Test Lenovo Yoga Slim 7i (Gen 9) Aura Edition : un 15 pouces Lunar Lake du plus haut intérêt ?

Annoncé en septembre, le nouveau Yoga Slim 7i Aura Edition de 15 pouces s'installe pile en face d'un certain MacBook Air 15 sur le terrain des appareils premium de taille intermédiaire. Avec ce nouveau modèle, Lenovo veut allier performances et autonomie en exploitant notamment une puce Intel Lunar Lake… dont on connaît, il est vrai, le potentiel dans ces deux domaines. Voyons si ce nouveau PC parvient à tirer son épingle du jeu.

ASUS Zenbook S16, Vivobook S15, Samsung Galaxy Book4 Edge 16, Microsoft Surface Laptop 7 15, Apple MacBook Air M3 15… Voici quelques-uns des nombreux modèles premium de 15 à 16 pouces lancés ces derniers mois et testés sur Clubic. De plus en plus peuplé, ce segment du marché regroupe désormais une foule de très bons appareils, compacts, performants et élégants, proposés entre 1 000 et 2 000 euros. C'est dans ce contexte, et un peu plus tard que ses concurrents, que Lenovo dégainait son Yoga Slim 7i (Gen 9) Aura Edition.

Dévoilé à la rentrée lors de l'IFA de Berlin, ce modèle de 15 pouces, conçu en partenariat visiblement étroit avec Intel, conjugue un écran IPS 2,8K à une puce Lunar Lake, le tout dans un élégant châssis d'aluminium de 1,46 kilo seulement. Est-ce assez pour lui permettre de sortir du lot ? C'est ce que nous allons voir dans ce test, mais avant toute chose, voici le placement tarifaire de l'appareil. Un point évidemment crucial qu'il convient de préciser d'entrée de jeu.

Le modèle que Lenovo France nous a fait parvenir en prêt est doté de la configuration la plus performante. On y trouve un processeur Intel Core Ultra 7 258V couplé à 32 Go de LPDDR5x, mais aussi un SSD de 1 To. Cette mouture est affichée en France à 1 699 euros (du moins pour la version Windows 11 Famille qui nous intéresse ici, car un modèle Windows 11 Pro est également proposé pour 100 euros de plus).

Notons que l'appareil débute toutefois dès 1 499 euros dans sa configuration la plus abordable. Cette monture fait finalement peu de sacrifices par rapport à celle que nous avons reçue en test, puisqu'on y trouve un processeur Intel Core Ultra 7 256V, couplé cette fois à 16 Go de RAM et 512 Go de SSD. L'écran IPS 2,8K installé à bord de notre modèle de prêt est commun à toutes les déclinaisons de l'engin.

Design : un très bel appareil, tout simplement

34,38 x 23,54 x 1,39 centimètres pour 1,46 kilo : ce sont les mensurations du Yoga Slim 7i (Gen 9) Aura Edition. En dépit d'un intitulé interminable, l'appareil s'avère donc fluet pour un modèle de 15,3 pouces, rejoignant ainsi le club de ce que nous aimons décrire comme des « ultraportables XXL ».

Avec ce gabarit, le dernier-né de Lenovo se montre en effet (presque) aussi agréable à utiliser en mobilité qu'un ultraportable de 13 ou 14 pouces, tout en offrant un peu plus de confort grâce à sa grande diagonale. Il concurrence en cela parfaitement les quelques modèles énumérés en début d'article, et notamment le MacBook Air 15, qui s'avère néanmoins un tout petit peu plus lourd (1,51 kilo)… mais encore plus fin (1,15 centimètre).

Le châssis gris métallisé apporte un certain cachet © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Face à son rival à la pomme, le Yoga Slim 7i n'a en tout cas pas à rougir en matière de design et de conception. Avec son châssis en aluminium gris métallisé, son écran en verre et ses lignes arrondies, l'engin est harmonieux, tout aussi agréable à regarder que son concurrent. Il pèche toutefois par un léger manque d'originalité face, par exemple, à un ASUS Zenbook S16 OLED. Mais cela reste encore une affaire de goûts.

On peut en tout cas s'accorder à dire que Lenovo nous livre un produit haut de gamme aux finitions soigneuses et à l'allure premium. C'est indéniable. Ce que l'on apprécie par ailleurs, c'est qu'au-delà de cette allure très classe et de son excellente qualité de construction, le PC n'a rien d'une belle coquille vide. Comprenez par là qu'il est réellement plaisant et confortable à utiliser au quotidien. À une exception près : l'ouverture du capot ne peut pas se faire facilement à une main, la partie clavier n'étant pas suffisamment « lestée ».

