© Université de Chengdu
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Dépasser les 630 kilomètres à l'heure : c'est l'objectif d'un nouveau prototype de train à sustentation magnétique – dit « maglev » – présenté, ce mercredi 13 janvier par une équipe de scientifiques chinois de l'université de Chengdu.

Alors que la Chine possède déjà le train « maglev » le plus rapide au monde, le Shanghai Transrapid, cette nouvelle itération serait plus économique. Au Japon, une nouvelle ligne du fameux Shinkansen devrait ouvrir en 2027, entre Tokyo et Nagoya, avec une vitesse de 500 km à l'heure.

Utiliser l'azote liquide pour réduire les coûts

Le train, qui fait une longueur de 150 mètres, a été conçu pour rouler à une vitesse de 620 kilomètres à l'heure, ont affirmé les scientifiques de l'université de Chengdu lors de la cérémonie de présentation. Néanmoins, ils se targuent de viser les 800 km à l'heure à terme, ce qui s'approche de la vitesse de croisière d'un avion de ligne. Tout en conservant un coût inférieur au Shinkansen japonais, qui apparaît ici comme son grand concurrent technologique.

Comment ça marche ? La sustentation magnétique repose sur l'état de supraconductivité. Ce phénomène physique permet l'annulation de la résistance électrique. Il nécessite pour cela une très basse température. Ce sont les matériaux utilisés qui vont faire baisser cette température et qui créent la différence de coûts. Alors que les Shinkansen japonais utilisent l'hélium liquide, les scientifiques chinois, explique le South China Morning Post, veulent se servir l'azote liquide, moins cher, pour leur train à sustentation magnétique.

« L'hélium liquide est très cher. Ici, nous atteignons la superconductivité
avec une température légèrement supérieure en utilisant de l'azote liquide – et cela a permis de réduire les coûts à un cinquantième
 » explique Deng Zigang, chercheur au State Key Laboratory of Traction Power à l'université de Jiaotong, au SCMP.

Un prix compris entre 32 et 38 millions d'euros pour une nouvelle ligne

Lors de la cérémonie de présentation, les chercheurs chinois ont aussi
expliqué que leur prototype de train utilise de la fibre de carbone. Ce qui lui permettrait de peser moitié moins que les autres trains à grande vitesse. Ce poids ferait baisser les coûts des infrastructures supportant le passage du train.

Selon un ingénieur chinois interrogé par le SCMP, le coût estimé d'une
nouvelle ligne de ces trains « maglev » serait compris entre 31,8 et 38 millions d'euros. Pour le moment, aucun essai en conditions réelles n'a été montré au grand public.