Suite à la plainte déposée par le département américain de la justice à l'encontre de Google, la fondation Mozilla s'inquiète des éventuelles conséquences dont elle pourrait faire les frais.
Le département de la justice aux États-Unis accuse Google d'entretenir une position de monopole sur la recherche Internet. Le plaignant explique notamment que la firme californienne tente d'imposer à tout prix la configuration de son moteur de recherche, par défaut, sur les plateformes mobiles et les navigateurs Web, visant ainsi à écraser toute forme de concurrence.
L'innovation et la diversité avant tout
Mozilla, de son côté, assure ne pas rester aveugle devant les pratiques des géants de la tech et les conséquences de leur position dominante. Pour la fondation, l'innovation et la concurrence doivent prévaloir sur le monopole d'un géant.
La question du monopole, Mozilla en sait quelque chose. Aux débuts de Firefox, la fondation s'est battue contre Microsoft et Internet Explorer qui raflait alors la majorité des parts de marché. La fondation, elle, arrivait avec un navigateur innovant et plus respectueux des standards du Web. Dans le même temps, la communauté open source cherchait à re-dynamiser le marché en créant davantage de compétition pour voir fleurir des technologies innovantes.
C'est en se basant sur cette expérience que Mozilla est intervenue dans l'affaire en cours.
Le cas de Firefox
Selon le département de la justice, Google est hors-la-loi et viole les principes antitrust en « achetant un traitement préférentiel pour son moteur de recherche sur les appareils, les navigateurs web et sur d'autres points d'accès de recherche, ce qui a pour effet de créer un cycle de monopolisation continue toujours plus fort ».
Aussi, puisque le moteur de Google est configuré par défaut sur le navigateur Firefox dans la plupart des régions du monde, la fondation Mozilla s'est sentie concernée par cette accusation, affirmant récemment :
« Les entreprises petites ou indépendantes comme Mozilla veulent innover, casser le marché mais également proposer à leurs utilisateurs des fonctionnalités et des services à la pointe de l'innovation et notamment dans certains domaines comme la recherche. Le résultat de cette procédure judiciaire pour abus de position dominante ne doit pas causer de dommages collatéraux à ces organisations - comme Mozilla - qui sont précisément positionnées pour promouvoir la concurrence et protéger les intérêts des consommateurs sur le web ».
Mozilla reste dépendante de Google
Rappelons que dans le cadre de son accord avec Mozilla, Google reverse à la fondation une partie des revenus générés au travers des liens sponsorisés du moteur de recherche pour les requêtes effectuées via Firefox.
Ces revenus sont particulièrement importants pour Mozilla : ces dernières années, ils ont représenté entre 75 % et 95 % des revenus globaux de la fondation. Au mois d'août, les deux parties ont d'ailleurs étendu leur contrat pour positionner Google par défaut sur Firefox jusqu'en 2023. Selon ZDnet US, cela générerait entre 400 et 450 millions de dollars de bénéfice annuel pour la fondation.
Source : Mozilla