ASUS nous a fait parvenir l’un des tout premiers PC portables Copilot+ équipé d’un processeur Qualcomm Snapdragon X Elite : le Vivobook S15 OLED. Loin des promesses marketing et des espoirs (peut-être) démesurés placés dans cette nouvelle génération de machines, voyons ce qu’elles offrent concrètement au quotidien… et si elles parviennent vraiment à égaler les solutions Apple Silicon après toutes ces années de développement.
- Appareil sobre et pas trop lourd, assemblé avec soin
- Bon clavier, bon trackpad, connectiques nombreuses
- La qualité d’affichage offerte par l’OLED
- Windows sur ARM s’est tout de même nettement amélioré
- La puce ARM « Snapdragon X Elite » n'inquiétera pas encore Apple
- Les ventilateurs qui se font souvent entendre
- L’autonomie pas si folle pour une machine ARM dotée d’une grosse batterie
- Le format 16:9 de l’écran, un peu « vieillot » en 2024
Après presque quatre ans de domination sans partage d’Apple et de ses puces « M » sur le terrain des PC portables ARM, l’arrivée des solutions Snapdragon X Elite et X Plus de Qualcomm, est porteuse d’un immense espoir : celui d’un (vrai) retour dans la course des machines Windows en matière de maîtrise énergétique, de performances sur batterie, et d’autonomie.
Nous avons pu tester l’ASUS Vivobook S15 OLED, l’un des premiers modèles Copilot+ équipé de ces processeurs Qualcomm de nouvelle génération, et vous allez voir que le bilan est pour le moins mitigé. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet et de vous parler des performances de ces nouvelles puces, voici un aperçu détaillé de la configuration qu’ASUS France nous a fait parvenir en prêt.
Fiche technique ASUS Vivobook S15 OLED - ARM
Processeur | Qualcomm Snapdragon X Elite |
Taille de la mémoire | 32Go |
Carte graphique | Adreno |
Taille de l'écran | 15.6 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Système d'exploitation | Windows 11 |
Processeur | Qualcomm Snapdragon X Elite |
Type de processeur | 12 coeurs / 12 threads |
Fréquence du processeur | 3.4GHz |
Finesse de gravure | 4nm |
Taille de la mémoire | 32Go |
Type de mémoire | DDR5 |
Fréquence(s) Mémoire | 8,448MHz |
Carte graphique | Adreno |
Taille de l'écran | 15.6 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Type de dalle | Dalle AMOLED |
Type d'écran | OLED |
Résolution d'écran | 2.8K |
Format de l'écran | 16/9 |
Dalle mate / antireflet | Non |
NVIDIA G-SYNC | Non |
Écran tactile | Non |
Configuration disque(s) | SSD |
Disque principal | 1 To |
Emplacement mSATA/M.2 | M.2 (occupé) |
Lecteur de carte mémoire | Micro SD |
Connectiques disponibles | USB 3.2, USB 4.0 Type C, HDMI 2.1, Micro (Jack 3.5mm Femelle) |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 7 |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 5.4 |
Webcam | Oui |
Haut-parleurs | Intégrés |
Clavier | Azerty |
Clavier rétroéclairé | Oui - RGB |
Pavé numérique | Oui |
Lecteur d'empreinte digitale | Non |
Épaisseur | 16mm |
Longueur | 353mm |
Largeur | 227mm |
Poids | 1.42kg |
En France, l’ASUS Vivobook S15 OLED est disponible à compter du 18 juin 2024, à partir de 1300 euros en France dans sa configuration de base. Le modèle que nous avons reçu (le mieux équipé) est pour sa part affiché à 1500 euros chez les principaux revendeurs. Notons enfin qu’une configuration similaire (M5506), mais équipée cette fois d’un « simple » AMD Ryzen 5 7535HS est aussi disponible, à 1000 euros, en parallèle d’une dernière mouture dotée d’un AMD Ryzen AI 9 HX 370 et commercialisée à 1500 euros.
Mise à jour du 20 juin à 13h : nous avons ajouté des mesures complémentaires, et encourageantes, obtenues cette fois sur Cinebench R24. En conséquence, notre conclusion a été partiellement remaniée.
