Annoncé juste avant l’été, le Swift 14 AI est le premier PC ultraportable ARM lancé par Acer. L’appareil mise sur les puces Snapdragon X de Qualcomm pour se positionner comme une solution performante au quotidien et endurante sur batterie, mais aussi comme un modèle pleinement compatible avec les fonctions Copilot+ de Windows 11. Voyons ce qu’il vaut.
- Puissant pour le quotidien
- Design sobre, globalement réussi
- Acer « matérialise » l’IA, c’est amusant
- Webcam 1440p, identification faciale, SSD rapide
- Écran IPS et sRGB « seulement »
- Le clavier passable, pas de sortie HDMI, haut-parleurs ratés
- Tendance à la chauffe
- Les bloatwares en veux-tu en voilà (et leurs fenêtres popup…)
Le Swift 14 AI est proposé en version Snapdragon X Plus et Snapdragon X Elite, avec un placement tarifaire relativement agressif pour les configurations de départ de ce PC portable. Le modèle qu’Acer France nous a fait parvenir en prêt était l’un de ces modèles. Armé d’un Snapdragon X Plus à 10 cœurs (le X1P-64-100), de 16 Go de RAM et de 1 To de SSD, l’appareil est affiché à 1 099 euros en France. Les versions les mieux équipées de l'engin se négocient pour leur part à un peu plus de 1 500 euros à date.
Quelle que soit la version choisie, l’Acer Swift 14 AI embarque par contre un écran IPS QHD+ (2560 x 1600 pixels) de 14,5 pouces montant à 120 Hz. Une dalle à première vue honnête qui ne permettra pas, a priori, d’offrir une qualité d’affichage aussi plaisante que sur l’ASUS Vivobook S15 OLED (lui aussi doté de puces Snapdragon X), par exemple… mais inutile de nous perdre en conjectures, voyons désormais ce qu’il en est dans les faits, et ce qu’Acer nous propose avec ce nouveau PC portable.
Design : un PC qui veut rendre l’IA visible
Tenter de matérialiser l’IA lorsqu’elle est en cours d’utilisation sur l’appareil. C’est un peu ce qu’Acer essaye de faire avec son Swift 14 AI, ne serait-ce que pour justifier son suffixe alors que les fonctions d’intelligence artificielle réellement utiles manquent encore sous Windows 11. Pour ce faire, l’appareil installe dans le coin supérieur droit de son pavé numérique un motif rétroéclairé qui s’illumine lorsque le NPU et globalement l’IA (puisque la simple utilisation de Copilot+ et des serveurs de Microsoft suffisent à son déclenchement) sont sollicités.
L’idée est originale, elle permet à l’appareil de se distinguer un peu des modèles concurrents… et nous rappelle vaguement ce que Nothing a pu faire avec le glyphe de ses smartphones. Cela étant, n’y voyez aucunement une fonctionnalité révolutionnaire. Il s’agit juste d’une petite particularité esthétique, amusante, mais vite ignorée.
Quoi qu’il en soit, le Swift 14 AI profite d’une qualité d’assemblage et de fabrication tout à fait satisfaisante compte tenu de son placement tarifaire. On retrouve un châssis en aluminium usiné similaire à ce que l’on avait déjà pu voir chez Acer ces deux dernières années. L’engin nous rappelle d’ailleurs beaucoup le Swift Go 14, auquel il emprunte une partie de son design. Les finitions, un peu moins subtiles que chez la concurrence d’ASUS, par exemple, sont également de bon niveau, et l’esthétique très sobre de l’engin n’est pas non plus pour nous déplaire.
Nous aurions par contre aimé trouver un cadre d’écran un peu plus élégant que celui en plastique noir dont Acer se contente une nouvelle fois. Mais globalement, si nous en sommes à aborder ce point de détail… c’est justement que nous n’avons aucun reproche particulier à formuler en la matière.
Côté mensurations, le Swift 14 AI est par contre plus épais qu’un MacBook Air, mais équivalent à un ASUS Vivobook S14, ou un Dell XPS 13 2024, par exemple. On « monte » ici à 322,6 mm x 225,9 x 14,9 mm pour 1,36 kg sur la balance, ce qui reste très acceptable. Au quotidien, l’appareil est donc agréable à utiliser en situation de mobilité. N’importe quel utilisateur d’ultraportable retrouvera très vite ses marques ici, mais attention aux connectiques, qui déçoivent un peu. Acer a en effet réparti deux ports USB-4 type-C, deux ports USB-A 3.2, et une prise casque sur les flancs de son petit PC portable, mais il manque une sortie HDMI, ce qui pourrait en décevoir certains.
