Dans le cadre du programme Artemis, la NASA veut installer un réacteur nucléaire sur notre satellite d’ici 10 ans. L'objectif ? « Fournir l'énergie nécessaire au fonctionnement des rovers, à la réalisation d'expériences et à l'utilisation des ressources de la Lune pour produire de l'eau, des propergols et d'autres fournitures nécessaires au maintien de la vie. »
Si le retour de l’être humain sur la Lune ne se fera finalement pas, comme l’on pouvait s’y attendre, en 2024, le but fixé par l’Agence spatiale américaine reste le même : créer une base lunaire pour s’y installer à long terme.
L’électricité est primordiale pour s’installer sur Mars à long terme
Avoir accès à de l’électricité est essentiel pour y parvenir. Dans cette optique, la NASA et le Département américain de l’Énergie ont conjointement lancé un appel d’offres pour demander aux entreprises de proposer des designs pour la conception d’un système de fission nucléaire adapté à un vol jusqu’à la Lune. Par ailleurs, il doit être en mesure d’opérer de manière autonome « depuis le pont d'un atterrisseur lunaire ou d'un rover de surface lunaire ». Les entreprises ont jusqu’au mois de février 2022 pour soumettre leurs idées.
Les deux entités vont par la suite sélectionner plusieurs firmes et développer leurs concepts initiaux sur une période de 12 mois. Après cette période, ces derniers seront utilisés lors d’une sollicitation de l’industrie pour mettre au point le design final du réacteur. Il sera ensuite envoyé sur la Lune dans le cadre d'une mission de démonstration.
« Une énergie abondante sera la clé de la future exploration spatiale. Je m'attends à ce que les systèmes d'énergie de surface à fission soient très utiles pour nos projets d'architecture d'énergie pour la Lune et Mars, et même qu'ils stimulent l'innovation pour des utilisations ici, sur Terre », a ainsi déclaré Jim Reuter, administrateur associé du Space Technology Mission Directorate (STMD) de la NASA à Washington, qui finance le projet.
Les avantages du nucléaire dans un environnement hostile
La fission nucléaire, qui est aujourd’hui utilisée dans les centrales, consiste à séparer les atomes et à exploiter l’énergie qui s’en dégage. Elle présente de nombreux avantages dans le contexte lunaire selon la NASA. En effet, en plus de « fonctionner en continu 24 heures sur 24 dans les cratères ombragés et pendant les nuits lunaires qui durent des semaines, lorsqu'il est difficile de produire de l'énergie à partir de la lumière du Soleil », elle peut aussi être exploitée dans une technologie compacte et légère. « De tels systèmes pourraient un jour fournir suffisamment d'énergie pour établir un avant-poste sur Mars », explique la NASA.
Les concepts demandés aux entreprises devront être capables de fournir une puissance d’au moins 40 kilowatts, « suffisante pour alimenter en continu 30 foyers pendant dix ans ».
L’Agence spatiale mise gros sur ce projet, puisqu’il pourrait jouer un rôle crucial lorsque l’humain se rendra sur Mars.