En effet, avec sa nouvelle alimentation, Corsair nous propose tout d'abord un modèle certifié 80+ Platinum, c'est à dire disposant d'un rendement particulièrement élevé. Ce qui lui permet au passage d'assumer un fonctionnement semi-passif : le ventilateur de cette alimentation ne se met à tourner qu'à partir d'une certaine charge, ce dont était capable le modèle 750 W de la gamme AX, mais pas le modèle le plus puissant, la AX1200.
Enfin et surtout, la AX1200i est le premier bloc piloté par un DSP, c'est-à-dire un processeur dédié à la gestion des tensions et à leur régulation. Avantage certain face à la concurrence ou poudre aux yeux technologique ? La réponse dans ce test.
Corsair AX1200i, peu de changements... en apparence
À première vue, Corsair n'a effectué que très peu de modifications par rapport à la précédente version de son bloc 1 200 W. Certes, le « AX » passe d'un jaune discret à un rouge plus agressif, mais en dehors de cela, c'est le statu quo. Les dimensions restent les mêmes (et ne seront pas forcément adaptées à un boîtier de taille ne serait-ce que moyenne) et l'ensemble bénéficie d'une qualité de fabrication équivalente : robuste, bien finie et plutôt lourde (presque 4 Kg), la AX1200i rassure.De même, Corsair renouvelle son excellente prestation au niveau du bundle de son alimentation : on retrouve la housse en tissu qui protège le bloc, ainsi que la trousse qui contient les câbles. Serres-câbles en nombre et manuel relativement complet sont évidemment toujours de la partie.
Qui dit châssis inchangé dit ventilateur équivalent. On retrouve donc, derrière sa grille de protection, le modèle de 14 cm déjà présent sur la AX1200.
Entièrement modulaire comme l'était son prédécesseur, le nouveau bloc de Corsair dispose presque exactement des mêmes câbles. Presque, car les connecteurs prévus pour s'insérer dans l'alimentation ont été légèrement modifiés par Corsair.
De même, le constructeur a eu la bonne idée d'allonger de 5 cm le câble prévu pour alimenter le processeur, corrigeant ainsi l'un des défauts de la AX1200. Corsair nous a également entendu, toujours à propos du câble CPU, puisque les 2x4 broches sont devenus 8 broches bien plus pratiques à insérer dans la carte mère.
En dehors de ces modifications plutôt bienvenues, rien ne change. On dispose toujours d'un nombre conséquent de câbles, dont la longueur est tout à fait satisfaisante, mis à part peut-être les câbles SATA, notamment pour un boîtier comme l'Obsidian 800D. Seul reproche que l'on pourrait faire (de nouveau) à Corsair : on se demande pourquoi le constructeur n'a pas choisi de placer deux connecteurs PCI-E par câble, comme c'est le cas sur d'autres modèles. Cela aurait évité de faire courir un nombre important de câbles dans le boîtier. Notez toutefois que Corsair semble avoir pris en compte des remarques similaires aux nôtres : avec les prochains exemplaires de la AX1200i, Corsair livrera deux câbles PCI-E dotés de deux connecteurs 8 broches en lieu et place de deux câbles PCI-E pourvus d'un seul connecteur 6+2 broches.
Corsair AX1200i | |||
Caractéristiques techniques | |||
Tensions : | +3,3 V | +5 V | +12 V |
Intensité max. : | 30 A | 30 A | 1 rail de 100.4 A |
Puissance max combinée : | 1 204 W | ||
Câbles x connecteurs | |||
Carte-mère 20+4 broches : | 1x1 (61 cm) | CPU 8 broches : | 2x1 (65 cm) |
PCI-E 6+2 broches : | 6x1 (61 cm) | SATA : | 3x4 (85 cm) 2x2 (60 cm) |
Adapteur molex-floppy : | 2x1 (10 cm) | Molex : | 3x4 (85 cm) |
Autres | |||
Ventilateur : | 1 (14 cm) | Nuisances sonores : | de 0 à 25 dB(A) |
Garantie : | 7 ans | MTBF : | 100 000 heures |
Dimensions (L x l x h) | 20 x 15 x 8,6 cm | Prix : |
Notez enfin l'apparition de deux nouveaux éléments au niveau du panneau de connectique de ce bloc : il s'agit d'une part de la prise dédiée à la technologie Corsair Link, que nous allons détailler plus avant dans cet article, et d'autre part d'une bouton de Self Test, qui permet de vérifier, via un appui long, que le bloc fonctionne correctement, sans même avoir à connecter le moindre câble.
Un bloc certifié 80+ Platinum et (donc) semi-passif
L'intérêt d'une telle efficacité est indéniable, puisqu'un rendement élevé évite la perte d'énergie par effet Joule, réduisant ainsi la facture d'électricité, mais aussi la nécessité de ventiler l'alimentation. C'est pourquoi Corsair peut se permettre d'annoncer un fonctionnement passif de son bloc pour une charge inférieure à 30% de sa capacité maximale, soit environ 360 W. Jadis réservé aux modèles de moins de 800 W (comme la AX750 de la marque), ce type de refroidissement hybride est désormais accessible aux blocs de puissance supérieure, comme notre modèle de test, ou encore la Snow Edition 1 275 W de Thermaltake, elle aussi certifiée 80+ Platinum.
