Test Samsung Galaxy Book 5 360 : quand la politique des petits pas… ne suffit pas

Annoncé à Las Vegas, en janvier, le Galaxy Book 5 360 est l’hybride 2-en-1 le plus « accessible » de la nouvelle gamme de Samsung. À l’instar de son grand frère le Book 5 Pro 360, l’engin embarque un processeur Intel de dernière génération et une grande dalle OLED tactile. Il déçoit pourtant sur plusieurs points. Voyons lesquels.

Désormais bien installée sur le marché, la gamme Galaxy Book se renouvelle chaque année et s’améliore chaque fois par petites touches. Face au Galaxy Book 4 360, le nouveau Galaxy Book 5 360 progresse ainsi de manière très incrémentielle… pour ne pas dire nonchalante, en conservant exactement le même design, mais en gagnant cette année un processeur Intel Core Ultra de série 2 « Lunar Lake » et les capacités en IA qui vont avec. L’engin conserve néanmoins son écran OLED Full HD 15,6 pouces à 60 Hz (39,6 cm de diagonale), ainsi qu’un antique format 16:9 qui le dessert.

Nous allons voir si, malgré ces petites déceptions, ce nouveau Book 5 360 nous réserve aussi de belles surprises. Mais avant d’aller plus loin, voici la configuration du modèle que Samsung France nous a aimablement fait parvenir en prêt.

À date, le nouveau Galaxy Book 5 360 est proposé dans l’Hexagone à partir 1 953,30€ en version 512 Go sur le catalogue officiel de Samsung France. Le modèle 1 To que nous avons reçu en test monte pour sa part à 2 153,30€. Un tarif clairement hardi par rapport à celui appliqué à la version Pro 360, proposée à 2 203,30€ avec la même configuration, mais avec un écran Amoled 2,8K de 16 pouces (40,6 cm).

Pour contexte, le Galaxy Book 4 360 était proposé lors de sa sortie, en début d’année dernière, au tarif de 1 799€ en version 16 + 512 Go. Le passage aux puces Intel Core Ultra de série 2 se fait donc (malheureusement) au prix fort sur le Galaxy Book 5 360. Quant à l’excellent Galaxy Book 4 Edge (modèle non convertible lancé en juin 2024 sous processeur ARM), il débute à 1 899€.

Maintenant que ces points de repère tarifaires sont donnés, attaquons-nous au test de l’appareil à proprement parler.

Design : on prend les mêmes (défauts)… et on recommence

Nous l’avons dit plus haut, le Galaxy Book 5 360 n’a de nouveau que son nom en matière de design. L’appareil reprend en effet à son compte le châssis de son prédécesseur, sans rien y toucher. On y retrouve d’ailleurs les mêmes dimensions, au millimètre près (355,4 x 228 x 13,7 mm), mais aussi le même poids, donné à 1,46 kg. Autant dire que nos remarques seront les mêmes que nous formulions l’an passé.

Ce que l’on peut dire, pour résumer, c’est que Samsung s’en tient à ses bonnes habitudes côté finitions. La qualité d’assemblage de son Book 5 360 est toujours irréprochable. On retrouve en effet un carénage en aluminium gris anthracite et un écran en verre, renvoyant une belle impression de qualité lorsqu’on prend l’appareil en main. Ce dernier est même, à vrai dire, assez statutaire en dépit d’un format 16:9 complètement démodé.

Quoi qu’il en soit, le nouveau Book 5 360 s’avère solide, bien construit et dispose de robustes charnières permettant à l’écran de basculer à 360 degrés autour du clavier pour passer en mode tablette. Les grosses bordures auxquelles nous sommes confrontés sont alors difficiles à ignorer, et nous reprochons toujours à Samsung de n’avoir prévu aucun emplacement pour ranger le stylet.

