Cible de nombreuses spéculations depuis quelques temps, Skype a souhaité clarifier les changements techniques de son infrastructure.
Depuis plusieurs mois, des développeurs ont noté un changement au sein de l'architecture du réseau de VoIP Skype. Par le passé l'application reposait sur un modèle peer-to-peer (décentralisé) au sein duquel l'utilisateur disposant d'une connexion Internet relativement rapide se transformait en super noeud, c'est-à-dire qu'il devenait un relais pour le trafic des autres utilisateurs. Depuis quelques temps, l'infrastructure a été modifiée et le trafic est centralisé sur un serveur. L'affaire a été récemment remise au devant de la scène avec plusieurs accusations avançant que Skype avait procédé à ces modifications pour mieux contrôler, et le cas échéant, espionner, les conversations des internautes. L'affaire a pris de l'ampleur et fut relayée par les plus grands médias. Finalement, la filiale de Microsoft a décidé de réagir sur son blog officiel.
Pour certains développeurs, le centralisation du trafic fut mise en place sur demande de Microsoft afin de facilité l'accès aux communications des utilisateurs pour les autorités. Skype explique que la migration vers des serveurs a été amorcée depuis 2010 et n'est donc pas liée au rachat de Microsoft effectué l'année dernière. La société dispose de ses propres serveurs et a adopté Amazon EC2 avec de se tourner vers Windows Azure. L'équipe explique que cette initiative permet de meilleures performances mais également de réagir plus rapidement en cas d'incidents. Concernant les relations avec les autorités, Skype ajoute détenir une équipe dédiée depuis 2005. Celle-ci est chargée de recueillir les requêtes formulées par la police tout en s'assurant que les procédures légales sont bien respectées.
L'équipe précise par ailleurs que ses serveurs ne sont pas équipés d'outils capables d'écouter ou d'enregistrer les conversations des internautes. La société dispose de serveurs permettant de notifier l'utilisateur lors d'un appel entrant, de transiter le flux vidéo ou d'établir une connexion avec la plateforme de téléphonie traditionnelle. Enfin Skype confirme que les échanges via la messagerie instantanée ne sont pas redistribués aux autorités. Lorsqu'un utilisateur est localisé derrière un pare-feu empêchant ce type les conversations textuelles, le message est bien placé sur un serveur interne mais fonctionne à la manière d'un cache pour retenter un nouvel envoi par la suite.