Test ASUS Zenbook A14 : 999 euros, 980 grammes, la recette parfaite ?

Il était l'un de nos coups de cœur du CES, l'ASUS Zenbook A14 est l'un des ultraportables de 14 pouces les plus légers du marché. Avec ses 980 grammes, son châssis intégralement en Ceraluminium et son tarif « raisonnable », ce nouveau modèle s'annonce comme l'un des best-sellers de 2025… mais est-il vraiment aussi affriolant qu'il y paraît ? Réponse dans ce test.

Présenté début janvier 2025, dans les ballrooms rococo du CES, le Zenbook A14 d'ASUS est un appareil qui avait retenu notre attention lors de notre passage à Las Vegas. Très largement mis en avant dans la communication du constructeur taïwanais, ce petit PC portable prend le contrepied des autres modèles hyper légers, souvent vendus bien trop cher, en se positionnant à un tarif qu'ASUS espère attractif.

Alors que le Huawei MateBook X Pro (980 grammes lui aussi) se monnaye près de 2 000 euros, et que l'excellent Honor MagicBook Art 14 (1 kilo) se négocie entre 1 500 et 1 700 euros, notre petit Zenbook A14 déboule dans l'Hexagone à 999 euros tout juste en prix de départ.

En cette période de flambée globale des prix dans la tech, cette approche tarifaire, plutôt audacieuse, il faut bien l'admettre, ne vient pourtant pas d'un élan du cœur d'ASUS. Elle est plutôt due à l'arrivée sur le marché du nouveau processeur Snapdragon X (X1-26-100) de Qualcomm, pensé pour motoriser des PC portables vendus dès 600 dollars (soit 700 à 800 euros en Europe). Avec cette nouvelle puce, Qualcomm promet d'aboutir au lancement de nombreux modèles Arm sur le milieu de gamme.

C'est dans ce contexte que s'inscrit le Zenbook A14, qui est effectivement l'un des premiers modèles du marché équipés de ce nouveau Snapdragon X « abordable ». Le modèle qu'ASUS France nous a fait parvenir pour ce test en est d'ailleurs doté. Voyons ce que vaut réellement le nouvel ultraportable d'ASUS… mais aussi ce que nous propose Qualcomm avec ce nouveau processeur.

Design : Ceraluminium partout, solidité nulle part

Avec 31,07 x 21,39 x 1,59 centimètres pour 980 grammes, le nouveau Zenbook A14 est l'un des PC portables les plus légers du marché à l'heure actuelle, à égalité avec le MateBook X Pro chez Huawei, mais il est en revanche loin d'être le plus fin du moment.

Avec 1,59 centimètre à son point le plus épais et 1,34 centimètre à son endroit le plus fin, le châssis du petit ultraportable d'ASUS s'avère un peu plus mastoc que nous l'aurions aimé. Surtout pour son poids. Et en particulier lorsqu'on a goûté au délicieux Honor MagicBook Art 14 (environ 1 centimètre d'épaisseur pour à peine 20 grammes de plus), dont le test devrait bientôt arriver sur Clubic.

Ceci étant dit, il est difficile de cacher notre excitation face à la légèreté grisante du nouveau PC d'ASUS. Ses 980 grammes le rendent aérien, il n'y a pas d'autres manières de le dire. Pour en arriver à ce poids très réduit, le constructeur taïwanais tire pleinement parti de son matériau favori depuis quelques années : le fameux « Ceraluminium », un alliage développé en interne avec l'objectif d'allier le toucher de la céramique et la légèreté de l'aluminium.

Il ne s'agit pas à proprement parler d'une nouveauté chez ASUS. La marque utilise en effet ce matériau depuis 2022, à notre connaissance, mais elle se contentait jusqu'à présent surtout d'en installer sur le capot de ses ultraportables haut de gamme.

Le PC est couvert de Ceraluminium © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Les Zenbook S14 et S16, lancés courant 2024, disposent ainsi l'un comme l'autre d'un capot avec ce rendu. La nouveauté, c'est qu'avec le Zenbook A14, le Ceraluminium « descend » légèrement en gamme pour s'installer sur un modèle plus abordable, tout en équipant cette fois l'intégralité du châssis. Le toucher si particulier de ce matériau et sa légèreté jouent donc en la faveur de l'appareil dans son entièreté. Le résultat quant à lui est, il faut l'admettre, très séduisant lors de la prise en main.