Si ce dernier a l’immense mérite d’être fourni avec le Galaxy Book 5 360… on ne sait jamais vraiment où le mettre quand on ne l’utilise pas. L’aimanter sur le capot est la seule solution offerte à l’utilisateur, mais avec une tenue limitée, pas sécurisante du tout : le stylet glisse et tombe facilement lorsqu’on le positionne à cet endroit.

Les flancs et la connectique du Galaxy Book 5 360. ©Clubic

Les flancs du produit ne peuvent en tout cas pas nous dépanner pour ranger le stylet. Ces derniers sont effectivement occupés par les connectiques embarquées. À gauche, Samsung mise sur une sortie HDMI et deux ports USB-C Thunderbolt 4 ; tandis que le côté droit arbore un port USB-A 3.2, une prise casque et un lecteur de cartes microSD.

Zoom sur le clavier et le trackpad du Galaxy Book 5 360. ©Clubic

Dans l'ensemble, ces connectiques sont suffisantes au quotidien, mais l’on peste une nouvelle fois contre la présence de ce lecteur microSD et non SD « pleine taille ». Comme l’an dernier, le clavier est quant à lui appréciable et apprécié. Il offre une course très courte, avec un rebond ferme et une frappe très dynamique, mais aussi très sèche. La saisie est en tout cas silencieuse, et précise grâce à une bonne disposition des touches.

À l’inverse, le trackpad est une nouvelle fois calamiteux. Limitée en taille par rapport aux standards 2025, cette surface tactile est peu réactive et imprécise au possible. Prévoyez donc d'utiliser une souris externe avec le Book 5 360. L’appareil souffre par ailleurs, comme l’an dernier d’une webcam 1080p aux capacités très modestes, incompatible avec la reconnaissance faciale. Il faut donc se contenter d’un lecteur d’empreintes digitales efficace, mais pas toujours facile d’accès… notamment en mode tablette.

Quant aux deux petits haut-parleurs de 2 watts ajoutés sous le châssis, ils sont surtout là pour faire joli et regarder une vidéo YouTube de temps en temps sans écouteurs. Samsung ne s’est pas investi sur ce point. Là où la marque s’est investie, par contre, c’est sur l’intégration de bloatwares (émanant notamment des solutions de McAfee). Difficile à avaler sur un produit vendu un peu plus de 2 000€.

L’accès aux composants se fait par contre facilement en retirant la plaque inférieure du châssis. La mémoire vive et le processeur sont évidemment soudés à la carte mère, mais la batterie peut être remplacée en quelques minutes, au même titre que le SSD M2. Un emplacement M2 supplémentaire, laissé vacant, est également toujours de la partie sur le Galaxy Book 5 360.

Écran : comme un retour vers le passé

Sur le plan de l’affichage, l’appareil ne revoit pas non plus sa copie par rapport à l’année dernière. Il se contente donc une nouvelle fois d’une dalle tactile Amoled Full HD de 15,6 pouces (diagonale de 39,6 cm, définition de 1 920 points par 1 080) et bloquée à 60 Hz… un écran que nous aurions peut-être acclamé en 2018, mais voilà, nous sommes désormais en 2025.

À l’heure des dalles 3:2 et 16:10 plus confortables à l’usage, et alors que le marché pivote de plus en plus vers des panneaux 2,8K à 120 Hz, les spécifications de cette modeste dalle Full HD n’impressionnent plus du tout. Encore moins sur un appareil aussi coûteux que le Galaxy Book 5 360, vendu à plus de 1 900 euros en prix de départ. Néanmoins, ce panneau organique signé Samsung Display conserve certains atouts.

Armés de notre sonde et du logiciel de mesure DisplayCal, nous mesurons en premier lieu une luminance maximale de 396 cd/m2 sur l’écran de notre unité de prêt. Cette luminosité s’avère suffisante pour une utilisation en intérieur, mais reste un peu juste pour contrebalancer la réflectance de l’écran en extérieur ou dans un environnement très éclairé. Le contraste, Oled oblige, est par contre irréprochable. Les noirs sont d’une profondeur absolue, ce qui offre une très belle profondeur à l’image. Sur ce point, rien à dire, même si l’écran est (comme souvent avec cette technologie) victime de l’effet de « blooming » de temps à autre.

