Dans le cadre de son programme Artemis, l'agence américaine a sélectionné le Starship de SpaceX pour devenir le HLS (Human Landing System). Le grand vaisseau aura pour mission d'emmener des astronautes depuis l'orbite vers la surface lunaire.
Les concurrents de SpaceX étudient déjà leurs options pour un recours.
SpaceX partout !
L'annonce a fait l'effet d'un coup de tonnerre, quelques heures avant le départ en week-end des américains : la NASA, qui est encore sous administration provisoire, a sélectionné SpaceX pour son « contrat géant » HLS. Un chèque de 2,89 milliards de dollars que l'agence américaine fournira à l'entreprise d'Elon Musk au fur et à mesure qu'elle remplit les étapes qui permettront d'envoyer des astronautes américains fouler à nouveau le sol lunaire. Dans les faits, le Starship, imposant véhicule de 50 mètres de long et 9 mètres de diamètre, devient le nouveau « LEM » (ou LM, Lunar Module) duquel ils sortiront fouler le régolithe, à petits pas pour l'Homme et à pas de géant pour l'humanité.
Un projet, mais un concept qui s'affine
Pour autant, la NASA n'abandonnera pas son lanceur super-lourd Space Launch System (SLS) qui propulsera la capsule Orion habitée vers la Lune avec 4 astronautes à bord. Contrairement au profil de vol des missions Apollo, les occupants d'Orion ne retrouveront leur véhicule lunaire qu'en orbite autour de la Lune (avec ou sans passage au sein de la petite station spatiale internationale qui s'y construit, la Gateway). C'est donc à une centaine de kilomètres d'altitude au-dessus de la surface lunaire qu'ils entreront dans le Starship-HLS.
Version spécialisée du véhicule actuellement en développement (explosif) sur le site de SpaceX à Boca Chica au Texas, ce Starship sera envoyé vers la Lune sans occupants. Il sera stationné en orbite lunaire, et il est conçu pour transporter jusqu'à 100 tonnes vers la surface. A condition d'être ravitaillé, l'objectif est d'en faire un véhicule réutilisable, véritable « navette lunaire ».
Le contrat HLS prévoit que la NASA soutiendra le développement du véhicule avec un agenda qui vise un premier alunissage habité en 2024 au plus tôt, en sachant qu'il faudra impérativement une première mission réussie sans astronautes avant d'envoyer « la première femme et la première personne de couleur » (NASA) fouler le sol lunaire. Pour la première mission, deux astronautes resteront en orbite lunaire, les deux autres passeront environ une semaine sur la surface. La NASA envisage un nouvel appel d'offre pour les missions habitées d'ici la fin de la décennie afin de laisser la porte ouverte et éviter un monopole de SpaceX sur les opérations lunaires.
Une proposition que la NASA ne pouvait refuser ?
Si ce choix est un coup de tonnerre, c'est aussi parce qu'il restait deux concurrents en lice face à SpaceX dans ce « round final » depuis l'année dernière : la National Team (association de Blue Origin, Lockheed Martin, Northrop Grumman et Draper) et Dynetics (associé à Thales Alenia Space). Leurs propositions, qui semblaient plus classiques sur le papier, n'ont pourtant pas eu le soutien des évaluateurs, SpaceX obtenant la meilleure note technique et la meilleure évaluation de faisabilité du projet. Il faut souligner également que la NASA comptait bien sélectionner deux fournisseurs pour plus de sécurité, mais que le budget que le Congrès américain lui a alloué n'en permettait… aucun. SpaceX aurait amendé sa proposition (selon le Washington Post) pour qu'elle rentre dans l'enveloppe disponible.
Cette décision fera encore beaucoup parler d'elle. Cela étant, elle inscrit aussi dans la réalité la volonté de la NASA de poursuivre l'objectif fixé par l'administration précédente d'aller à nouveau fouler le sol lunaire.
Source : Nasa