Quoi qu'il en soit, ce confort global est en partie dû à l'excellent clavier que Lenovo a installé dans son notebook. La firme dispose d'un vrai savoir-faire en la matière et le prouve une nouvelle fois ici. Si les plus tatillons regretteront peut-être l'absence de pavé tactile sur ce grand modèle de 15 pouces, il faut bien admettre qu'il s'agit là du seul « problème » à répertorier. Les touches sont en effet bien espacées les unes des autres et profitent d'une belle profondeur de course. La saisie est donc précise et onctueuse, mais aussi silencieuse. Bref, c'est d’après nous un sans-faute.

La saisie sur le clavier est très agréable © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Centré sous ce très bon clavier, le trackpad est pour sa part un peu moins convaincant. Convenable dans l'ensemble, il paraît petit par rapport à ce que propose la concurrence et manque parfois de précision, en particulier sur les clics appuyés. Rien de suffisamment gênant pour le disqualifier complètement, mais il est clair que nous lui avons vite préféré une souris externe. Sur ce point, Lenovo a encore de très gros progrès à faire pour pouvoir approcher l'impeccable expérience offerte par les trackpads d'Apple.

Le Lenovo Yoga Slim 7i Gen 9 se rattrape sur les connectiques embarquées, mais également sur sa connectivité dernier cri (présence d'un modem Wi-Fi 7 et Bluetooth 5.4). On y trouve en effet 2 ports USB-C Thunderbolt 4, un port USB-A, une sortie HDMI 2.1 et une prise casque. L'essentiel est donc bel et bien là, à portée de doigts, même s'il aurait été possible de faire encore mieux… en intégrant par exemple un lecteur de cartes SD (comme sur le Zenbook S16, notamment).

Les connectiques à droite et à gauche du PC © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Côté webcam et haut-parleurs, c'est mi-figue, mi-raisin. La webcam juchée au-dessus de l'écran offre une définition Full HD, mais nous délivre une image fortement bruitée dès que la lumière vient à manquer. L'essentiel est là pour nous dépanner ponctuellement sur Zoom ou Teams, mais il ne faut pas en attendre plus. Son principal intérêt est d'ailleurs de permettre l'identification faciale en l'absence d'un lecteur d'empreinte. Les haut-parleurs sont bien plus convaincants. En dépit d'un volume maximal restreint, le son délivré est rond, plaisant à l'oreille, grâce à un bon équilibre entre les aigus et les médiums, mais aussi grâce à des graves qui répondent présents. Bien joué, Lenovo.

Sans transition aucune, parlons de l'accès aux composants. La chose est possible après avoir retiré une poignée de vis Torx retenant la plaque inférieure du châssis. On constate alors que la batterie et le SSD M2 sont faciles à remplacer, comme souvent. Le processeur et la mémoire vive sont en revanche soudés à la carte mère. Pas de surprise.

Écran : une dalle IPS parfaitement calibrée, un peu juste sur le contraste

Nous l'avons dit plus haut, toutes les configurations du Yoga Slim 7i s'appuient sur un écran unique. Il s'agit en l'occurrence d'une IPS 2,8K (2 880 x 1 800 pixels) de 15,3 pouces, tactile, certifiée HDR 400 et capable de monter à 120 Hz. Ce panneau LCD est par ailleurs censé couvrir à 100 % l'espace de couleurs DCI-P3, et afficher jusque'à 500 cd/m² de luminance SDR. Nous avons une nouvelle fois dégainé notre sonde et le logiciel de mesure DisplayCal pour savoir si cet écran est aussi bon que Lenovo le promet.

Sur le plan de la luminosité, c'est le cas. Nos outils mesurent en effet une luminance maximale de 515 cd/m² en SDR, ce qui est excellent. Cette luminosité généreuse compense dans la majorité des cas la dalle brillante à laquelle nous sommes ici confrontés. La lisibilité de l'écran est donc optimale 9 fois sur 10.

