Test du Samsung Galaxy Book4 Edge 16 : le PC ARM qui balaye la concurrence, c’est lui ?

Annoncé fin mai, en même temps que les autres PC portables Copilot+ sous processeur ARM, le Galaxy Book 4 Edge de 16 pouces dissimule un avantage sur ses concurrents. Le nouveau laptop de Samsung est en effet l’un des rares, pour l’instant, à être motorisé par l’une des moutures les plus puissantes du Snapdragon X Elite, disponible au compte-goutte. Une particularité qui fait vraiment la différence ? Réponse dans notre test.

Samsung dispose désormais d’une gamme de PC portables assez touffue. En plus des Galaxy Book4, Book4 Pro, Book4 Ultra, Book4 360 et Book4 Pro 360, tous animés par des processeurs x86 Intel, le géant coréen dévoilait en mai dernier deux nouveaux modèles Copilot+ motorisés cette fois par des puces ARM fabriquées par Qualcomm : les Galaxy Book4 Edge de 14 et 16 pouces.

Le plus petit des deux est armé d’un Snapdragon X Elite X1E-80-100 (le même que sur le nouveau Surface Laptop 7 de Microsoft), tandis que le plus grand peut, pour sa part, embarquer jusqu’à un Snapdragon X Elite X1E-84-100 censé développer — pratiquement — les meilleures performances actuellement disponibles chez Qualcomm. Il s’agit d’une mouture que nous n’avions pas encore rencontrée sur cette première fournée de PC portables Copilot+.

Un avantage dont peut se prévaloir le Galaxy Book4 Edge de 16 pouces que Samsung France nous a fait parvenir en prêt. Voici sa fiche technique complète :

Le Samsung Galaxy Book4 Edge de 16 pouces que Samsung nous a prêté pour ce test est le mieux équipé de la gamme. Il est affiché en France à 2 099 euros. Cette déclinaison 16 pouces de l’appareil débute toutefois à 1 899 euros, mais cette fois avec un processeur un peu moins rapide (le Snapdragon X Elite X1E-80-100 dont nous parlions plus haut) et 512 Go de stockage seulement. Le modèle 14 pouces, lui, se négocie à partir de 1 799 euros.

Design : le plus réussi des Galaxy Book ?

Avec 355,4 x 250,4 x 12,3 mm pour 1,55 kg, le Samsung Galaxy Book4 Edge de 16 pouces adopte pratiquement le même gabarit que son concurrent l’ASUS Zenbook S16 OLED. Les deux produits ont en effet des airs d’ultraportables XXL avec leur grand format, leur poids très contenu et leur finesse. De quoi les rendre tout aussi agréables l’un que l’autre, aussi bien à prendre en main et à utiliser en situation de mobilité. Cela étant dit, la comparaison s’arrête là, puisque les deux appareils n’ont pour le reste rien à voir en matière de design.

Contrairement à son concurrent au toucher par endroit très minéral, le Book4 Edge dispose d’un châssis intégralement en aluminium, sobre, et complètement uni, tant en matière de coloris que de texture. De ce point de vue, l’appareil s’inscrit d’ailleurs parfaitement dans l’esthétique de Samsung pour sa gamme de PC portables.

Et comme par le passé avec les précédentes générations de Galaxy Book, la qualité de fabrication de ce nouveau modèle est irréprochable. Face à certains de ses concurrents, Samsung peut aussi se targuer d’avoir accouché d’un PC robuste. En dépit de la finesse de l’ensemble, rien ne plie, rien de craque, tout respire la solidité.

Les flancs joliment biseautés du Book4 Edge répondent pour le reste aux coins arrondis de l’écran pour apporter un peu de douceur à des lignes autrement taillées à coups de serpe. Grâce à cette découpe, les flancs du PC apparaissent d’ailleurs plus fins qu’ils ne le sont en réalité.

Ils accueillent néanmoins un éventail relativement complet de connectiques, avec deux ports USB-4 Type C et une sortie HDMI 2.1 sur le côté gauche ; et un port USB-A 3.2, une prise casque et un lecteur de cartes microSD sur le côté droit. Sur ce point, le Zenbook S16 profite d’un avantage intéressant, car il embarque (fait rare sur un produit aussi fin) un lecteur de cartes SD plein format.

L’engin de Samsung peut tout de même porter à son crédit l’intégration d’un pavé numérique à droite du clavier. Un atout intéressant pour de nombreux utilisateurs, notamment en bureautique, mais qui a pour léger inconvénient de décaler le reste des touches sur la gauche. Si, comme votre serviteur, vous venez d’un appareil au clavier centré, il vous faudra donc un petit temps d’adaptation.

