Test de l'Apple MacBook Air M3 15 pouces : le modèle qu’on aurait dû avoir dès le départ ?

Apple a lancé ce 4 mars une nouvelle version du MacBook Air de 15 pouces. Équipé cette fois d’une puce M3, ce modèle de remplacement, qui arrive sur le marché moins d’un an après la mouture initiale de l’appareil, profite de quelques ajouts mineurs, d’un peu plus de puissance et (on l’espère) d’une gestion des températures peaufinée. Nous l’avons reçu en test, voyons ce qu’il vaut.

9 mois à peine après le lancement initial du MacBook Air de 15 pouces, sous processeur M2, Apple lance un remplaçant équipé ce coup-ci de la nouvelle puce M3, et de quelques améliorations éparses, certes, mais qui pourraient néanmoins faire une petite différence. Pas de quoi justifier un remplacement si vous avez déjà le modèle M2. Mais voyons plutôt comment s’intègre la puce M3 à l'ordinateur portable du géant californien… et si cette nouvelle mouture n’est pas finalement celle qu’il aurait dû lancer dès le début, quitte à attendre un peu.

Avant de vous en dire plus, voici la fiche technique du MacBook Air 15 (2024) qu’Apple France nous a fait parvenir en prêt :

En version de base (limitée à 8 Go de mémoire unifiée et 256 Go de SSD) le MacBook Air M3 de 15 pouces est affiché à 1 599 euros sur l’Apple Store. Le modèle que nous avons reçu en test est pour sa part vendu 2 059 euros sur la boutique en ligne d’Apple.

Design : pas de changement, à part un dont vous ne vous apercevrez pas

Avec 34,04 x 23,76 x 1,15 cm pour 1,51 kg, le nouveau MacBook Air 15 ne change pas d’un iota ses mensurations par rapport au modèle M2 lancé en juin 2023. Il aurait d’ailleurs été surprenant que l’appareil évolue significativement en moins d’un an. Nous passerons donc assez vite sur le design de cette nouvelle mouture, qui est trait pour trait identique à celle que nous testions il y a peu. Du moins extérieurement.

Ce nouveau Mac conserve donc les mêmes qualités et les mêmes défauts que « l’ancien », sans rien changer à la formule à une exception près. Apple assure avoir appliqué un nouveau traitement à son coloris noir « Minuit » pour lui permettre de moins accrocher les traces de doigts que par le passé. Disons-le tout de suite : le résultat n’est pas probant. Nous avons passé notre semaine de test avec un chiffon microfibre à portée de main, pour tenter de garder l’appareil propre.

Quoi qu’il en soit, on retrouve un excellent clavier, qui ne souffre d’après nous d’aucun défaut particulier. La profondeur de course est bonne, et le cliquetis des touches n’est jamais trop bruyant. Quant au rebond, il s’avère tonique et l’on profite globalement d’une frappe bigrement précise. Parole de rédacteur. Le grand trackpad logé sous la barre d’espace est lui aussi excellent. Apple nous a habitués au meilleur en la matière, et le pavé tactile du MacBook Air 15 2024 ne fait heureusement pas exception.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

On regrette néanmoins, comme l’an dernier, qu’Apple n’ait pas profité de la taille de ce modèle de 15 pouces pour intégrer des connectiques plus nombreuses. On doit donc se contenter, comme sur le MacBook Air de 13 pouces d’un port d’alimentation MagSafe 3, d’une prise casque et de deux ports USB-C Thunderbolt/USB 4. Rien d’autre. Si vous en voulez plus, il faudra acheter un adaptateur… ou alors opter directement pour un MacBook Pro. Dommage.

… Mais bien peu de connectiques // © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Comme par le passé, on retrouve également une grosse encoche en haut d’écran. Si l’on finit par s’habituer à sa présence, cette dernière reste hideuse et frustrante, car parfaitement superflue. Elle n’embarque en effet aucun capteur permettant l’identification faciale via Face ID. Difficile donc pour Apple de justifier cette protubérance noire. D’autant que la webcam 1080p qu’elle accueille est loin de faire sensation.

Côté audio, on retrouve quatre tweeters dissimulés au niveau de la charnière et deux woofers à annulation de force, logés de part et d’autre du clavier. Tout ce beau monde permet d’aboutir à une bonne qualité de son, malgré un léger manque de puissance. On obtient cela dit quelque chose de rond et de détaillé, agréable à l’oreille, ce qui est assez rare sur un PC portable. Apple continue donc de faire du bon travail en la matière. On ne peut pas en dire autant de la plupart de ses concurrents sur ce domaine précis des haut-parleurs embarqués.

