La NASA, l'agence spatiale européenne (ESA) et l'agence japonaise d'exploration aérospatiale (JAXA) ont annoncé un nouveau projet commun relatif à la pandémie de COVID-19. Les trois organismes ont mis en ligne un outil regroupant des données satellites et permettant de suivre les effets de la crise sanitaire.
Si la crise de la COVID-19 a déjà eu des effets mesurables sur la qualité de l'air, les agences assurent ici le suivi d'autres indicateurs.
Suivre les effets du coronavirus
Le communiqué de la NASA détaille ainsi le type d'informations analysées via le tableau de bord de l'outil mis en place.
Les données les plus évidentes restent certes celles concernant l'amélioration de la qualité de l'air, qui a été l'une des premières conséquences notables du confinement sur l'environnement.
L'outil fournit ici un suivi des niveaux de dioxyde d'azote (NO2) à l'échelle mondiale. Ce composé ayant « une durée de vie de quelques heures », et étant « un précurseur de l'ozone troposphérique », il est généralement retenu pour mesurer les changements de la qualité de l'air à court terme.
L'Earth Observation Dashboard permet également de visualiser l'évolution des émissions de gaz à effet de serre. Le communiqué précise ainsi que les données rapportées par un satellite de la JAXA ont confirmé les estimations avancées par une étude parue récemment dans le magazine Nature.
Les mesures de confinement ont également eu un impact sur la qualité de l'eau, en particulier dans les régions fortement industrialisées ou les zones touristiques. L'outil présente ainsi des observations satellites, affichant
les concentrations de matières en suspension et de chlorophylle dans différentes zones côtières.
Priorité aux informations pertinentes
L'initiative doit fournir des informations utiles au public, mais aussi à différents types d'organisations (sanitaires, d'urbanisme, etc), qui tendent à étudier l'impact de la crise du coronavirus sur l'environnement à court et long termes.
Le projet a été mis sur pied assez rapidement, la réunion des trois agences ayant eu lieu en avril dernier. Le groupe a ensuite identifié les flux de données satellites les plus pertinents pour leurs objectifs. L'outil ne déborde donc pas d'informations et favorise l'observation des régions où la collecte de données a été porteuse de sens.
Josef Aschbacher, directeur des programmes d'observation de la Terre à l'ESA a toutefois précisé que les trois agences envisageaient d'étendre l'usage de l'outil au-delà de l'observation de la crise sanitaire actuelle.
L'outil comprenant aussi des informations sur les changements impliqués par le nouveau coronavirus sur « l'activité économique et agricole à l'échelle mondiale et dans certains domaines d'intérêt », il pourrait être utilisé dans d'autres circonstances, par exemple, pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans le monde.
Sources : TechCrunch, NASA.