Test MacBook Air M4 : Apple baisse enfin le prix, mais est-ce suffisant ?

Avec une régularité de métronome, Apple dévoilait début mars son nouveau MacBook Air M4. Un an après un modèle M3 particulièrement apprécié, y compris dans nos colonnes, cette nouvelle mouture évolue par petites touches. Même design, même écran, mêmes connectiques que ses aïeux… mais avec un processeur plus puissant malgré un prix en baisse. Voyons si cette approche, plutôt inhabituelle chez Apple, s’avère payante.

L’été 2023 marquait en France les débuts de l’Apple Vision Pro. Dans son sillage, un autre appareil, plus discret, arrivait sur le marché. Ce produit n’était autre que la première incarnation en 15 pouces du MacBook Air. Pour la toute première fois, le Mac le plus populaire d’Apple s’aventurait hors de son pré carré, perdant en légèreté ce qu’il gagnait en confort d’utilisation.

Équipée initialement d’une puce M2, cette première version XXL du MacBook Air était remplacée quelques mois plus tard par une nouvelle mouture M3, plus performante, mais aussi moins exposée à la surchauffe. Un modèle que nous avions beaucoup apprécié sur Clubic début 2024, et qui laisse donc, désormais, sa place au MacBook Air 15 M4 dont nous parlons aujourd’hui.

Apple France nous en a fait parvenir une unité, dotée du nouveau coloris bleu ciel. Voici sa fiche technique complète :

En version 15 pouces, le MacBook Air M4 de 15 pouces est affiché à un tarif de départ de 1499 euros en France. On y trouve alors 16 Go de mémoire unifiée et 256 Go de stockage. Le modèle qu’Apple nous a prêté pour ce test (16 Go de RAM/1 To de SSD) est pour sa part affiché à 1 999 euros.

Quelle que soit la configuration choisie, rappelons que le MacBook Air de 15 pouces embarque dans tous les cas la même puce M4 à 10 cœurs CPU/10 cœurs GPU et bien sûr le même écran Liquid Retina.

Ce nouveau placement tarifaire est avantageux par rapport à l’année dernière. En configuration de base, le MacBook Air M4 de 15 pouces le plus abordable (16 Go de RAM) est en effet moins cher de 100 euros par rapport à son prédécesseur… alors que ce dernier se limitait à 8 Go de RAM en version de base à son lancement. Le rapport équipement/prix est donc bien meilleur cette année qu’en 2024 sur cette référence. Une rareté chez Apple.

Design : la même chose, avec une meilleure webcam et un nouveau coloris…

Cela ne vous aura probablement pas échappé, le nouveau MacBook Air M4 de 15 pouces conserve, à l’identique, le design de ses deux prédécesseurs. Une seule chose change sur ce modèle 2025 : l’ajout d’un coloris Bleu ciel, proposé en plus des coloris Minuit, Argent et Lumière stellaire que l’on connaissait déjà l’année dernière. Pour le reste, on s’en tient donc une nouvelle fois à un châssis en aluminium recyclé de 34,04 x 23,76 x 1,15 cm pour 1,51 kg.

L’avantage de ce design, c’est qu’il est désormais éprouvé. On sait ce qu’il vaut, en bien comme en moins bien. Le principal atout de l’appareil est donc de rester plutôt fin et léger pour un modèle de 15 pouces, même si en la matière, la concurrence a bien rattrapé son retard. On pense notamment au Lenovo Yoga Slim 7i Gen 9 Aura Edition, au Samsung Galaxy Book4 Edge 16, ou à l’ASUS Zenbook S16. Lancés ces derniers mois, ces trois modèles (pour ne citer qu’eux) proposent en effet un format et un encombrement équivalents à ce que l’on trouve sur le MacBook Air 15.

Apple oblige, les finitions de ce nouvel ordinateur portable sont en tout cas maniaques. On ne pourra pas prendre l’appareil en défaut sur ce point. On apprécie par ailleurs, cette année encore, la solidité de l’ensemble. D’un point de vue structurel, le MacBook Air M4 de 15 pouces est admirable. Son châssis est robuste, ne craque pas, sa charnière est solidement conçue et son cadre d’écran ne se tord pas… à l’inverse de ce que l’on observe chez certains modèles concurrents.

Ce nouveau MacBook Air grand format souffre par contre de la comparaison avec ses principaux rivaux sur le plan des connectiques. Lui se limite une nouvelle fois à deux ports USB-C Thunderbolt 4, complétés d’une prise d’alimentation MagSafe et d’une prise casque jack 3,5 mm. C’est peu, d’autant que ces différents ports sont mal répartis : le flanc droit n’étant occupé que par la prise casque.

