Test Qobuz : le streaming en qualité CD tient-il ses promesses ?

Aurélien Audy
Publié le 18 janvier 2013 à 17h49
Tout vient à point à qui sait attendre. Après avoir conduit un face à face riche en enseignements entre Deezer et Spotify, nous voilà prêts à affronter le mastodonte autoproclamé de la qualité audio : Qobuz. La plateforme française dépasse-t-elle ses rivales en matière de fidélité du son ? Est-ce suffisant pour justifier un abonnement plus coûteux ?


Suite à la publication de cet article, Qobuz a publié une longue réaction sur son site, mettant en doute nos procédures de test. Vous la trouverez ici. Nous avons à notre tour répondu là. Autant d'éléments en plus pour une meilleure compréhension des différentes positions !


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Dans la même veine que notre précédent dossier « Deezer vs Spotify : qui propose la meilleure qualité ? », nous avons décidé de nous atteler à décortiquer Qobuz, sous le même angle du qualitatif. L'exercice prend encore plus de sens ici, puisque la plateforme française met l'accent sur l'audio comme aucun autre de ses concurrents : streaming en qualité CD (format sans perte) et téléchargement de « Studio Masters » (fichiers sortis tout droit des studios d'enregistrement, avant le mastering CD). Rien que ça !

Cependant, nous ne saurions nous limiter au critère de la qualité audio pour situer Qobuz dans son environnement concurrentiel. L'acteur, souvent décrit comme un « disquaire en ligne », se distingue en effet par la quantité d'informations mise à disposition, autant sur les albums et artistes que sur le matériel Hi-Fi dans une section magazine atypique. L'offre se veut avant tout originale, et même novatrice, à défaut d'être aussi pléthorique que chez Spotify et Deezer. Mais le positionnement tarifaire supérieur est-il mérité ?

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Présentation du service

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Yves Riesel
La plateforme Qobuz est née en 2007. Elle a été créée par Yves Riesel, un entrepreneur passionné de musique (ou l'inverse...), accessoirement producteur et distributeur phonographique, mais aussi fondateur du label Abeille Musique. À l'instar de Spotify ou Deezer, Qobuz permet la diffusion de musique en ligne, via ordinateur, smartphone ou tablette iOS/Android ou encore toute installation audio réseau compatible (Sonos, Logitech Squeezebox, Linn DS). Ce, uniquement moyennant abonnement : il n'y a pas d'écoute gratuite chez Qobuz, même limitée.

Qobuz se positionne aussi fortement sur l'achat de titres à l'unité ou d'albums entiers, comme Deezer mais plus Spotify. Dans le principe, la plateforme Qobuz vient donc concurrencer frontalement Spotify et Deezer. Mais avec des nuances de taille !

Les offres de streaming


Si Qobuz ne communique pas sur la quantité de titres disponibles, précisément parce que la comparaison ne tournerait alors pas à son avantage (12 millions de morceaux contre 20 millions chez Spotify et Deezer), la plateforme annonce en revanche que la musique est de retour. Et la musique de bonne qualité. Deux grandes différences apparaissent alors : la sélection, très orientée musique classique (avant tout) et jazz, et les formats audio disponibles. Quatre abonnements, sans engagement, sont proposés :

  • Qobuz Premium avec mobilité : pour 9,99 €/mois (ou 119 € à l'année, soit avec un mois offert), l'utilisateur accède à l'écoute illimitée de l'ensemble du catalogue (à quelques exceptions près), depuis tous les lecteurs proposés, avec un mode hors connexion possible. La qualité proposée ici est du MP3 encodé à bitrate constant à 320 kbps. Cette offre représente 55 % des abonnés.

  • Qobuz Premium sans mobilité : pour 7 €/mois (ou 84 € à l'année), l'utilisateur bénéficie de la même offre que celle précédemment citée mais sans usage smartphone/tablette ni accès depuis un système audio Sonos ou autre compatible. La « mobilité » est une option à cocher ou non depuis l'abonnement Qobuz Premium ; c'est le choix de 11 % des abonnés.

