Test ASUS Zenbook 15 OLED : le MacBook Air 15 aurait-il (déjà) trouvé son maître ?

Équipé des derniers processeurs mobiles Ryzen, le nouveau Zenbook 15 OLED arrive à point nommé pour titiller Apple et son MacBook Air de 15 pouces sur le terrain des PC ultraportables XXL. Avec son design soigné, son encombrement réduit et son écran OLED, l’appareil a de sérieux arguments à faire valoir sur le papier, mais réussit-il vraiment à inquiéter son concurrent californien ? Réponse dans notre test.

Parfois déshérité, le segment des PC portables de 15 pouces n’est pas nécessairement le plus attractif quand il s’agit d’offrir des performances solides, une excellente qualité d’affichage et un encombrement le plus réduit possible. Au rang des appareils parvenant à trouver l’équilibrage quasi parfait sur ces trois points, le tout nouveau MacBook Air 15 d’Apple fait aujourd’hui figure de référence… à tel point qu’il pourrait à lui seul vampiriser une part importante des ventes de PC Windows.

Il faut dire que la concurrence n’est pas encore à la hauteur, même si certains constructeurs font clairement des efforts. En marge du coréen LG et de son Gram 16, ou de son compatriote Acer avec le Swift Edge, ASUS s’avance ainsi d’un pas décidé avec son nouveau Zenbook 15 OLED. Nous allons voir si l’appareil parvient à concurrencer efficacement le vénérable MacBook Air 15, mais avant toute chose, voici la fiche technique détaillée du modèle qu’ASUS France nous a fait parvenir en prêt.

Notre modèle de prêt n’est pas proposé tel quel sous nos latitudes, mais il se rapproche de la mouture haut de gamme proposée sur le site officiel d’ASUS en France.

En version OLED 2,8K/Ryzen 5 7535U/16 Go de RAM/512 Go de SSD, l’appareil débute à partir de 1 300 euros dans l’Hexagone. Il faut par contre compter 1 400 euros pour passer sur la version OLED 2,8K/Ryzen 7 7735U/16 Go de RAM/1 To de SSD, qui se rapproche le plus de notre unité de prêt. Un placement tarifaire relativement attractif face aux 1 600 euros réclamés au minimum pour un MacBook Air 15.

Design : élégant, facile à transporter, agréable à utiliser, mais… il y a un mais

Avec 35,48 x 22,66 x 1,58 cm pour 1,50 kg, le Zenbook 15 OLED n’est pas beaucoup plus encombrant que son concurrent de chez Apple, du moins à première vue. Les deux appareils font d’ailleurs le même poids (à un gramme près), mais quand on compare les chiffres, le nouvel ultraportable d’ASUS s’avère quand même 4,3 mm plus épais. Une différence assez négligeable à l’usage : retenez que ce Zenbook est particulièrement fin et léger pour un 15 pouces.

À peine plus encombrant qu’un grand cahier, l’appareil n’aura pas vraiment de mal à s’installer dans un sac à dos ou dans une petite sacoche. En dépit de son format généreux, ce nouveau Zenbook 15 OLED offre par conséquent une expérience similaire à celle d’un ultraportable en utilisation nomade ou lors de déplacements. Sur ce point, nous sommes pratiquement sur un match nul avec le MacBook Air 15, même si ce dernier s’avère encore plus fin.

Là où le Mac l’emporte, c’est sur les finitions et la solidité globale. Car si le Zenbook 15 se drape d’une robe en aluminium très élégante, profitant de la ravissante finition « Plasma céramique » (que le non moins ravissant Zenbook S13 OLED arborait déjà sur son capot), le 15 pouces d’ASUS nous impressionne un peu moins sur ces deux points. Le trackpad s’enfonce beaucoup trop dans les angles inférieurs, le pourtour en plastique noir de l’écran se montre assez vilain, et la découpe du châssis autour du port USB-A (sur le flanc gauche) n’est pas heureuse du tout. Il s’agit de petits détails, certes, mais ces défauts auraient facilement pu être évités d’après nous.

