MacBook Pro Retina 15 pouces : en avance sur son temps ?

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher, Spécialiste informatique.
Publié le 27 juin 2012 à 17h07
Star de la WWDC 2012, le MacBook Pro Retina Display est la nouvelle référence pro d'Apple. Écran de 2 880 x 1 800, SSD de 256 Go et connectique faisant table rase du passé, il représente sans aucun doute le futur des portables Apple. Mais n'est-il pas un peu en avance sur son temps ?

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Depuis la sortie des MacBook Air 11 et 13 pouces en 2010, on se demandait quand Apple allait basculer sa gamme MacBook Pro vers les technologies utilisées par ses ultra portables : mémoire flash pour le stockage et abandon du lecteur optique. Finalement, la firme de Cupertino manœuvre en deux temps : d'un côté une mise à jour de la gamme existante, passant sous Ivy Bridge mais conservant son disque dur et son lecteur optique, et de l'autre un nouveau fleuron, le MacBook Pro 15 pouces avec Retina Display.

Ici, pas question de faire de compromis : l'ordinateur se veut tourné vers l'avenir. Exit donc le lecteur optique et le disque dur au profit de la mémoire flash, mais aussi l'Ethernet, ainsi que toute possibilité d'extension. En contrepartie, le nouveau MacBook Pro 15 pouces fait évidemment valoir sa finesse, et surtout son écran « Retina », d'une définition jamais vue de 2 880 x 1 800 pixels. Mais pas besoin d'une loupe pour lire les caractères puisqu'Apple a modifié Mac OS X de manière à optimiser le système, ainsi que ses applications, pour en tirer le meilleur parti. A l'intérieur, le processeur passe à Ivy Bridge, tandis que la partie graphique revient du côté de NVIDIA ! Voyons donc sans plus attendre si ce MacBook Pro « nouvelle génération » tient toutes ses promesses.

Design et ergonomie[/anchor]

Avec le MacBook Air, et notamment la génération de 2010, Apple avait su créer un design d'une grande finesse, notamment grâce à un truc très efficace : concentrer l'épaisseur au dos du portable, avec une légère inclinaison du clavier.

Débarrassé de tous les composants et ports pouvant ajouter de l'épaisseur, le MacBook Pro 15 pouces doit tout de même composer avec des contraintes qui n'affectent pas le MacBook Air, comme la nécessité de disposer d'une batterie volumineuse et la présence d'un GPU dédié. Apple a donc opté pour un compromis : le MacBook Pro nouvelle génération ne dispose pas de la finesse de l'avant d'un MacBook Air, mais reprend en fait les formes de son prédécesseur, en moins épais.

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Concrètement, un MacBook Pro Retina fermé est à peu près aussi épais qu'un MacBook Pro « classique » ouvert. Apple affirme qu'il est à peine plus épais que l'arrière d'un MacBook Air 13 pouces, et c'est ce que l'on vérifie dans les faits. Bref, c'est très fin, mais l'épaisseur plus homogène que sur un MacBook Air donne l'impression d'un portable plus épais. Le poids, pour un 15 pouces, est particulièrement léger : 2,02 Kg, soit 500g de moins qu'un MacBook Pro 15 pouces « standard ». Autre comparaison : le MacBook Pro (non Retina) 13 pouces pèse 2,06 Kg.

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L'absence de disque optique et de disque dur n'explique pas seul cette perte de poids : Apple en a également profité pour débarrasser définitivement le MacBook Pro de l'encombrante vitre qui recouvrait l'écran. Celui-ci est toujours glossy, mais le panneau est désormais nettement plus fin et renfoncé. L'abandon du panneau en verre a une autre conséquence positive : les reflets se voient nettement diminués, même s'ils sont toujours présents en pleine lumière. En revanche, Apple ne propose plus d'option anti reflet sur ce modèle, contrairement au 15 pouces « non Retina ». Les utilisateurs souhaitant un écran vraiment garanti sans reflets devront donc rester sur le modèle classique.