  • Qobuz Hi-Fi Intégral : pour 29 €/mois (ou 290 €/an, soit avec deux mois offerts), Qobuz enrichit son offre avec le streaming en qualité CD, avec des flux encodés en FLAC (compression non destructive) maintenant l'échantillonnage à 44,1 kHz sur 16 bits. Le streaming sur système Sonos reste en MP3 320 kbps (pour l'instant). 34 % des abonnés ont franchi le cap du Premium pour venir profiter de cette qualité CD.

  • Qobuz Hi-Fi Classique : pour 19,99 €/mois (ou 219 €/an, soit environ un mois cadeau), le féru de musique classique pourra disposer de la qualité audio de l'offre Hi-Fi, limitée à son genre musical préféré. Lancée récemment, cette offre reste pour le moment insignifiante dans la répartition des abonnés.

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À la lecture de ces offres, on peut déjà toucher du doigt le certain élitisme qui émane de Qobuz : tarifs élevés, un abonnement dédié au classique, sélection musicale plus axée « connaisseurs » que pop et orientation Hi-Fi avec le matériel que cela implique. Le public ciblé n'est manifestement pas le même. Par ailleurs, l'attrait de l'offre à 9,99 €/mois apparaît fort discutable face à une concurrence au même tarif (et même moins cher, 4,99 €/mois sans la mobilité), à qualité similaire, mais avec un catalogue près de deux fois supérieur. Clairement, ce sont les offres Hi-Fi qui donnent raison d'être à Qobuz, en allant sur un terrain que les autres désertent. Notez que Qobuz ne souhaite pas révéler son nombre d'abonnés...

Les offres à l'achat

Côté achat, Qobuz propose trois « formules » :

  • au titre : généralement à 0,99 € le morceau. Mais uniquement en qualité standard, au maximum du MP3 320 kbps ;

  • à l'album : les prix sont ici variables mais on observe bien souvent un premier tarif aux alentours des 10-12 € en qualité standard, qui grimpe d'environ 25 à 30 % en qualité CD. Dans ce dernier cas, les fichiers téléchargés sont effectivement encodés en 44,1 kHz sur 16 bits, comme des CD ;

  • le Studio Masters : idem, les tarifs fluctuent beaucoup. Mais ils prennent bien souvent entre 25 et 30 % d'augmentation par rapport à la qualité CD. Est un Studio Masters tout album qui est encodé avec une profondeur d'échantillonnage supérieure aux 16 bits de la qualité CD. En clair, tous les albums en 24 bits sont des Studio Masters, peu importe leur fréquence d'échantillonnage. Cette dernière peut aller de 44,1 kHz à 192 kHz. Qobuz certifie l'origine de ses Studio Masters, en provenance directe des studios d'enregistrement après accords avec les labels. Autrement dit, Qobuz veille à ne pas commercialiser de la qualité CD qui serait artificiellement suréchantillonnée. La contrepartie, c'est que le choix diminue alors fortement. Il ne reste plus « que » 2 208 albums au catalogue des Studio Masters, dont 1 303 de classique et 367 de jazz au moment où nous écrivons ces lignes.

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Qobuz propose également 21 albums en son multicanal 5.1. C'est anecdotique par le nombre, mais louable dans l'idée. L'achat d'albums en différentes qualités d'encodage est assorti d'un vaste choix de formats de fichiers : MP3, WMA, AAC, OGG en qualité standard (compression avec pertes), WAV, AIFF, WMA Lossless, ALAC et FLAC pour les qualités supérieures (ces trois derniers étant des formats avec compression mais sans perte). Une liberté fort appréciable et qui encore une fois mérite nos applaudissements ! Toute cette musique étant bien sûr dépourvue de DRM. Qobuz propose enfin un « Downloader », une petite application servant à gérer plus sereinement ses téléchargements.

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Choix des formats de fichier à l'achat et utilisation du downloader


Les plus de Qobuz



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Outre cette promesse de qualité audio accrue et même hors-norme, Qobuz soigne également son image de disquaire en ligne, en abreuvant d'informations ciblées sa clientèle d'habitués. Oui, Qobuz c'est aussi un magazine, qui distille actualités musicales, interviews, podcasts, chroniques périodiques, dates de concerts, courriers des lecteurs mais aussi tutoriels techniques et tests de matériel Hi-Fi ! Cela, dans une indépendance plutôt franche puisque les articles publiés ne sont pas systématiquement liés à des enregistrements proposés à la vente par Qobuz. Ils sont le fruit d'une équipe interne de journalistes spécialisés, renforcée par des collaborations externes de journalistes et d'autres revues spécialisées. Il n'y a pas si longtemps, Classica et l'Express partageaient régulièrement du contenu, mais ces partenariats sont aujourd'hui suspendus, en attente d'autres collaborations futures.

