Audio-Technica ATH-ES10
Le fabricant japonais que nous avons distingué dans toutes les catégories de notre grande sélection de casques revient dans cette dernière partie consacrée aux produits haut de gamme avec un modèle bien rodé : l'ATH-ES10. Encore une performance d'Audio-Technica ?L'Audio-Technica ATH-ES10
Présentation et ergonomie
En dehors de l'utilité commune du produit, écouter de la musique, l'ES10 n'a pas grand-chose à voir avec son petit frère l'ES7. La première progression, visible, concerne la finition du casque. On trouve toujours du plastique, mais de qualité supérieure. Et le simili a été remplacé par du vrai cuir tandis que le métal des écouteurs s'est transformé en titane, matériau léger et très résistant ! Le câble de section plus importante et la fiche jack mieux renforcée marquent également ce saut en avant.On monte en gamme très nettement avec l'emploi de titane pour couvrir les écouteurs, de métal dans les branches et de cuir
L'ES10 conserve toutefois des proportions similaires, même s'il s'est légèrement empâté par la force des choses, passant de 160 à 200 g. Les écouteurs se situent toujours entre le supra et le circum, mais avec leur diamètre à peine plus conséquent de 7,7 cm, ils couvrent mieux. Isolent-ils davantage ? Pas franchement... C'est un peu mieux que l'ES7 mais dans cette catégorie haut de gamme, on trouve des casques qui offrent un confinement plus poussé. Maintenant, ça n'est pas nécessairement une tare. D'autant que dans le métro ça suffit amplement ! La pression exercée par l'arceau est plus vive qu'avec un P5 de Bowers & Wilkins mais on reste sur un port tout à fait confortable. Et contrairement à l'ES7, l'ES10 dispose d'un épais rembourrage d'arceau.
Les coussinets d'écouteur en cuir et l'arceau rembourré
Pour ce qui est de l'aspect ergonomique, rien de bien différent par rapport à un ES7. On retrouve la légère inclinaison vers le bas des écouteurs et bien sûr le pivot à 90° vers l'avant. À l'instar du P5 de Bowers, le casque n'est donc pas pliable, mais peut dans le meilleur des cas s'aplatir pour être transporté dans sa housse souple (de finition bien moindre...). On regrettera en revanche que le câble ne soit ni unilatéral ni détachable... Audio-Technica a encore des progrès à faire sur ce plan.
Les écouteurs pivotent à 90° vers l'avant et s'inclinent légèrement vers le bas. Une fois aplati, le casque peut être transporté dans sa housse
Quid de l'audio ?
Audio-Technica exhibe fièrement, et il y a de quoi, les caractéristiques de son casque. Le premier point marquant, c'est la présence de transducteurs, conception Audio-Technica, de 53 mm avec membrane en fibre de verre et bobine mobile en cuivre OFC (sans oxygène). La gamme des fréquences reproduites couvre large : de 5 Hz à 40 kHz. Le constructeur empile avec une sensibilité de 102 dB/mW, une impédance de 42 ohms et une puissance admissible de 2 000 mW. Des caractéristiques très haut de gamme et un rendement élevé, parfaitement adapté à une alimentation de baladeur, mais aussi à une utilisation sur des sources puissantes.
À l'écoute, l'ES10 est tout simplement un régal ! Le casque est à l'aise dans les basses, qu'il reproduit enveloppantes (on descend très bas en fréquence) et percutantes (avec une superbe attaque), comme dans les aigus, clairs et dégagés (mais moins sifflants que sur les ténors de monitoring). Et au beau milieu de tout ça, l'ES10 donne vie aux médiums avec une justesse et un détail qui rappelle le son Grado, légèrement chaud là aussi. La précision des timbres confère un réalisme saisissant aux instrumentations. L'album Kind of Blue de Miles Davis illustre parfaitement ce propos. Tout comme il révèle la largeur de scène et la précision de l'image sonore. En fermant les yeux sur le morceau So What, on repère Bill Evans à gauche, John Coltrane du même côté, mais un peu en avant, Jimmy Cobb et Paul Chambers derrière (le batteur légèrement à droite), Julian Adderley à droite et Miles Davis juste en face. On s'y croirait !
Et l'ES10 digère à peu près tous les styles musicaux qu'il embellit de la même manière. Certains pourront être dérangés par la puissance délivrée dans le bas du spectre, question de goûts. Toutefois, ses basses enveloppent, mais ne couvrent jamais. Elles ne ressortent pas artificiellement s'il n'y en a pas dans le morceau original. Et s'il y en a en quantité, là c'est un festival. L'ES10 est un casque moins neutre, moins typé « monitoring » que l'HD25-1 II de Sennheiser ou le Z1000 de Sony. Mais c'est un casque plus vivant, quasi jubilatoire. Un must !