Les connectiques sont plutôt complètes // © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Le clavier du Book 4 Edge est par ailleurs un peu « particulier ». La course des touches est en effet très courte, et ces dernières très plates, ce qui leur confère un rendu étonnant, proche de ce que proposaient il y a quelques années encore les claviers papillon d’Apple.

La frappe y est ainsi très sèche et rapide, mais manquera peut-être de confort si vous êtes habitués à quelque chose de plus « moelleux ». De notre côté, nous avons d'une manière générale apprécié l’expérience de saisie, même si les touches sont en revanche beaucoup trop bruyantes. Taper du texte sur le Galaxy Book4 Edge, a fortiori dans une pièce silencieuse, c’est donc l’assurance d’être remarqué.

Le pavé tactile, pour sa part, est passablement raté. Les clics sont courts et la précision pas toujours au rendez-vous. On apprécie la surface de glisse XXL proposée ici, sans toutefois être réellement conquis par ce pavé tactile. On reste là encore très loin du toucher impeccable offert par les trackpads haptiques d’Apple, installés sur l’ensemble des MacBook.

La webcam 1080p (de 2 Mpx) est par contre convaincante. Installée au-dessus de l’écran, cette dernière délivre une image claire, relativement nette, aux couleurs équilibrées, même en basse lumière. Elle conviendra parfaitement pour les réunions sur Zoom ou Teams.

Attention en revanche : elle ne dispose pas des capteurs nécessaires à la reconnaissance faciale. Ici, l’identification biométrique est en fait assurée par un capteur d’empreintes digitales logé dans la touche de mise sous tension.

La webcam est convaincante, mais ne dispose pas des capteurs nécessaires à la reconnaissance faciale © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sans transition, évoquons le cas des haut-parleurs. Installés sous le châssis, au pire endroit, ces derniers n’impressionneront personne. Les graves y sont en retrait et l’expérience s’avère bien trop axée sur les médiums. Le volume maximal est cela dit honorable, et sans délivrer une expérience audio réellement marquante, ces 4 haut-parleurs embarqués (2 tweeters de 2W et deux woofers de 5 W) serviront sans démériter… mais surtout en dépannage.

L’accès aux composants, enfin, se fait difficilement, après avoir retiré quatre patins. Ils dissimulent les vis retenant la plaque inférieure du châssis. Une fois débarrassés de cette dernière, on constate que Samsung mise sur un système de dissipation plutôt costaud, axé sur deux ventilateurs et une chambre à vapeur. Côté évolutivité toutefois, la firme ne joue pas vraiment le jeu : la mémoire vive est soudée à la carte mère, au même titre que le stockage interne (au format eUFS) et le modem Wi-Fi. A priori, seule la batterie pourra être remplacée facilement au besoin.

Écran : la maîtrise de Samsung… mais avec un « gros menton »

Sur le plan de l’affichage, Samsung fait appel, sans surprise aucune, à son entité Samsung Display, qui équipe donc notre Book4 Edge d’une grande dalle tactile AMOLED, de 16 pouces. Ce panneau organique affiche une définition 2,8K (2 880 par 1 800 pixels), le tout au format 16:10. On profite en parallèle d’un rafraîchissement 120 Hz pour aboutir à une bien meilleure fluidité, et donc à un plus grand confort au quotidien. Outils en main, voyons si cet écran offre une qualité d’image satisfaisante pour un appareil haut de gamme.

Commençons comme d’habitude par la luminance maximale mesurée en SDR. Comme prévu avec ce type de panneau, nous n’atteignons pas des sommets vertigineux. Il faut en effet se contenter d’un pic de luminance de 395,5 cd/m2 qui ne suffira pas toujours à compenser la grande réflectance de la dalle. En clair, si vous travaillez dans une pièce très éclairée, à contre-jour, voire carrément en extérieur, vous aurez affaire à des reflets gênants qui réduiront parfois la lisibilité de l’ensemble.

Dalle OLED oblige, le contraste est pour sa part infini. Comprenez par là que les noirs affichés sont parfaits, d’une profondeur sans commune mesure avec ce que proposent les autres technologies d’affichage sur laptop (exception faite des écrans Mini-LED, et encore…). L’image affichée offre donc un relief du meilleur effet, suffisamment pour mettre en valeur à peu près n’importe quel contenu à l’écran.