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La connectique se voit également affectée par les choix d'Apple en matière de finesse. Logiquement, ce sont les ports les plus encombrants qui en font les frais : le Firewire 800 et l'Ethernet. Une perte qui affectera certainement une partie des utilisateurs professionnels. Pour éviter de se les mettre complètement à dos, Apple intègre désormais deux ports Thunderbolt, et propose des adaptateurs Thunderbolt vers Ethernet Gigabit et Firewire 800 (ce dernier n'est pas encore en vente à l'hsera donc peut être plus indiquéeure où nous écrivons ces lignes). Ceux-ci font évidemment office de sortie vidéo vers un écran Thunderbolt, Mini Display Port, et VGA/DVI via un adaptateur.

L'autre victime collatérale est le connecteur d'alimentation MagSafe. Afin de disposer d'une bordure la plus fine possible, Apple a en effet opté pour une version plus compacte de son connecteur, que l'on retrouve également sur tous les nouveaux MacBook Pro et MacBook Air. Ce nouveau MagSafe est donc incompatible avec les adaptateurs secteurs des anciens modèles, et nécessite l'ajout d'un convertisseur Magsafe vers Magsafe 2. Cela devrait faire grincer quelques dents...

Les ports USB sont toujours au nombre de 2... mais ils sont désormais compatibles USB 2.0 et 3.0. On appréciera au passage leur nouvelle disposition : comme sur les MacBook Air, et comme sur les MacBook Pro antérieurs au design de 2008, on en trouve un à gauche et à un droite, ce qui est nettement plus pratique. Nouveauté fort appréciable également : un port HDMI fait enfin son apparition sur un MacBook Pro ! Il est dommage que ce modèle soit le seul de la gamme à en disposer...

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On termine par le slot SDXC, toujours présent, et qui constitue désormais l'ouverture la plus large présente sur la coque ! Signalons au passage une disparition qui ne devrait pas émouvoir grand monde : le capteur infra-rouge, habituellement présent à l'avant des MacBook Pro.

Composants[/anchor]

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Comme toute la nouvelle gamme de portables d'Apple, le MacBook Pro Retina est basé sur la nouvelle génération de processeurs Intel, Ivy Bridge, gravés en 22 nm. Sur les MacBook Pro Retina, c'est plus précisément un Core i7 3615QM, cadencé à 2,3 GHz, qui est utilisé sur le modèle de base.

Un second modèle, celui que nous avons reçu en test, est équipé d'un Core i7 3720QM, cadencé à 2,6 GHz, alors qu'il est également possible d'opter pour un Core i7 3820QM à 2,7 GHz, en passant par l'Apple Store uniquement, et avec un surplus de 250 euros à la clé. Comme souvent, la segmentation d'Apple nous irritera : pourquoi ne pas proposer d'options de processeur sur le premier modèle ?

Les trois processeurs sont quadri-cœurs, gèrent l'Hyper Threading, le TurboBoost jusqu'à des fréquences respectives de 3,3, 3,6 et 3,7 GHz, affichent un TDP maximum de 45 Watts, et sont équipés de 6 Mo de SmartCache (8 Mo pour le 3820QM). Dans la famille mobile Ivy Bridge, c'est plutôt le haut du panier : seul le haut de gamme 3920XM, cadencé à 2,9 GHz, n'est pas proposé.

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La partie graphique, comme sur tous les MacBook Pro 15 pouces, est hybride : on trouve bien sûr le cœur graphique HD 4000 intégré d'Intel, qui équipe les processeurs Ivy Bridge. Celui-ci apporte notamment un plus grand nombre d'unités d'exécution (16 contre 12 sur le HD 3000), et une compatibilité DirectX11, qui n'aura pas grand intérêt ici, puisque sous Windows, en mode Boot Camp, l'utilisation de la puce graphique dédiée est forcée.

Et parlons justement de celle ci puisqu'elle introduit un nouveau revirement : après avoir passé tous ses Mac équipés de carte graphique dédiée sous AMD, Apple revient à NVIDIA pour ses nouveaux MacBook Pro 15 pouces. C'est donc un GeForce GT 650M qui anime le portable, avec comme d'habitude une bascule gérée de manière automatique par Mac OS X, selon les applications utilisées. La puce, qui utilise la nouvelle architecture Kepler, est cadencée à 900 MHz.

Si ces premières caractéristiques techniques sont assez proches de ce que l'on trouve sur les MacBook Pro 15 pouces « classiques », le reste l'est beaucoup moins. Tout d'abord en ce qui concerne le stockage, puisqu'un des changements majeurs de ce nouveau MacBook Pro Retina est l'abandon total du disque dur et du lecteur optique au profit de la mémoire Flash. Comme sur ses MacBook Air, Apple n'a pas opté pour un SSD amovible mais bien pour des puces mémoire.