Ceux qui en demandent plus pourront aller lorgner du côté des différents blogs, en plus de l'officiel du site, tous liés de près ou de loin à la musique. On sent derrière tout cela un travail de passionnés.

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En dehors de cette dimension édito unique à Qobuz, la plateforme se montre également généreuse sur la documentation qu'elle livre pour chaque album et artiste. La plupart du temps, on trouve un descriptif, pas forcément honnête mais rédigé maison (et en français of course), les informations sur le label, le détail des interprètes (chanson par chanson), les autres albums de l'artiste et les artistes similaires. Une démarche qui confère du sérieux au service et qui apporte un réel bénéfice à l'utilisateur.

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Qobuz délivre moult informations, sur les interprètes de l'album dans la section d'écoute, et plus en dessous sur l'album et les artistes similaires.

L'ergonomie de Qobuz



L'expérience Qobuz est elle à la hauteur en termes d'interfaces ? Au-delà du site principal, une vitrine chargée consacrée à la vente de musique, l'utilisateur a le choix des armes pour gérer sa musique : un lecteur Web (Qobuz Player), un logiciel léger pour PC et Mac (Qobuz Desktop), des applications Android et iOS (mais pas Windows Phone, ni BlackBerry) et les lecteurs réseau Sonos, Logitech Squeezebox et Linn DS !

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Qobuz Player et Desktop


L'interface Qobuz Player, qui s'ouvre donc dans un navigateur Web, est la réplique exacte de Qobuz Desktop. À cette différence près que seul Qobuz Desktop permet le streaming en qualité CD. Dans les deux cas, la satisfaction est au rendez-vous. Qobuz a opté pour une organisation en quatre blocs : un bandeau supérieur avec barre de recherche et accès aux options, une zone latérale d'arborescence musicale (recommandations, playlists, favoris...), un bandeau inférieur de contrôle de lecture (lecture/pause, rappel du morceau joué, barre de progression, volume, crossfade...) et une zone centrale pour l'affichage principal. On apprécie particulièrement les options d'affichage proposées dans les playlists, par titres, noms d'album ou pochettes, mais aussi la barre de tri intégrée ou encore le filtre par colonnes (genres, artistes, albums). Malgré quelques petits ralentissements de l'interface, y compris en Desktop, rien de particulier à déplorer.

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Notez l'entrée « Qobuz in the Cloud » qui donne accès aux titres et albums que vous avez achetés sur Qobuz par le passé. Ils sont consultables en streaming mais vous pouvez également les ajouter en FLAC 44,1 kHz/16 bits dans la section « Musique locale », pour les jouer hors connexion. En revanche, contrairement à Spotify, l'application n'indexe pas votre bibliothèque musicale personnelle. Et elle ne permet pas non plus la synchronisation vers les périphériques mobiles connectés. En revanche, Qobuz incite au changement de plateforme, en permettant facilement d'importer ses playlists depuis Deezer ou Spotify. Reste à savoir s'il trouvera une correspondance pour tous les titres, ce qui est peu probable...

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En matière d'application mobile, Qobuz n'a également pas à rougir de ses ainés : recherche dans le catalogue Qobuz, accès aux achats et aux playlists, téléchargement en local en qualité CD (sur iOS et certains appareils Android, selon les marques, mais pas Samsung qui fait blocage), choix du mode de transfert (Wi-Fi ou 3G) et toujours le plein d'informations sur les morceaux. On aurait peut-être aimé voir la barre de recherche Qobuz un peu mieux située, mais c'est un détail.



