L'EQ13 N200 intègre l'alimentation au boîtier © Nerces pour Clubic
L'EQ13 N200 intègre l'alimentation au boîtier © Nerces pour Clubic

En tout début d’année, nous testions un de ces minis PC très en vogue sur Amazon ou AliExpress notamment, l’EQ12 N100. Son promoteur, la société Beelink, vient de lancer une version remaniée – l’EQ13 – laquelle profite du petit processeur N200 d’Intel pour ajuster consommation et chauffe afin d’aboutir à un mini PC encore plus mini, même si certains choix techniques surprennent.

Les plus
  • Compact avec alimentation intégrée
  • RAM et stockage accessibles
  • Connectique variée et riche
  • Chauffe limitée, faible conso
  • Windows 11 Pro préinstallé
Les moins
  • Puissance graphique en retrait
  • DDR4, SSD SATA : étranges reculs
  • Un seul port mémoire SO-DIMM
  • Pas d'USB4, de lecteur SD
Intel Alder Lake N200 + RAM 16 Go + SSD 512 Go : une petite config © Nerces pour Clubic

Génération Alder Lake, seconde prise

L’EQ12 était l’occasion pour Beelink d’étrenner la génération Alder Lake sur son offre de mini-PC avec un processeur N100 bien plus capable que les puces Japser Lake précédemment utilisées. Sur l’EQ13, on reste logiquement sur la même génération – Alder Lake donc – mais en passant sur un modèle de processeur un peu plus costaud puisque c’est un N200 – lui aussi lancé au premier trimestre 2023 par Intel – qui est ici de mise.

Malgré l'absence d'USB4 / de RJ45 2,5 GbE, la connectique est riche © Nerces pour Clubic

Sur le papier, la principale différence entre les deux puces Intel est subtile : on garde les 4 cœurs/4 threads, on garde l’Intel Smart Cache de 6 Mo et on garde le TDP de 6 watts, ainsi que la solution graphique UHD Graphics à 750 MHz maximum. Justement, c’est au niveau de la fréquence que la distinction se fait entre le N100 et le N200. Quand le premier plafonne à 3,4 GHz, le second peut grimper jusqu’à 3,7 GHz. Pas de quoi révolutionner les choses.

Étrange, aucune fixation VESA © Nerces pour Clubic

Cela dit, l’intégration de la puce par Beelink est l’occasion de davantage de changements avec, en premier lieu, une décision bien surprenante : alors que l’EQ12 était équipé de DDR5, c’est de la DDR4-3200 qui est en place sur l’EQ13, sachant que de toute façon un N100/N200 ne peut prendre en charge plus de 16 Go. Il faudra voir l’impact de ce choix sur les performances de la machine d’autant qu’un autre changement surprend, du côté du SSD, mais nous y reviendrons.

L'ouverture est simplissime ! © Nerces pour Clubic

Mini PC oblige, l’intégration de ces composants se fait toujours à l’intérieur d’un petit boîtier, très légèrement plus volumineux que celui de l’EQ12. Nous sommes ici avec un pavé de 126 x 126 millimètres et une hauteur de 39 mm contre 124 x 113 x 39 mm pour l’EQ12. En revanche, côté poids, la différence est plus nette : 360 grammes contre 520, mais en faveur de l’EQ12.

Le détail de la connectique avec les explications qui vont bien © Beelink

L’explication est en réalité très simple : l’EQ13 intègre le bloc d’alimentation !
Non, pas de bloc externe pour l’EQ13 et chez Clubic nous aimons ça, car trop souvent les minis PC sont gênés par leur alimentation. Sur l’arrière de l’EQ13, on trouve donc la prise d’alimentation en plus d’une belle connectique avec 2x USB-A 3.2 10 Gbps, 1x USB-A 2.0, 2x HDMI 4K @ 60 Hz et 2x RJ45 Ethernet, hélas seulement en 1 GbE alors que l’EQ12 avait un port 2,5 GbE. Sur l’avant, c’est plus basique : 1x USB-A 3.2 10 Gbps, 1x USB-C 10 Gbps, 1x jack 3,5 mm. Notons aussi la présence d'un étonnant Clear CMOS. Pourquoi pas.

Qu’est-ce qu’il a dans le ventre ?

En ce qui concerne l’extérieur de l’EQ13, il n’y a plus grand-chose à dire si ce n’est que Beelink ne propose qu’un seul coloris (navy blue) et qu’aucun lecteur de cartes n’est de la partie. Sous le PC, étrangement, aucune fixation VESA, mais quatre petits pieds en caoutchouc que l’on retire aisément pour accéder aux vis. C’est à partir de là que l’on peut ouvrir la machine : cela se fait sans la moindre difficulté et l'on arrive très vite aux composants essentiels de l’EQ13.