Voilà qui rompt définitivement avec une tradition des MacBook Pro, qui restaient les seuls portables dans la gamme d'Apple permettant le changement du support de stockage. On gagne évidemment en finesse mais on perd nettement en évolutivité, d'autant plus que la mémoire vive fait également les frais de cette politique. 8 Go sont proposés en standard, avec une option de 16 Go sur l'Apple Store, une première pour un MacBook, mais une fois son choix arrêté, il faudra s'en contenter.

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En revanche, Apple fait de gros progrès sur la connectique puisque, Ivy Bridge oblige, ses portables gèrent désormais l'USB 3. Ça aura mis le temps, et on entendra alors des voix s'exclamer « Et le eSATA ? », mais c'est toujours ça de pris, d'autant plus que les 2 ports USB gèrent l'USB 2 et 3. On notera tout Le Thunderbolt est bien entendu toujours de la partie, avec 2 ports comme nous l'avons évoqué plus haut. Cette connectique externe vient donc pallier en partie l'absence d'évolutivité à l'intérieur : avec en plus un adaptateur Thunderbolt/Firewire 800 qui devrait voir le jour prochainement, on dispose d'une connectique haut débit assez complète, à condition de ne pas être dérangé par la multiplication des disques externes et adaptateurs... et de mettre la main au portefeuille.

Pas de gros changement en ce qui concerne le son, toujours assuré par deux enceintes situées de chaque côté du clavier. Le son délivré est clair, mais tire un peu trop vers les aigus, même si les basses ne sont pas totalement absentes. En revanche, en ce qui concerne l'enregistrement, on dispose désormais de deux micros, le second étant destiné à la suppression des bruits ambiants. La webcam n'a pas bougé : il s'agit toujours d'une caméra Facetime HD, capable d'enregistrer de la vidéo en 720p, et produisant des images assez satisfaisantes pour ce qui est du rendu des couleurs, mais pas franchement extraordinaires en ce qui concerne leur précision.

Un mot enfin sur la batterie du MacBook Pro Retina, un point sur lequel Apple a semble-t-il fait jouer son talent d'intégration : les cellules sont asymétriques, c'est à dire de tailles différentes, visiblement pour optimiser l'espace disponible à l'intérieur du portable. On ne s'étendra pas sur les pales asymétriques des deux ventilateurs dont Apple semble très fier, mais on notera l'apparition de nouvelles grilles d'aération sur les côtés de la coque, en plus de la grille disposée sous la charnière de l'écran.

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Le Retina Display arrive sur Mac[/anchor]

Au delà de la finesse du portable et de l'abandon des supports de stockage « traditionnels », le principal attrait du MacBook Pro Retina est... évidemment l'écran Retina ! Un petit rappel sur ce qu'Apple appelle « Retina Display » s'impose. Le terme a été introduit avec la sortie de l'iPhone 4, pour définir un écran dont la densité de pixels est supérieure à ce que l'œil humain serait capable de distinguer. Déjà, à la sortie de l'iPhone 4, certains affirmaient que le chiffre avancé par Apple sur l'iPhone, 326 ppp, était critiquable, et que la « vraie » densité nécessaire pour valider le qualificatif était de 457 ppp.

En fait, chez Apple, le Retina Display ne signifie pas tant une certaine densité de pixels, mais un doublement de la résolution par rapport au modèle de référence précédent, tout en gardant la même diagonale d'écran. Sur l'iPhone 4, on passait de 320x480 à 640x960, et sur le nouvel iPad de 1024x768 à 2048x1536. Pour ce dernier, la densité passait à 264 ppp, mais Apple défendait son appellation Retina en affirmant que la distance de l'œil par rapport à l'écran était supérieure.

Sur le MacBook Pro Retina, Apple se base cette fois-ci sur la définition de base du MacBook Pro 15 pouces : 1440x900 pixels, qui deviennent 2880x1800 pixels. On remarquera là encore qu'Apple joue avec la distance par rapport à l'écran puisque la densité passe à 220 ppp ! Les plus pointilleux pourront en outre rappeler que sur les MacBook Pro 15 pouces, Apple proposait déjà une option permettant de passer à une définition de 1680x1050.

