© GG Gaming Gear
© GG Gaming Gear

Presque sorti de nulle part, l’Ironclad est un clavier jeu vidéo qui ne profite pas du soutien d’un grand nom tel ASUS ou Corsair. « Designed by GG » comme le souligne le site officiel, il semble pourtant réaliser l’impossible : faire la nique à des modèles 1,5 voire 2 fois plus chers. Trop beau pour être vrai ?

Les plus
  • Touches PBT dye / doubleshot
  • Nuisances sonores très faibles
  • Très agréable / doux, à l'usage
  • Réactivité remarquable
  • Nombreuses options à l'achat
  • Garanti trois ans, prix mesuré
Les moins
  • Un niveau d'inclinaison des pieds
  • Pas d'USB pass-through
  • Repose-poignets non-aimanté

GG est une entreprise basée en région parisienne qui repose sur les épaules de son fondateur, lequel s’est chargé de la conception des trois produits déjà lancés : l’Ironclad donc, mais aussi le Champion’s Bane et la Dragon Slayer. Notre cobaye du jour monte en gamme : s'il garde son plastique PBT, il apporte des contacteurs lubrifiés d’usine, une mousse isolante et des switchs interchangeables. Tout ça pour 129 euros soit bien moins que la plupart des « gros ». Il y a forcément un loup ?

Fiche technique GG Ironclad

Résumé
Norme du clavierAZERTY
CompactNon
Type d'utilisationGamer
Sans-FilNon
Type de touchesMécanique
Type de switchGateron QX2 Red Mod
Format du clavier
Norme du clavierAZERTY
Localisation du clavierFrançais
Format du clavierNormal
CompactNon
TKLNon
ErgonomiqueNon
Type d'utilisationGamer
Connectivitée
Sans-FilNon
Technologie de connexion du clavierFilaire
Interface avec l'ordinateurUSB
Ergonomie
Type de touchesMécanique
Type de switchGateron QX2 Red Mod
Clavier rétroéclairéOui (RGB)
Touches MultimédiaNon
Touches macroNon
Pavé numériqueOui
ModulaireNon
Repose-poignetOui
Caractéristiques techniques
OS supporté(s)Microsoft Windows
Type d'alimentationPort USB
Anti-ghostingOui
USB pass-throughNon
Nkey rolloverIntégral
Logiciel compagnonGaming Gear Ironclad
Caractéristiques physiques
Largeur444mm
Hauteur32mm
Profondeur136mm
Poids1,200g
Un modèle de sobriété... mais il faut apprécier le blanc © Nerces

Un petit côté rétro dans le design

Au premier coup d’œil sur l’Ironclad, impossible de ne pas penser aux anciens claviers IBM de la fin des années 80. Certes le produit dispose de lignes un peu plus modernes et son encombrement est plus faible, mais la ressemblance est frappante d'autant que seul le blanc est disponible, pour l'instant. Ce côté rétro n'est pas forcément pour nous déplaire, mais certains préféreront le style frameless – châssis ouvert – de plus en plus utilisés.

Modèle pleine largeur, l’Ironclad dispose d’un pavé numérique et occupe une place importante sur le bureau avec 44 centimètres de long pour près de 14 en largeur. Son épaisseur est classique, mais certains regretteront l’utilisation de touches pleine hauteur. En réalité, GG offre deux options : des touches dye sublimation (lettrage non translucide) et d’autres doubleshot (lettrage translucide). Le prix est identique, mais les premières sont un peu moins hautes que les secondes, au format standard.

Les deux options de keycaps disponibles à l'achat de l'Ironclad © GG Gaming Gear

Pour en finir avec l’aspect physique de l’Ironclad, il convient d’évoquer son poids, important, d’environ 1,2 kilogramme. Cela lui assure une belle stabilité, mais se fait sentir sitôt qu’il faut le déplacer. C’est le résultat de l’utilisation d’une plaque en acier pour la base du châssis. Un tel choix peut surprendre, mais en plus de la stabilité, cela confère à l’ensemble une belle solidité. Ce n’est d’ailleurs pas innocent et GG mise beaucoup sur la durée de vie de son produit.