Sur le plan des couleurs, l’écran Oled de notre Book 5 360 affiche (dès le premier démarrage et sans configuration particulière depuis les nombreux réglages de l’application Samsung Settings) une température de 6464 kelvins et un DeltaE moyen estimé à 1,2 par nos outils. C’est parfait. Pour rappel, la première des deux valeurs est censée approcher au plus près les 6500 kelvins du standard vidéo, tandis que la seconde doit être égale ou inférieure à 3. Nous y sommes.

La couverture des espaces colorimétriques est de très bon niveau. ©Clubic

La couverture des espaces colorimétriques est également de très bon niveau, avec une prise en charge intégrale des spectres DCI-P3 comme sRGB. Rien à redire là non plus. En revanche, les 1920 x 1080 pixels étirés sur cette grande dalle de 15,6 pouces nous limitent à 140 pixels par pouce seulement. En clair, les pixels, vous les verrez sur cet écran, alors que n’est plus le cas depuis longtemps pour la vaste majorité des modèles concurrents. Ici, Samsung rate clairement le coche.

Performances : une puce Lunar Lake sous-exploitée

Venons-en à la seule vraie nouveauté de ce Galaxy Book 5 360 : son processeur. Par rapport à son prédécesseur, l’appareil monte sérieusement en gamme en troquant son modeste Intel Core 7 150U (un vieil APU Raptor Lake travesti) pour une puce Intel Core Ultra 7 256V « Lunar Lake » de dernière génération.

Pour rappel, cette dernière a été introduite en septembre 2024 sur le marché. Gravée en 3 nm par TSMC, elle regroupe 8 cœurs cadencés à un maximum de 4,8 GHz, 12 Mo de cache, une partie graphique Intel Arc 140V (8 cœurs Xe à 1,95 GHz) et un NPU développant 47 TOP de puissance de calcul vouée à l’IA. Dotée d’une enveloppe thermique de 17 watts, cette puce est censée allier performances et maîtrise énergétique, tout en offrant une bonne prise en charge native de l’IA, y compris pour les applications Galaxy AI proposées par Samsung sur le Galaxy Book 5 360.

Testées à plusieurs reprises sur Clubic ces derniers mois, les puces Intel Lunar Lake ont aussi pour particularité d’adopter une approche différente de celle de nombreux modèles concurrents. L’idée est ici de sacrifier (en partie) les performances CPU en multi-cœur, en abandonnant l’hyperthreading, pour mieux se concentrer sur l’aspect graphique. Ces solutions Intel nous ont ainsi fait très bonne impression en parvenant à surclasser la plupart des solutions concurrentes en jeu et en multimédia avancé.

Mais alors comment se comporte la puce d’Intel sur le Galaxy Book 5 360 ? Eh bien, pas aussi bien que nous l’avions espéré.

En l’occurrence, la faute n’incombe pas au processeur d’Intel, mais aux arbitrages de Samsung et au système de dissipation. Ce dernier n’est tout simplement pas satisfaisant. En utilisation intensive, on constate que la puce d’Intel throttle fortement sur le Galaxy Book 5 360. Un problème que nous n’avions pas rencontré, par exemple, sur le Lenovo Yoga Slim 7i (Gen 9) Aura Edition que nous avons testé récemment, doté d’un format similaire et d’une configuration globalement équivalente.

Dans ce contexte, les performances de notre Core Ultra 7 256V sont en partie bridées. On s’en rend vite compte sur Cinebench R24, où la puce plafonne à 511 points en calcul multi-core, et à 118 points en single-core.