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Quoi qu'il en soit, il y a la théorie d'un côté, et la pratique de l'autre. Et comme sur le nouvel iPad, il faut vraiment avoir le nez collé à l'écran pour distinguer clairement les pixels : l'affichage à l'allumage du MacBook Pro Retina est tout simplement bluffant de précision. Les icônes du dock, la barre de menus, les boutons des fenêtres, les polices évidemment, tout est d'une finesse jamais vue sur un écran d'ordinateur, tout simplement.

Cette impression est surtout due à ce qui fait indéniablement l'attrait du Retina Display : par défaut, l'écran affiche le même ratio et la même taille de fenêtres qu'un MacBook Pro 15 pouces « standard ». Tout a donc l'air plus fin, mais pas moins lisible, puisque les éléments conservent les mêmes proportions.

Et là, évidemment, la question qui se pose est de savoir comment le MacBook Pro Retina gère différentes résolutions d'écran. Et Apple a plutôt bien fait les choses, puisque la version modifiée de Mac OS X Lion qui anime le portable ne se contente pas d'optimiser les éléments graphiques de toutes les applications intégrées : elle propose également une toute nouvelle approche du panneau de préférences du moniteur, qui s'affranchit en fait de la notion de résolution pour proposer plusieurs tailles de polices et de fenêtres, équivalentes à différentes définitions d'écran.

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Vous pouvez donc basculer entre plusieurs « tailles » d'écran affichant plus ou moins de contenu, en réalité des multiples de deux des définitions équivalentes. Par exemple, le mode le plus élevé est censé correspondre à du 1920x1200, et il s'agit en fait d'un affichage en 3840x2400, « downscalé » pour tenir sur l'affichage du portable. Concrètement, Apple a en fait choisi des résolutions calculées pour que la mise à l'échelle ne soit pas visible à l'œil nu.

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On a donc l'impression de rester dans la résolution native, et on peut adapter la taille des éléments selon ses préférences : un monteur vidéo pourra afficher davantage de contenu, tandis qu'une personne à visibilité réduite pourra « grossir » polices et fenêtres, sans que la lisibilité n'en prenne un coup.

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Tout cela est bien beau, mais il y a un gros bémol à apporter : seules les applications optimisées pour l'affichage Retina profitent réellement de ces innovations. C'est le cas de toutes les applications intégrées au MacBook Pro (Safari, iTunes, iPhoto, iMovie...), ainsi que d'Aperture et Final Cut Pro X, qui proposent tous deux des mises à jour gratuites vers une version compatible Retina. La bonne nouvelle, c'est qu'Apple gère depuis longtemps le mode « High DPI » au niveau développeur, et certains éditeurs l'ont déjà intégré au cas où (c'est le cas de l'éditeur HTML Coda, par exemple, Panic ayant été prévoyant), et dans ce cas, ça passe plutôt bien. La mauvaise nouvelle, c'est qu'au vu de nos tests, ils sont très peu nombreux.

Et lorsque l'on rencontre une application incompatible, on déchante : tout est pixellisé, les icônes, le texte, mais surtout le contenu (images, vidéos...). La conséquence est simple : Photoshop, par exemple, est difficilement utilisable à l'heure actuelle : quelque soit le niveau de zoom d'une photo, celle-ci affiche des pixels démesurés. Adobe a promis une mise à jour prochaine de Photoshop CS6, mais les logiciels dans le même cas de figure sont très nombreux : Office 2011 en fait également partie, tout comme Mozilla Firefox ou Google Chrome, et même certaines applications d'Apple à la traine niveau mise à jour, comme la suite iWork ou Logic Pro 9.

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D'autres applications s'en sortent un peu mieux, réussissant au moins à afficher correctement le texte et les boutons standard de Mac OS X. C'est le cas d'Omnifocus, Sparrow, Byword ou encore Evernote.

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On imagine que les éditeurs pour lesquels le MBP 15 pouces représente une cible intéressante franchiront le pas, mais en l'état, ce portable haut de gamme attirera-t-il suffisamment d'utilisateurs pour motiver un effort d'adaptation aussi large qu'un nouvel iPad ou un iPhone peut entrainer ? Il faudra attendre pour s'en convaincre, même s'il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions hâtives, l'annonce du MBP Retina ayant du prendre la plupart des développeurs par surprise.