Design : la recette pour une bonne machine, sobre et bien conçue
Nous passerons vite sur le design de l’appareil qui nous intéresse aujourd’hui, car vous en conviendrez sûrement, son intérêt n’est pas là. Le Vivobook S15 OLED 2024 évolue néanmoins significativement par rapport au précédent modèle, que nous avions testé l’année dernière. S’il conserve peu ou prou les mêmes mensurations (35,3 x 22,7 x 1,6 cm) et le même format 16:9, l’appareil subit une petite cure d’amincissement qui lui permet de perdre environ 400 grammes par rapport à son prédécesseur, de manière à tomber à 1,42 kg seulement. Cela en fait un modèle de 15,6 pouces léger et agréable à utiliser en situation de mobilité. Ça tombe bien, c’est également l’objectif affiché par la puce qu’il embarque.
Sur le plan des finitions, ASUS fait quoi qu’il en soit du bon travail. On retrouve en effet la bonne qualité d’assemblage à laquelle la marque taïwanaise nous a habitués ces dernières années, et l’ensemble paraît suffisamment robuste pour encaisser les petites maladresses du quotidien. Le châssis en aluminium est bien monté, suffisamment rigide, et ne craque pas lorsqu’on le manipule. Pas de flexion indésirable non plus au niveau du cadre d’écran comme c’est parfois le cas sur d’autres appareils. Bref, le bilan est globalement très bon, même si ce modèle reste quand même légèrement plus rustique que son cousin le Zenbook S15 OLED sur le plan strictement esthétique. Un détail diront certains.
Le Vivobook S15 OLED millésime 2024 peut quoi qu’il en soit compter sur une webcam compatible avec l’identification faciale. C’est d’ailleurs son principal atout, même si ce capteur, juché au-dessus de l’écran, offre une image 1080p plutôt honnête en dépit d’une sous-exposition permanente assez pénible à l’usage. Installés sous le châssis, les haut-parleurs de notre Vivobook font par contre un travail grossier. Ils s’avèrent ainsi tout juste suffisants en dépannage ou pour enchaîner des vidéos sur YouTube. Reste toutefois à savoir qui, au fond, leur en demandera plus.
Sans nécessairement marquer les esprits, le duo clavier / trackpad se montre également de bonne facture. ASUS tire en effet parti de la taille de son S15 OLED pour y loger un clavier pleine taille, agrémenté d’un pavé numérique, certes étroit, mais très pratique en bureautique. La frappe est ici précise et confortable, grâce à une bonne profondeur de course. Attention par contre, le rebond assez ferme des touches pourra éventuellement surprendre un peu au départ. Notons enfin que ce clavier, comme celui du petit Vivobook S14 OLED, est RGB pour ajouter un peu de couleur à un ensemble autrement très sobre.
Le pavé tactile, quant à lui, offre une belle surface de glisse. Précis, et cliquable sur toute sa surface, ce trackpad nous a plutôt convaincus dans l’ensemble. Nous ne sommes pas au niveau des excellents trackpads haptiques d’Apple et de ses différents MacBook, c’est certain, mais l’expérience offerte sur ce point par notre Vivobook reste à vrai dire très correcte.
L’appareil embarque enfin un assortiment complet de connectiques, avec deux ports USB-C 4.0, deux ports USB-A 3.2, une sortie HDMI 2.1, une prise casque et un lecteur microSD. Difficile de trouver à redire, donc, même si la présence d’un lecteur microSD seulement, à la place d’un lecteur SD pleine taille reste incompréhensible sur un PC portable de 15 pouces.
Côté évolutivité, par contre, c’est le minimum syndical. L’accès aux composants est relativement aisé, mais comme souvent on ne peut remplacer que le SSD et la batterie, le reste étant soudé à la carte mère.
Écran : une excellente dalle OLED / 120 Hz… mais un format vieillissant
Notre Vivobook S15 OLED embarque, comme son nom l’indique de façon très ostentatoire, un écran organique de 15,6 pouces. Cette dalle OLED fabriquée par le coréen Samsung Display affiche une définition 2,8K (2880 x 1620 pixels) et peut atteindre une fréquence de rafraîchissement 120 Hz.