Notre Zenbook 15 OLED semble également moins robuste que le MacBook Air 15. Malgré sa certification MIL-STD-810H, l’appareil encourage plutôt aux manipulations délicates et nous paraît insuffisamment solide à certains endroits. Le cadre de l’écran est, par exemple, trop souple pour donner pleinement confiance, tandis que la grille des haut-parleurs, trop fine, semble fragile. Le joli revêtement du capot est par ailleurs très sensible aux rayures.

Cela étant dit, ASUS se rattrape bien sur le reste. Sur les connectiques, l’appareil embarque l’essentiel en dépit de son design affiné. On retrouve en effet un port USB 3.2 Gen 1 Type-A, un port USB 3.2 Gen 2 Type-C (prenant en charge l’alimentation et l’affichage), un port USB 4.0 Gen 3 Type-C (prenant en charge l’alimentation et l’affichage), une sortie HDMI 2.1 et une prise casque jack de 3,5 mm. L’essentiel est donc là : on a jamais besoin d’adaptateurs sur le Zenbook 15 OLED. Sauf pour y connecter une carte SD.

La webcam du nouveau modèle d’ASUS est également satisfaisante, avec une définition 1080p avantageuse et une qualité d’image satisfaisante pour l’utilisation visée. Cette dernière est par ailleurs doublée d’un système de reconnaissance faciale offrant une identification rapide au démarrage ou en sortie de veille. Heureusement, car l’appareil fait par contre l’impasse sur un lecteur d’empreintes digitales.

Le clavier est lui aussi d’excellente composition. Bien qu’un peu trop bruyant à notre goût, ce dernier permet une frappe rapide et précise. Ses touches, bien espacées les unes des autres, profitent d’une course suffisamment profonde et d’un rebond agréable. On apprécie aussi l’ajout d’un pavé numérique, qui a aussi le mérite de ne pas trop perturber la disposition des touches et le centrage du clavier « principal ».

En dépit de coins bien trop enclins à s’enfoncer, le trackpad est lui aussi convaincant dans l’ensemble. Précis, il offre une bonne réactivité et une surface de glisse suffisante pour le quotidien même si sa diagonale reste nettement inférieure à celle offerte sur le Zenbook S13 OLED, petit cousin de notre Zenbook 15 OLED. Dommage.

L’accès aux composants se fait enfin en retirant les 7 vis Torx qui retiennent la plaque inférieure du châssis, le tout à l’aide d’un tournevis de précision. On découvre alors une grande batterie assez facile d’accès, deux ventilateurs et une barrette SSD M.2 que l’on pourra remplacer au besoin. La mémoire vive est pour sa part soudée à la carte mère, ce qui n’a rien de surprenant compte tenu de la finesse de l’appareil. Elle ne pourra donc pas être changée.

Écran : une belle dalle OLED… mais un format 16:9 frustrant

Pas de surprise, le nom de l’appareil qui nous intéresse aujourd’hui est on ne peut plus clair, nous allons maintenant parler d’OLED. Notre Zenbook 15 est équipé d’un écran OLED de 15,6 pouces au format 16:9. Cette dalle organique nous offre une définition 2,8K (2880 x 1620 pixels), ainsi qu’un rafraîchissement de 120 Hz. Selon la fiche technique d’ASUS, la luminosité maximale atteint ici les 400 cd/m2, et l’on profite d’une couverture à 100 % du spectre DCI-P3.

Bien calibré, suffisamment lumineux dans une majorité de situations (même si travailler en extérieur est parfois délicat à cause du revêtement brillant de l’écran), doté d’un contraste infini et d’une prise en charge complète des principaux espaces colorimétriques, ce panneau OLED est difficilement attaquable. Il permet sur bien des points une qualité d’affichage supérieure à la dalle LCD IPS du MacBook Air 15, et sa fréquence 120 Hz enfonce le clou. Au quotidien, le surplus de fluidité offert est plus qu’appréciable (à défaut d’être indispensable).