La seule véritable faille de ce panneau IPS est à chercher du côté du contraste. On relève en effet un ratio de 1179:1, plutôt décevant en 2024. Nous sommes en effet dans la moyenne basse pour un écran d'appareil premium. Face aux dalles OLED de nombreux modèles concurrents, celui de notre Yoga Slim 7i souffre un peu de la comparaison sur ce point. D'autant que de légères fuites de lumière sont visibles au bas de la dalle. Heureusement, les angles de vision sont parfaitement ouverts pour assurer une bonne visibilité, même lorsqu'on n'est pas pile en face de l'écran.

Ces quelques revers n'empêchent pas Lenovo de signer une calibration de haute volée sur cette dalle LCD. Outre la prise en charge à 135 % du spectre sRGB et à 96 % du gamut DCI-P3 (légèrement en deçà de ce qui nous était promis), l'écran de notre appareil de prêt affiche un Delta E de 1,06 et une température de 6 441 kelvins. C'est tout simplement parfait.

Le rendu des couleurs est vraiment très bon ! © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Pour vous donner des points de repère, le Delta E est censé être égal ou inférieur à 3 pour permettre à l'écran de restituer des couleurs fidèles, tandis que la température de la dalle est censée approcher les 6 500 kelvins du standard vidéo. Le Yoga Slim 7i est donc complètement dans les clous.

Performances : Lunar Lake à la manœuvre, pour quels résultats ?

Le Yoga Slim 7i (Gen 9) Aura Edition que Lenovo nous a fait parvenir en prêt est équipé d'un processeur Intel Core Ultra 7 258V (8 cœurs et 8 threads cadencés à un maximum de 4,8 GHz, 12 Mo de cache 17 à 37 watts de TDP). Cette puce de dernière génération embarque une partie graphique Intel Arc 140 V (8 cœurs Xe à 1,95 GHz) et un NPU consacré à l'IA de 47 TOPS. Aux côtés de ce Core Ultra 7 se trouvent enfin 32 Go de mémoire vive (LPDDR5x à 8 533 MHz) sur notre exemplaire de prêt.

Commençons par aborder la question des performances CPU. Comme vous le savez sûrement, Intel a adopté une approche surprenante avec ses dernières puces Lunar Lake. Au lieu de multiplier les cœurs et les threads comme AMD, la firme s'en tient cette fois à seulement 8 cœurs sans hyperthreading, pour se limiter donc à un total de 8 threads en parallèle. Pour schématiser, cette stratégie a l'inconvénient de réduire significativement les performances du processeur en calcul multi-core, mais elle a en revanche pour avantage de laisser Intel nous offrir une belle marge de manœuvre sur le plan graphique, tout en réduisant la consommation globale de la puce, et donc son échauffement en usage intensif.

Plutôt malin, l'Intel Core Ultra 7 258V (gravé en 3 nm par TSMC) nous pénalise donc uniquement sur les performances multi-core, mais fait très bonne impression en single-core et laisse sa partie graphique développer un joli potentiel face aux solutions concurrentes. Sans surprise, sur Cinebench R24, la manœuvre d'Intel est particulièrement visible avec « seulement » 588 points au compteur en calcul multi-core et 121 points en single-core.

À titre de comparaison, le Core Ultra 7 258V de l'ASUS Zenbook S14 OLED délivrait un niveau de performances tout à fait équivalent, avec 597 points en multi-core et 119 points en single-core. Chez la concurrence, l'AMD Ryzen AI 9 HX 370 parvient à délivrer 974 points en multi-core et 112 points en calcul single-core à bord de l'ASUS Zenbook S16 OLED, tandis que le Qualcomm Snapdragon X Elite (X1E-84-100) du Samsung Galaxy Book 4 Edge totalise 981 en calcul multi-core et 125 points en single-core, toujours sur Cinebench R24.

On voit donc que le sacrifice d'Intel est bien circonscrit uniquement aux performances sur plusieurs cœurs, et que ce revers reste globalement tenable. Sur ce type de machines, rares sont les usages qui nécessiteront vraiment une très grosse puissance de calcul multi-core. On note par ailleurs que les performances de notre puce Lunar Lake en single-core sont tout à fait au niveau de ce que proposent les solutions d'AMD et Qualcomm.

Cela dit, la baffe vient d'Apple. Avec sa nouvelle puce M4, lancée en octobre, la firme parvient à approcher les 1 000 points en multi-core tout en marquant près de 170 points en single-core sur le dernier Mac mini M4. Il faudra voir ce que réussira à proposer le futur MacBook Air 15 M4 en la matière, mais ce niveau de performances surclasse en attendant (très) nettement ce que proposent Intel, AMD et Qualcomm.