D’après la fiche technique fournie par ASUS, ce panneau profite enfin d’une luminance maximale de 400 cd/m2 en SDR, ce qui est plutôt dans la moyenne pour cette technologie d’affichage, du moins lorsqu’elle est employée sur un PC portable. Nous sommes par contre confrontés à un écran brillant, limité à un format 16:9 relativement anachronique en 2024 face à la récurrence des ratio 16:10 et 3:2 sur le marché.
Globalement, cet écran ne souffre toutefois d’aucun défaut majeur en dehors de sa réflectance prononcée, qui réduit la lisibilité des contenus affichés dans un environnement très éclairé ou en extérieur. Nous commençons néanmoins à être habitués : de nombreuses dalles OLED de PC portables souffrent de ce problème, et d’après nous, seul l’écran organique du récent Huawei MateBook X Pro parvenait à faire mieux sur ce terrain, en affichant une luminosité maximale de plus de 600 cd/m2 en SDR.
Quoi qu’il en soit, l’écran de notre Vivobook s’avère parfaitement calibré par défaut et affiche donc de belles couleurs, globalement très justes. Les spectres sRGB et DCI-P3 sont couverts en intégralité (parfait pour les usages créatifs) et le contraste est, comme toujours avec l’OLED, absolument jouissif. Les noirs sont en effet d’une profondeur absolue, permettant par ricochet d’offrir une belle profondeur à l’image.
La fréquence de rafraîchissement 120 Hz complète cette expérience par le haut en permettant une fluidité accrue par rapport aux écrans 60 Hz, et donc un confort appréciable au quotidien — en dépit d’une consommation énergétique accrue. Heureusement, Windows 11 dispose désormais d’un mode de rafraîchissement variable qui permet de régler automatiquement la fréquence d’affichage en fonction des usages. Un bon compromis, que l’on peut ici activer facilement depuis l’utilitaire MyASUS.
Performances : Apple peut (pour l’instant) dormir sur ses deux oreilles
L’ASUS Vivobook S15 OLED 2024 est le premier PC portable Copilot+ équipé d’une puce ARM de nouvelle génération à passer sur notre bureau. C’est donc avec un intérêt tout particulier que nous recevions l’appareil mi-juin, à notre retour du Computex. Comme évoqué en début d’article, ce modèle embarque un processeur Snapdragon X Elite, que Qualcomm présente depuis des mois comme étant capable d’égaler, voire de détrôner, les puces Apple Silicon de son concurrent à la pomme.
Sans revenir en détail sur la genèse du développement de ces nouveaux processeurs ARM pour PC portables, disons simplement que leur création découle de Nuvia, une start-up portée notamment par d’anciens ingénieurs d’Apple, rachetée en 2021 par Qualcomm. Cette société, fondée par Gerard Williams, grand nom du CPU ayant dans une autre vie participé à l’élaboration des puces Apple M1 qui ont révolutionné le marché fin 2020, a mis au point un coeur ARM puissant baptisé « Oryon ». C’est sur cette assise technologique, tombée depuis entre les mains de Qualcomm, qu’est basé le Snapdragon X Elite sur lequel nous nous penchons aujourd’hui… et qui, disons-le franchement, nous déçoit.
Commençons par préciser que le Vivobook S15 OLED que nous avons testé est doté d’un Qualcomm Snapdragon X Elite « X1E-78-100 », la mouture la plus basique de la puce, couplé à 32 Go de LPDDR5X (8448 MHz). Cette mouture dispose du même nombre de coeurs et de threads que les variantes plus haut de gamme du X Elite, mais avec des fréquences plus faibles. Le Snapdragon X Elite X1E-78-100 n’exploite donc pas, a priori, le plein potentiel technique de la puce de Qualcomm… mais il s’avère déjà suffisamment bien pourvu pour nous donner une idée claire de ce qu’elle peut offrir.
Dans le détail, cette mouture, gravée en 4 nm, regroupe 12 coeurs et 12 threads, cadencés à 3,4 GHz, 45 Mo de cache, et dispose d’une enveloppe thermique de 23 W. On y trouve en parallèle une partie graphique Adreno censée développer jusque’à 3,8 TFLOPS de puissance de calcul, ainsi qu’un NPU Hexagon, dédié à l’IA, développant pour sa part 45 TOPS. C’est sur lui que les fonctionnalités Copilot de Windows 11 s’appuient.
