Microsoft explique que depuis 2009, plusieurs nouveautés ont été implémentées au sein d'Internet Explorer. Au fil des années, les ingénieurs ont ainsi adopté les fonctionnalités offertes par le HTML5 / CSS3. Toutefois l'un des principaux défis est d'assurer en permanence la rétro-compatibilité. Des tests sont ainsi réalisés sur les 9000 sites Internet les plus populaires, lesquels représentent 88% du trafic Web global.
Toutefois Microsoft avoue que plusieurs internautes rapportent des bugs d'affichage pour certains sites Web ne figurant pas sur cette liste. A l'occasion du salon TechDays, qui s'est récemment tenu à Paris, David Catuhe, chef de projet chargé de développer Internet Explorer, tenait des propos similaires. Au sujet de la rétro-compatibilité, il affirmait : « C'est comme si Chrome et Firefox portaient de superbes baskets alors que nous devons traîner des boulets de plomb en permanence ».
Microsoft ajoute qu'avec Internet Explorer la société s'est concentrée strictement sur les standards du Web. « Cependant l'interprétation des standards pouvait varier en conduisant en pratique des défauts d'interopérabilité et finalement plus de bugs que les développeurs Web devaient corriger ». L'on sait par exemple que certaines sociétés comme Apple ou Google ont poussé à optimiser les sites Internet pour le moteur de rendu WebKit.
Pour Microsoft l'enjeu consistait donc à revoir le mode de développement sans pour autant faire table rase des travaux de rétro-compatibilité effectués depuis 2009. Charles Morris,responsable du projet Spartan ajoute qu'il fallait donc repartir avec un nouveau moteur d'affichage. En interne, la question s'est posée d'adopter un moteur open source existant. L'on imagine que cela aura alimenté les rumeurs spéculant sur l'adoption de WebKit. Mais finalement il en a été décidé autrement. M. Morris explique ainsi :
« Bien qu'il y aurait eu des avantages, après investigation, ce n'était pas le bon chemin à suivre pour deux raisons importantes. D'une part le Web est construit sur le principe de plusieurs implémentations indépendantes et interopérables des standards du Web et nous pensons qu'il est important de contrer un mouvement qui tend vers une monoculture du Web. D'autre part, étant donnés les efforts de développement, nous avons estimé que nous pourrions offrir un moteur centré sur l'interopérabilité plus rapidement si nous nous basions sur notre propre moteur ».
L'équipe chargée de développer Spartan a donc simplifié le moteur d'Internet Explorer MSHTML, corrigé 3000 bugs d'interopérabilité et rajouté une quarantaine de standards comme GamePad ou Web Audio. Spartan sera en outre le premier navigateur à prendre complètement en charge ECMAScript 6.
Enfin pour ce qui est de l'aspect open source. Microsoft n'y semble pas radicalement opposé. La société examine quels éléments pourraient justifier d'être distribués à la communauté.
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