L’écran de notre Book4 Edge souffre par contre d’une colorimétrie légèrement tronquée par défaut, avec une température mesurée par nos outils à 7 169 kelvins. Idéalement, cet indice devrait approcher les 6 500 kelvins du standard vidéo. Ici, la température est donc trop froide, mais rien de grave, puisqu’il est possible de corriger cette lacune en quelques clics depuis l’application Samsung Settings. Le DeltaE de l’écran est par contre parfait, avec une valeur limitée à 2,18 seulement. Pour contexte, le DeltaE doit être égal ou inférieur à 3 pour permettre de restitution fidèle des couleurs. Nous y sommes.

La qualité d'image est vraiment excellente © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La couverture des principaux espaces colorimétriques est par ailleurs irréprochable, avec 168 % de l’espace sRGB couvert, et 119 % du gamut DCI-P3. Côté affichage, le Galaxy Book4 Edge ouvre donc grand les bras aux utilisateurs créatifs, qui profiteront ici de volumes de couleurs suffisants pour s’adonner sans contraintes à de la retouche photo, ou de l’étalonnage, par exemple. Nous n’observons, enfin, aucun problème d’homogénéité de la dalle sur le Book4 Edge, qui délivre donc — en dépit des reflets inhérents à l’OLED — une excellente qualité d’image dans l’ensemble.

Performances : le plein potentiel du Snapdragon X Elite ?

Comme évoqué en début d’article, le Samsung Galaxy Book4 Edge de 16 pouces peut compter sur l’une des toutes meilleures variantes du Snapdragon X Elite : le X1E-84-100. Gravé en 4 nm, ce processeur ARM regroupe 12 cœurs et 12 threads cadencés à 3.8 GHz (voire jusqu’à 4.2 GHz sur deux cœurs), une partie graphique Adreno X1-85 (censée développer 4.6 TFLOPS) et un NPU Hexagon offrant 45 TOPS de performances théoriques, dévolues cette fois à l’IA et aux fonctionnalités Copilot+ de Windows 11.

Sur notre unité de test, cette puce est couplée à 16 Go de mémoire vive en LPDDR5X (8448 MHz), et à 1 To de stockage… non pas au format PCIe Gen4 habituel sur ce type d’appareil, mais en eUFS. Une spécificité qui mérite d’être soulignée.

Quoi qu’il en soit, commençons par vous dévoiler les résultats obtenus par le Snapdragon X Elite X1E-84-100 en benchmark. Sur Cinebench R24, qui devient, en raison de sa prise en charge des architectures x86 et ARM sur Windows, notre outil de référence, la puce haut de gamme de Qualcomm marque 125 points en single-core et 981 en calcul multi-core… le tout sur batterie. Sur secteur, l’écart de performances est imperceptible, puisque nous relevons cette fois 124 points en single-core et 982 points en multi-core. Bonnet blanc, blanc bonnet, donc.

Si l’on compare cette prestation aux autres moutures du Snapdragon X Elite, on se rend compte que notre X1E-84-100 se classe devant ses pairs, sans toutefois les devancer de manière trop radicale. Le Snapdragon X Elite X1E-78-100 du ASUS Vivobook S15 OLED 2024, obtenait par exemple 107 points en single-core et 1 123 points en multi-core (en raison d’un système de dissipation plus costaud, mais aussi plus bruyant que celui de notre Book4 Edge, nous y reviendrons) ; tandis que le Snapdragon X Elite X1E-80-100 du Microsoft Surface Laptop 7 de 15 pouces glanait pour sa part 123 points en single-core, et 931 points en multi-core en multi-core.

Dans tous les cas, ce que l’on retient c’est que les solutions de Qualcomm, a fortiori le X1E-84-100 qui nous intéresse présentement, surclassent les toutes nouvelles puces x86 « Strix Point » d’AMD, lancée mi-juillet. Et pour cause, sur secteur et toujours sous Cinebench R24, l’AMD Ryzen AI 9 HX 370 s’en tenait, lui, à 112 points en calcul single-core et 974 points en multi-core. Quant aux puces M3 d’Apple, elles sont elles aussi battues, à plate couture, mais seulement dans le cadre de calculs menés sur plusieurs cœurs. La puce M3 du dernier MacBook Air de 13 pouces obtenait en effet 139 points en single-core, sans toutefois faire mieux que 569 points en multi-core sur Cinebench R24.