Des performances poussives
Maintenant que les présentations sont faites, passons sans plus attendre à l’épineuse question des performances de cette puce ARM, en conditions réelles d’utilisation, loin des annonces un brin racoleuses de Qualcomm.
Commençons par les résultats sous Cinebench R23. Sur secteur, tout d’abord, notre Snapdragon X Elite délivre seulement 1 116 points en single-core contre 11 294 points en calcul multi-core. Un score qui se maintient pratiquement à l’identique sur batterie avec, cette fois, 1 107 points en single-core et 11 407 points en multi-core.
Notons que ces résultats ont été obtenus lors d’un premier essai, réalisé alors que le PC était « frais ». Au bout d’une longue période de stress test et de charge intensive du CPU, nous n’obtenions plus que 10 172 points en multi-core, pour un indice par contre inchangé de 1 106 points en single core. La chaleur développée par le processeur entre temps a donc bien tendance à impacter les performances, au moins pour les calculs sur plusieurs coeurs.
Pour comparaison, et cette comparaison est essentielle pour comprendre à quel point le bilan de notre Snapdragon X Elite est décevant, la puce M3 du dernier MacBook Air de 15 pouces (dépourvu de tout système de dissipation actif, contrairement à notre Vivobook S15 OLED) développait pour sa part 9 754 points en multi-core pour 1 900 points en single-core.
Sur Cinebench R23, la puce de Qualcomm fait donc un peu mieux en multi-core… mais beaucoup moins bien en single-core. Gardez par ailleurs en tête qu’Apple tient déjà une puce M4, plus puissante encore, qu’elle a déjà installé sur ses derniers iPad Pro, et que l’on devrait voir débouler prochainement sur les Mac. Sauf changement de paradigme (peu probable à ce stade), Qualcomm a donc du souci à se faire.
On ajoutera d’ailleurs que les résultats du Snapdragon X Elite sont si faibles en single-core sur Cinebench R23 qu’ils sont largement battus par les 1 431 points obtenus sur le même outil par le Core i7-1165G7 « Tiger Lake » d’un Dell XPS 13 2-en-1 cuvée 2021.
Enfin, toujours sur Cinebench R23 et toujours pour comparaison, l'Intel Core Ultra 9 185H du Huawei MateBook X Pro 2024 (pourtant plus compact) montait pour sa part à 13 422 points en multi-core et 1 776 points en single-core sur le nouvel ultraportable du géant chinois. Des performances supérieures, mais avec par contre un échauffement nettement plus vigoureux que sur la puce ARM de Qualcomm.… architecture x86 oblige.
Sous Geekbench 6, les performances du Snapdragon X Elite sont un peu plus plus encourageantes. On relève en effet 2 357 points en single-core et 13 682 points en multi-core sur secteur, contre 2 390 points en single-core et 8 112 points seulement en multi-core, cette fois sur batterie. Pas si mal, mais l'on est loin des 2 977 et 15 086 points promis il y a quelques semaines encore par la documentation de Qualcomm sur ce même logiciel.
On constate en revanche que la puce du géant américain se défend très bien, en tout cas en calcul multi-core, face aux processeurs x86 de la concurrence, cette fois sur Cinebench R24. Sur batterie, notre Snapdragon X Elite marque en effet 1 080 points en multi-core sur l'utilitaire, contre 89 points en single-core. Quant aux scores sur secteur, ils culminent à 1 123 points en multi-core et 107 points en single-core.
Là, le Core Ultra 9 185H s'incline. Sur batterie et sur le dernier Huawei MateBook X Pro, ce dernier n'atteignait « que » 864 points en multi-core contre 107 points en single-core sur le même outil. Même chose pour le Core Ultra 7 155H du ASUS Zenbook 14 OLED. Lui aussi est terrassé pour les calculs sur plusieurs coeurs, puisqu'il se contentait de 717 points en multi-core et 104 points en single-core sur ce benchmark.
Cela nous laisse entrevoir de belles choses pour les autres références de la famille « X Elite », qui s'annoncent plus puissantes encore, même si l'on constate ici une différence notable entre les performances obtenues sur batterie et sur secteur, notamment en single-core.
