Montsegur Arcturus
Vous connaissiez peut-être déjà la commune ariégoise ou le fromage du même nom. Eh bien il faudra désormais ajouter Montsegur (sans é accentué, c'est la nuance), une nouvelle marque pur jus parisien de casque. Casque sans s final puisque pour l'heure, il n'y a qu'un modèle au catalogue : l'Arcturus. Outre le fait que la marque soit française, l'Arcturus se caractérise par son design difficile à qualifier, par l'usage de matériaux nobles et par des possibilités de personnalisation.Présentation et ergonomie
Passer du tout plastique du Kotori 201 au mélange acier + ébène de Malaisie de l'Arcturus provoque comme une sorte de choc. La jeune et modeste équipe parisienne à l'origine du projet, trois personnes dont Guillaume Fourcadier en tête, ex rédacteur à generationmp3.com, n'a visiblement pas les mêmes goûts que nos amis japonais. Maintenant, dans un cas comme dans l'autre, c'est particulier... Et notamment parce que la finition du casque n'est pas si redoutable que le suggèrent de prime abord les coques en bois et l'arceau en métal. Oui, il reste les deux points de contact entre l'arceau et les branches d'écouteurs et le sertissage des coques qui sont faits d'un plastique très quelconque, peint façon chromé. Par ailleurs, la charnière rivetée entre l'écouteur et sa branche suscite elle aussi des craintes quant à sa longévité. Et sur le deuxième modèle personnalisé que le constructeur nous a envoyé, autant la gravure apparaît fine, autant le plaquage en peau de serpent rouge (si si...) frise le bâclé.
La coque en bois pourquoi pas, mais le pourtour en plastique chromé... Idem côté branches ou le triangle de réglage en plastique fait tâche à côté de l'acier
En matière de confort, l'Arcturus pourrait également mieux faire. Premier point, la forme triangulaire de ses écouteurs (type supra-aural) n'est pas des plus judicieuses, sauf peut-être pour monsieur Spock. Ensuite, les 202 g du casque sont assez mal répartis. D'un côté l'arceau qui, même doublé, reste fin et symboliquement rembourré, et de l'autre l'ébène dense et lourd qui grève le poids des écouteurs. En outre, les personnes à cheveux longs risquent de s'en coincer quelques uns dans les charnières latérales. Cela dit, l'Arcturus procure une isolation phonique très convenable, monnaie de la pièce de l'inconfort des matériaux denses et de la pression notable des écouteurs sur les oreilles. Et Montsegur accompagne son casque de deux câbles en Y détachables, un avec télécommande micro, l'autre sans. C'est d'ailleurs le sens du raccord qui détermine l'orientation gauche / droite des écouteurs. Bien, mais la section est fine.
Quid de l'audio ?
Montsegur nous propose une fiche technique qui garde les pieds sur terre, nous nous en réjouissons. Ainsi les transducteurs de 40 mm couvrent la plage de fréquences 18 Hz - 20 kHz, et développent un rendement équivalent à celui du Kotori 201 avec 101 dB de sensibilité pour 32 ohms d'impédance. A la commande, Montsegur propose de choisir entre deux types de coussinets d'écouteurs, le Mid-Pad supposé équilibré et ouvert et le Bass-Pad, qui va cloisonner davantage l'espace pour renforcer le volume des basses. Si l'idée est bonne, la différence entre les deux rendus reste très subtile. Le ton est donné, toujours dans le grave.C'est malheureusement trop chargé, voire lancinant. Et cet afflux excessif de basses vient napper une partie des mediums, que les aigus trop ronds ne parviennent par à libérer. Dommage, parce qu'à la seconde où l'éventail spectral se resserre, comme sur du Kind of Blue de Miles Davis, le tandem mediums - aigus chaleureux fonctionne bien. De même, les mouvements classiques plutôt calmes et avec des instrumentations peu chargées pourront agréablement rendre. Mais dans la majorité des cas, cet étouffement causé par le bas du spectre vient brouiller l'image sonore, qui apparaît peu ouverte et perd en précision. Le Mid-Pad ne parvient pas à rééquilibrer la donne par rapport au Bass-Pad.