Lancé cet automne en parallèle des nouveaux MacBook Pro, le Mac mini M4 fait table rase du passé en misant sur un châssis entièrement repensé et sur un processeur Apple Silicon de dernière génération. Inchangé ou presque depuis une dizaine d'années, l'ordinateur de bureau compact du géant de Cupertino signe donc un come-back remarqué avec un argument massue à son actif : son prix de départ, toujours fixé à 699 € dans l'Hexagone.

- Le nouveau format, vraiment très agréable
- Les performances et la sobriété de la puce M4
- Un Mac toujours très silencieux
- Des connectiques nombreuses et mieux réparties
- Les efforts d'Apple sur la réparabilité
- Adieu les ports USB-A
- Performances du SSD de 256 Go
- Le bouton sous le châssis (franchement, quelle idée…)
- Les prix s'envolent vite si l'on veut monter en gamme ou en options
Faut-il craquer pour le Mac mini M4 ? Nettement plus puissant, plus compact, mais pas plus cher que les modèles précédents, l'engin se présente à nous comme une porte d'entrée toute trouvée dans l'écosystème d'Apple. Avec son placement tarifaire contenu, ce modèle est tout simplement, à date, le Mac le plus accessible du catalogue d'Apple.
Reste à savoir si tous les changements apportés à cette nouvelle génération de Mac mini s'avèrent réellement judicieux, et si la puce M4 tient vraiment toutes ses promesses lorsqu'elle est logée dans un châssis à peine plus volumineux que celui d'une Apple TV.
Réponse dans ce test, bien sûr, mais avant toute chose, voici la fiche technique du modèle qu'Apple nous a fait parvenir en prêt :
Fiche technique Apple Mac mini M4 (2024)
Processeur | Apple M4 |
Taille de la mémoire | 16 Go à 64 Go |
Carte graphique | Apple GPU |
Bluetooth | Oui |
Wi-Fi | Oui |
Système d'exploitation | MacOS 15 Sequoia |
Processeur | Apple M4 |
Type de processeur | 10 cœurs (4 cœurs de performance et 6 cœurs à efficacité énergétique) |
Taille de la mémoire | 16 Go à 64 Go |
Carte graphique | Apple GPU |
Configuration disque | SSD jusqu'à 8 To |
Connecteurs panneau avant | USB-C x 2 Jack 3,5 mm |
Connecteurs panneau arrière | USB-C x 3 HDMI Ethernet |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 5.3 |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 6 |
Hauteur | 5mm |
Largeur | 127mm |
Profondeur | 127mm |
Poids | 670g |
À notre demande, le modèle que nous avons reçu en test s'en tient à la configuration la plus abordable du Mac mini M4 (10 cœurs CPU et 10 cœurs GPU, 16 Go de mémoire unifiée, 256 Go de stockage). Elle est affichée en France à un prix de 699 euros. Comptez toutefois 1 159 euros pour la mouture M4 la mieux équipée par défaut (24 Go de RAM et 512 Go de SSD) et 1 649 euros pour la version M4 Pro (12 cœurs CPU et 16 cœurs GPU, 24 Go de RAM, 512 Go de SSD).
Il est bien sûr possible d'opter, en option, pour plus de mémoire unifiée ou plus de stockage. Apple propose en outre une option avec CPU 14 cœurs et GPU 20 cœurs pour la version M4 Pro de son nouveau Mac mini. Malheureusement, le tarif de certaines options conduit à une hausse des prix parfois assez phénoménale, comme souvent chez Apple.
Design : une Apple TV ? Nan, un Mac mini délicieusement compact
Avec 12,7 x 12,7 x 5 centimètres pour 670 grammes, le nouveau Mac mini tranche radicalement avec le gabarit de son prédécesseur. Après des années de stagnation sur ce modèle, Apple revoit donc en profondeur sa copie, sans toutefois dénaturer l'un de ses Mac les plus iconiques et les plus populaires.
L'appareil conserve donc un châssis en aluminium carré et monobloc, aux coins arrondis, mais gagne en épaisseur (3,58 centimètres pour l'ancien Mac mini M2) ce qu'il perd en encombrement (19,7 centimètres de côté auparavant). Le résultat est tout simplement parfait, et la vocation compacte du Mac mini, à savoir réduire toujours plus la présence physique du Mac sur votre bureau, est plus que jamais renforcée.