Quid du débit nécessaire pour streamer du FLAC sur mobile ? Pas de panique, ce n'est pas possible. La qualité CD peut uniquement être téléchargée en local. Le streaming mobile est, comme la lecture depuis Qobuz Player, limitée à la qualité standard en MP3 320 kbps. Ainsi, une bonne connexion 3G gère ça sans renâcler. Il est toutefois dommage que Qobuz ne propose pas différents débits pour l'usage mobile, comme le fait Spotify, afin de satisfaire les connexions les plus faibles. Par ailleurs, sauf nouvel ordre de Qobuz, la lecture réseau sur un système Sonos est elle aussi limitée au MP3 320 kbps ! Sonos n'ayant pas validé le streaming Hi-Fi en FLAC pour cause de dysfonctionnements. Un problème que Qobuz comme Sonos espère voir résolu dans les meilleurs délais.

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La diffusion directe en qualité CD est réservée à l'usage ordinateur, via le logiciel Qobuz Desktop. Sachant qu'en moyenne, un FLAC tourne autour des 900 à 1 000 kbps, il n'y aura donc pas de problème de débit tant que votre connexion Internet disponible ne descendra pas en dessous de 125 Ko/s. Sauf connexion 56 K, ça devrait bien se passer ! Nous avons tout de même constaté des temps de chargement des morceaux souvent un peu plus longs qu'avec Spotify ou Deezer lors de nos tests. Mais rien de bien grave.

Protocole

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Nous avons maintenu le protocole utilisé pour notre dossier Deezer vs Spotify, afin de pouvoir comparer nos précédents résultats avec ceux de Qobuz. La plateforme française supposée supérieure a été mise face à la meilleure des deux autres concurrentes testées, à savoir Spotify. Notre crainte de ne pas réussir à retrouver les dix titres de tests sur Qobuz s'est vite dissipée : une bonne surprise. Il a donc été possible d'effectuer les mêmes analyses du spectre sonore, calculé sur la moyenne des canaux gauche/droite, via le logiciel Audition CS6 d'Adobe. Pour chaque piste, nous avons testé :

  • la qualité standard en MP3 320 kbps ;
  • la qualité Hi-Fi en FLAC 44,1 kHz/16 bits ;
  • la qualité en lecture sur mobile (iOS et Android).

Nos mesures seront confrontées aux résultats obtenus avec Spotify en version payante et mobile HQ et aussi aux WAV et MP3 de référence (pour les albums où nous disposions du CD original).

Toutes les mesures, les graphiques et les rips des CD ont été réalisés à l'aide du logiciel Audition de la suite Adobe CS6. Le PC de test utilisé dispose d'une carte son Creative X-Fi Titanium Fatal1ty Pro par laquelle tous les sons ont transité directement (via l'entrée Line-In pour les mobiles, via l'entrée « Ce que vous entendez » pour l'application Qobuz Desktop). Les acquisitions ont été effectuées en 48 kHz sur 24 bits. Les graphiques obtenus affichent en ordonnées les niveaux sonores en décibels et en abscisse les fréquences en hertz selon une échelle logarithmique.

Matériel de test

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  • Carte mère Asus P6X58D Premium,
  • Processeur Intel Core i7 960 (3,2 GHz),
  • 6 Go DDR3-1333 Corsair XMS3,
  • NVIDIA GeForce GTX 560,
  • Disque dur SSD Corsair F120GB3,
  • Windows 7 Édition intégrale avec Service Pack 1,
  • Carte son Creative X-Fi Titanium Fatal1ty Pro,
  • Casques de test : Audio-Technica ATH-ES10 et Philips Fidelio L1,
  • Kit d'enceintes Logitech Z906,
  • Amplificateur Technics SA-AX730,
  • Enceintes Sony SS-MF400H.


Nous avons utilisé une chaîne Hi-Fi, un duo amplificateur + paire d'enceintes colonne, relié à la carte son Creative de l'ordinateur, pour prendre le relais sur le kit Logitech. Notez toutefois que cette chaîne totalement analogique est un ancien modèle d'entrée de gamme, loin de l'équipement audiophile de passionnés. Mais cette configuration Hi-Fi modeste nous permettra de jauger le niveau de perfectionnement nécessaire du matériel d'écoute pour savourer la qualité Qobuz.