Corsair peut ainsi se permettre d'annoncer des nuisances sonores allant de 0 à 25 dB(A), là où la AX1200 affichait de 24 à 30 dB(A). Nos tests ont montré que la pression acoustique était autrement plus importante lorsque le ventilateur de la AX1200i fonctionnait à plein régime, puisque notre sonomètre a relevé 69,1 dB(A), ce qui est relativement important. Précisons toutefois que nous n'avons pu effectuer cette mesure qu'au démarrage de l'alimentation, phase durant laquelle la régulation de la ventilation est inopérante. Notez par ailleurs que le dernier modèle de Corsair ne semble pas souffrir de grésillements gênants dont souffrait la précédente version de ce bloc de 1200 W.
Corsair Link, un outil de monitoring avancé
La AX1200i est la première alimentation de chez Corsair à bénéficier de la technologie Link du constructeur. De quoi s'agit-il ? D'une solution logicielle permettant une surveillance et un contrôle global des températures de composants présents au sein de votre boîtier et qui sont compatibles avec cette technologie. Elle permet également de paramétrer la vitesse des ventilateurs ou la couleur des éventuelles diodes qui sont connectés à un boîtier 5,25 pouces optionnel. Vous pouvez aussi définir des actions via cette interface : par exemple, si la température de votre boîtier dépasse un certain seuil, alors les diodes passent en rouge et les ventilateurs accélèrent. Concernant le bloc qui nous occupe ici, on ne dispose pas d'un tel matériel, mais uniquement d'un petit adaptateur à brancher sur un port USB interne. Gênant au passage lorsque les deux emplacements traditionnellement disponibles sur une carte mère sont déjà occupés...L'installation du logiciel Corsair Link 2, disponible sur le site Internet du constructeur, implique celle de pilotes adéquats. Notez que notre expérience s'est révélée un peu plus complexe qu'il n'y parait, puisque nous avons dû installer ces pilotes « à la main » (c'est à dire en passant par le gestionnaire de périphériques et une mise à jour manuelle des pilotes) pour voir le logiciel reconnaître correctement l'alimentation. Notez que cette solution permet également de transformer le mono-rail de 100 ampères en configuration multi-rails, chacun d'entre eux possédant une protection OCP (Over-Current Protection) en propre.
Concernant l'interface logicielle en elle-même, c'est assez austère, mais relativement efficace : les données apportées sont nombreuses et concernent l'ensemble des composants de la machine (processeur, cartes graphiques, disques durs). Notez la possibilité de vérifier le rendement de votre bloc d'alimentation en temps réel, ou encore celle de configurer votre tableau de bord (onglet « System ») à votre guise, via un glisser-déplacer des différents éléments.
Une électronique qui améliore les performances
Venons-en finalement à l'évolution technologique majeure de cette nouvelle alimentation Corsair, son fameux DSP. Il s'agit d'un processeur chargé d'optimiser dynamiquement les performances du bloc selon l'usage en contrôlant la stabilité des tensions. Ce composant règle notamment le facteur de puissance, autrement dit le rapport entre la puissance active consommée (en watts) et la puissance active appelée en entrée (en voltampères). À l'image d'un onduleur actif, ce DSP cherche ainsi à compenser automatiquement les éventuelles variations du courant d'alimentation externe. L'utilisation de ce processeur permet également, selon Corsair, de réduire de manière significative les fluctuations du signal, qu'il s'agisse des effets de ripple (ondulation résiduelle nocive pour les composants) ou de bruit (les signaux parasites). Le constructeur prétend ainsi que son AX1200i affiche trois fois moins de ripple que ce que préconise la norme ATX, à savoir 120 mV pour le 12V.L'alimentation de Corsair dispose également de deux autres technologies visant à limiter les pertes d'énergies. Pour schématiser, les Zero Voltage Switching (ZVS) et Zero Current Switching (ZCS) ont pour but de minimiser la superposition des courbes de tension (U) et de courant (I) afin de réduire la puissance consommée inutilement (UxI).
Notez enfin que la AX1200i bénéficie, comme la plupart des modèles du commerce, de protection contre les surtensions (Over-Voltage Protection, OVP), contre les températures trop élevées (Over-Temperature Protection, OTP) et contre les courts-circuits (Short-Circuit Protection, SCP).
Notre avis :
En revanche, les trouvailles électroniques développées par Corsair dans son nouveau bloc, notamment le DSP, sont pour le moment uniques. Si l'on ajoute à cela l'apport intéressant du Corsair Link, les rendements excellents de l'alimentation, un bundle toujours aussi soigné et la correction des petits défauts que nous reprochions à la AX1200 au niveau du câble CPU, il va sans dire que la AX1200i est une parfaite évolution du précédent bloc.
Reste tout de même un hic, et de taille : le prix. Car à près de 330 euros et malgré un bel effort sur la durée de garantie (7 ans), cette alimentation est destinée à une faible, très faible marge de la population, de ceux qui utilisent une carte mère bi-processeur et/ou des configurations basées sur trois, voire quatre cartes graphiques, et qui sont prêts à investir dans un bloc de grande qualité comme la AX1200i.