Fort de ce nouveau format, le Mac mini M4 n'est d'ailleurs pas sans rappeler le boîtier d'un autre produit populaire du catalogue du géant américain, l'Apple TV 4K. Avec 9,3 centimètres de côté pour 3,1 centimètres d'épaisseur, cette dernière reste plus compacte encore, mais le nouveau Mac mini M4 se rapproche sérieusement de ce niveau d'encombrement. Par rapport à ce que l'on connaissait jusqu'à présent, l'engin s'avère par ailleurs plus petit, désormais, qu'un certain Mac Studio (19,7 centimètres de côté pour 9,5 centimètres d'épaisseur).
Il demeure malgré tout très discret sur le bureau © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Il s'agit là d'une excellente chose qui lui permet de prendre mieux la lumière au sein du catalogue d'Apple et de s'installer un peu plus encore comme un produit « à part » sur le marché des mini-PC au sens large.
Le Mac mini change également sur le plan des connectiques embarquées… pour le meilleur et pour le pire. La bonne nouvelle, commençons par elle, c'est que l'ordinateur dispose à présent de deux ports USB-C (USB 3 allant jusqu'à 10 Gbit/s) et d'une prise casque (jack 3,5 mm) en façade. Auparavant, le Mac mini n'embarquait aucune connectique à l'avant, ce qui nous forçait perpétuellement à « trifouiller » à l'arrière du Mac jusqu'à trouver un port, souvent en tâtonnant. Ce n'est plus le cas, et c'est une très bonne nouvelle.
L'inconvénient, c'est qu'à l'instar de nombreux autres ordinateurs Apple, le Mac mini fait désormais une croix sur les connectiques USB-A. Cela nous contraint à aller chercher des adaptateurs pour brancher de vieilles clés USB ou des périphériques aussi basiques qu'une imprimante. Pénible et difficile à justifier, même s'il est vrai que le format très ramassé de ce nouveau Mac mini se prête effectivement plus à l'USB-C qu'à l'USB-A.
À l'arrière, Apple intègre quoi qu'il en soit un chouette assortiment de connectiques, avec un port Gigabit Ethernet (pouvant être configuré avec 10 Gigabit Ethernet si vous optez pour l'option correspondante), une sortie HDMI et trois ports Thunderbolt 4 en USB-C. Du tout bon pour un appareil de cette taille.
Les connectiques qu'embarque ce Mac mini M4 © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
On en vient néanmoins à la pire idée d'Apple depuis la conception de son effroyable Magic Mouse : le déplacement du bouton de mise sous tension. Déjà pénible à trouver à l'aveugle par le passé (il était situé à l'arrière du boîtier), ce dernier se délocalise à un endroit plus difficile d'accès encore : sous le châssis. Oui, vous avez bien lu.
Difficile de trouver pire endroit pour installer un bouton de démarrage. Cette nouvelle localisation encourage clairement à ne jamais éteindre son Mac mini, car il est impossible d'accéder facilement au bouton. Il faut en effet soulever l'appareil pour le démarrer. Une pure hérésie.
Notons qu'à l'inverse, Apple nous réserve une assez bonne surprise sur le plan audio. Outre la présence d'une prise casque plus accessible, le nouveau Mac mini embarque en effet un haut-parleur qui progresse assez nettement par rapport à ce que l'on connaissait autrefois sur ce modèle.
N'allez pas vous imaginer écouter de la musique avec lui toute une après-midi, mais pour regarder une vidéo YouTube de temps en temps, ce nouveau haut-parleur fait l'affaire. Il équivaut peu ou prou à ce que propose un iPad « classique » en la matière. Par le passé, ce dernier servait surtout aux bruitages de macOS, sans être capable de délivrer quoi que ce soit de plus ambitieux. La progression est donc intéressante.
Le potentiel du Mac mini en matière de réparabilité a par ailleurs été peaufiné. Comme par le passé, l'accès aux composants se fait après avoir dégrafé la partie inférieure du boîtier. On découvre alors qu'il est possible de changer le SSD (ce dernier est en revanche doté d'un format propriétaire, mais il est possible d'acheter un module compatible auprès de quelques vendeurs tiers), mais aussi qu'Apple mise désormais sur plusieurs ports modulaires pouvant être remplacés plus facilement en cas de besoin. C'est là une bonne chose.
Performances : Apple trouve encore un équilibre admirable
Compte tenu des excellents retours déjà publiés au sujet de la puce M4 et de ses performances, la prestation de ce nouveau SoC Apple Silicon ne nous réservait, au fond, que peu de surprises.