Le MacBook Pro Retina intègre des applications entièrement optimisées pour l'affichage haute résolution. Ici, dans Safari, tout est d'une précision impeccable... A part évidemment les visuels des pages web !
Sous Google Chrome en revanche, c'est nettement moins bon : l'application n'étant pas optimisée, tout est pixellisé : polices, visuels et boutons des fenêtres.
C'est aussi le cas sous Microsoft Office 2011, et ça devient plutôt gênant lorsqu'on veut éditer du texte et des graphiques...
Certaines applications non optimisées s'en tirent un peu mieux. Sur le client mail Sparrow, on constate que le texte du corps du message est compatible Retina mais pas celui de la liste des messages.
Constat similaire avec Evernote. Le texte est correctement rendu, et certains contrôles standards de Mac OS X aussi, mais pas les autres icônes de l'application.


Dans tous les cas, on ne peut être qu'admiratif devant la qualité de l'écran du MacBook Pro Retina, qui est également le premier écran de MacBook à disposer d'une dalle IPS : alors que l'angle de vision a souvent été le point noir des portables d'Apple, aucun défaut à constater ici, et on retrouve également la colorimétrie flatteuse, mais relativement juste que l'on apprécie sur les iMac. Et pour les applications gérant déjà le Retina Display, c'est tout simplement un régal : les mises à jour d'Aperture et de Final Cut Pro X publiées par Apple montrent le potentiel du portable pour les professionnels de l'image. Dans Final Cut Pro X, on peut tout simplement travailler sur une prévisualisation en Full HD ! Aperture et iPhoto bénéficient évidemment du gain en résolution, qui permet de voir beaucoup plus de contenu en pleine taille.

Performances[/anchor]

Afin d'évaluer les performances du nouveau MacBook Pro, nous le soumettons d'abord à une batterie de tests synthétiques sous Mac OS X. La configuration utilisée lors du test est la suivante : Intel Core i7 3720QM à 2,6 GHz, Geforce GT650M avec 1 Go de mémoire vive, 8 Go de DDR3 à 1600 MHz et SSD 512 Go.

Geekbench

On commence avec le traditionnel GeekBench, qui effectue des tests sur le processeur et la mémoire vive, pour tirer un score global.

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Avec un score de 13 000 points, le Core i7 2,6 GHz de notre MacBook Pro Retina vient dépasser d'une courte tête le meilleur de nos Mac jusque-là : l'iMac 27 pouces haut de gamme, équipé d'un Core i7 3,4 GHz version desktop, mais toujours en Sandy Bridge. Un résultat sans appel !

Cinebench

Cinebench, issu de l'application Cinema 4D de Maxon propose deux tests. Le premier met à contribution le processeur pour calculer le rendu d'une scène. Le test est multithreadé : en plus de la fréquence, le nombre de cœurs logiques et physiques influe donc également sur le résultat.

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Sur ce test, le MBP Retina fait un tout petit peu moins bien que l'iMac Core i7 3,4 GHz, mais dépasse tout de même largement le MacBook Pro 15 pouces Core i7 2,2 GHz que nous avions testé l'année dernière.

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On passe au test OpenGL, où l'écart est à peu près le même. La Geforce GT650M du MacBook Pro fait un peu moins bien que la Radeon 6970M qui équipe l'iMac Core i7 3,4 GHz, mais reste tout de même dans le haut du tableau.

Photoshop Benchmark v3

Le Photoshop Benchmark v3 de DriverHeaven, exécute une batterie de filtres sur une image de 7000x5443 pixels. Le test a été réalisé avec Photoshop CS6 pour ce nouveau MacBook Pro, mais sur le plan de l'application de filtres, les performances de Photoshop CS6 sont très semblables à celles de la version CS5.1, et les résultats comparables.

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Ici, pas de miracles : le SSD joue également un rôle dans le résultat final du MacBook Pro Retina qui dépasse haut la main tous les autres Mac testés, et explose littéralement le MacBook Pro 15 pouces précédent, équipé d'un disque dur à 5400 tours/minute.

