Outre-Manche, l'autorité de régulation des telecom a tranché en faveur de l'éditeur Skype et pointé les restrictions des opérateurs mobiles.
Le service de voix sur IP Skype a obtenu le soutien de l'Ofcom, l'autorité de régulation des télécom du Royaume-Uni. Le groupe estime en effet que les blocages intempestifs mis en place par les opérateurs mobiles afin de conserver leur bande passante sont un frein à l'innovation. L'agence se dit prête à entreprendre des actions en justice si aucune initiative n'est envisagée pour permettre l'usage de la VoIP.
Dans un entretien recueilli par Bloomberg, Jean-Jacques Sahel, directeur des affaires juridiques chez Skype explique : « il y a encore énormément de restrictions en Europe ». Et d'ajouter : « il nous est très utile d'avoir le soutien d'Ofcom et cela nous permettra de continuer le dialogue. Nous avons besoin que les derniers restants se mettent à niveau ». Alors qu'aux États-Unis, Verizon Wireless autorise l'utilisation du logiciel, l'opérateur britannique Vodafone obligerait les consommateurs à migrer vers un forfait relativement cher.
Ces blocages viseraient à protéger les opérateurs ne souhaitant pas voir leurs clients migrer en masse vers des applications tierces proposant d'effectuer gratuitement des appels audio/vidéo au détriment des forfaits téléphoniques standards proposant des minutes de communication. En France, au mois de février, alors que l'usage de l'application est tout autant bloquée par certains opérateurs mobiles, l'ARCEP avait saisi le Procureur de la République pour imposer de nouvelles règles au service. Tout d'abord Skype devait permettre l'interception d'appels sur le motif de la sécurité nationale dans le cadre d'une éventuelle mise sur écoute. De même, il devait permettre l'acheminement des appels d'urgence. Enfin, Skype devait autoriser la mise en place de la portabilité du numéro de téléphone.
Pour la filiale de Microsoft l'enjeu est de taille puisque le service Skype sera directement intégré au sein des prochains Windows Phone afin de mieux se placer face à la concurrence de l'iPhone et d'Android.