Autre motif de mécontentement : le clavier. Sans être foncièrement désagréable, ce dernier s’avère trop bruyant, un chouia étriqué et souffre d’une barre d’espace trop petite et peu confortable. On déplore également qu’Acer ne fasse pas vraiment d’effort sur le trackpad. Face à la concurrence, ce dernier est lui aussi trop petit, bruyant, et ses coins s’enfoncent beaucoup trop dans le châssis. Nous sommes à des années-lumière de ce que propose un simple MacBook Air vendu, au gré des promotions, pour à peine plus cher.
Acer ne s’embarrasse pas non plus pour nous proposer une bonne expérience audio avec les haut-parleurs intégrés à son Swift 14 AI. Ces derniers misent tout sur les aigus, et manquent par conséquent cruellement de relief, ainsi que de volume. Tout juste suffiront-ils pour regarder des vidéos YouTube sans aller chercher une paire d’écouteurs.
La webcam, elle, est plus convaincante — principalement grâce à sa définition 1440p, standard chez Acer depuis un moment maintenant. Elle est en outre compatible avec l’identification faciale, proposée ici en complément d’un lecteur d’empreintes digitales logé dans le bouton de mise sous tension.
L’accès aux composants se fait enfin sous le châssis en retirant une dizaine de vis torx. Sur ce produit comme sur une majorité d’ultraportables, seuls le SSD et la batterie peuvent être facilement remplacés au besoin. Les principaux composants sont autrement solidaires de la carte mère.
Écran : de l’IPS « seulement », mais une bonne dalle quand même ?
Nous l’avons dit plus haut, certains constructeurs comme ASUS installent désormais des écrans OLED, y compris sur leurs modèles abordables (nous avons notamment en tête le très bon Vivobook S15 sous Snapdragon X Plus, proposé juste en dessous des 1 000 euros). Ce choix n’est pas celui d’Acer. Si la firme adopte peu à peu la technologie OLED sur ses PC portables, elle les utilise principalement sur ses produits plus haut de gamme. Sur ce Swift 14 AI, nous nous contentons donc d’une « simple » dalle LCD IPS QHD+ (2 560 x 1 600 pixels) de 14,5 pouces montant à 120 Hz. Voyons ce qu’elle vaut à l’aide de notre sonde et du logiciel de mesures DisplayCal.
Commençons par la luminosité maximale de cet écran, qui plafonne ici à 385,4 cd/m2 en pic de luminance SDR. C’est un peu bas, sans être catastrophique… d’autant qu’un léger traitement antireflet est appliqué à la dalle pour améliorer la lisibilité dans une pièce très éclairée, à contre-jour ou en extérieur. Globalement, le bilan est donc positif.
Le contraste est pour sa part mesuré à hauteur de 1680:1 par nos outils. Si nous avons déjà mesuré des écrans IPS plus contrastés, nous approchons de ce que la technologie IPS peut faire de mieux sur PC portables. De ce point de vue, il est difficile de prendre Acer en défaut, donc, mais l’on reste loin de ce qu’offrent les panneaux OLED en la matière.
On apprécie en outre les angles de vision bien ouverts permis avec cet écran, même si nous remarquons de très légères fuites de lumière dans les coins du panneau LCD. L’homogénéité de la dalle n’est donc pas parfaite. En pratique, cela n’est heureusement que peu gênant.
Globalement, Acer a aussi veillé au grain en matière de calibration. Nous relevons un DeltaE à 1.07 (idéalement, il doit être égal ou inférieur à 3 pour restituer des couleurs parfaitement justes, nous y sommes). Côté température, on monte à 6 616 kelvins, traduisant des couleurs légèrement trop froides par défaut. Cela dit, on reste à quelques encablures de notre point de repère : les fameux 6 500 kelvins du standard vidéo.
Ce qui est vraiment dommage, c’est que les choses se gâtent en matière de prise en charge des principaux espaces de couleurs. Nous mesurons en effet une couverture (attendue) de 106 % de l’espace sRGB, mais le spectre DCI-P3 — de plus en plus courant sur le marché et très pertinent pour les usages créatifs —, n’est pour sa part supporté qu’à hauteur de 73 %. C’est sur cette dernière marche que l’écran IPS choisi par Acer trébuche. Snif…
Performances : bien assez de puissance pour Monsieur Tout-le-Monde
S’il existe bien en version Snapdragon X Elite, notre Swift 14 AI est pour sa part équipé d’une puce moins puissante, mais aussi plus abordable : le Snapdragon X Plus X1P-64-100. Cette mouture du processeur Snapdragon X Plus n’est pas celle annoncée en septembre, elle dispose en effet de deux cœurs CPU en plus face au Snapdragon X Plus X1P-42-100, testé récemment sur le dernier Vivobook S15. Le SoC qui nous intéresse aujourd’hui regroupe donc 10 cœurs et 10 threads cadencés à 3,4 GHz, mais aussi une partie graphique Adreno et un NPU développant 45 TOPS. Voué tout entier à l’IA, c’est notamment lui qui gère localement les fonctions d’intelligence artificielle de Windows 11 lorsque les serveurs distants de Microsoft ne sont pas mobilisés.
