© Neuralink
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Les tests de Neuralink sont au cœur d'une polémique. L'entreprise d’Elon Musk destinée à fabriquer et commercialiser des puces cérébrales réalise depuis quelques années des expérimentations sur une vingtaine de primates.

Alors que ce projet d’implant est critiqué par de nombreux scientifiques, il se retrouve aujourd’hui dans le viseur d’un groupe de défense de la cause animale. 70 % des sujets tests seraient morts lors des expérimentations de Neuralink.

70 % des sujets tests de Neuralink sont décédés

Le site Business Insider rapporte qu’une association américaine de défense des animaux (Physicians Committee for Responsible Medicine) a porté plainte contre Neuralink auprès du Département de l'Agriculture ce 10 février 2022. L’organisation affirme avoir mis la main sur des centaines de pages de dossiers sur les expériences menées par l'Université de Californie-Davis, où Neuralink effectuait ses recherches sur les primates.

Ces documents décrivent les expérimentations, où il est question d'automutilation, de crises d'épilepsie ainsi que d'un manque de soins général. L’association affirme que l’entreprise d’Elon Musk aurait pratiqué des tests sur 23 singes entre 2017 et 2020, et seuls sept d’entre eux seraient encore en vie. Les primates survivants auraient depuis été transférés dans les locaux de Neuralink lorsqu’elle a coupé les ponts avec l’université en 2020. 

Les dossiers d’autopsie et les rapports vétérinaires démontreraient que les tests d’implants cérébraux seraient effectués de manière illégale et provoqueraient « des souffrances extrêmes résultant de maltraitance animale et d’implants crâniens expérimentaux hautement invasifs au cours des expériences ». Dans son communiqué de presse, l’association explique également que « dans certains cas, Neuralink et l'Université de Davis ont choisi de les euthanasier avant le début des expériences, leur santé étant trop dégradée ».

Neuralink se défend

Face aux accusations, Neuralink s’est défendu dans un communiqué en expliquant que toutes les procédures menées par l’Université de Davis se « pliaient aux lois fédérales en vigueur ». L’entreprise américaine rappelle que « tous les nouveaux dispositifs médicaux doivent être testés sur des animaux avant d'être testés sur des humains, une règle à laquelle Neuralink n'échappe pas ». Elle précise également que plusieurs singes sont arrivés « en phase terminale », c’est-à-dire qu’ils étaient sur le point d’être euthanasiés avant de leur être assignés. « Nous sommes absolument dévoués à travailler avec les animaux de la façon la plus humaine et éthique possible », affirme le communiqué.

Rappelons qu’à long terme, le but des puces cérébrales de Neuralink est de contrôler l’activité cérébrale des humains, pour par exemple traiter des maladies comme Alzheimer ou Parkinson, voire restaurer des sens. Au-delà de l’aspect médical, l'entreprise espère également développer une « super-cognition » qui permettrait par exemple de contrôler un ordinateur ou un smartphone par la pensée. En 2021, Elon Musk s’était targué d’avoir réussi à faire jouer un singe à Pong. Ces révélations jettent néanmoins le discrédit sur son projet et aujourd’hui on l’imagine mal Neuralink effectuer des tests sur les cerveaux humains cette année, d’autant que l'implant n'a toujours pas reçu l'aval du régulateur de la commercialisation de médicaments aux États-Unis.