L'alimentation est intégrée au boîtier : aucun doute avec cette vue éclatée © Beelink

L’unique emplacement SO-DIMM est déjà occupé par une barrette de DDR4-3200 en 16 Go, la capacité maximale que l’on peut obtenir sur cette machine, mais c’est sous le petit dissipateur noir que l’on découvre la chose la plus étonnante : deux emplacements M.2 pour SSD dont un est occupé par un modèle… SATA (?!). L’EQ12 était doté d’un modèle NVMe et nous aurions aimé que Beelink reconduise cette configuration. Dommage.

Un seul emplacement SO-DIMM, mais deux ports M.2 © Nerces pour Clubic

Pour Beelink, comme c’est le cas avec le choix de la DDR4, il s’agit de réduire les coûts sans trop avoir d’impact – en théorie en tout cas – sur les performances. Nous verrons tout cela bien sûr. Notons tout de même que les emplacements M.2 sont compatibles PCIe 3.0, l’un en x4 et l’autre en x1. Dessous, nous trouvons la petite carte Wi-Fi 6, toute discrète, et c’est à peu près tout ce que nous pouvons dire des entrailles de la bête, le CPU étant inaccessible.

Le Beelink EQ12 N100 au crible de HWInfo... © Nerces pour Clubic

Et côté performances, ça donne quoi ?

Compte tenu de la nature des changements opérés par Beelink par rapport à l’EQ12, il ne sera sans doute pas question de performances réellement en hausse. Le N200 est certes capable d’atteindre 3,7 GHz, mais la RAM repasse en DDR4 et le SSD n’est qu’un modèle SATA.

… et, en quatre onglets, de CPU-Z © Nerces pour Clubic

Test mémoire avec AIDA 64

À gauche, l'EQ13 N200 et, à droite, l'EQ12 N100 © Nerces pour Clubic

Comme d’habitude, nous débutons avec le test du sous-système mémoire via le module dédié du logiciel AIDA64. Sans surprise, alors que Beelink est revenu sur de la DDR4, l’EQ13 ne peut se mesurer à l’EQ12… pour la partie mémoire. En revanche, nous en profitons pour jeter un œil aux différents niveaux de cache du N200 : en L1 et en L2, nous sommes au-dessus du N100. Peut-être de quoi compenser la différence côté RAM ?

Test stockage sur CrystalDiskMark

En haut, l'EQ13 N200 et, en bas, l'EQ12 N100 © Nerces pour Clubic

Sans grande surprise, le SSD M.2 SATA embarqué par Beelink sur l’EQ13 est à la traîne. Disons plutôt qu’il est au niveau de performance d’un modèle SATA et plafonne donc autour de 550/560 Mo/s. Le SSD de l’EQ12 est logiquement au-dessus, mais pour un modèle NVMe, il est finalement plus décevant. Peut-être plus importants, les accès en aléatoire se font sensiblement plus vite sur l’EQ12.

Test général sur PCMark

À gauche, l'EQ13 N200 et, à droite, l'EQ12 N100 © Nerces pour Clubic

Le logiciel PCMark permet de simuler différents scénarios et donne une idée des performances en utilisation « concrète » de la machine. Les régressions mémoire et SSD laissaient entrevoir un scénario catastrophe pour l’EQ13 vs l’EQ13 : il n’en est rien et les deux machines font grosso modo jeu égal. Beelink semble donc avoir eu le nez creux et pourrait bien avoir réussi son pari.

Test graphique sur 3DMark

À gauche, l'EQ13 N200 et, à droite, l'EQ12 N100 © Nerces pour Clubic

Plus encore que sur PCMark, les écarts observés entre l’EQ12 et l’EQ13 sur 3DMark sont pour ainsi dire nuls : 1 197 points (EQ12) contre 1 184 points (EQ13), pas question de pavoiser. Bien sûr, les deux machines ne seront pas capables de ravir les joueurs, mais là encore, Beelink semble parvenu à rendre sa machine plus compacte, en gardant le même prix et les mêmes performances. Bien vu.

Test jeu vidéo sur Shadow of the Tomb Raider

À gauche, l'EQ13 N200 et, à droite, l'EQ12 N100 © Nerces pour Clubic

Pas question d’enchaîner les mesures ludiques : comme l’EQ12 avant lui, l’EQ13 n’est pas un PC de jeu. Il sera possible de faire tourner de petites productions indépendantes, des jeux en 2D, mais en aucune façon de « gros jeux ». Même un Shadow of the Tomb Raider plutôt ancien est injouable à 16 images par seconde en 720p détails au minimum. Notons que, là encore, les performances des EQ12 et EQ13 sont absolument identiques.