Quoi qu’il en soit, ce processeur ARM signé Qualcomm développe des performances avantageuses pour le quotidien. Il s’agit tout simplement d’une bonne puce milieu de gamme, ce qui n’est déjà pas mal du tout pour ce type de machine. À architecture identique, elle offre d’ailleurs des performances single-core équivalentes à la variante X1E-78-100 du Snapdragon X Elite, à défaut de faire aussi bien sur le multi-core… où son nombre de cœurs moins important la pénalise (10 cœurs ici contre 12 pour les X Elite). Sur le plan graphique, l’expérience est toutefois aride, comme nous nous y attendions. Notre Snapdragon X Plus dispose d’un iGPU Adreno moins rapide que celui de ses grands frères, et Windows 11 gère encore mal les puces de Qualcomm sur le plan graphique, aboutissant à des performances amputées.
Mais commençons par les scores obtenus par la puce du petit Swift 14 AI sur Cinebench R24. Compatible autant avec Windows qu’avec macOS, et aussi bien avec les architectures ARM que x86, cet outil s’est imposé comme notre benchmark CPU de référence. Notre Snapdragon X Plus (X1P-64-100) y obtient 108 points en single-core et quelque 820 points en multi-core.
À titre de comparaison, dans les mêmes conditions de test, le Snapdragon X Plus X1P-42-100 obtient 108 points en single-core et 756 points en multi-core ; contre 107 points en single-core et 1 123 points en multi-core pour un Snapdragon X Elite X1E-78-100 ; ou encore 99 points en single-core et 707 points en multi-core pour l’Intel Core Ultra 5 125H, lancé en fin d’année 2023. Le tout nouvel Intel Core Ultra 7 258 V, qui mise beaucoup plus sur les performances graphiques que sur celles de son CPU à proprement parler, obtenait pour sa part 117 points en single-core et 600 points tout ronds en multi-core sur le même utilitaire. De quoi vous donner quelques points de repère, et attester des performances plus qu’honnêtes du X Plus côté CPU.
Sur le plan graphique, et comme annoncé plus haut, les choses se gâtent : on plafonne ici à 1991 points sur 3D Mark Steel Nomad Light. Sur le même test graphique, nous sommes au même niveau que le Snapdragon X Elite X1E-78-100, qui ne brillait pas non plus en la matière avec 1 976 points au compteur… tandis que le Snapdragon X Plus X1P-42-100 n’y dépassait pas les 1 144 points. Notre iGPU se place donc correctement face aux autres puces de Qualcomm, mais franchement mal face à ce que l’on trouve de mieux sur le marché à l’heure actuelle. En la matière, l’Intel Core Ultra 7 258 V et son iGPU Intel Arc 140V glanait par exemple 2 810 points sur le même benchmark. Deux salles, deux ambiances.
Dites-vous qu’ici, notre X1P-64-100 sera efficace pour du multimédia léger et pour jouer occasionnellement en 1080p — à condition de rester très raisonnable sur les réglages, ou de ne lancer que des titres anciens.
Sur le plan des capacités de dissipation, le Swift 14 AI déçoit par contre. Acer semble avoir fait le choix de limiter au maximum la nuisance sonore (les ventilateurs, même lors d’une longue charge CPU à 100 % restent quasiment inaudibles) au détriment des températures : au bout de 30 minutes de stress test, nous montons à 60 degrés au-dessus du châssis. C’est beaucoup. Heureusement, cette surchauffe n’intervient que dans le cadre d’une utilisation intensive et prolongée. Pas lorsqu’on utilise l’appareil au quotidien de façon plus classique… mais bref, vous voilà prévenus.
Ce mauvais point est contre-balancé par l’impeccable prestation du SSD choisi par Acer. La barrette M2 PCIe Gen 4 de 1 To installée à bord de notre machine de prêt atteint sans broncher les 6 378 Mo/s en lecture et 5 704 Mo/s en écriture. C’est excellent pour un produit affiché à 1 099 euros.
