Philips Fidelio L2
Les sorties remarquées dans la gamme Fidelio se suivent et se ressemblent. Et plus particulièrement dans la branche des casques. Avec le L2, Philips consolide d'une belle manière les efforts fournis depuis près de trois ans dans l'audio mobile haut de gamme. Pas de révolution, mais des peaufinages appréciables, tendant vers davantage de nomadisme et de caractère. De quoi rendre un casque déjà très bon, le L1, encore plus séduisant.Présentation et ergonomie
Philips a opéré quelques changements notables sur le L2, histoire de rendre son casque plus axé sur la mobilité que ne l'était le L1, tiraillé entre nomadisme et surtout Hi-Fi. Déjà, la structure est légèrement plus compacte : l'arceau plat est remplacé par des branches tubulaires ovales affinées, du type de celles qu'on trouve sur le M1. Du cuir surpiqué de fil vermillon recouvre la quasi-totalité de l'arceau. Les fils torsadés reliant les branches aux écouteurs ont disparu : le rétro cède sa place au modernisme, et ça n'est pas plus mal en terme de longévité (ces fils ayant tendance à s'abimer dans le temps). Le L2 perd ainsi 18 g par rapport au L1, qui affichait 268 g sur la balance.
Autre modification qui interpelle : les grilles au dos des écouteurs s'étalent davatange. Le L2 accentue donc la conception déjà ouverte du L1, c'est peut-être là le vrai point discutable pour un casque qui se veut nomade. Les amateurs de confinement et mélomanes soucieux de préserver leur entourage passeront leur chemin : le L2 isole peu et transpire assurément ses décibels. Nous verrons en revanche à quel point cette ouverture joue favorablement sur le rendu sonore. On ne peut pas tout avoir... Les charnières se sont adaptées, mais restent tout aussi articulées et même un peu plus solides, du moins à priori.
Côté oreillettes d'écouteur, Philips a heureusement décidé de reconduire les généreuses mousses à mémoire de forme enveloppées de cuir du L1 : le L2 est toujours aussi confortable, même si la répartition du poids par un arceau plus fin est forcément un peu moins efficace. Cela dit, le plaquage plus tendu sur les oreilles atténue le point de contact de l'arceau sur le dessus de la tête. On reste donc globalement sur un casque très agréable à porter.
Le L2 est toujours livré avec un deuxième câble sans télécommande, avec un adaptateur 6,35 mm et une pochette souple. Bon point enfin : le câble détachable se connecte désormais à la base de l'écouteur gauche, et non plus sur un ergot de câble fixe comme sur le L1, qui pouvait finir par rompre à la longue.
Quid de l'audio ?
Philips ne s'est pas contenté de remodeler le look de son casque : la section audio a également eu le droit à son petit lifting. On retrouve les mêmes transducteurs de 40 mm, avec une fiche technique très proche. Réponse en fréquence de 12 -26 000 Hz, sensibilité de 105 dB, puissance maximale d'entrée de 200 mW et distorsion harmonique totale inférieure à 0,1 %. Une différence de taille toutefois à signaler : la baisse de l'impédance de 26 à 16 ohms, rendant le L2 beaucoup plus généreux en volume sonore sur des sources mobiles peu puissantes.Les changements tiennent donc essentiellement à des réglages de transducteur, avec un souhait de Philips : muscler son jeu, donner plus de trempe au casque. À l'inverse du L1 qui faisait clairement dans le neutre, le linéaire, le L2 tend à signer en V. On note facilement le renfort de présence dans le bas du spectre, mais surtout la plus grande brillance des aigus. Les médiums restent eux toujours fidèles au poste, excellemment bien positionnés. L'appréciation du résultat, par rapport au L1, est affaire de goût. Mais le L2 sonne quoi qu'il en soit magnifiquement bien, sur tous les styles de musique. Et ce gain de peps est à notre sens raccord avec la modernisation du casque et l'affirmation vers plus de nomadisme : dans des environnements bruyants, avoir un son plus tranché n'est pas plus mal.
Enfin, si l'ouverture de la conception du L2 pose problème en matière d'isolation, elle offre en revanche une spatialisation magistrale du son. Le positionnement des instruments est précis, la scène sonore large à souhait, le rendu on ne peut plus naturel.
Conclusion
Sortir un produit de qualité quand on part d'une bonne copie, c'est certes facile. Mais réussir à l'améliorer intelligemment, sans se reposer sur ses lauriers ni en perdre l'essence, c'est une autre paire de manches. Et c'est précisément ce que Philips est parvenu à faire avec son L2. Un peu plus compact, modernisé, mieux adapté à un usage nomade que son prédécesseur (si on tolère l'absence d'isolation acoustique...), le L2 conserve les qualités sonores de haute volée du L1, mais avec une signature différente, davantage de tempérament. Un son plus enjoué qui s'avère communicatif, puisque nous le sommes parfaitement nous aussi !