Le design du clavier a clairement un petit côté rétro © Nerces

Ainsi, en plus de cette plaque en acier qui sert de base au produit, on peut compter sur la présence de keycaps en deux variantes, nous l’avons dit, mais toujours en plastique PBT. L’idée est bien sûr de voir les inscriptions tenir et les touches résister à l’épreuve du temps. Autre élément notable, GG fournit tout ce qu’il faut pour retirer les keycaps bien sûr, mais aussi les contacteurs : ceux-ci sont aisément démontables, à chaud, de sorte que s’il y a de la casse, la réparation soit simplissime.

Rien à dire sur la disposition AZERTY alors que le marquage est parfaitement lisible © Nerces

Côté marquage, nous sommes en présence d’une disposition AZERTY et toutes les touches sont en bon français. Les caractères sont parfaitement lisibles, mais dommage, les raccourcis multimédias ne sont pas indiqués sur les touches. Certes, elles conservent une belle sobriété, mais ça aurait tout de même été plus pratique. Notons au passage, qu’il n’y a aucune touche de raccourci dédiée ni aucune fonctionnalité « avancée » comme une molette multifonction.

Le port USB-C est tout ce qu'il y a de plus standard : aucun problème pour changer le câble © Nerces

Un peu plus gênant, GG n’intègre pas non plus d'USB pass-through : le constructeur nous a expliqué que pour le proposer, il fallait intégrer un hub USB 3.0 et donc nettement augmenter le coût. Il a en revanche disposé des rails pour guider le câble USB-C / USB-A vers la gauche, la droite ou le centre du clavier, un câble tressé de 1,8 mètre. Enfin puisque nous sommes sous l’Ironclad, notons les quatre patins antidérapants dans les coins, mais rien sous les deux pieds. Ces derniers peuvent être déployés pour une inclinaison de 8-9°, mais ils n'ont qu'une position hélas.

Évidemment rabattables, les pieds ne disposent que d'un seul niveau d'inclinaison © Nerces

Un remarquable confort de frappe

Comme il l’avait fait pour le Champion’s Bane, GG emploie des contacteurs Gateron. Il utilise ici des Red et Brown en version Mod alors que les Blue restent standards. Le Mod est un contacteur que Gateron a lubrifié en usine avec de l’huile pour GG. L’idée est de rendre les glissements entre les pièces du contacteur encore plus doux, encore plus discrets. La réussite est au rendez-vous et l’Ironclad n’et pas loin d’être le plus silencieux des claviers mécaniques passés entre nos mains.

Les Gateron Red Mod sont d'excellents contacteurs : précis, agréables et réactifs © Nerces

Il y a bien quelques nuisances sonores, mais elles ont en plus le bon goût d’être relativement sourdes, comme étouffées : rien à voir bien sûr avec le cliquetis ou les tac-tac de certains produits concurrents. Notez que nous consacrons un encart aux accessoires proposés par GG afin d’améliorer encore les choses. La lubrification d’usine des contacteurs fait déjà son petit effet et au-delà du seul aspect sonore, on profite d’une activation extrêmement satisfaisante des switchs.

Des accessoires en plus ?

Il faut effectivement savoir qu'en plus du clavier Ironclad et des différentes options, GG propose d'acheter des accessoires. D'un côté, pour 19,99 euros, le kit Demon Blood est là pour apporter une lubrification à l'huile des différents éléments.

La lubrification de chaque switch prend aisément plusieurs heures © Nerces

Il s'agit d'une boîte d'huile, d'un pinceau et de quoi démonter / tenir le switch pendant la phase de lubrification. Le travail est long puisqu'il faut lubrifier les différents éléments de chacun des 105 switchs. Si les plus experts sentiront la différence, il nous faut aussi reconnaître que le gain par rapport à des Gateron lubrifiés en usine est faible.

La mise en place des o-rings est simplissime © Nerces

À notre avis plus intéressants, le o-rings sont des anneaux que l'on installe à l'intérieur de chaque keycap. C'est beaucoup plus rapide que la lubrification et l'impact est plus directement perceptible. Il s'agit de réduire encore les nuisances sonores… au prix d'une sensation un peu différente lors de la frappe. On aime ou on n'aime pas.

À l’usage, l’Ironclad donne ainsi l’impression d’être « tout doux ». C’est assez difficile à décrire, mais on ne lutte jamais contre le périphérique et qu’il s’agisse de saisie au kilomètre ou de jeu vidéo, tout se fait très naturellement. Nous l’avons dit, la hauteur des touches pourrait gêner certains usagers surtout à une époque où les touches low profile se multiplient, hélas trop souvent en plastique ABS. La lubrification et plus encore l’utilisation de o-rings donne un côté « amorti » à la frappe qui peut gêner.

