0,5 % est sur le papier supérieure aux seuils des Fidelio M1 (< 0,1 %) et Spirit One (< 0,3 %). Mais à l'oreille...
Comment sonne ce Momentum ? De façon tout à fait réjouissante ! Premier fait marquant : la précision. Tous les sons, peu importe leur place dans le spectre, sortent avec une netteté impressionnante ! Tant et si bien qu'on a la sensation d'être dans un studio. Et c'est encore plus frappant quand on se met à très faible volume. Ensuite, le Momentum restitue à l'écoute une réponse en fréquence équilibrée : les basses sont denses et nerveuses, les médiums très détaillés mais toujours un peu sombres (c'est le rendu légèrement froid à la Sennheiser) et les aigus superbement brillants mais juste en dessous de la limite de l'agressif. On a rarement entendu une restitution du haut du spectre aussi finement dosée : d'habitude, autant de clarté dans les aigus conduit à une écoute définie, mais douloureuse. Là, le casque livre une quantité impressionnante de nuances, sans taper sur le système, même avec des instrumentations haut perchées.
Ainsi, la grande neutralité du Momentum fait qu'il colle facilement à tous les styles musicaux, sans être forcément idéal à chaque fois. On pourra en effet trouver qu'il manque de tempérament sur certains styles, au niveau des basses notamment, très réalistes, mais pas aussi vibrantes que sur d'autres casques. Ou encore qu'il est parfois trop précis, soulignant par exemple des défauts d'enregistrement (craquements, souffle, bruits parasites) ou une mauvaise qualité d'encodage (attention sur ce dernier point, le Momentum ne pardonne pas). Mais bon, on ne va pas non plus acheter un casque par style musical... Enfin le dernier point où Sennheiser finit de prouver son savoir-faire tient à la qualité de l'image sonore restituée. Les instruments sont parfaitement répartis dans l'espace et très bien localisés. La sonorité est aérée, naturelle, comme si on ne portait pas de casque. Bref, le Momentum égale voire dépasse notre casque étalon, l'Audio-Technica ATH-ES10 !
Conclusion
Les personnes qui ont un budget limité trouveront dans un Focal Spirit One ou un Philips Fidelio M1 un allié sérieux et plus accessible. Par ailleurs, si le Momentum n'est pas fatigant à l'écoute, sa sonorité ultra définie et son rendu très sérieux ne seront pas du goût de tous. Certains préfèrent les sonorités chaudes, avec des basses plus enveloppantes. Mais le Momentum vaut indéniablement ses 300 €. À Sennheiser nous voulons simplement dire une chose : chapeau !
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