Test Microsoft Surface Laptop 7 (ARM) : Qualcomm offre à Microsoft sa revanche sur les MacBook

Annoncé en mai, le nouveau Surface Laptop 7 embarque pour la première fois un processeur ARM. Cette nouveauté majeure, à fortiori pour un appareil qui n’avait que très peu évolué ces dernières années, ouvre des perspectives alléchantes face aux anciens modèles sous processeurs Intel, notamment en matière de performances et d’autonomie. Voyons si Microsoft tient ici un produit à la hauteur des attentes.

Introduit à la faveur d’un évènement majeur organisé le 20 mai dernier par Microsoft, le Surface Laptop 7 nous était dévoilé en parallèle des nombreux modèles Copilot+ présentés par Dell, Acer, Samsung, HP ou encore ASUS. Avec ces différents appareils, le nouveau PC portable de Microsoft a pour point commun l’inclusion de processeurs ARM signés Qualcomm, les fameux « Snapdragon X », censés offrir des performances et une maîtrise énergétique sans commune mesure avec les processeurs Intel dont il avait été équipé ces dernières années.

Nous allons voir si l’essai est réellement transformé, et si Microsoft tient enfin un produit capable de rendre la monnaie de sa pièce à Apple et ses MacBook ARM, mais avant d’aller plus loin, voici la fiche technique du modèle (de 15 pouces) que Microsoft France nous a fait parvenir en prêt :

Le Surface Laptop 7 de 15 pouces que nous avons reçu en test est doté de la configuration la plus haut de gamme proposée par Microsoft. Il est par conséquent affiché à 2499 euros. L’appareil débute toutefois à 1599 euros en France, en configuration Snapdragon X Elite / 16 Go de RAM / 256 Go de SSD.

Rappelons enfin que le Surface Laptop 7 existe également en version 13,8 pouces, cette fois à un prix de départ fixé à 1199 euros en version Snapdragon X Plus (10 cœurs) / 16 Go de RAM / 256 Go de SSD. Les modèles de 13,8 pouces dotés du Snapdragon X Elite débutent pour leur part à 1649 euros (avec 16 Go de RAM et 512 Go de SSD minimum).

Design : élégant, raffiné… un sans-faute ?

Avec ses 329 × 239 × 18,29 mm pour 1,66 kg, le Surface Laptop 7 de 15 pouces est un produit plutôt fin et léger pour ce format, même s’il s’avère quand même nettement plus trapu et un peu plus lourd que son principal concurrent, le MacBook Air M3 de 15 pouces (34,04 × 23,76 × 1,15 cm pour 1,51 kg de son côté).

À l’usage, cette épaisseur un peu plus importante (surtout sur l’arrière de l’appareil) permet néanmoins à Microsoft d’intégrer des connectiques plus variées que chez Apple, et notamment de loger un port USB-A pleine taille sur le côté gauche, en compagnie de deux ports USB 4 Type-C et d’une prise casque. Le flanc droit se contente toutefois d’un port d’alimentation magnétique Surface Connect et d’un lecteur de cartes MicroSD. Rien d’autre.

La déception reste donc de mise sur le plan des connectiques. Contrairement à d’autres modèles concurrents, comme l’Asus ZenBook S16, notre Surface Laptop 7 15 pouces fait l’impasse sur une sortie HDMI… et sur un lecteur de cartes SD plein format, qui aurait été nettement plus utile, dans les faits, que l’emplacement MicroSD dont on écope.

Cela étant dit, difficile de gâcher notre plaisir face à l’impeccable qualité d’assemblage de ce nouveau Surface Laptop. L’appareil n’a vraiment rien à envier à ses rivaux à la pomme en matière de finitions et de soin apporté aux détails. Sur ce point, et comme toujours avec les produits Surface, Microsoft fait une nouvelle fois preuve d’une grande maîtrise. L’appareil est donc élégant, sobre, statutaire et franchement irréprochable sur le plan des finitions.

Quant au châssis en lui-même, il est conçu avec un minimum de 67,2 % de matériaux recyclés, explique le géant de Redmond, dont un alliage d’aluminium intégralement recyclé. Parallèlement, la firme explique que les métaux issus de terres rares employés pour l’élaboration de ce Surface Laptop 7 sont, eux aussi, 100 % recyclés.

Cela permet à l’appareil de compter parmi les bons élèves côté développement durable, d’autant plus qu’il fait d’immenses progrès par rapport à ses prédécesseurs question réparabilité et accès aux composants, comme l’a d’ores et déjà mis en évidence le site spécialisé iFixit.

Attention par contre, si le châssis en lui-même semble d’une grande solidité, le capot est en revanche trop fin et visiblement un chouia fragile. Les manipulations délicates devront donc être de rigueur pour éviter toute torsion, ou tout choc trop violent, qui conduirait sans doute à des dégâts sur la dalle LCD.