Pour autant, une fois le ravissement passé, on se rend compte des quelques défauts de conception de ce nouveau ZenBook A14. L'engin ne profite pas tout à fait, selon nous, de la même qualité de construction que ses cousins les Zenbook S. Moins classieux, le châssis sonne creux (littéralement), et la charnière manque à la fois de tenue et de solidité. Nous ne serions d'ailleurs pas surpris qu'elle finisse par prendre du jeu sur le long terme.

Sur la même tonalité, le cadre d'écran n'inspire pas vraiment confiance. Trop fin et pas assez rigide, il se déforme beaucoup trop à la torsion. On remarque par ailleurs qu'un léger espace vide existe entre le capot et la dalle en elle-même (cela se sent lorsqu'on appuie légèrement sur la zone autour du logo, par exemple), ce qui nous laisse tout de même assez circonspects. ASUS nous a tout de même habitués à bien mieux ces dernières années.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Globalement, les finitions restent bonnes sur ce produit, mais on ne se sent pas vraiment en présence d'un appareil premium. ASUS semble avoir été trop vite sur sa conception, au point de négliger certains points, dont la solidité d'éléments pourtant importants.

C'est dommage, et ce n'est malheureusement pas notre seul motif de déception. Bon dans l'ensemble, le clavier aurait également mérité plus de soin. Il s'avère bruyant, et ses touches, un chouia trop proches les unes des autres, offrent un rendu finalement très plastique et une course trop courte. Le trackpad est pour sa part viable, bien que nettement moins bon que ce que l'on peut trouver désormais chez certains modèles concurrents à retour haptique. On apprécie néanmoins sa surface de glisse honnête et sa précision, mais en pestant parfois sur la dureté de ses clics appuyés.

Les connectiques sont au point © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La webcam est quant à elle une bonne surprise. Compatible avec la reconnaissance faciale, cette dernière offre une image 1080p très suffisante, avec un piqué convenable et de belles couleurs, y compris en basse lumière. Même chose pour les connectiques, qui sont présentes en bon nombre, avec un port USB 3.2 Gen 2 Type-A, deux ports USB 4.0 Gen 3 Type-C, une sortie HDMI 2.1 et une prise casque jack de 3,5 mm. Difficile d'attendre tellement mieux d'un modèle de 14 pouces.

ASUS a en revanche fait des économies sur les haut-parleurs. Positionnés sous le châssis, ces derniers sont globalement sacrifiés. On constate un léger effet de boîte, et les graves sont aux abonnés absents. Difficile de les recommander pour quoi que ce soit d'autre que du dépannage.

Terminons par un mot sur l'accès aux composants, qui se fait en dévissant, puis en dégrafant la sempiternelle plaque inférieure de la coque. On constate alors que la batterie est facile d'accès et que le SSD peut-être remplacé au besoin, au même titre que les haut-parleurs. Le reste (processeur, mémoire vive, carte Wi-Fi…) est sans surprise soudé à la carte mère.

Écran : ASUS fidèle à son credo

Côté affichage, ASUS reste droit dans ses bottes. La marque, qui a pris l'habitude d'utiliser l'OLED à toutes les sauces sur de nombreux PC portables, emploie également cette technologie sur le Zenbook A14. En dépit de son prix de départ contenu, l'engin peut donc miser sur une dalle organique au contraste infini et aux couleurs chatoyantes. Cela dit, le bilan n'est pas parfait pour autant.

L'écran OLED de 14 pouces choisi par ASUS se limite en effet à une définition Full HD+ (1 920 par 1 200 pixels) ainsi qu'à une fréquence de rafraîchissement de 60 Hz. Ces spécifications évoquent plutôt ce que l'on trouvait sur le marché il y a deux ou trois ans, les dalles 2,8K et 120 Hz devenant peu à peu le standard en 2025. Malgré tout, la définition 1200p reste suffisante, d'après nous, sur une diagonale de 14 pouces.