On retrouve ici le même panel de morceaux que nous avions constitué pour le dossier Deezer vs Spotify. Panel nous utilisons là pour conduire nos différents tests :

  • A Perfect Circle - The Package
  • Ben and the Platano Group - Culzean
  • Bjork - Pleasure is all mine
  • Radiohead - Idioteque
  • Michael Jackson - Black or White
  • The Mars Volta - Plant a nail in the navel stream
  • Saul Williams - Grippo
  • Wax Tailor - Only Once
  • Stuck in the Sound - Brother
  • Mozart - Ouverture des noces de Figaro (dirigé par Hans Vonk, staatskapelle dresden)

Notez que pour les trois derniers morceaux, nous ne disposions pas des CD originaux : les courbes des WAV et MP3 de référence ne figurent donc pas sur les graphiques.

Studio Masters hors de portée



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Notre comparaison avec les autres plateformes, dont Spotify, doit s'arrêter au streaming, abonnement contre abonnement. Certes, nous aurions aimé vous livrer une évaluation de la qualité Studio Masters. Mais d'abord ces œuvres sont rendues disponibles à l'achat, album par album, indépendamment de tout abonnement : on peut donc être abonné à Spotify pour le streaming et se faire plaisir sur son système Hi-Fi avec des Studio Masters Qobuz, ponctuellement. Et ensuite, nous ne disposons pas du matériel Hi-Fi nécessaire pour apprécier toutes les subtilités d'un enregistrement effectué avec d'aussi hautes fréquences d'échantillonnage étalées sur 24 bits.

Une information au passage, pour ceux qui sont sérieusement équipés en Hi-FI : la majorité du catalogue est en 96 kHz (843 albums), puis en 44,1 kHz « seulement » (730 albums) ou le double, 88,2 kHz (312 albums). La qualité maximum, 192 kHz, ne représente « que » 208 albums, il faut le savoir.

Qobuz versus Spotify sur desktop

Sur chaque graphique figureront ici les courbes de Qobuz en qualité standard et en qualité CD, la courbe de Spotify en HQ et le WAV de référence (si disponible). Nous pourrons donc voir d'une part l'apport du FLAC 44,1 kHz/16 bits par rapport au MP3 320 kbps constant chez Qobuz mais également situer cette prestation audio par rapport à ce que permet l'OGG Vorbis en 320 kbps variable de Spotify. Notez que nous avons doublé les graphiques, avec à chaque fois une deuxième version où nous avons zoomé sur la zone où les courbes se séparent.

Ben & the Platano Group, Culzean


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Premier constat à faire ici : le fichier WAV se tient au-dessus du lot de 20 Hz à 20 kHz. Deuxième fait marquant : la courbe de Qobuz en qualité standard affiche une cassure nette à 16 kHz (env. 10 dB) puis retrouve un cours à peu près normal. Troisième point à noter : la courbe de Spotify est parfaitement calquée sur celle de Qobuz en qualité CD, sauf sur la toute fin de parcours, où elle chute un peu plus vite. Mais ça se passe au-delà de 20 kHz, et surtout au-delà de la courbe du fichier original en WAV.

Björk, The Pleasure is all mine


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Les résultats des analyses d'Audition sont ici quasiment superposables à ceux obtenus précédemment : WAV supérieur, Spotify et FLAC identiques sur l'essentiel du spectre et la qualité standard de Qobuz qui termine sa course en escalier, avec une première marche énorme de 20 dB à 16 kHz et une seconde à 20 kHz (qui part de -100 dB). À ce stade et d'après lecture des analyses spectrales, le gain du FLAC 44,1 kHz/16 bits est tout à fait invisible !

The Mars Volta, Plant a nail in the navel stream


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

L'histoire se répète ici : FLAC et OGG Vorbis semblent porter en eux la même quantité d'informations sonores, tandis que le MP3 de Qobuz standard perd du détail dans les aigus au-delà de 16 kHz.

Michael Jackson, Black or white


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Qobuz en qualité CD et Spotify HQ sont au coude à coude comme jamais, toujours en dessous du WAV. La qualité standard est relativement plus fidèle que sur les autres titres : le décrochage est toujours présent, sur la même bande de fréquence de 16 kHz, mais il est un peu moins marqué (env. 5 dB).