Autonomie : pas de record, mais vous n’aurez pas à vous plaindre
Sans nous avoir époustouflés, l’autonomie du Swift 14 AI en version Snapdragon X Plus s’avère tout à fait alignée avec ce que proposent les autres PC ultraportables Copilot+. On tient donc le cap des 12 à 13 heures en fonction des usages, en partie grâce à la batterie de 75 Wh ajoutée à l’engin.
En lecture vidéo, dans le cadre de notre test d'autonomie habituel (lecture de vidéos YouTube sur Edge, en 1080p, avec la luminosité de l'écran à 100 %, le rétroéclairage du clavier coupé, un casque branché et les paramètres d'alimentation les plus favorables à l'économie d'énergie), Le Swift 14 AI tient d’ailleurs 12 heures et 40 minutes sur batterie avant de s’éteindre.
Pour la recharge, Acer fournit un bloc secteur USB-C de 65 W. Il fait le job en un peu moins de 1 heure et 50 minutes d’après nos observations.
Acer Swift 14 AI : l’avis de Clubic
Il n’est pas parfait, mais à n’en point douter, il est suffisant. C’est en ces termes que nous pourrions résumer en une phrase ce que nous propose Acer avec son nouveau Swift 14 AI.
L’appareil offre peu ou prou tout ce que l’on attend d’un bon ultraportable, avec de la compacité pour travailler partout, des performances avantageuses pour le quotidien, une autonomie solide et une bonne qualité d’affichage… le tout à un tarif relativement contenu.
Le constructeur taïwanais aurait toutefois pu aller beaucoup plus loin, et nous proposer une machine d’exception, en soignant un peu mieux son clavier, mais aussi son système de refroidissement. Il est par ailleurs regrettable qu’à l’inverse d’un nombre croissant de modèles concurrents, l’écran du Swift 14 AI se contente d’une simple couverture de l’espace sRGB… là où nous aurions voulu une prise en charge complète du spectre DCI-P3 et de plus belles couleurs.
Quel dommage enfin que la firme grève l’expérience par défaut avec la foule de bloatwares installés sur ce nouveau produit. C’est indigne, tout simplement, d’un produit vendu à plus de 1 000 euros en 2024.
- Puissant pour le quotidien
- Design sobre, globalement réussi
- Acer « matérialise » l’IA, c’est amusant
- Webcam 1440p, identification faciale, SSD rapide
- Écran IPS et sRGB « seulement »
- Le clavier passable, pas de sortie HDMI, haut-parleurs ratés
- Tendance à la chauffe
- Les bloatwares en veux-tu en voilà (et leurs fenêtres popup…)
Fiche technique Acer Swift 14 AI (2024)
Processeur | Snapdragon X Plus ou Elite |
Taille de la mémoire | 16Go |
Carte graphique | Adreno GPU 3,8 TFLOPS |
Taille de l'écran | 14.5 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Système d'exploitation | Windows 11 |
Processeur | Snapdragon X Plus ou Elite |
Type de processeur | 10 coeurs et 10 threads, NPU de 45 TOPS |
Fréquence du processeur | 3.4Hz |
Finesse de gravure | 4nm |
Taille de la mémoire | 16Go |
Type de mémoire | DDR5 |
Carte graphique | Adreno GPU 3,8 TFLOPS |
Taille de l'écran | 14.5 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Type de dalle | Dalle IPS |
Type d'écran | LED |
Résolution d'écran | 2560 × 1600 pixels |
Format de l'écran | 16/10 |
NVIDIA G-SYNC | Non |
Écran tactile | Non |
Configuration disque(s) | SSD PCIe NVMe |
Disque principal | 1 To |
Lecteur optique | Aucun |
Connectiques disponibles | USB 3.2, USB 3.2 Type C, Jack 3,5mm Femelle Stéréo |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 7 |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 5.4 |
Webcam | Oui |
Haut-parleurs | Intégrés |
Clavier | Azerty |
Clavier rétroéclairé | Oui - Couleur unique |
Pavé numérique | Non |
Lecteur d'empreinte digitale | Oui |
Épaisseur | 14.9mm |
Longueur | 322.6mm |
Largeur | 226mm |
Poids | 1.32kg |
Concurrence : quelles alternatives à l’Acer Swift 14 AI ?
- Les machines ARM deviennent plus abordables
- Un écran OLED quasi parfait
- Suffisamment de puissance pour la majorité des gens
- Performances CPU XXL dans un châssis taille S
- Cette version ARM chauffe peu
- Design toujours aussi élégant et atypique
- La puce M3, ses performances, son efficacité énergétique
- Travailler dans le silence absolu et sans chauffe
- Autonomie diabolique