Comme l’an passé, l’évolutivité de ce nouveau MacBook Air 15 est par contre au ras des pâquerettes. À part peut-être la batterie (et encore…), aucun composant majeur ne peut être remplacé facilement sur l’appareil. La mémoire vive et le SSD sont par exemple soudés à la carte mère. Toute évolution en cours de route est ainsi rendue impossible. Quant aux réparations, elles devront essentiellement se faire par l’intermédiaire d’Apple ou d’un de ses réparateurs agréés.

Écran : une excellente dalle IPS, qui brille par son confort

Le MacBook Air M3 de 15 pouces reprend à l’identique l’écran de la précédente mouture sous processeur M2. Apple équipe donc toujours ce nouveau modèle d’une dalle « Liquid Retina » de 15,3 pouces, offrant une définition 2,8 K (2880 x 1864 pixels) pour une densité de pixels qui atteint les 224 pixels par pouce. La finesse d’affichage est donc excellente. L’ensemble couvre par ailleurs à 100 % l’espace de couleurs DCI-P3 et l’on profite encore une fois d’une luminance maximale de 500 nits, en hausse notable par rapport à celle du MacBook Air M1, par exemple. Cette luminosité est parfaitement suffisante pour offrir une bonne lisibilité dans la vaste majorité des cas.

À écran identique, remarques identiques. Nos observations restent donc les mêmes qu’en juin dernier lorsque nous testions le MacBook Air M2 de 15 pouces. On apprécie la qualité d’affichage offerte ici, et la luminosité très satisfaisante de l’écran. Le rendu des couleurs est lui aussi excellent, et surtout naturel par défaut, quant au contraste il s’avère satisfaisant… bien qu’en deçà (et de très loin) de ce que peuvent offrir les dalles Mini-LED installées sur les MacBook Pro 14 et 16 que nous avions testés ici. Pas de surprise ici : on reste sur un panneau LCD IPS « classique » avec les limitations inhérentes à cette technologie.

Apple s’en tient par ailleurs à une fréquence de rafraîchissement de 60 Hz sur le MacBook Air. Pour aller plus haut, il faudra, là aussi, se tourner vers les derniers modèles de MacBook Pro, mais au quotidien et pour l’essentiel des utilisateurs, cette limitation n’est pas vraiment gênante. De manière générale, la qualité d’image offerte par l’écran du MacBook Air 15 est excellente, équivalente à celle que l’on trouve sur le modèle de 13 pouces, mais avec plus d’espace d’affichage disponible… et par conséquent plus de confort à l’usage. Une bonne pioche, donc, même si Apple cherche ostensiblement à pousser les utilisateurs les plus exigeants dans les bras de ses MacBook Pro.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Quoi qu’il en soit, mentionnons enfin l’une des nouveautés (très) intéressantes de ce MacBook Air M3 par rapport à son prédécesseur : la prise en charge désormais possible de deux écrans externes lorsque le capot de l’appareil est refermé. Dans ce contexte, notre nouveau MacBook Air 15 peut à présent bien gérer jusqu’à deux écrans externes en 60 Hz : un premier jusqu’en 6K, et l’autre jusqu’en 5K. Un changement plus que bienvenu.

Performances : du progrès, oui, mais pas uniquement où vous l’imaginez

Nous l’avons dit, la principale nouveauté du MacBook Air M3 de 15 pouces… c’est sa puce M3. Lancé en fin d’année dernière, d’abord sur les MacBook Pro et sur l’iMac, ce nouveau processeur ARM « Apple Silicon » reprend les fondations de la puce M2 lancée en 2022, mais en gagnant en performances, tout en offrant une meilleure efficacité énergétique, grâce au passage à la gravure en 3 nm de TSMC (au lieu de 5 nm auparavant).

Sur le MacBook Air de 15 pouces, cette nouvelle puce est configurée avec un CPU 8 cœurs (4 cœurs de perfor­mance et 4 cœurs à haute efficacité énergétique), et une partie GPU comprenant 10 cœurs. On retrouve donc ici, et sur toutes les déclinaisons de l’appareil, la même configuration que sur l’iMac M3 le plus haut de gamme. Sur le papier, les performances ont donc tout ce qu’il faut pour être flatteuses. Sauf que voilà, contrairement à l’iMac, le MacBook Air n’embarque aucun système de dissipation actif. Comprenez qu’il n’y a pas de ventilateurs à bord pour limiter la chauffe du processeur. À la place, le MacBook Air 15 mise sur un dispositif entièrement passif.

Ce système avait posé des problèmes l’an dernier. La puce M2 du modèle 2023 avait en effet tendance à se sentir un peu à l’étroit et à chauffer, parfois fortement, au point de souffrir de performances en partie amputées. Un problème auquel nous ne sommes plus confrontés sur notre version M3. Preuve en est sous Cinebench R23, où l’appareil et son processeur parviennent à obtenir un score musclé de 1 900 points en single-core et 9 754 points en multi-core. Des performances solides, légèrement supérieures à ce que l’on trouvait cet hiver sur l’iMac M3 qui obtenait 1 891 points en single-core et 9 623 points en multi-core sur le même outil.