Mozart, Ouverture des noces de Figaro


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Pas de WAV de référence ici car nous ne disposions pas du CD original. En dehors de l'écart en début de spectre, avant les 40 Hz, où Spotify est 6-7 dB au-dessus de Qobuz en qualité CD, les deux services donnent les mêmes résultats. La qualité standard de Qobuz reproduit comme d'habitude sa chute à 16 kHz.

A Perfect Circle, The Package


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Même topo que précédemment, avec une très belle faille dans Qobuz standard à 16 kHz ! Le WAV reste supérieur, tandis que les flux streamés en qualité CD ou HQ se singent à la perfection.

Radiohead, Idioteque


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Le constat est identique à celui formulé sur le titre de Michael Jackson, c'est-à-dire que la qualité standard de Qobuz décroche moins violemment par rapport aux qualités HQ, comme observé sur la majorité des titres.

Saul Williams, Grippo


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

On observe là les mêmes comportements que sur le titre de Ben & the Platano Group, avec une chute plus rapide de Spotify HQ que Qobuz en qualité CD, mais seulement après 21 kHz et bien au-delà de la courbe du WAV.

Stuck in the Sound, Brother


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Pas de fichier WAV de référence ici. Nous avons tout de même pu réaliser nos analyses malgré la disparition du groupe Stuck in the Sound du catalogue de Qobuz pendant que nous faisions nos tests. Ce, puisque nous avons acheté le titre à l'unité, quand il était encore proposé. Téléchargé en FLAC puis en MP3 320 kbps depuis le downloader de Qobuz, le titre Brother a donc été lu depuis le lecteur Clementine pour être décortiqué par Audition. Aucune différence entre Spotify HQ et Qobuz en qualité CD, et dans ce cas précis, le MP3 320 kbps reste stable jusqu'à 20 kHz ! Mais ce cas reste particulier, compte tenu du changement contraint forcé de lecteur.

Wax Tailor, Only Once


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Il n'y a pas de raison que les choses changent à ce stade, et elles ne changent pas. Spotify et Qobuz en qualité CD se superposent, la qualité standard fléchit à 16 kHz...

Conclusion

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Si on se place du côté de Spotify, le verdict apparaît très positif : son format compressé est si bien optimisé qu'il rivalise avec la qualité CD de Qobuz, en 44,1 kHz/16 bits. À croire que les pertes de l'OGG sont minimes ou en tout cas vraiment très bien calculées. Du côté de Qobuz maintenant, les espérances sont quelque peu déçues. Le FLAC 44,1 kHz/16 bits compressé sans perte reste inférieur au WAV original (en termes de volume) et n'apporte aucun bénéfice palpable sur Spotify HQ, d'après notre expérience. Ni sur les courbes, ni dans la pratique. Nos écoutes studieuses aux casques Audio-Technica ES-10 et Philips Fidelio L1 restent vaines : nous ne parvenons pas à déceler de différence significative.

Et pour cause, l'écart entre un format compressé avec perte mais de haute qualité et une qualité CD est bien plus subtile que l'écart entre un MP3 128 kbps et un autre MP3 en 320 kbps. D'ailleurs, la qualité standard de Qobuz en MP3 320 kbps, malgré une cassure quasi systématique à partir de la bande 16 kHz, est difficilement reconnaissable de la qualité CD. On ressent tout juste qu'il y a moins de séparation entre les instruments et que certains sons (les plus aigus, comme du triangle) retombent un peu plus vite. Mais il faut vraiment tendre l'oreille et pouvoir alterner les deux qualités à sa guise pour noter ces subtilités.

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Lorsque nous avons soumis notre ressenti mitigé à Benoît Rébus, en charge du Développement des affaires et des partenariats pour Qobuz dans le monde, ce dernier nous a répondu que le bénéfice du FLAC se ressentait surtout avec des enceintes Hi-Fi et peu au casque. Il précise par ailleurs que la conversion numérique analogique doit être effectuée par un vrai DAC audiophile et non pas par une carte son. Comment expliquer ce niveau d'exigence, déjà pour de la qualité CD ? La théorie veut que les compressions destructives coupent avant tout dans les fréquences jugées inaudibles, en bas du spectre mais surtout en haut. Et si ces fréquences au-delà de 20 kHz ne sont pas audibles, elles sont en revanche perceptibles, par la boîte crânienne. Ces fréquences élevées impactent notamment l'image sonore en rendant plus précis le positionnement des instruments dans l'espace et leur prépondérance dans l'orchestration. Une spatialisation que des enceintes, dans un environnement physique, sont plus à même de modéliser qu'un casque collé aux oreilles. Côté enceintes, malheureusement, ni notre kit Logitech Z906, ni notre chaîne Hi-Fi pourtant pas mauvaise (il ne s'agit là « que » d'une qualité CD), ne sont visiblement assez précis pour que nous percutions sur les détails qui font du FLAC une source nettement meilleure.