En face, le Lenovo Yoga Slim 7i (Gen 9) Aura Edition et son Core Ultra 7 258V (une puce identique, qui se démarque uniquement sur la quantité de mémoire vive pouvant être embarquée) obtenaient 588 points en multi-core et 121 points en single-core. Quant à l’ASUS Zenbook S14 OLED, il marquait 597 points en multi-core et 119 points en single-core avec le même SoC. L’appareil de Samsung est donc nettement derrière en multi-core.

Et pour ce qui est des solutions d’AMD et Qualcomm, le Ryzen AI 9 HX 370 parvenait à délivrer 974 points en multi-core et 112 points en calcul single-core à bord de l'ASUS Zenbook S16 OLED, tandis que le Qualcomm Snapdragon X Elite (X1E-84-100) du Samsung Galaxy Book 4 Edge totalisait pour sa part 981 en calcul multi-core et 125 points en single-core, toujours sur Cinebench R24.

Sur le plan graphique, Lunar Lake oblige, le constat reste positif. Il est possible de jouer en 1080p à des jeux - même exigeants - sur le Galaxy Book 5 360.

Shadow of the Tomb Raider est, par exemple, animé à 33 FPS en moyenne avec les réglages en Ultra et le filtre des textures le plus élevé. Quant à Cyberpunk 2077, il est propulsé à une petite trentaine de FPS lui aussi avec les réglages en moyen. Pas mal, même si les autres PC Lunar Lake testés par nos soins ces derniers mois faisaient nettement mieux. La limitation des performances que nous évoquions plus haut s’applique donc aussi aux capacités du Book 5 360 sur le plan graphique.

Castrer les capacités de la puce d’Intel permet néanmoins à Samsung de maintenir les températures à un niveau acceptable pour l’utilisateur : moins de 40 degrés dans la plupart des cas au niveau du châssis. Les ventilateurs, eux, se limitent à un souffle peu gênant à l’usage avec 43 dB en moyenne d’après nos outils. Les performances pures sont donc sacrifiées sur l’autel du confort d’utilisation. Enfin la plupart du temps, car les ventilateurs du Book 5 360 se font parfois (fortement) entendre de manière inopinée en utilisation bureautique ou en lecture multimédia.

Les températures restent à un niveau acceptable. ©Clubic

Ces performances en demi-teinte s’étendent malheureusement aussi aux capacités du SSD de 1 To installé à bord de notre exemplaire de test. Cette barrette M2 est limitée à 5056 Mo/s en lecture et 3587 Mo/s seulement en écriture. Suffisant pour le tout venant, en somme, mais limitant pour les utilisations plus poussées.

Autonomie : le point fort de ce PC, il est là.

S’il est par contre un point sur lequel le Galaxy Book 5 360 fait carton plein, c’est sur l’autonomie. L’appareil est équipé d’une batterie de 68 Wh, plutôt dans la moyenne basse pour un produit de 15,6 pouces. Couplée à un processeur Intel Lunar Lake, à un écran 1080p « seulement », cette dernière fait des miracles.

Dans le cadre de notre test d’autonomie habituel, nous avons en effet été en mesure de tenir un peu plus de 16 heures sur batterie avant de voir l’appareil s’éteindre faute de jus. C’est admirable. Pour rappel, nous enchaînions alors les vidéos YouTube en 1080p, via Edge, avec la luminosité de l’écran à 100%, des écouteurs branchés, le rétroéclairage du clavier coupé et les paramètres d’alimentation les plus favorables à l’économie d’énergie.

Cette endurance propulse le Samsung Galaxy Book 5 360 en tête des appareils de sa catégorie. Aucun autre produit de ce format n’avait tenu aussi longtemps parmi les appareils testés par Clubic en 2024-2025. Bien joué, Samsung !

L’appareil est enfin livré avec un chargeur USB-C de 65 watts. Ce dernier permet de recouvrer les 100% d’autonomie en pratiquement 2 heures lorsque la batterie est complètement à plat.

Samsung Galaxy Book 5 360, l’avis de Clubic :

Concurrence : quelles alternatives au Galaxy Book 5 360 ?