Quoi qu'il en soit, voyons ce qu'offre cet écran une fois confronté à notre sonde et au logiciel de mesures DisplayCal. On relève en premier lieu une luminance maximale de 389 cd/m², proche des 400 cd/m² promis par ASUS en SDR. Ce pic de luminosité est malheureusement trop chiche pour assurer une lisibilité optimale dans tous les contextes d'utilisation. En extérieur, à contre-jour, ou dans une pièce très éclairée, il nous arrive de plisser les yeux… d'autant que les reflets sont très présents sur cette dalle au revêtement brillant.

OLED oblige, on profite néanmoins d'un contraste infini et de noirs d'une profondeur insondable. Cette particularité permet de mettre en valeur n'importe quel contenu affiché et de conférer une belle profondeur à l'image, en dépit des problèmes occasionnels de « blooming » que l'on pourra rencontrer.

L'écran choisi par ASUS s'avère pour le reste bien calibré dans l'ensemble, avec un Delta E mesuré à 2,2 par nos outils et une température estimée à 6 787 kelvins.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Pour vous donner une idée, le Delta E doit idéalement être égal ou inférieur à 3 pour permettre à l'écran de restituer des couleurs réellement fidèles, tandis que la température de la dalle est censée approcher au plus près les 6 500 kelvins du standard vidéo. Nous sommes donc dans les clous, même si la température de l'écran est trop froide par défaut. Rien de grave toutefois, puisque l'utilitaire MyASUS permet de corriger ce paramètre en quelques clics.

Pour le reste, on mesure enfin une prise en charge à 170 % du spectre sRGB et à 120 % de l'espace de couleurs DCI-P3. C'est plus que ce qu'ASUS nous promettait sur la fiche technique du PC.

Performances : la puissance d'un PC de 2023… en 2025

Comme évoqué en début d'article le Zenbook A14 qu'ASUS France nous a fait parvenir en prêt est équipé de la configuration la plus abordable disponible pour ce modèle. Nous y trouvons donc un processeur Qualcomm Snapdragon X, le X1-26-100. Cette nouvelle puce Arm d'entrée de gamme, signée Qualcomm, est positionnée deux pas derrière les Snapdragon X Plus.

Sur le plan CPU, on y trouve seulement 8 cœurs et 8 threads, cadencés à un maximum de 2,98 GHz. L'iGPU Adreno X1-45 de ce nouveau Snapdragon X est lui aussi modeste (il développe théoriquement 1,7 TFLOP tout juste), mais son NPU Hexagon lui permet cependant d'afficher autant de performances vouées à l'IA que les autres SoC de la gamme Snapdragon X (en l'occurrence, jusqu'à 45 TOPS).

Dans le cas présent, cette puce est enfin couplée à 16 Go de mémoire vive LPDDR5x à 8 448 MHz. Voyons ce qu'elle vaut dans le feu de l'action en débutant par les incontournables résultats sous Cinebench R24.

En la matière, nous ne sommes pas époustouflés. Le SoC à petit prix de Qualcomm délivre seulement 552 points en multi-core pour à peine 96 points en calcul single-core. Ces résultats correspondent à ce que permet le Zenbook A14 au quotidien, sur secteur comme sur batterie, avec le mode performances actif.

Pour aller plus loin, il faut activer le mode « pleine vitesse », un peu perdu dans les tréfonds de l'utilitaire MyASUS. Ce dernier n'est disponible que sur secteur, avec pour autre contrepartie le passage sur un profil de ventilation (beaucoup) plus bruyant. On obtient néanmoins des performances boostées pour les calculs exploitant tous les cœurs du CPU, avec cette fois un total 695 points glanés en multi-core, mais 95 points en single-core.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Ce mode est toutefois peu représentatif du niveau de performances proposé au quotidien par le Zenbook A14. Il demande par ailleurs une véritable intervention de l'utilisateur et n'est pas vraiment mis en avant par ASUS sur son appareil. C'est pourtant lui et lui seul qui permet de déverrouiller le plein potentiel du Snapdragon X1-26-100 en multi-core. Car en single-core, la puce ne fait pas tellement d'étincelles.

Quoi qu'il en soit, si l'on s'en tient au mode performances « classique », qui sera vraisemblablement employé par une majorité d'utilisateurs, le Zenbook A14 offre en 2025 le niveau de performances d'un PC de 2023, voire de 2022.

