La branche britannique de l'ONG World Wildlife Fund (WWF) a mis fin prématurément à son opération de vente de NFT représentant des animaux en danger d'extinction suite à la levée de boucliers de nombreux environnementalistes et particuliers.
La WWF est accusée d'aller à l'encontre de son combat pour sauver la nature en utilisant les réseaux de blockchain jugés incroyablement polluants.
Une réalité dissimulée ?
Vous le savez, les NFT déchaînent les passions dans le sens le plus littéral du terme. Outil de partage et de conservation de l'art pour certains, catastrophe écologique et arnaques gigantesques pour d'autres. Alors, lorsqu'une organisation aussi importante et réputée que la WWF a annoncé à la fin du mois de janvier dernier s'associer avec Polygon, une solution de réseau blockchain accolée à Ethereum, plus rapide, moins coûteuse et « eco-friendly », de nombreux sourcils se sont levés.
En effet, de nombreux experts et particuliers ont accusé l'ONG de participer, en utilisant les réseaux de blockchain, à l'accélération du réchauffement climatique et de ne pas avoir assez analysé les problèmes amenés par ces réseaux.
C'est notamment le cas du hollandais Alex de Vries, économiste expert des monnaies numériques interviewé par The Verge suite à la publication d'un article sur son site Digiconomist, qui a très vite démonté l'argument mis en place par la WWF (l'utilisation pour ce projet d'un réseau de blockchain éco-responsable) en avançant qu'une seule transaction sur Polygon serait 2 100 fois plus polluante qu'estimé par l'organisation non gouvernementale.
Polygon mis en cause
En effet, selon de Vries, la solution de seconde souche Polygon équivaudrait à l'implantation d'une voie réservée aux covoiturages sur l'autoroute Ethereum : il y a moins de monde sur cette voie et il y est donc plus rapide et moins cher de voyager. Mais cette voie permet d'ajouter encore plus de voitures sur une autoroute déjà bouchée. Certes, les personnes passant par Polygon polluent moins individuellement, mais elles participent tout de même d'un point de vue plus global à une augmentation de la pollution générée par Ethereum.
C'est donc en exposant cet argument, additionné à des données montrant qu'Ethereum consomme autant d'électricité en un an que les Pays-Bas et a une empreinte carbone aussi élevée que Singapour, que de Vries et de nombreuses autres voix se sont élevées contre le projet de la WWF UK. Autant de pollution générée pour un projet de conservation des animaux est contre-productif.
L'organisation a finalement décidé de mettre fin à sa vente de NFT le 4 février dernier, une journée seulement après l'avoir lancée. Cela n'a pas empêché la branche allemande de l'ONG de lever 250 000 euros avec ce même procédé.
Sources : The Verge, Digiconomist