Nos mesures en attestent, Apple nous délivre de nouveau un processeur de très haute volée, particulièrement sobre sur le plan énergétique et puissant, aussi bien sur les volets CPU que GPU. Globalement, avec sa puce M4 (Arm), la firme de Cupertino garde donc un coup d'avance sur la concurrence d'AMD et d'Intel (x86), et surtout de Qualcomm (Arm).
Comprenez qu'elle fait nettement mieux en calcul single-core que n'importe laquelle des puces concurrentes, aussi bien que la plupart d'entre elles en multi-core, et mieux sur le plan graphique, le tout en maîtrisant très habilement sa consommation. Mais avant d'aller plus loin, prenons un instant pour détailler notre configuration de test.
Comme nous l'évoquions en début d'article, le Mac mini M4 qu'Apple nous a fait parvenir en prêt était équipé de la configuration la plus abordable. C'est ce modèle qu'une majeure partie des utilisateurs achèteront, et c'est précisément pour cela que nous avions envie de le soumettre à nos mesures. Dans cette configuration, le Mac mini regroupe :
- Un processeur Apple M4 avec une partie CPU à 10 cœurs (4 cœurs hautes performances et 6 cœurs haute efficacité), une partie GPU 10 cœurs, un Neural Engine à 16 cœurs et 120 Go/s de bande passante mémoire ;
- 16 Go de mémoire unifiée ;
- 256 Go de SSD.
Commençons sans plus attendre par les résultats obtenus sous Cinebench R24. Compatible aussi bien avec les puces Arm que x86, cet outil nous sert de base de comparaison pour tous nos tests depuis près d'un an.
Sous Cinebench R24, l'Apple M4 marque 923 points en multi-core et quelque 178 points en single-core. Face à lui, le Core Ultra 7 258V d'un Lenovo Yoga Slim 7i Aura Edition, par exemple, affiche 588 points en calcul multi-core et 121 points en single-core, tandis que l'AMD Ryzen AI 9 HX 370 parvient à délivrer 974 points en multi-core et 112 points en calcul single-core à bord de l'ASUS Zenbook S16 OLED. Chez Qualcomm, sur Cinebench R24 là aussi, le Snapdragon X Elite (X1E-84-100) du Samsung Galaxy Book4 Edge totalisait 981 points en calcul multi-core et 125 points en single-core.
La nouvelle puce d'Apple est donc concurrentielle pour les calculs sur plusieurs cœurs et nettement au-dessus de la mêlée en single-core. Et si l'on compare les performances de l'Apple M4 à ses prédécesseurs, toujours côté CPU, le constat est aussi très encourageant. Sur les précédentes générations de MacBook Air, par exemple, l'Apple M3 marquait 569 points en multi-core et 139 points en single-core, contre 119 points en single-core et 539 points en multi-core pour l'Apple M2.
Certes, les performances d'un Mac mini et d'un MacBook Air ne sont pas parfaitement comparables, mais cette évolution des scores nous donne (à défaut d'avoir d'autres données « maison » sous la main) une idée au moins approximative de la progression d'Apple en matière de puissance CPU par rapport aux précédentes générations de puces M.
Sur le volet graphique, le bilan est également très positif. Preuve en est avec Shadow of the Tomb Raider. Le titre, que nous employons pour tous les iGPU testés récemment chez Clubic, est animé sans encombre par les 10 cœurs graphiques de notre puce M4 en Full HD/Ultra. On enregistre alors 42 FPS en moyenne sur le benchmark intégré aux réglages du jeu.
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
En Full HD là aussi, mais avec les réglages en moyen/haut, la puce M2 du Mac mini d'ancienne génération se limitait à une moyenne de 34 FPS sur le même jeu, contre un peu plus de 20 FPS en moyenne sur un Snapdragon X Elite, et à une grosse trentaine d'images par seconde, dans des conditions similaires, mais en Full HD+, sur les solutions concurrentes d'Intel et d'AMD.
