Après une sélection en août dernier, Northrop Grumman reçoit 187 millions de dollars pour concevoir le premier module d'habitat de la station Gateway, HALO (Habitation And Logistics Outpost).
Il devrait décoller en 2023.
La NASA continue de parier sur la Lune
Année électorale ou pas, la NASA continue de progresser dans la définition de son « architecture lunaire ». Après la sélection des trois constructeurs finalistes pour concevoir un véhicule capable de se poser sur la Lune, et en parallèle des essais du futur lanceur super-lourd SLS, l'agence américaine progresse dans son concept de station en orbite lunaire.
La Gateway ne devrait pas être nécessaire pour que des astronautes aillent à nouveau fouler le sol lunaire, mais elle fait partie de l'écosystème que la NASA met en place autour de la Lune : des moyens pour y envoyer des astronautes, une station en orbite, des satellites, des robots sur la surface… « Ce contrat est une étape significative pour préparer des opérations lunaires durables et sur le long terme » a affirmé l'administrateur de la NASA, Jim Bridenstine.
Un studio meublé autour de la Lune
C'est le géant de l'aéronautique et du spatial Northrop Grumman qui se chargera de concevoir, construire et assembler le module d'ici à 2023. Les 187 millions de dollars de ce premier contrat ne comprennent que la première phase des travaux : le développement du module habitat HALO.
Capable d'accueillir jusqu'à quatre astronautes durant plusieurs mois, HALO sera centré autour de l'essentiel pour leur assurer confort et sécurité : d'autres modules seront plus centrés sur les possibilités scientifiques plus tard. Il faudra en outre qu'il soit équipé de plusieurs ports d'amarrage pour accueillir les futurs autres modules ainsi que pour recevoir la visite des capsules Orion ou de véhicules cargos (comme le Dragon XL). HALO devrait en partie être basé sur le véhicule orbital Cygnus qui ravitaille régulièrement la Station spatiale internationale. Si c'est le cas, c'est une bonne nouvelle pour le constructeur européen Thalès Alenia Space, qui a l'habitude de se charger de la partie pressurisée…
Gateway se concrétise
La NASA en a profité pour confirmer une rumeur devenue insistante depuis plusieurs semaines : les deux premiers modules de la station Gateway décolleront ensemble sur un lanceur à haute capacité afin de minimiser les coûts ainsi que les risques qui résident dans les manœuvres et amarrages à 500 000 kilomètres de la Terre. Compte tenu de leur masse, les deux premiers éléments de la Gateway devraient décoller sous la coiffe d’une future Falcon Heavy, ou d’un lanceur New Glenn de Blue Origin. Le module PPE (Propulsion et Production Electrique) se chargera de les amener tous les deux en orbite lunaire.
Sans trop de retard, les États-Unis pourraient emmener les premières briques d'une station lunaire d'ici moins de quatre ans ! De quoi inspirer les autres nations spatiales à les rejoindre ? Les partenaires devraient se réunir demain 9 juin pour en parler.