Quickbench

Terminons cette séquence de tests sous Mac OS X avec Quickbench, un composant de la suite SpeedTools, que nous utilisons pour mesurer les performances du support de stockage. Quickbench réalise trois tests, en lecture et en écriture. Le test Standard est réalisé sur des fichiers entre 4 et 1024 Ko, le test Large sur des fichiers entre 2 et 10 Mo et le test Extended sur des fichiers entre 20 et 100 Mo. Le test Standard est également réalisé en accès séquentiel et en accès aléatoire.

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Que dire des résultats ? Ils sont conformes à ce qu'annonce Apple : le stockage flash des MacBook Pro Retina atteint 478 Mbps en lecture et 396 Mbps en écriture sur les plus gros fichiers. C'est nettement mieux que les MacBook Air de 2011 et équivalent aux MacBook Air 2012 qui bénéficient des mêmes améliorations.

En plus des performances sous Mac OS X, certains utilisateurs souhaiteront sans aucun doute installer Windows 7 via Boot Camp. Voyons ce que donne le GPU dédié du MacBook Pro Retina sur 3D Mark Vantage et Far Cry 2, deux tests que nous avions réalisés sur les précédents MacBook Pro et iMac.

3D Mark Vantage

On commence avec 3D Mark Vantage et ses deux scènes 3D, puisque nous testons ici uniquement le GPU. Le test est réalisé en 1600x900, qui n'est pas la résolution native du MacBook Pro, mais celle qui se rapproche le plus du 1440x900 du modèle précédent (qu'il est impossible à obtenir via les paramètres de Windows).

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Pas de surprise sur ce test : le MacBook Pro Retina fait nettement mieux que son prédécesseur, qui était équipé d'une AMD Radeon 6750M. Il s'agit clairement du meilleur résultat jamais obtenu sur un MacBook Pro sous Windows.

Far Cry 2

On passe ensuite au benchmark de Far Cry 2. Ici nous réalisons deux tests. Le premier est réalisé avec les mêmes paramètres que sur le MacBook Pro 15" 2011, c'est à dire en niveau de détail High et sans antialiasing. Là encore, il fallait faire un choix entre une résolution inférieure à la résolution native du MBP, et une résolution supérieure en largeur, ce que nous avons choisi (1600x900 pixels).

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Même avec ce choix, le portable bat à plate couture son prédécesseur, sachant qu'il s'agissait du modèle haut de gamme en 15 pouces. Le Geforce GT 650M du MacBook Pro tient donc toutes ses promesses.

Nous avons ensuite réalisé un second test, cette fois-ci avec des paramètres utilisés pour notre test du Acer M3, un ultrabook 15,6 pouces équipé d'un Geforce GT 640M. Nous avons donc eu recours à la résolution native du M3, 1366x768, et effectué le test en Ultra High avec antialiasing 8x activé. Sans surprise, le 650M fait légèrement mieux.

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Autonomie

Afin de mesurer l'autonomie du MacBook Air sous Mac OS X, nous nous sommes livrés à l'utilisation suivante, avec des paramètres identiques (luminosité à 80%, volume sonore à 50%, Wi-Fi activé, Bluetooth désactivé) :

  • Visionnage d'une vidéo H264 SD d'une durée de 1h14
  • Lecture d'une playlist iTunes composée de MP3 à 320 Kbps de 2h21, tout en surfant sur les mêmes sites web, à des intervalles de 10 minutes, sous Safari 5.1 avec lecteur Flash activé.
  • Copie répétée d'un dossier de petits fichiers d'environ 500 Mo, au total, du portable vers une clé USB jusqu'à extinction de la batterie.

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Apple annonce une autonomie semblable à celle de la précédente gamme, même avec l'écran Retina de cette nouvelle génération de MacBook Pro. Et c'est effectivement ce que nous vérifions, puisque le portable tient 4h42, soit 12 minutes de plus que ce que nous avions mesuré sur le précédent modèle 15" haut de gamme. C'est là encore le meilleur résultat qu'on ait pu obtenir jusqu'à maintenant sur un Mac portable, mais on reste finalement dans la même fourchette sur les derniers MacBook Air.

Consommation et température

Afin de mesurer la consommation du portable, nous branchons celui-ci sur un Wattmètre, batterie chargée, et effectuons deux mesures. La première au repos, et la seconde en pleine charge, pendant une session de Prime 95.