Quelques accessoires sont fournis pour faire des essais de contacteurs... © Nerces

En réalité, c’est surtout une question d’habitude et la rédaction de quelques articles ou plusieurs sessions de FPS suffisent à prendre le pli. On apprécie alors la réactivité parfaite des Gateron Red qui n’ont pas grand-chose à envier aux Cherry MX. Nous avons une petite préférence pour les touches en dye sublimation : le lettrage est bien visible et permet une plus grande cohérence du rétroéclairage… qui, d’ailleurs, n’est pas loin d’être parfait.

... mais aussi pour personnaliser des touches avec les keycaps originales fournies © GG Gaming Gear

En jeu vidéo, nous ne sommes pas convaincus par l’usage d’un repose-poignets, mais c’est bien sûr une question de goûts et nous apprécions l’accessoire pour de la saisie au kilomètre. Sur cet exercice, on regrette surtout qu’il ne soit pas aimanté : il vient simplement se plaquer contre la base du clavier et il peut se déporter sur les côtés. En similicuir, c’est aussi le seul point d’interrogation quant à la durée de vie de l’Ironclad : il risque de se craqueler avec le temps.

Enfin impossible pour un clavier gaming de terminer sans évoquer des options aujourd’hui aussi communes qu’elles sont indispensables. Bien sûr, GG intègre l’antighosting à son Ironclad et propose aussi un key rollover qui semble devoir concerner toutes les touches à la fois : nous n’avons en tout cas pas été en mesure de le prendre en défaut, malgré nos nombreuses tentatives. Rien à dire, l’Ironclad est un vrai clavier pensé par et pour les joueurs.

L'interface du logiciel compagnon de l'Ironclad © Nerces

Un logiciel complet, mais peu esthétique

À la manière de tous les constructeurs de claviers, GG dispose bien sûr de son propre logiciel de configuration. Premier regret, celui-ci n’est disponible qu’en version Windows. Un défaut qu’il compense en partie par un poids modeste, à peine 20 Mo. On aurait toutefois préféré qu’il soit plus lourd, mais que l’interface – en français, heureusement – soit aussi plus propre, plus moderne.

Toutes les options importantes sont au rendez-vous : à l'exception de la mise à jour firmware © Nerces

Côté fonctionnalités, il n’y a pas toutefois grand-chose à redire. On peut finement ajuster les options d’éclairage, touche par touche. On peut aussi gérer la fonction de chaque touche et créer ses macros. Enfin, la désactivation de l’antighosting est au menu de même que le réglage du debounce (5, 10, 15 ou 20 ms) – pour éviter le key chattering – et la fréquence d’interrogation (125, 250, 500 ou 1 000 Hz). Simplement, tout cela aurait pu être présenté de manière plus élégante.

Autant de qualités pour un prix aussi contenu ? l'Ironclad fait fort © GG Gaming Gear

GG Ironclad, l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10

Pour être très honnête et en dehors de tout ce qui peut apparaître comme subjectif, nous ne sommes vraiment pas loin du sans-faute avec cet Ironclad. La marque GG s’est vraiment donné du mal pour intégrer tout ce qui fait le charme d’un bon clavier mécanique dédié au jeu vidéo en insistant sur les points les plus importants.

S’il n’est pas question de switchs Cherry MX, les Gateron QX2 n’ont rien à envier à leurs homologues allemands : nous avons au choix trois versions dont deux sont lubrifiés d’usine. Associés à la mousse isolante du châssis, cela réduit considérablement les nuisances sonores que GG se propose de limiter encore un peu plus avec des o-rings.

La perfection n’étant pas de ce monde, on regrettera l’absence d’un second niveau d’inclinaison sur les pieds qui ne disposent pas de patin antidérapant. Soulignons l’absence de port USB pass-through et un repose-poignets qui n’est pas aimanté. Des défauts que l’on pardonne volontiers au regard de la réussite générale d’un clavier bien agréable au redoutable rapport qualité / prix.

Les plus
  • Touches PBT dye / doubleshot
  • Nuisances sonores très faibles
  • Très agréable / doux, à l'usage
  • Réactivité remarquable
  • Nombreuses options à l'achat
  • Garanti trois ans, prix mesuré
Les moins
  • Un niveau d'inclinaison des pieds
  • Pas d'USB pass-through
  • Repose-poignets non-aimanté