Cela dit, notre nouveau MacBook Air fait un (quasi) sans faute sur tous les autres points importants.

S’il faut cette fois encore composer avec une vilaine encoche dont l’existence est difficile à expliquer (par exemple, Apple n’intègre toujours pas à l’intérieur les capteurs nécessaires à l’identification faciale via Face ID), la webcam progresse.

Avec ses 12 Mpx, cette dernière offre une qualité d’image 1080p améliorée, avec en prime l’arrivée sur le MacBook Air de la fonctionnalité Center Stage. Bien connue des utilisateurs d’iPad, notamment, cette dernière permet tout simplement de suivre le sujet pour mieux cadrer ce qui doit l’être. Le résultat est globalement convaincant, au même titre que l’expérience audio proposée par les haut-parleurs logés au niveau de la charnière.

Au nombre de six (woofers à annulation de force compris), ces derniers délivrent une bonne qualité de son pour le quotidien. Le volume maximal n’est pas phénoménal, mais il est suffisant, la distorsion très rare et les graves sont bien présents. Écouter de la musique ou des films sur le MacBook Air est possible, dans de bonnes conditions, même sans écouteurs ou sans casque. Rares sont les modèles de 15 pouces capables de faire aussi bonne impression en la matière.

Comme par le passé, et comme sur tous les autres MacBook récents, Apple nous offre par ailleurs un excellent duo clavier/trackpad.

Le clavier dispose d’une frappe onctueuse et précise, d’un rebond plaisant et d’un cliquetis suffisamment feutré. Attention par contre à l’absence de pavé numérique, qui pourrait en refroidir quelques-uns, car il est vrai que la largeur du MacBook Air 15 n’est pas exploitée comme elle le pourrait.

Le trackpad haptique est quant à lui remarquable. C’est bien simple, Apple est le seul du marché à proposer des pavés tactiles aussi précis et confortables. En dépit des progrès réalisés par certains modèles, la concurrence reste loin derrière sur ce terrain.

L’évolutivité de ce nouveau MacBook Air 15 est en revanche anecdotique. La mémoire vive et le SSD sont une nouvelle fois solidaires de la carte mère. Seule la batterie peut être remplacée (assez) facilement sur ce produit.

Écran : un excellent écran IPS, toujours bloqué à 60 Hz

Côté écran, Apple s’en tient à la même dalle depuis 2023. On retrouve donc un panneau IPS « Liquid Retina » de 15,3 pouces, offrant une définition 2,8K (2 880 x 1 864 pixels pour 224 pixels par pouce), une luminosité maximale de 500 cd/m2 et une prise en charge à 100 % du spectre DCI-P3. Cet écran est par contre une nouvelle fois limité à 60 Hz.

Ce n’est pas vraiment problématique pour les usages visés avec le MacBook Air, mais cela commence à devenir décevant. À ce niveau de prix, la plupart des modèles rivaux disposent en effet de dalles 120 Hz plus confortables, dont profitent d’ailleurs les MacBook Pro. Cet arbitrage semble toutefois parti pour durer chez Apple en ce qui concerne la gamme Air, malheureusement.

Cela étant dit, cette dalle LCD est une nouvelle fois de grande qualité. Suffisamment lumineuse pour compenser son revêtement brillant, du moins dans la majorité des cas, elle offre une excellente finesse d’affichage et des couleurs à la fois fidèles et naturelles par défaut. Technologie IPS oblige, le contraste est par contre nettement inférieur à ce que l’on trouve sur les panneaux OLED de nombreux modèles ASUS, Lenovo, Samsung ou Dell, mais l’uniformité de la dalle est excellente, et les angles de visions sont parfaitement ouverts.

Sur le plan de l’affichage, le MacBook Air M4 profite enfin d’une nouveauté « invisible » : la prise en charge de deux écrans 6K à 60 Hz en simultanée, avec le capot ouvert. Par le passé, cela était possible (en 60 Hz également, avec un premier écran jusqu’en 6K, et l’autre jusqu’en 5K), mais uniquement lorsque le capot de l’appareil était refermé. Apple nous permet donc d’aller un peu plus loin sur ce point.

Performances : comment se comporte la puce M4 sans refroidissement actif ?

Lancé pour la première fois sur l’iPad Pro en mai 2024, le processeur Apple M4 a fait son entrée sur Mac cet automne en intégrant simultanément les MacBook Pro, iMac et Mac mini.