Un verdict tout de même embêtant pour Qobuz, puisque la prestation de la « qualité CD » ne vient pas justifier le tarif supplémentaire demandé, 20 €/mois, par rapport à l'abonnement standard ou par rapport à Spotify. À moins d'avoir un matériel assez évolué, donc coûteux. Et bien sûr, une oreille assez experte et choyée. Mais si vous n'avez ni l'oreille, ni le matériel, n'espérez pas de miracle !

Qobuz versus Spotify sur mobile

Pour la partie mobile, les graphiques regroupent trois courbes : Qobuz, Spotify (en qualité max) et notre MP3 320 kbps de référence. Tous les titres sont lus depuis le même mobile Android (Samsung Galaxy S2), via les applications respectives (le lecteur audio par défaut pour le MP3), et enregistrés via l'entrée Line-in de la carte son. Les tests ont également été réalisés sur iPhone, mais comme les résultats étaient identiques (avec moins de volume, pour cause de sortie casque moins puissante), nous ne les avons pas fait apparaître. Pour trois morceaux, le MP3 de référence manquera, faute de CD original. Nous avons là aussi doublé les graphiques avec une version zoomée pour faciliter la lecture en bout de courbe, où les mesures se chevauchent.

Ben & the Platano Group, Culzean


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Le constat que nous allons faire ici se répercutera sur tous les titres de notre sélection : les courbes de Qobuz et Spotify sont identiques sur l'essentiel sur spectre. Aux environs des 20 kHz, parfois un peu avant comme avec ce titre de Ben & the Platano Group, Qobuz décroche en même temps que le morceau de référence : forcément, les deux flux sont encodés en MP3 à 320 kbps. L'OGG 320 kbps de Spotify va un peu plus loin et reproduit l'allure du WAV, quand les courbes de MP3 plongent de façon abrupte. À l'oreille en lecture depuis le smartphone, la différence ne s'entend pas : Qobuz et Spotify finissent ex æquo.

Björk, The Pleasure is all mine


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Mêmes résultats ici, avec une séparation des courbes qui attend bien les 20 kHz pour se faire. Impossible de différencier Qobuz de Spotify.

The Mars Volta, Plant a nail in the navel stream


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Spotify affiche une fin de courbe qui indique une meilleure préservation d'information sonore mais ça se joue largement au-delà de 20 kHz donc ça n'est pas décisif.

Michael Jackson, Black or white


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Idem sur Michael Jackson : les deux plateformes proposent la même qualité de diffusion audio, avec leurs formats compressés respectifs.

Mozart, Ouverture des noces de Figaro


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Même topo avec Mozart...

A Perfect Circle, The Package


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

...comme avec A Perfect Circle !

Radiohead, Idioteque


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Idioteque n'échappe pas non plus à la tendance.

Saul Williams, Grippo


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Pas plus que Saul Williams.

Stuck in the Sound, Brother


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Peut-être Stuck in the Sound ? Et Non... Notez que les tests ont ici été conduits avant que Qobuz ne retire Stuck in the Sound de son catalogue.

Wax Tailor, Only Once


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Même courbe avec un zoom sur le haut du spectre

Vous aurez compris qu'il n'y a plus de surprise à espérer (ce n'est pas faute d'avoir essayé).

Conclusion

Le verdict est moins surprenant dans le domaine de la mobilité que pour la partie desktop : deux encodages proches donnent en tout état de cause un rendu similaire. MP3 320 kbps ou OGG 320 kbps, même combat ? Dans la théorie, on voit tout de même que l'OGG Vorbis est plus efficace, puisqu'il parvient à conserver davantage d'informations dans le haut du spectre à débit équivalent au MP3, et respecte ainsi mieux l'allure de la courbe du WAV original. Mais dans la pratique, sauf à relier votre smartphone à une source ultra définie et à disposer d'une ouïe diablement fine, il sera impossible de faire la différence. Match nul ici !