À titre de comparaison, le MacBook Air sous processeur Apple M2 (2022) offrait en effet 539 points en multi-core et 119 points en single-core, tandis que l'Intel Core Ultra 5 125H (lancé fin 2023) délivrait 707 points en multi-core et 99 points en single-core sur le petit HP Pavillon 14 Plus OLED. Chez AMD, le Ryzen 7 7840U (mi-2023) offrait pour sa part 697 points en multi-core et 97 points en single-core sur le Framework Laptop 13.

Certains de nos lecteurs argueront (à raison) que ce niveau de performances reste très suffisant pour les tâches du quotidien, la bureautique et le multimédia léger. C'est totalement juste. Cela dit, nous nous attendions à mieux sur un produit lancé en grande pompe début 2025 à tout de même 1 000 euros en prix de départ.

Par ailleurs, l'engin souffre, dans cette version, d'une polyvalence toute relative induite par la nouvelle puce de Qualcomm. Cette dernière s'avère en effet fort mollassonne sur le plan graphique.

Avec le mode « pleine vitesse » activé depuis MyASUS, l'iGPU du nouveau Snapdragon X patine en effet dans la semoule : seulement 14 FPS au compteur sur Shadow of the Tomb Raider (en Full HD+, avec les réglages moyens), contre à peine 8 FPS enregistrés sur 3DMark Steel Nomad Light, pourtant adapté aux solutions mobiles modestes sur le plan graphique. Autant dire qu'il n'y a pas grand-chose à en tirer.

Nous avons par ailleurs souffert de bugs graphiques occasionnels, comme l'apparition de carrés noirs à l'écran. Les dernières mises à jour installées sur notre unité de prêt, à la fin de notre période de test, ont atténué la récurrence de ces soucis, mais il nous paraît quand même important de les mentionner ici.

Le Zenbook A14 profite heureusement d'un système de dissipation efficace. Grâce à ses deux ventilateurs, l'engin ne dépasse jamais vraiment les 45 °C en stress test. Quant au bruit, la ventilation oscille entre 34 décibels (après une bonne demi-heure de stress test en mode performances) et 46 décibels (cette fois avec le mode « pleine vitesse » activé). On passe donc d'un murmure très discret à un chuchotement appuyé. En utilisation bureautique courante, les ventilateurs sont néanmoins coupés.

Les températures mesurées © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Dernier point avant de passer à la suite : les performances du stockage. En la matière, le SSD M2 de 512 Go choisi par ASUS ne fait le job qu'à moitié, avec 6 618 Mo/s en lecture et à peine 3 668 Mo/s en écriture. Cela reste suffisant pour le tout-venant, mais nous espérions mieux en vitesse d'écriture.

Autonomie : l'endurance en pierre angulaire ?

Venons-en à l'un des gros points forts du Zenbook A14. Au-delà de son écran OLED et de son poids réduit, ce qui nous a en fin de compte le plus marqués sur l'appareil, c'est son endurance. L'engin embarque une batterie de 70 Wh. Cette capacité est dans la moyenne de celles installées dans la plupart des ultraportables concurrents, et pourtant, notre petit Zenbook surclasse la plupart de ses adversaires. Une prestation que l'engin doit vraisemblablement à la faible consommation de son processeur.

Lors de notre traditionnel test d'autonomie (qui consiste à laisser tourner en boucle une sélection de vidéos YouTube en 1080p, sur Edge, avec le mode « meilleure efficacité énergétique » activé, le rétroéclairage du clavier coupé, un casque branché et la luminosité de l'écran poussée à 100 %), nous avons réussi à tenir un peu plus de 14 heures sur batterie avant que Windows ne nous réclame un chargeur.

Un excellent score. La plupart des modèles Snapdragon X Plus et X Elite testés récemment sur Clubic oscillaient en effet entre 11 et 13 heures, suivant les modèles, dans les mêmes conditions.

La recharge se fait pour sa part à l'aide d'un chargeur USB-C de 65 watts. Ce dernier permet de faire le plein d'énergie en plus ou moins 1 heure et 30 minutes sur secteur.

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