Difficile néanmoins de pardonner au format 16:9 qu’Asus nous impose une nouvelle fois. Il semble que la marque cherche à épuiser un ensemble de dalles OLED 16:9, signées Samsung Display, et acquises en grande quantité. L’écran de notre Zenbook 15 OLED est en effet le même que celui du Vivobook S15 OLED, que nous testions il y a quelques mois.

Pas de mal à utiliser un même écran pour différents modèles, même si le format très rectangulaire induit par le ratio 16:9 ainsi que les larges bordures encadrant l’écran donnent un petit côté « vieillot » à notre Zenbook. À l’usage, il est également fort difficile de revenir à ce format une fois qu’on a goûté aux ratios 16:10 et 3:2, nettement plus avantageux en bureautique et en utilisation courante. Le ratio est donc, vous l’aurez compris, le seul reproche que nous pourrions décemment formuler à l’écran — autrement très bon —, du Zenbook 15 OLED.

Performances : une belle réserve de puissance
signée AMD

À défaut d’être le 15 pouces le plus puissant du marché, notre Zenbook est bien doté. Armé d’une puce AMD Ryzen mobile, sous architecture Zen 3+, l’engin s’acquitte de ce qu’on lui demande sans jamais broncher et profite même d’une (petite) marge de manoeuvre graphique grâce à la présence d’un iGPU Radeon sous architecture RDNA 2 (la même que sur les PS5 et Xbox Series X|S).

Comme évoqué plus haut, notre unité de prêt était équipée d’un AMD Ryzen 7 7735U (qui regroupe 8 cœurs et 16 threads, cadencés à un maximum de 4,8 GHz, et 16 Mo de cache pour 28 W d’enveloppe thermique), comprenant en son sein une partie graphique intégrée Radeon 680M (12 cœurs GPU à 2,2 GHz). Cette puce gravée en 6 nm offre un niveau de performances tout à fait valable, même si AMD reste deux pas derrière la concurrence d’Intel en calcul single-core. Dans le cas présent, il y a toutefois une explication : le Ryzen 7 7735U reprend la composition et l’architecture des puces Ryzen 6000, lancées en 2022. En matière de conception, il a donc un an de « retard ».

Sous Cinebench R23, on plafonne ainsi à 1 506 points en single-core, contre 11 961 points en multi-core, où la puce d’AMD parvient à tirer plein avantage de sa configuration cœurs/threads avantageuse. Avec ce score, le Ryzen 7 7735U parvient à battre les meilleures puces à basse consommation de la concurrence en utilisation multi-core.

Pour comparaison, l’Intel Core i7-1355U du dernier ASUS Zenbook S13 montait pour sa part à 7 960 points en multi-core « seulement », contre 1 827 points en single-core. Chez Apple, la puce M2 du MacBook Pro 13 2022 glanait de son côté 1 582 points en calcul single-core, contre 8 726 points en multi-core, toujours sur Cinebench R23. Pour le formuler différemment, notre Ryzen 7 7735U est donc compétitif face aux processeurs de la concurrence. Et comme nous l’avons dit, il peut en plus compter sur une partie graphique intégrée performante.

Sur 3D Mark Time Spy Extreme (qu’on utilise habituellement pour tester les performances de GPUs dédiés sur PC portables gaming), l’iGPU Radeon Radeon 680M réussit à décrocher 1 068 en score graphique. Il s’agit là d’un score honorable pour un iGPU, mais qui ne permet certes pas de dépasser les performances obtenues sur le même utilitaire par des cartes graphiques mobiles dédiées. À titre d’exemple, la GTX 1650 MaxQ de l’ASUS ROG Flow x13 2021 atteignait de son côté un score GPU de 1 446 points sur 3D Mark Time Spy Extreme, tandis que la « petite » RTX 2050 du Honor MagicBook 14 récoltait quant à elle 1 716 points.

Avec sa puce AMD, notre Zenbook profite néanmoins d’un petit réservoir de puissance graphique, suffisant pour lancer certains jeux en 1080p et pour utiliser ponctuellement des logiciels de création (pour de la retouche photo occasionnelle ou du montage vidéo léger, par exemple).