Cette puce de nouvelle génération, nous savons donc depuis plusieurs mois ce qu’elle est capable de proposer sur Mac, du moins à une nuance près, car tous des modèles équipés étaient jusqu’à présent dotés d’un système de dissipation actif. Ce n’est pas le cas de notre MacBook Air, qui se contente en effet toujours d’un dispositif entièrement passif, dépourvu de ventilateurs.

À l’instar de ce que permet évidemment l’iPad Pro, l’avantage est donc de profiter d’une machine parfaitement silencieuse en toute circonstance.

Un atout que les PC portables ARM dotés de la première génération de puces Qualcomm Snapdragon X Elite ne peuvent pas (encore ?) revendiquer. Tous sont en effet équipés d’un refroidissement actif, et occasionnellement bruyant. Globalement ce constat est d’ailleurs le même pour les PC motorisés par les derniers processeurs AMD Strix Point ou Intel Lunar Lake, pour ne citer que ces gammes de processeurs x86.

Apple et son MacBook Air M4 évoluent donc quasiment seuls sur le terrain des ordinateurs portables « fanless » en ce début d’année 2025. Le problème, c’est que par le passé (notamment avec la génération M2), le MacBook Air de 15 pouces avait souffert d’un échauffement assez marqué de son processeur, conduisant à une perte de performances parfois significative. Voyons ce qu’il en est cette année.

Commençons par rappeler que notre nouveau MacBook Air de 15 pouces est doté d’une puce M4 regroupant 10 cœurs CPU (4 cœurs à hautes perfor­mances et 6 cœurs à haute effica­cité éner­gétique) et 10 cœurs GPU. On y trouve également un Neural Engine composé de 16 cœurs dédiés à l’IA, 16 Go de mémoire unifiée et 120 Go/s de bande passante mémoire.

Notez enfin que toutes nos mesures ont été réalisées sous macOS 15.3, et non sur la bêta de macOS 15.4 (dont le déploiement final n’est prévu qu’en avril). Les résultats obtenus correspondent donc à ce que l’on trouvera « au déballage » sur le MacBook Air M4 lors de son lancement ce 12 mars 2025.

Ces précisions étant données, on constate qu’Apple a — sans surprise — légèrement réduit la voilure en matière de performances sur plusieurs cœurs. L’objectif ? Éviter les problèmes de surchauffe observés par le passé, principalement sur la première génération de MacBook Air 15.

Sur ce nouveau modèle, la puce M4 délivre par conséquent un peu moins de performances multi-core que sur le dernier Mac mini, notamment. Malgré tout, les performances single-core et les capacités graphiques de la puce restent équivalentes d’un appareil à l’autre. Ce qui est bon signe. D'une manière générale, la (légère) diminution des performances multi-core constitue un compromis acceptable, d’après nous. Elle nous permet de profiter d’un Mac parfaitement silencieux tout en évitant tout problème de surchauffe.

Les résultats IA / CPU / GPU sous Geebench 6 © Clubic

Mais arrêtons-nous d’abord sur les résultats obtenus sous Cinebench R24. Ils nous permettent d’avoir un point de repère précis sur les performances CPU. Ici, le MacBook Air 15 M4 obtient 850 points en multi-core, contre 172 points en calcul single-core. À titre de comparaison, le Mac mini M4 marquait de son côté 923 points en multi-core et 178 points en single-core grâce à son système de dissipation actif. La différence est donc visible, sans être abyssale.

Le MacBook Air M4 fait par ailleurs nettement mieux que ses deux prédécesseurs sur le même outil, progressant de manière significative pour les calculs sur plusieurs cœurs comme sur un seul cœur. Par exemple, le MacBook Air M3 se limitait à 569 points en multi-core et 139 points en single-core. Le gain de puissance offert par la puce M4 sur le plan CPU est donc loin d’être anodin.

Face à certains de ses rivaux, le nouveau MacBook Air 15 est par contre, là aussi, en déficit de performances multi-core. Il reste toutefois nettement au-dessus de la mêlée quand on en vient aux performances sur un seul cœur. Voyez plutôt avec ces trois puces concurrentes :

• L’Intel Core Ultra 7 258V d’un Lenovo Yoga Slim 7 Aura Edition que nous avons testé dans nos colonnes affiche 588 points en calcul multi-core, et 121 points en single-core.
• L’AMD Ryzen AI 9 HX 370 parvient à délivrer 974 points en multi-core et 112 points en calcul single-core à bord de l’ASUS Zenbook S16 OLED, testé également il y a peu chez Clubic.
• Le Qualcomm Snapdragon X Elite (X1E-84-100) du Samsung Galaxy Book 4 Edge, dont vous trouverez également le test ici, totalise 981 en calcul multi-core et 125 points en single-core.