Chauffe et nuisances sonores

S’il n’est pas question d’en faire une machine dédiée au jeu vidéo, l’EQ13 est un bon compagnon de bureautique, de surf et de divertissement multimédia. Encore faudrait-il qu’il soit capable de discrétion et c’est là tout le sens de l’Intel N200 et de son TDP de 6 watts.

Températures (CPU), nuisances et consommation, au repos et en charge © Nerces pour Clubic

Au repos, rien à dire, nous sommes encore plus bas qu’avec le N100 de l’EQ12 à seulement 33°C. En charge bien sûr, ça monte, mais dans des proportions très raisonnables : nous plafonnons à 77°C alors que la consommation de la machine complète flirte, dans le pire des cas, avec les 36 watts.

La ventilation est efficace tout en restant discrète © Beelink

En règle générale, l’EQ13 est plutôt autour des 20-25 watts et, tout cela, sans bruit avec un maximum relevé à un mètre de 34 dB. L’EQ13 chauffe moins que l’EQ12. Il fait moins de bruit et signe une consommation à peu près similaire.

Beelink EQ13 N200 : l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

Si vous attendiez des performances révolutionnaires par rapport au modèle EQ12 N100 testé il y a quelques mois, sans aucun doute que notre test de ce nouveau modèle vous a déçu. Beelink ne voyait pas cet EQ13 N200 comme un moyen de doper les performances du mini PC, mais comme une façon d’optimiser à peu près tous les aspects de son poulain. De fait, la machine fait globalement jeu égal, côté performances, avec l’ancienne version.

Très légèrement plus volumineux, l’EQ13 N200 marque des points du côté du confort d’utilisation avec une machine moins énergivore, moins calorifère, plus discrète et plus simple à manipuler tout en étant davantage dans l’air du temps. À ce dernier point, certains objecteront l’absence de RJ45 2,5 GbE et ils auront raison, mais cela reste la seule véritable épine dans le pied de Beelink qui fait très fort en intégrant l’alimentation à son mini PC : exit l’énorme brique de 65 watts !

L’emplacement 2,5 pouces pour un SSD en plus est remplacé par un second port M.2 toutefois limité au PCIe 3.0 x1. Recul en revanche pour le SSD intégré, en simple SATA et pour la RAM qui repasse en DDR4, mais cela n'a aucune influence au quotidien d’un PC qui n’est de toute façon pas un monstre de puissance, mais consomme moins et fait moins de bruit que l’EQ12 N100 tout en signant des performances équivalentes à un tarif quasi identique. Pas mal, non ?

Les plus
  • Compact avec alimentation intégrée
  • RAM et stockage accessibles
  • Connectique variée et riche
  • Chauffe limitée, faible conso
  • Windows 11 Pro préinstallé
Les moins
  • Puissance graphique en retrait
  • DDR4, SSD SATA : étranges reculs
  • Un seul port mémoire SO-DIMM
  • Pas d'USB4, de lecteur SD

Fiche technique Beelink EQ13 N200

Résumé
ProcesseurIntel N200
Taille de la mémoire16 Go
Carte graphiqueIntel UHD Graphics 32EUs
BluetoothOui
Wi-FiOui
Informations générales
Système d'exploitationWindows 11
Processeur
ProcesseurIntel N200
Type de processeurIntel N200 (6 Mo de cache, jusqu'à 3,70 GHz)
Fréquence du processeur1.8GHz
Mémoire vive
Taille de la mémoire16 Go
Type de mémoireDDR4
Fréquence Mémoire3,200MHz
Graphismes
Carte graphiqueIntel UHD Graphics 32EUs
VR Ready (réalité virtuelle)Non
Stockage
Configuration disqueSSD 512 Go
Lecteur de carte mémoireAucun
Connectique
Connecteurs panneau avant1x USB-A 3.2 10 Gbps 1x jack audio 3.5 mm 1x USB-C 10 Gbps
Connecteurs panneau arrière2x USB-A 3.2 10 Gbps 1x USB-A 2.0 2x HDMI 4K @ 60 Hz 2x RJ45 1 GbE 1x AC
Réseau sans-fil
BluetoothOui
Version Bluetooth5.2
Wi-FiOui
Version Wi-Fi6
Caractéristiques physiques
Hauteur39mm
Largeur126mm
Profondeur126mm
Poids360g