Côté dissipation, ASUS fait quoi qu’il en soit du bon travail. Son Zenbook 15 OLED s’équipe de deux ventilateurs chargés de garder au frais la puce d’AMD. Une mission exécutée sans tracas par ce dispositif, classique, mais efficace. La puce ne chauffe jamais plus que de raison et le Zenbook n’est jamais trop bruyant. En utilisation courante, les ventilateurs sont même coupés pour permettre de travailler dans un silence complet.

Terminons par les performances du SSD. La barrette M2 NVMe PCIe 4.0 du Zenbook 15 OLED offre des vitesses de transfert satisfaisantes… même s’il en faudrait clairement plus pour battre un record ou arriver en haut de classement. On enregistre en effet 4697,57 Mo/s en lecture et 3592,72 Mo/s en écriture. Rien de bien transcendant, le standard PCIe Gen 4 est théoriquement capable de faire mieux, mais cela reste suffisant pour le quotidien et pour l’utilisation visée par l’appareil.

Autonomie : du 120 Hz pas trop gourmand en énergie ?

Avec sa batterie de 67 Wh, à peine plus grosse que celle d’un ultraportable de 14 pouces, et son écran OLED 2,8k/120 Hz, le nouveau Zenbook 15 prend un risque : celui d’avoir les yeux un peu plus gros que le ventre coté énergie. Et effectivement, avec un écran aussi gourmand, l’appareil n’est pas un champion de l’autonomie. Il se rattrape néanmoins grâce à sa charge rapide et la possibilité de basculer en 60 Hz pour booster l’endurance, sans toutefois impressionner.

En lecture vidéo sur YouTube, avec la luminosité de l’écran poussée à 100 %, le mode 120 Hz actif, un casque branché, les paramètres d’alimentation en mode efficacité énergétique et le rétroéclairage du clavier coupé, nous n’avons pas réussi à tenir tellement plus de 6 heures sur batterie avant de voir les premières alertes s’afficher à l’écran, puis d’assister à la mise hors tension de l’appareil.

Une situation assez peu festive, même si en 60 Hz et dans les mêmes conditions, on parvient cette fois à tutoyer les 8 heures d’autonomie au total. On reste cependant à des années-lumière de ce que permet, en 60 Hz, le MacBook Air 15 par le biais de sa puce ARM « M2 », et ce, en dépit d’une capacité de batterie parfaitement équivalente.

Le Zenbook 15 OLED sauve donc les meubles sans vraiment faire de miracles. Heureusement, la charge rapide compense en partie cette lacune, grâce à un chargeur USB-C de 65 W efficace. Ce dernier permet notamment de recouvrer près de 60 % d’autonomie en 50 minutes sur secteur. On a déjà vu plus rapide, mais cette capacité de recharge est toujours bonne à prendre. La charge complète, elle, n’intervient par contre qu’au bout de 1 heure 40 minutes d’après nos observations.

Audio : suffisant pour YouTube et Netflix

En matière d’audio, le Zenbook 15 OLED se place dans la moyenne face à ses concurrents, mais reste, là aussi, nettement moins efficace que le MacBook Air 15 et ses haut-parleurs « invisibles » à annulation de force. On sent d’ailleurs qu’ASUS ne s’est pas vraiment investi sur les haut-parleurs de son ultraportable grand format, et c’est dommage.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Ces derniers ne sont pas mauvais pour autant. Ils délivrent simplement une expérience audio honnête, très centrée sur les médiums. Les voix ressortent donc très bien, les aigus sont clairs et le volume maximal est suffisant, mais l’on manque de graves pour donner de la rondeur et du relief à l’ensemble. Malheureusement, c’est le cas sur une majorité des PC portables actuels.

La sortie casque dispose pour sa part d’un signal très puissant, qui offre une belle dynamique sans trop perdre en prévision dans les hauts volumes. À l’oreille nous n’avons rien à lui reprocher.

ASUS Zenbook 15 OLED, l’avis de Clubic :

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