Relativement fines, les bordures de l’écran de notre Surface Laptop 7 sont quoi qu’il en soit arrondies aux quatre angles, ce qui confère à l’ensemble une certaine douceur visuelle. La bordure supérieure de l’écran abrite une webcam 1080p, mais aussi les capteurs infrarouges nécessaires à l’identification faciale via Windows Hello. L’ouverture de session est donc instantanée lorsqu’on déploie le capot.

Cette caméra offre une captation grand-angle et une qualité visuelle convaincante en dépit de couleurs trop chaudes et d’un piqué, comme souvent, insuffisant. Sous le clavier sont enfin logés des haut-parleurs efficaces, mais imparfaits. S’ils diffusent un son assez rond et plaisant de prime abord, l’expérience audio perd très nettement en précision et en maîtrise lorsqu’on passe les 70 % de volume, ce qui est problématique.

Pour autant, ces haut-parleurs font très honorablement le job au quotidien. Ils sont même bien supérieurs à ceux de la majorité des modèles concurrents, exception faite des haut-parleurs logés dans les derniers MacBook Air et MacBook Pro… qui restent pour l’instant premiers de la classe en 2024.

Terminons par le meilleur, et donc par le clavier. Ce dernier est tout simplement parfait. De type chiclet, il offre une frappe sèche et rapide, avec une courte course des touches et un rebond confortable. Difficile de le prendre en défaut. Il parvient même à se montrer plus silencieux que celui du MacBook Air 15, ce qui est, avouons-le, est toujours bon à prendre.

Pour ce qui est du trackpad, avantage toutefois à Apple. Si Microsoft a fait de beaux progrès au fil des ans, et que le pavé tactile de son Surface Laptop 7 est à ce stade l’un des meilleurs disponibles dans l’univers des PC Windows, la surface de glisse est trop faible pour offrir un confort optimal. Dommage, car ce trackpad haptique parvient pour le reste à délivrer une excellente expérience.

Écran : une dalle IPS de qualité aux bords arrondis

Le Surface Laptop 7 15’’ est équipé d’un écran tactile « PixelSense Flow » de 15 pouces offrant une définition 2,4K (2496 × 1664 pixels pour 201 ppp). Fabriquée par le japonais Sharp, cette dalle arbore un format 3:2 et monte à 120 Hz. Voyons ce qu’elle vaut dans le détail grâce à notre sonde X-Rite i1 Display Plus et au logiciel de mesure DisplayCal.

Armés de nos outils, nous relevons en premier lieu un pic de luminance de 538,4 cd/m² en SDR. Une valeur suffisante pour compenser dans la majorité des cas la réflectance de la dalle, dépourvue de traitement anti-reflets, et permettre une bonne lisibilité, y compris dans un environnement très éclairé.

Le contraste s’élève pour sa part à 1851:1 sur notre exemplaire de prêt, soit un ratio tout à fait satisfaisant dans le contexte d’un écran LCD IPS. Nous sommes au niveau de ce que proposent les écrans des MacBook Air, mais qu’on se le dise, cet indice reste quand même très loin du taux de contraste offert par les appareils dotés de dalles OLED ou Mini-LED.

La couverture des principaux espaces colorimétriques est de bon niveau, avec 99,8 % du spectre sRGB pris en charge, contre 96,9 % du gamut DCI-P3. Petite sortie de route en revanche du côté de la calibration, avec 5 926 kelvins au compteur (en lieu et place des 6 500 kelvins attendus) et donc une température d’écran trop chaude par défaut. Les couleurs restent néanmoins fidèles sur le panneau LCD de notre Surface Laptop 7, et ce grâce à un DeltaE qui ne dépasse pas les 2,3. Idéalement cette donnée doit être égale ou inférieure à 3. Nous y sommes.

L’uniformité de la dalle est enfin au rendez-vous. On ne note aucune fuite de lumière, ni aucun effet de halo. Les angles de vision proposés par cet écran sont également suffisamment ouverts pour ne jamais poser un problème à l’usage. Dans l’ensemble, l’écran IPS du Surface Laptop 7 est donc de grande qualité.

Performances : beaucoup de puissance, mais pas encore partout

Notre exemplaire de test est équipé d’un processeur ARM Qualcomm Snapdragon X Elite X1E-80-100 (4 nm, 12 cœurs / 12 threads cadencés à un maximum de 4 GHz en boost sur deux cœurs, mais 3,4 GHz seulement en calcul multicore, et 42 Mo de cache). Cette puce embarque une partie graphique Adreno X1-85 (censée offrir 3,8 TFLOPS) ainsi qu’un NPU développant 45 TOPS dévolus à l’IA, notamment pour les fonctions Copilot de Windows 11. Présentement, cette puce est couplée à 32 Go de mémoire vive (LPDDR5 à 8 448 MHz).

En benchmark, sous Cinebench R24, qui est optimisé ARM, notre configuration de prêt et sa puce Snapdragon X Elite se positionnent avantageusement face à la concurrence des processeurs x86 plus traditionnels, mais aussi face aux autres puces ARM, et notamment celles d’Apple. Nous relevons en effet 931 points en multi-core et 123 points en single-core, et ce, sans modification notable de ce score sur secteur ou sur batterie — signe de performances solidement maintenues en situation de mobilité.