Reste que si le processeur de Qualcomm est à la fête sur le plan des performances CPU… on ne peut toujours pas en dire autant de ses capacités graphiques. En la matière, notre Snapdragon X Elite X1E-84-100 ne fait pas mieux que les autres moutures que nous avons testées chez Clubic ces dernières semaines. Contraint, comme tous les jeux Windows, de passer par un dispositif d’émulation pour fonctionner sur cette puce ARM, Shadow of the Tomb Raider fait grise mine sur le Galaxy Book4 Edge. En définition Full HD+ (1 920 par 1 200 pixels), avec les réglages « moyens » et les textures en x2 anisotropique seulement, nous n’obtenons pas plus de 25 FPS en moyenne, avec des baisses de framerate suffisamment importantes pour nuire à l’expérience de jeu.

Côté GPU, le Galaxy Book 4 Edge arrive donc loin derrière ses concurrents en l’état. Les MacBook Air 15 M3, et ASUS Zenbook S16 OLED (pour ne citer qu’eux) font largement mieux sur ce terrain, en parvenant à animer le même titre en Full HD+ / Élevé à une trentaine d’images par seconde.

Mais qu’en est-il du refroidissement sur le nouvel ultraportable XXL de Samsung ? Eh bien, disons que la prestation est convaincante dans l’ensemble.

Nous l’avons déjà dit, le PC mise sur une fine chambre à vapeur et sur deux ventilateurs pour refroidir son processeur. Un dispositif globalement efficace puisque l’appareil parvient à être nettement plus frais à l’usage que le Zenbook S16 OLED ou le Surface Laptop 7 de 15 pouces, par exemple. Notre caméra thermique nous permet en effet de mettre en évidence un point chaud à un peu moins de 47 degrés juste au-dessus du clavier — mais ce dernier n’est pas vraiment perturbant à l’usage, et surtout, cette chauffe n’intervient qu’en utilisation intensive du processeur. Au quotidien, elle est beaucoup moins perceptible, pour ne pas dire carrément négligeable.

Une prestation d’autant plus satisfaisante que dans le cadre d’une utilisation modérée de l’appareil (bureautique, multimédia léger, navigation web…) les ventilateurs sont presque toujours coupés, et donc inaudibles. En stress test sous AIDA 64, avec les ventilateurs cette fois lancés à plein régime, nous avons enfin relevé un maximum de 43 dB à une distance d’utilisation classique (mesure effectuée à environ 40 cm de l’écran). Rien de vraiment gênant : dites-vous juste que c’est un peu plus que sur le Surface Laptop 7 dans les mêmes conditions.

La pointe de chauffe n’intervient qu’en cas d'utilisation intensive du processeur et pas au quotidien © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Terminons par un point sur les vitesses de transferts du SSD. L’espace de stockage eUFS du Galaxy Book4 Edge plafonne à 3 754 Mo/s en lecture contre 3 525 Mo/s en écriture. Pas de quoi crier au scandale au regard de ce que délivrent certains SSD PCIe 4.0 milieu de gamme, mais il est clair qu’on en attendait plus d’un produit affiché à près de 2 000 euros.

Autonomie : un 16 pouces endurant, merci ARM

En version 16 pouces, le Galaxy Book4 Edge embarque une batterie de 61,8 Wh, plutôt dans la moyenne basse pour un produit de ce format. À titre de comparaison, le Surface Laptop 7 (ARM) de 15 pouces intègre une batterie de 64 Wh, tandis que l’ASUS Zenbook S16 OLED (x86) monte à 78 Wh. Voyons donc ce que le nouveau PC de Samsung est capable de faire en matière d’endurance.

Pour le savoir, nous nous en remettons à notre test de lecture vidéo habituel — lecture de vidéos YouTube sur Edge, en 1080p, avec la luminosité de l’écran à 100 %, le rétroéclairage du clavier coupé, un casque branché et les paramètres d’alimentation les plus favorables à l’économie d’énergie. Dans ce contexte, nous sommes arrivés à un épuisement complet de la batterie après un peu moins de 12 heures. Cela dit, en utilisation bureautique un peu plus empirique, nous approchons plutôt les 13 heures.

Le Galaxy Book4 Edge se place donc légèrement derrière le Surface Laptop 7 de 15 pouces en la matière. Le dernier MacBook Air M3 de 15 pouces conserve lui aussi une longueur d’avance, mais dans l’ensemble, l’endurance de l’ultraportable coréen reste tout à fait satisfaisante.

La recharge se fait pour sa part en USB-C, à l’aide d’un petit bloc secteur de 65 W fourni avec l’appareil. De la taille d’un chargeur de smartphone, ce denier permet de faire le plein d’énergie en un tout petit peu plus d’une heure et demie, d’après nos observations.

Samsung Galaxy Book4 Edge 16 pouces, l’avis de Clubic :

Concurrence : quelles alternatives au Galaxy Book Edge 16 pouces ?