La consommation reste dans la moyenne de ce que nous avions constaté sur le modèle précédent, si on considère la consommation supérieure de l'écran : 20 Watts mesurés au repos, et une pointe de 96 watts en charge, soit entre 10 et 20 watts d'écart. Précisons que le Core i7 2,6 GHz qui équipe notre modèle de test n'est pas le premier modèle, cadencé quant à lui à 2,3 GHz.

En revanche on note une chauffe nettement moindre du processeur : mesuré à 33° au repos, il ne monte qu'à 53° en charge, contre 86 sur le Core i7 2,2 GHz du modèle Sandy Bridge !

Conclusion[/anchor]

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Le MacBook Pro Retina est indéniablement un ordinateur portable tourné vers le futur. La démarche d'Apple est d'ailleurs plutôt sensée, puisque ce MacBook Pro « nouvelle génération » sort en même temps qu'une mise à jour plus conservatrice de la gamme actuelle. De quoi éviter de brusquer les utilisateurs professionnels en leur imposant des changements, ce qui avait été reproché à Apple à la sortie de Final Cut Pro X. En assurant ses arrières, la firme de Cupertino peut donc se permettre de sortir ce nouveau fleuron en faisant table rase du passé. Et au-delà du gain en finesse obtenu par la suppression du disque dur et du lecteur optique, l'un des changements les plus osés, voire périlleux, est de rompre avec la tradition d'évolutivité des MacBook Pro. Ici, tout est scellé, soudé et impossible à changer. Ça ne devrait pas faire que des heureux.

Le second défi d'Apple réside évidemment dans l'adoption de l'écran Retina. Celui-ci est tout simplement magnifique, et Apple montre une fois de plus sa maitrise de l'intégration logiciel/matériel en livrant le MBP Retina avec une version optimisée de Mac OS X très bien pensée... Si on se limite aux applications intégrées et aux quelques applications Apple déjà mises à jour. Car pour l'instant, si quelques éditeurs comme Autodesk, Adobe ou même Activision Blizzard ont déjà fait des promesses de mises à jour optimisées Retina, c'est indéniable : les applications incompatibles avec le nouvel affichage sont très désagréables à utiliser, à l'exception de quelques applications qui gèrent au moins le texte en résolution native.

On espère sincèrement que Microsoft, Mozilla ou Google ne tarderont pas trop à se mettre au diapason, car à l'heure actuelle, un portable à 2 279 euros ne permettant pas d'utiliser Microsoft Office ou Chrome de manière confortable, c'est un peu limite ! Bien entendu on imagine que les mises à jour arriveront au fil de l'eau, mais les éditeurs ne vont-ils pas attendre au contraire que le Retina se généralise sur des modèles plus grand public comme le MacBook Air ou l'iMac ?

Reste que malgré ces interrogations, le MacBook Pro Retina est une machine particulièrement séduisante. Son design est forcément impeccable, la finesse et la légèreté impressionnent moins que sur un MacBook Air, mais sont tout de même un net progrès par rapport aux MacBook Pro « classiques », et les performances sont au rendez-vous, dernières architectures Intel et NVIDIA obligent. On apprécie en outre les efforts consentis sur la connectique. On perd certes le port Ethernet, ce qui en froissera plus d'un, mais on gagne un port Thunderbolt (qui peut enfin bénéficier d'adaptateurs Gigabit Ethernet et Firewire 800 !), une sortie HDMI et des ports USB 3.0.

En tant que fleuron de la gamme portable d'Apple, le MacBook Pro Retina remplit donc son contrat. Néanmoins, son prix très élevé et son écosystème logiciel pas encore adapté devront peser lourd dans la balance, et l'acheter dès aujourd'hui représente un certain pari. Si votre usage dépend largement d'applications qui ne sont pas encore optimisées Retina, un nouveau tour sur la génération « classique » des MacBook Pro, qui bénéficient aussi d'Ivy Bridge, Kepler et de l'USB 3.0, sera donc peut être plus indiqué

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MacBook Pro 15 pouces Retina

6

Les plus

  • Ecran Retina impeccable
  • Design affiné
  • Très bonnes performances
  • Enfin de l'USB 3 !

Les moins

  • Trop cher !
  • Aucune possibilité d'évolution
  • Très peu d'applications optimisées

0

Performances9

Autonomie8

Design/finition9

Positionnement prix7



Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique
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