On ne perd donc pas tellement au change sur le nouveau MacBook Air 15, d’autant que ses performances graphiques progressent. La partie GPU de la puce M4 nous sert ici une prestation semblable à ce que nous avions pu observer sur le dernier Mac mini.

Sur Shadow of the Tomb Raider, qui nous sert à évaluer les performances graphiques de tous les SoC que nous recevons en test, la nouvelle puce d’Apple fait bonne impression sur le MacBook Air. Elle parvient à animer le titre à 38 FPS en moyenne avec une définition Full HD+ (1920 par 1200 pixels), les réglages en « Ultra », et le filtrage des textures le plus élevé.

L’année dernière, nous testions le MacBook Air 15 M3 qui parvenait à atteindre environ 30 FPS en Full HD+, avec les réglages en « Élevé » seulement ; tandis qu’un Snapdragon X Elite ne dépasse pas les 25 FPS en moyenne sur le même jeu, avec les réglages en « Moyen ». Côté x86, toujours sur Shadow of the Tomb Raider et en Full HD+, l’AMD Ryzen AI 9 HX 370 monte à 27 FPS moyens en « Élevé » et l’Intel Core Ultra 7 258V à 33 FPS dans les mêmes conditions.

Le MacBook Air 15 M4 chauffe peu, même en usage intensif et prolongé © Clubic

Ces performances GPU permettent donc de jouer dans de bonnes conditions à certains jeux sur le MacBook Air M4, mais aussi d’avoir une belle marge de manœuvre en montage vidéo occasionnel ou en retouche photo.

Nous n’avons d’ailleurs eu aucun mal à retoucher de nombreuses photos RAW sur Lightroom, avec notre modèle de prêt. Les interactions sont fluides avec le logiciel d’Adobe, et les exports relativement rapides… même si le MacBook Pro M4 conserve un net avantage en la matière, ne serait-ce que par les performances de son SSD.

Car en la matière, le MacBook Air déçoit cette année encore. Les 1 To de stockage de notre unité de test ne dépassent pas les 3002 Mo/s en lecture et 2863 Mo/s en écriture. C’est désespérément peu pour un produit lancé en 2025. Nous sommes à peu près au niveau d’un vieux SSD NVMe PCIe Gen 3.

Dans une moindre mesure, nous regrettons enfin qu’Apple s’en tienne toujours à une connectivité Wi-Fi 6E. Le Wi-Fi 7 a beau se généraliser un peu partout sur le marché PC, il reste encore « Terra incognita » chez Apple, sur le MacBook Pro comme sur le MacBook Air (ou même les différents Mac de bureau pour autant que l’on sache). Dommage.

Autonomie : Apple rattrapé par la concurrence

En matière d’endurance, le MacBook Air 15 M4 conserve la même batterie de 66,5 Wh que son prédécesseur, mais semble se confronter à une consommation visiblement accrue avec sa nouvelle puce.

Apple s’en tient pourtant à la même estimation d’autonomie que pour son modèle M3, annonçant jusqu’à 15 heures en navigation Web et jusqu’à 18 heures en streaming vidéo. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à retrouver les mêmes ordres de grandeur cette année dans le cadre de notre test d’autonomie habituel.

En lecture vidéo Full HD sur YouTube, via Safari, avec la luminosité de l’écran à 100 %, le rétroéclairage du clavier coupé et des écouteurs filaires branchés (en l’occurrence de simples EarPods), nous avons vu notre MacBook Air s’éteindre au bout de 13 heures et 30 minutes environ.

En l’état, le MacBook Air 15 M4 déçoit donc un peu. Si son autonomie reste tout à fait au niveau de ce que l’on attend d’un bon ordinateur portable en 2025, l’appareil a été rattrapé par ses concurrents.

Cela n’a, au fond, rien de surprenant : non seulement les puces ARM se sont enfin démocratisées dans l’univers Windows, mais en l’espace d’un an AMD et Intel ont lancé de nouvelles puces x86 beaucoup plus efficaces sur le plan énergétique.

L’écart que nous constations l’année dernière encore entre le MacBook Air et ses rivaux s’est tout simplement estompé. Apple fait toujours du bon travail en la matière, mais n’impressionne plus. Voilà, c’est dit.

Apple MacBook Air M4 (15 pouces) : l’avis de Clubic

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