Face à lui, l’ASUS Vivobook S15 OLED 2024 et son Snapdragon X Elite X1E-78-100, moins puissant, développait de meilleures performances en multi-core, vraisemblablement grâce à son système de dissipation plus costaud, mais faisait par contre nettement moins bien en single-core, avec 1 123 et 107 points, respectivement. Côté x86, le Huawei MateBook X Pro 2024 (sous Intel Core Ultra 9 185H) recueillait 864 points en multi-core sur le même outil, contre 107 points en single-core lui aussi. Quant à l'Apple MacBook Air 13 2024 (sous processeur ARM Apple M3), il s’incline complètement en multi-core face à notre Surface Laptop, mais garde une belle longueur d’avance pour les calculs sur un seul cœur, avec 569 et 139 points au compteur, respectivement, toujours sur Cinebench R24.

Sans grande surprise, les performances de la puce de Qualcomm et de notre Surface Laptop 7 sont par contre nettement moins flatteuses sur les logiciels ne disposant pas d’optimisations pour l’architecture ARM sur Windows. Ces derniers doivent en effet passer par un dispositif d’émulation contenu dans Windows 11, qui impacte le potentiel final du processeur. Preuve en est sous Cinebench R23, où notre X Elite X1E-80-100 fait grise mine avec 9 537 points en multi-core et « seulement » 1 296 points obtenus en single-core. À titre de comparaison, le même MacBook Air M3 de 13 pouces glanait 9 337 points en multi-core et pas moins de 1 896 points en single-core sur Cinebench R23.

Même constat en jeu, où l’émulation est également de mise, avec une perte de performances à la clé. Sur le plan graphique, le Snapdragon Snapdragon X Elite X1E-80-100 n’est donc pas (encore ?) un foudre de guerre. Sur Shadow of the Tomb Raider, en Full HD+ (1920 par 1200 pixels), avec les réglages en niveau « moyen » et les textures en 2x anisotropique, nous n’avons pas dépassé les 23 FPS en moyenne sur le benchmark intégré au titre. Sur plan graphique, et pour des raisons tenant principalement aux optimisations logicielles, les puces ARM d’Apple gardent par conséquent, pour l’instant, une sérieuse longueur d’avance.

Quid de la chauffe ? Pour le savoir, nous avons lancé notre traditionnel stress test de 30 minutes sur AIDA64, qui nous permet de solliciter à 100 % l’ensemble des cœurs du processeur, mais aussi de pousser le système de dissipation dans ses derniers retranchements. Dans ce contexte, les températures montent malheureusement assez haut. Au toucher, le châssis est donc chaud au-dessus du clavier, comme en attestent les températures relevées par notre caméra thermique.

En revanche, même lancé à plein régime, le ventilateur du Surface Laptop 7 ne dépasse pas les 38 dB à une distance d’utilisation classique (mesure effectuée à environ 40 cm de l’écran). Son bruit est donc facilement couvert par les sons environnants. Notons par ailleurs que l’échauffement du processeur est moindre dans le cadre d’une utilisation courante de l’appareil.

Terminons par un point sur les vitesses de transferts du SSD. Ces dernières sont loin d’impressionner avec 3 667 Mo/s en lecture et 2991 Mo/s en écriture. Nous nous attendions clairement à mieux, mais les performances restent bonnes pour le quotidien. On est toutefois bien loin de ce que permettent de nombreux modèles concurrents.

Autonomie : plus que suffisant au quotidien

Le Surface Laptop 7 est équipé d’une batterie de 64 Wh dans sa configuration 15 pouces. Cette capacité est plutôt dans la fourchette basse pour un produit de cette taille, mais elle est ici couplée à une puce ARM offrant une efficacité énergétique supérieure à celle de la plupart des processeurs x86. Par conséquent, l’autonomie offerte par le nouveau PC de Microsoft est généreuse.

En lecture vidéo, dans le cadre de notre test d’autonomie habituel (lecture de vidéos YouTube sur Edge, en 1080p, avec la luminosité de l’écran à 100 %, le rétroéclairage du clavier coupé, un casque branché et les paramètres d’alimentation les plus favorables à l’économie d’énergie), nous sommes arrivés à un épuisement complet de la batterie au bout de 13 heures et 10 minutes.

L’appareil parvient donc à battre d’une belle avance l’ASUS Vivobook S15 OLED ARM sur ce terrain, sans toutefois égaler ce que peut permettre le MacBook Air 15.

La recharge se fait en 1 heure et 40 minutes sur secteur à l’aide du chargeur Surface Connect de 65 W, fourni avec notre configuration 15 pouces. Une durée de charge standard, mais l’on regrette une nouvelle fois que Microsoft s’en tienne à sa connectique magnétique « Surface Connect »… toujours aussi peu pratique et mal boutiquée. Heureusement, il est possible de recharger le PC en USB-C au besoin.

Microsoft Surface Laptop 7 (15 pouces) : l’avis de Clubic

Concurrence : quelles alternatives au Microsoft Surface Laptop 7 (15 pouces) ?