Sur le plan GPU par contre la déception est à nouveau de mise, mais ce n'est pas entièrement la faute de Qualcomm. Sur Shadow of the Tomb Raider, compatible ARM et que nous utilisons régulièrement pour tester les performances graphiques des puces Apple « M », la partie graphique Adreno de notre Snapdragon X Elite semble en berne. En Full HD, avec les préréglages « moyen » et les textures en 2x anisotropique seulement, nous ne dépassons pas les 24 FPS en moyenne. La puce M3 du MacBook Air 15 animait pour sa part le même titre en Full HD+, avec les réglages élevés et de bien meilleures textures à un peu plus de 30 FPS.
L'explication à ces piètres performances en jeu est toutefois à chercher en partie sur le plan logiciel. Dans l'immédiat, aucun titre n'est en effet pris en charge nativement par les Snapdragon X Elite. Windows nous impose donc une émulation qui impacte les performances globales. Un problème que la technologie Super Resolution de Microsoft (équivalent du XeSS d'Intel ou du FSR chez AMD) permet de compenser.
Résultats GPU obtenus sur batterie sous Geekbench 6 et 3D Mark Steel Nomad Litght
Le Vivobook S15 OLED fait par contre mieux que son concurrent orné d’une pomme sur les performances du SSD… mais là il Qualcomm n’y est vraiment pour rien. Le SSD PCIe 4.0 de 1 To sélectionné par ASUS pour son PC monte à 5018 Mo/s en lecture et 3617 Mo/s en écriture. Des vitesses de transfert honnêtes en 2024.
On ajoutera, pour conclure sur une note plus positive, que les performances générales de Windows sur cette puce ARM sont globalement très bonnes. En dépit de quelques turbulences rencontrées lors de nos premières heures d’utilisation, et rapidement aplanies par l’installation de deux mises à jour déployées par Microsoft, Windows 11 ARM est animé vaillamment et sans ralentissement — pour autant que nous avons pu l’observer en 5 jours de tests. Un progrès notable car il n’en a pas toujours été ainsi. Les utilisateurs des premières machines Windows sous puces ARM en gardent d’ailleurs, sûrement, un souvenir ému.
Notons enfin qu’au moment d’écrire ces lignes, nous n’avons pas encore été en mesure de tester le bouquet de nouvelles fonctionnalités Copilot sur Windows 11. Nous aurons néanmoins l’occasion de vous faire part de nos impressions un peu plus tard, au travers d’un article dédié.
Quid de la chauffe et du bruit ?
Au-delà des performances pour le moins modérées du Snapdragon X Elite, ce qui nous déçoit peut-être le plus, c’est que la puce est loin d’approcher l’efficacité énergétique des processeurs d’Apple. Pourtant basée sur la même architecture, cette dernière fait preuve d’une tendance à la chauffe. Le Vivobook S15 OLED est en effet équipé d’un système de dissipation actif souvent sollicité.
En l’occurrence, l’expérience d’utilisation approche d’ailleurs très sérieusement ce que l’on trouverait sur un PC portable doté d’un processeur x86 « classique », signé AMD ou Intel. Sans jamais être assourdissants, les ventilateurs de notre Vivobook se font donc souvent entendre au quotidien, et a fortiori en utilisation intensive. Nos espoirs de trouver, avec ces puces ARM de nouvelle génération, des appareils Windows offrant une expérience aussi silencieuse que celle d’un MacBook Air se sont donc en bonne partie évanouis. Du moins dans l’immédiat.
Heureusement, les températures sont maintenues à des niveau acceptables. Pas de surchauffe à rapporter, mais un PC légèrement chaud aux endroits clés quand on le pousse dans ses derniers retranchements, notamment au-dessus du clavier, près de la charnière et sous le châssis. Rien de dramatique donc, mais encore heureux. Le contraire aurait vraiment été un comble pour une machine ARM.
Autonomie : de nouveaux sommets atteints ? (Non)
Cette efficacité énergétique toute relative face à la concurrence a quoi qu’il en soit des répercutions en matière d’autonomie. Si le Vivobook S15 OLED et sa puce ARM font dans l’absolu du bon travail, nous n’avons pas été particulièrement éblouis par l’endurance de l’appareil, qui se contente en réalité d’atteindre le même seuil que certaines machines équipées par exemple des processeurs à basse consommation Meteor Lake chez Intel.