En l'état, les capacités de la puce M4 sur le plan graphique surclassent légèrement celles des puces x86 et Arm rivales, et permettent plus globalement au Mac mini de nous offrir une belle marge de manœuvre en retouche photo ou en montage vidéo ponctuel. Pour rappel, la partie graphique de notre puce M4 permet en outre au Mac mini de gérer plusieurs écrans selon les modalités suivantes :
- Jusqu'à trois écrans, avec deux écrans en 6K à 60 Hz par Thunderbolt, et un écran en 5K à 60 Hz par Thunderbolt ; ou 4K à 60 Hz par HDMI ;
- Jusqu'à deux écrans, avec un écran en 5K à 60 Hz par Thunderbolt ; et un écran en 8K à 60 Hz, ou 4K à 240 Hz, par Thunderbolt ou HDMI.
Terminons par un point rapide sur les performances du SSD de 256 Go intégré à notre Mac mini d'entrée de gamme. Sur ce point, et contrairement à ce que propose Apple ailleurs, l'expérience est aussi navrante que sur les moutures les plus accessibles du MacBook Air M2, notamment. On relève en effet 2 683 Mo/s en lecture et seulement 1 636 Mo/s en écriture. Des résultats vraiment faiblards pour n'importe quelle tâche un tant soit peu avancée. Quel dommage…
Les températures mesurées sur notre Mac mini M4 © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Consommation et dissipation : sobriété, j'écris ton nom
Venons-en à la prestation énergétique de notre Mac mini M4 et à ses capacités de dissipation. Avec ce nouveau produit, Apple a été contrainte de revoir intégralement son dispositif de refroidissement par rapport à ce que nous connaissions sur l'ancien Mac mini M2. Plus petit, l'appareil s'appuie sur un ventilateur unique de type « blower », cette fois doublé d'un radiateur en arc de cercle dont la densité varie en fonction du processeur choisi (lamelles espacées avec la puce M4, ou denses et serrées avec la puce M4 Pro).
© iFixit
En matière d'ingénierie, ce système de dissipation est ingénieux et plutôt joli à regarder, mais a-t-il aussi l'avantage d'être efficace ? La réponse est oui.
L'air frais est aspiré à l'avant du boîtier, l'air chaud est rejeté par l'arrière, près des connectiques, et les températures restent basses : une trentaine de degrés au maximum sur le dessus du châssis, pour un peu moins de 60 °C au point d'extraction le plus chaud.
Rien de bien impressionnant après une grosse heure de stress test ayant poussé notre ordinateur ultra compact dans ses derniers retranchements. D'autant que les décibels ne montent jamais très haut. Même dans ce contexte d'utilisation intensive, le ventilateur s'active à faible vitesse. À tel point qu'il faut littéralement approcher l'oreille du boîtier pour s'assurer qu'il tourne. À une distance d'utilisation normale, vous ne l'entendrez pas.
Sur le plan des performances, on constate enfin l'absence de throttling. Les résultats obtenus sous Cinebench R24, à froid, sont parfaitement équivalents à ceux obtenus à chaud, après une longue séquence de stress test et avec un processeur généreusement échauffé.
Côté consommation, nous relevons enfin un pic à 32 watts en stress test. En utilisation bureautique courante et en navigation web, la puce M4 se limite à 2 ou 3 watts dans la plupart des cas, avec quelques pointes occasionnelles à 10-12 watts.
Apple Mac mini M4 : l'avis de Clubic
La perfection n'est pas de ce monde, mais avec son Mac mini M4, Apple s'en rapproche.
Nettement meilleur que son prédécesseur, l'appareil s'impose comme un incontournable sur le marché des ordinateurs de bureau ultra-compacts, et comme une porte d'entrée idéale dans l'univers macOS.
Ce nouveau Mac mini souffre bien de quelques défauts ergonomiques (disparition de l'USB-A, emplacement incompréhensible du bouton de démarrage) et d'un SSD mollasson (du moins en 256 Go), mais impressionne par son excellent rapport équipement-prix, par sa polyvalence et par son insolente compacité.
Un « must-have » ? Pour nous, oui, clairement.
- Le nouveau format, vraiment très agréable
- Les performances et la sobriété de la puce M4
- Un Mac toujours très silencieux
- Des connectiques nombreuses et mieux réparties
- Les efforts d'Apple sur la réparabilité
- Adieu les ports USB-A
- Performances du SSD de 256 Go
- Le bouton sous le châssis (franchement, quelle idée…)
- Les prix s'envolent vite si l'on veut monter en gamme ou en options
Concurrence : quelles alternatives au Mac mini M4 ?
- Volume d'à peine 8 litres
- Design et conception réussis
- Composants très accessibles
- Compact avec alimentation intégrée
- RAM et stockage accessibles
- Connectique variée et riche