Sur le plan graphique, le Core Ultra 7 258V fait en tout cas bonne impression en jeu. Une nouvelle fois. En Full HD+, Shadow of the Tomb Raider et Cyberpunk 2077 sont animés respectivement à 33 FPS et 44 FPS en moyenne, avec les réglages en élevé (et l'Intel XeSS 1.3 activé sur Cyberpunk). Notre Lenovo Yoga Slim 7i parvient donc à animer des jeux gourmands dans des conditions décentes, et avec une qualité visuelle convaincante. Et sur ce point, il s'en sort mieux que l'ASUS Zenbook S16 OLED ou le Samsung Galaxy Book 4 Edge, pour ne citer qu'eux.

Dans des conditions similaires, la machine d'ASUS et son processeur AMD Strix Point n'animaient pas Shadow of the Tomb Raider à plus de 27 FPS en moyenne, tandis que le grand modèle de Samsung et son processeur Qualcomm (Arm) atteignaient tout juste la barre des 25 FPS sur le même titre… mais cette fois avec les réglages graphiques au niveau moyen et des textures beaucoup moins fines.

Notons que la belle latitude qui nous est offerte par l'Intel Core Ultra 7 258V sert aussi bien en gaming qu'en utilisation créative. Les logiciels de création tirant parti de l'accélération graphique peuvent en effet exploiter cette réserve de puissance GPU (petite mais intéressante) pour permettre de bonnes performances en montage vidéo occasionnel ou en retouche photo, par exemple. Le Yoga Slim 7i Aura Edition n'en est donc que plus polyvalent.

Les températures relevées sont très correctes © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sur le plan énergétique, on apprécie par ailleurs la maîtrise qui nous est offerte par la puce d'Intel. Cette dernière chauffe peu, ce qui permet aux ventilateurs de notre PC de prêt de ne se déclencher qu'avec parcimonie. Et même lorsque ces derniers sont actifs, ils se contentent de chuchoter. Nous relevons ainsi tout juste 38 décibels en moyenne au bout de 30 minutes de stress tests sous AIDA64. Une nuisance sonore tout à fait négligeable. Quant aux températures, elles ne vont pas au-delà des 40 °C dans ces mêmes conditions. Un sans-faute.

Terminons par un point rapide sur les performances du SSD, qui sont en l'occurrence très bonnes, avec 5 244 Mo/s en lecture et 4 915 Mo/s en écriture. La barrette de 1 To intégrée à notre machine de test est donc véloce, suffisamment pour contribuer efficacement à la réactivité du système.

Autonomie : on en aurait voulu un chouia plus !

Pour alimenter son écran 2,8K et son processeur Lunar Lake, le Slim 7i s'appuie sur une batterie de 70 Wh et sur un chargeur USB-C de 65 watts.

Sur batterie, l'appareil s'avère endurant, mais ne parvient pas pour autant à battre de record ou à marquer réellement les esprits. Comprenez que l'autonomie est simplement bonne, sans être exceptionnelle.

Dans le cadre de notre test d'autonomie habituel (lecture de vidéos YouTube en 1080p jusqu'à épuisement complet de la batterie, avec la luminosité de l'écran poussée à 100 %, le rétroéclairage du clavier coupé, un casque branché et les paramètres d'alimentation les plus économes en énergie), nous parvenons à passer sans trop de problèmes le cap des 11 heures sur batterie avant l'extinction des feux.

Dans certains cas, il est par ailleurs possible de tutoyer les 12 heures d'autonomie, mais sans vraiment aller beaucoup plus loin. Pour vous donner une fourchette, tablez donc sur 10 à 12 heures d'endurance sur batterie en fonction des usages. Ce qui reste très honnête.

L'appareil dispose en revanche d'une recharge rapide efficace qui permet de recouvrer la moitié d'une charge en un peu moins de 40 minutes sur secteur. Le plein complet prend toutefois un peu plus de 1 heure et 30 minutes. Notez enfin que les deux ports USB-C du PC sont certifiés PowerDelivery. N'importe quel chargeur compatible avec ce standard peut donc alimenter efficacement notre Yoga Slim 7i.

Lenovo Yoga Slim 7i (Gen 9) Aura Edition : l'avis de Clubic

Concurrence : quelles alternatives au Yoga Slim 7i (Gen 9) Aura Edition ?