Le service fédéral de sécurité russe a donné l'ordre aux fournisseurs internet du pays de bloquer la messagerie web chiffrée ProtonMail, tout comme 26 adresses soupçonnées de faciliter des menaces d'attentat à la bombe.
Si l'application de messagerie sécurisée Telegram, notamment créée par le duo russe Pavel Dourov et Nikolaï Dourov, a bien eu du mal à résister à la pression du Kremlin, bien qu'elle soit encore disponible par le biais d'un VPN, l'un de ses homologues a lui aussi subi les frais de la politique numérique restrictive appliquée en Russie : ProtonMail. Le service fédéral de sécurité du pays, ou le FSB, a en effet ordonné son blocage pur et dur.
Un blocage « particulièrement sournois »
Comme nous l'apprend TechCrunch, citant un blog russe, ProtonMail, créée en 2013 par le CERN, n'est pas du goût du gouvernement moscovite. Les fournisseurs d'accès à internet nationaux ont donc reçu l'ordre de bloquer son accès par le biais d'une technique nommée « BGP Blackhole », qui permet « aux routeurs de "jeter" le trafic au lieu de l'acheminer à sa destination finale », comme l'explique le média américain.Cette manœuvre s'en prend également à d'autres sociétés, accusées par l'administration de « faciliter les menaces d'attentat à la bombe », après des fausses alertes reçues par la police via des courriers électriques courant janvier. Au total, 26 adresses ont été bloquées. Andy Yen, CEO de ProtonMail, a qualifié ce blocage de « particulièrement sournois » dans un e-mail envoyé à TechCrunch.