En septembre dernier, l'interview filmée du fantasque Elon Musk par Joe Rogan a certainement plus attiré l'attention sur l'énorme joint qu'il s'est allumé que sur la conversation en elle-même, tournant autour de sujets comme la science, l'IA et l'exploration spatiale.
Comme le relate le Washington Post, la NASA vient de décider d'ouvrir une enquête sur la sécurité et l'usage de drogues chez ses prestataires, SpaceX et Boeing. L'agence spatiale américaine évaluera les deux sociétés dès 2019 et durant plusieurs mois, elle passera en revue « tout ce qui pourrait avoir une incidence sur la sécurité ».
Elon Musk, empereur de la provocation
Elon Musk n'en finit plus d'attirer l'attention sur sa personne, malheureusement assez rarement de façon positive ces derniers temps. Après avoir été admonesté par le gendarme boursier américain et forcé de quitter son poste de président du conseil de Tesla - à cause d'un simple tweet -, le comportement de l'entrepreneur est maintenant pointé du doigt par la NASA.L'agence pour laquelle SpaceX doit réaliser sa première mission habitée vers l'ISS n'est guère amusée par les plaisanteries d'Elon Musk. Rappelons qu'en septembre dernier, le milliardaire a posté sur Twitter une vidéo de son interview filmée par Joe Rogan, un podcaster américain, dans laquelle il fume un joint, en précisant tout de même qu'il n'est pas « fumeur régulier ». Au début de l'entretien, il a aussi « joué » avec son lance-flamme, développé par une autre de ses entreprises, la Boring Company.
La NASA veut « rassurer le public »
La NASA va-t-elle trop loin en ordonnant l'ouverture de cette enquête ? Sans faire mention de SpaceX ni d'Elon Musk, le patron de la NASA, Jim Bridenstine, déclare qu'il souhaite « rassurer le public », notamment à l'approche des prochains vols habités à destination de l'ISS. Il ajoute : « Nous devons montrer aux Américains que lorsqu'on met un astronaute dans une fusée, il est en sécurité ».De son côté, Bob Jacobs, porte-parole de la NASA, explique que l'enquête devrait garantir « que les entreprises respectent les exigences de la NASA en matière de sécurité sur le lieu de travail, y compris le respect d'un environnement sans drogue ».
L'examen des deux prestataires sera dirigé par l'Office of Safety and Mission Assurance de la NASA et le processus pourrait être assez « invasif » puisqu'il impliquera des centaines d'entretiens avec des employés à tous les niveaux de l'entreprise et sur la plupart des sites de travail.
Pas une première dans l'histoire de l'astrophysique
On peut s'étonner de ce zèle de la NASA qui, a priori, est surtout censé se concentrer sur les techniques de développement des fusées plutôt que sur la politique d'une société en matière de drogue, surtout si cela part uniquement du fait d'un personnage sulfureux fumant un blunt au cours d'une interview.D'autant que ce n'est pas vraiment une première dans ce domaine : Carl Sagan, éminent astronome américain disparu en 1996, qui est également l'un des fondateurs de l'exobiologie, consommait de la marijuana assez régulièrement et prêtait de nombreuses vertus à cette plante, en tant que médicament, mais aussi simplement pour stimuler la réflexion.
Dans tous les cas, on ne peut nier qu'Elon Musk a peut-être un goût un peu trop prononcé pour la provocation...