À titre de comparaison, la puce M2 du MacBook Air 15 2023 récoltait pour sa part tout juste 7 943 points en multi-core, contre 1 595 points en single-core, toujours sur Cinebench R23. La progression offerte cette année saute aux yeux. Sur le même logiciel, mais cette fois chez la concurrence, le nouveau Core Ultra 7 155H d’Intel fait par contre mieux en multi-core grâce à ses 16 cœurs et 22 threads, avec 12 531 points au compteur… mais reste un bon cran derrière pour les calculs sur un seul cœur avec 1 816 points « seulement ».

Dans l’ensemble, la nouvelle puce d’Apple se positionne donc très avantageusement en termes de performances, d’autant qu’elle opère ici dans le plus parfait des silences, et que la chauffe est bien mieux circonscrite que l’an passé.

Pas de chaleur excessive © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

En utilisation intensive de l’ensemble des cœurs de cette nouvelle puce M3, nous avons en effet relevé des températures maximales dépassant légèrement le seuil des 85 degrés. Un chiffre qui peut paraître impressionnant, mais qui s’avère en réalité acceptable pour une machine dépourvue de ventilateurs. D’autant que contrairement au MacBook Air M2 de 15 pouces, nous n’avons ressenti ici aucune chaleur excessive au-dessus du clavier, sous le châssis ou au niveau de la charnière.

Apple semble donc avoir peaufiné le design thermique de son produit… à moins que l’efficacité énergétique accrue de la puce M3 n’ait suffi à résoudre les problèmes de surchauffe que nous rencontrions fréquemment l’année dernière. Dans un cas comme dans l’autre, l’expérience d’utilisation est irréprochable, et le confort offert au quotidien est sans commune mesure sur le marché à ce stade.

Sur Shadow of the Tomb Raider, qui nous aide à chaque fois à évaluer les performances d’un nouveau Mac sur le plan graphique, la puce M3 du nouveau MacBook Air 15 fait également du bon travail. Nous avons ici été en mesure d’animer le jeu en définition Full HD+ avec les préréglages « Élevé » à plus de 30 FPS. Pas mal pour un processeur qui n’est pas spécifiquement destiné au jeu. Cette petite réserve de puissance graphique offre au MacBook Air une marge de manœuvre confortable en utilisation créative (retouche photo, montage vidéo occasionnel, compression et export vidéo…), et donc une belle polyvalence, d’autant que le ray tracing est désormais pris en charge nativement par la puce M3.

Autre nouveauté, le MacBook Air s’améliore en matière de SSD. Si sa version de base reste (malheureusement, et de manière assez scandaleuse, il faut le dire) limitée à seulement 8 Go de mémoire vive et 256 Go de SSD, Apple a revu sa copie pour ce modèle en y intégrant désormais deux puces mémoire NAND au lieu d’une seule par le passé. Les débits s’en trouvent donc pratiquement doublés. Ce qui n’est pas négligeable.

Cela étant dit, les vitesses de transferts du stockage sur le MacBook Air 15 restent très modestes pour un produit haut de gamme en 2024. On relève en effet 3 502 Mo/s en lecture et 3 646 Mo/s en écriture sur notre modèle de prêt, équipé de 512 Go de SSD. Pas de quoi sauter au plafond : la plupart des modèles concurrents font nettement mieux.

Autonomie : infatigable, increvable, imbattable

Pas de progression particulière, mais pas de régression non plus en dépit d’une hausse notable des performances. C’est ce que nous propose le nouveau MacBook Air 15 en matière d’autonomie par rapport à son prédécesseur.

Avec son processeur ARM et une batterie de 52,6 Wh (la même capacité que l’an passé), l’appareil parvient en effet à tenir assez facilement deux jours entiers sur batterie dans le cadre d’une utilisation classique (bureautique, multimédia léger, navigation web, lecture vidéo…). C’est nettement plus que n’importe quel PC portable concurrent équipé d’un processeur x86 signé Intel ou AMD. À ce stade, et c’est d’ailleurs bien simple, Apple reste donc imbattable en matière d’endurance avec son MacBook Air.

Le MacBook Air 15 est par contre livré avec un petit chargeur de 35 W à double port USB-C, suffisant pour faire le plein, mais à condition de ne pas être pressé (tablez sur deux bonnes heures de recharge). L’appareil est toutefois compatible avec la charge rapide en 70 W, si d’aventure vous avez (ou voulez mettre la main) sur un chargeur idoine.

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