Malgré sa « grosse » batterie de 70 Wh et sa puce ARM, censée être très sobre en énergie, notre Vivobook n’a pas tenu beaucoup plus que 12 heures avant de s’étendre, et ce dans le cadre de notre test de lecture vidéo habituel. Pour rappel, ce dernier consiste très simplement à enchaîner les vidéos 1080p sur YouTube (via Edge) avec un casque branché, la luminosité de l’écran à 100%, le rétroéclairage du clavier coupé et les paramètres d’alimentation favorisant le plus l’efficacité énergétique.
Dans le cadre d’une utilisation courante de l’appareil, avec les réglages d’alimentation équilibrés, on tient cette fois 10 à 12 heures en fonction des cas.
Cet autonomie est donc peu ou prou la même que celle observée il y a peu sur le Huawei MateBook X Pro 2024, qui est motorisé par un processeur x86 : l’Intel Core Ultra 9 185H. Quant au MacBook Air 15 M3, il tenait pour sa part facilement deux journées entières avant de réclamer son chargeur, en dépit d’une batterie à la capacité moindre (52,6 Wh « seulement ») et d’un écran IPS, certes, mais plus lumineux (500 cd/m2 au maximum contre 400 cd/m2 ici).
ASUS Vivobook S15 OLED, l’avis de Clubic :
Soyons clairs, le Vivobook S15 OLED est une bonne machine, efficace pour le quotidien, bien conçue, et dotée en prime d’un bel écran OLED. Mais son processeur ARM n'est pas, en l’état, la figure messianique promise sur le marché PC.
Au cours de notre période d’essai, la puce de Qualcomm ne s’est pas montrée capable de surpasser, ou même d’égaler, ce que permettent depuis plusieurs années déjà les puces « M » d’Apple, notamment en matière d'efficacité énergétique.
Avec ses performances souvent décevantes (sauf en multi-core) et sa légère chauffe, le Snapdragon X Elite n'est pas immédiatement en mesure d'inquiéter la concurrence du géant de Cupertino. C’est dommage après toutes ces années de développement.
Reste bien sûr l’espoir que les choses s’améliorent l’année prochaine, ou au travers de nouvelles optimisations logicielles. Par ailleurs, les performances obtenues face aux solutions Meteor Lake d'Intel, sur certains benchmarks, nous poussent à une note d'optimisme. Le meilleur pourrait être à venir.… mais la révolution attendue n'est pas encore là.
- Appareil sobre et pas trop lourd, assemblé avec soin
- Bon clavier, bon trackpad, connectiques nombreuses
- La qualité d’affichage offerte par l’OLED
- Windows sur ARM s’est tout de même nettement amélioré
- La puce ARM « Snapdragon X Elite » n'inquiétera pas encore Apple
- Les ventilateurs qui se font souvent entendre
- L’autonomie pas si folle pour une machine ARM dotée d’une grosse batterie
- Le format 16:9 de l’écran, un peu « vieillot » en 2024
Concurrence : quelles alternatives à l’ASUS Vivobook S15 OLED ?
- Plus de puissance, SSD « amélioré » et ray-tracing supporté
- La chauffe mieux maîtrisée qu’avant
- Prise en charge de deux écrans externes désormais
- Autonomie démoniaque (près de deux journées entières)
- Clavier et trackpad parfaits, haut-parleurs de qualité, finitions irréprochables
- Toujours 8 Go de RAM et 256 Go de SSD seulement… à 1 600 euros
- Le coloris noir « Minuit » reste salissant
- Connectiques peu nombreuses et mal réparties
- L’encoche, encore et toujours
- Rapport équipement/prix avantageux
- Finesse, légèreté et solidité réunies en un appareil
- L’écran OLED et 120 Hz (quasi) parfait
- Excellent clavier, connectiques nombreuses et bonne webcam
- Les bonnes performances, y compris sur le plan graphique
- Autonomie toujours décevante (6 à 7 heures)
- Les ventilateurs que nous aurions voulus plus discrets
- L’écran brillant et ses reflets
- Haut-parleurs à revoir, et bloatwares à gogo (au secours !)