Conclusion

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Qobuz est-elle la plateforme ultime pour qui recherche la meilleure qualité audio en streaming ? En théorie oui, le format compressé sans perte FLAC (pour la partie desktop) étant supposé plus fidèle que l'OGG Vorbis, codec destructif.

Mais d'après nos tests, techniques comme empiriques, l'écart avec Spotify est tout sauf consistant. S'il est évident que le MP3 128 kbps, qu'on essayait de nous vendre comme de la qualité CD il y a dix ans, était très très loin du compte, avec de l'OGG Vorbis à 320 kbps en débit variable l'illusion touche à la perfection. Les analyses de spectre sonore effectuées par Adobe Audition révèlent des courbes identiques entre Spotify HQ et Qobuz en qualité CD, a minima sur la plage de fréquences 20 Hz à 20 kHz et souvent au-delà.

Attention à bien régler les options de pilote audio dans les préférences de Qobuz Desktop, sans quoi le lecteur semble produire un bruit de fond (certes dans le registre des ultrasons). Sur notre plateforme de test Windows 7, c'est DirectSound donne les meilleurs résultats. WinMME, mais surtout WASAPI ou ASIO aboutissent à une déformation du signal.

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Différence de capture sur le même morceau simplement en changeant de pilotes : en bleu DirectSound, en jaune WinMME et en rouge ASIO.


À l'écoute, et malgré beaucoup de concentration, sur des morceaux connus, avec des casques de très bonne qualité et des oreilles en bon état (dixit l'ORL consulté récemment) et assez musicales, impossible de détecter les nuances espérées (meilleure spatialisation instrumentale essentiellement) entre les flux Spotify en qualité maximum et la qualité CD de Qobuz. En toute logique, la différence avec la qualité standard ne saute pas non plus aux oreilles. L'écoute sur notre chaîne Hi-Fi, certes modeste, n'a rien révélé non plus. Dès lors, nous ne pouvons point cacher notre déception. Qobuz Hi-Fi Integral coûte trois fois plus cher que Spotify et propose presque deux fois moins de titres : sans une qualité audio vraiment supérieure, ou sans une perception facile de cette qualité accrue, comment justifier ce déséquilibre ?

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Il est vrai, Qobuz peut mettre dans la balance la supériorité de l'information fournie aux utilisateurs, qu'il s'agisse de renseignements sur les artistes ou de documentation sur le matériel. La section éditoriale et les blogs confèrent un caractère unique à la plateforme, qui lui vaut sa réputation de vrai disquaire en ligne. Face à la froideur du service suédois Spotify, Qobuz fait bonne figure. Par ailleurs, sa sélection musicale pointue dans deux styles qui ne le sont pas moins, classique et jazz, apporte à Qobuz une distinction supplémentaire. Et, le service franco-français ne souffre d'aucune tare technique ou ergonomique au niveau de ses interfaces. C'est même tout le contraire, elles sont complètes et agréables à utiliser.

Enfin, si la qualité CD de Qobuz nous a fait ni chaud ni froid, il faut reconnaître que d'un point de vue totalement puriste, il est rassurant de savoir que le flux audio pour lequel on paye est entier et pas arbitrairement élagué par un codec. Et d'un point de vue plus militant, cette démarche vers plus de qualité, en contre-pieds à une dernière décennie de « régression.mp3 », fait chaud au coeur. À certains égards, ces avantages non négligeables pourront l'emporter. À certains égards seulement... L'élitisme de la plateforme Qobuz aura tout de même du mal à rassembler au-delà d'un public « d'audiophiles », peut-être un brin geeks sur les bords. Les autres, s'ils souscrivent un abonnement de streaming musical, se tourneront plus volontiers vers le « deux fois plus de choix pour trois fois moins cher », dans une qualité telle qu'on ne fait pas la différence. Ou du moins pas facilement.
Aurélien Audy
Par Aurélien Audy

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