Parmi les marques de mini-PC disponibles en France, Beelink fait partie des plus accessibles, au même titre que Geekom ou NiPoGi. Son EQ12 N100 n’est pas prévu pour les travaux les plus lourds, mais équipé d’une puce Intel Alder Lake, il doit pouvoir se plier à bien des scénarios. Nous avions à cœur de vérifier ce qu’il a dans le ventre.
- Compact, réactif, fonctionnel
- RAM et stockage extensibles
- Jusqu'à 4 moniteurs gérés
- 2x RJ45 dont un en 2,5 GbE
- Chauffe limitée, faible conso
- Windows 11 Pro préinstallé
- Puissance graphique limitée
- Un seul port RAM SODIMM
- Pas d'USB4, de lecteur SD
Fiche technique du Beelink EQ12 N100
- Type de machine : ordinateur complet
- Carte mère : Beelink AZW EQ, format propriétaire
- Processeur : Intel N100 4 cœurs/4 threads cadencé jusqu’à 3,4 GHz en boost
- Mémoire vive : 1x 16 Go DDR5-5600
- Carte graphique : Intel UHD Graphics, 24 unités d’exécution, jusqu’à 750 MHz
- Stockage : SSD NVMe 512 Go
- Emplacements de stockage libres : Oui, 1x 2,5 pouces
- Lecteur optique : non
- Alimentation : externe, 65 Watts
- Réseau : 2x RJ45 2,5 GbE, Wi-Fi 6E, Bluetooth 5.2
- Connecteurs avant : combo jack 3,5 mm (casque / micro), 2x USB-A 3.2 Gen 2
- Connecteurs arrière : 1x USB-A 3.2 Gen 2, 1x USB-C 3.2 Gen 2, 2x HDMI 2.0b, 2x RJ45 2,5 GbE
- Système d’exploitation : Windows 11 Édition familiale préinstallé et activé
- Dimensions : 124 x 113 x 39 mm
- Poids : environ 360 g
- Disponibilité : déjà disponible, à partir de 245,78 euros
Génération Alder Lake
Jusqu’à présent, la plupart des mini-PC à petit prix étaient conçus autour d’un processeur bien connu, mais aussi bien vieillissant : le N5105 d’Intel. De génération Jasper Lake, cette puce accuse pas mal de retard sur le modèle retenu ici par Beelink, un N100 « Alder Lake ». Premier atout, la puce repose sur un procédé de gravure plus moderne garant – en tout cas sur le papier – d’une meilleure gestion thermique/d’une plus faible consommation.
Beelink signe son œuvre et ajoute un – rare – bouton Clear CMOS © Nerces pour Clubic
L’efficacité thermique du processeur est d’autant plus importante sur une telle machine qu’il s’agit du composant principal et que l’espace est réduit pour dissiper sa chaleur. Pensez que la machine ne mesure que 124 x 113 millimètres pour une épaisseur d’à peine 4 centimètres ! Un volume ridicule qui se ressent sur le poids : à plus ou moins 360 grammes, c’est vraiment un modèle réduit que l’on peut aisément déplacer, transporter avec soi si besoin.
Il est d’ailleurs bon de préciser que la brique d’alimentation n’est pas aussi énorme que sur certains modèles de mini-PC. Nous louerons encore la sobriété du N100 qui permet à Beelink de se contenter d’une brique de 65 watts. Celle-ci se branche logiquement sur l’arrière de l’EQ12 à côté des nombreux ports disponibles : deux HDMI 2.0 (4K@60Hz), un USB-C 3.2 Gen 2 compatible DisplayPort, un USB-A 3.2 Gen 2 et, surprise, deux RJ45 2,5 GbE.
Sous le PC, les fixations VESA et une mention à l'accès au BIOS © Nerces pour Clubic
Pour ceux qui souhaitent davantage d’USB-A, c’est vers l’avant du mini-PC qu’il faut se tourner. Là, deux ports USB-A 3.2 Gen 2 complètent la panoplie avec un combo casque/micro en jack 3,5 mm, un bouton de mise sous tension et un autre, enfoncé, pour le clear CMOS. Pas sûr que ce dernier aura un quelconque intérêt sur une telle machine et l'on regrette que Beelink n’ait pas fait comme certains concurrents : inclure un lecteur de cartes SD sur le côté de sa machine.
Non, rien à signaler sur ces parois qui laissent simplement de grandes zones d’aération du fait des imposantes grilles ménagées par le constructeur. Les accessoires sont aussi réduits à leur plus simple expression : notons seulement la présence du kit de fixation VESA. Il permet d’attacher la machine au dos d’un moniteur en venant se placer au niveau des quatre petits pieds présents sous l’EQ12 N100. C’est d’ailleurs au niveau des pieds que l’on remarque les quatre vis pour ouvrir le PC.
Sans puis avec une unité de stockage 2,5 pouces © Nerces pour Clubic
Qu’est-ce qu’il a dans le ventre ?
Une ouverture qui ne pose aucun problème et, comme souvent, sur des boîtiers à ce format, les composants sont plutôt accessibles. Les choses démarrent d’ailleurs très bien puisqu'une fois le PC ouvert, on découvre l’emplacement prévu pour une unité de stockage 2,5 pouces complémentaires. Elle sera en SATA, mais permet d’être serein quant à l’espace disponible. Son espèce de berceau retiré, on révèle le cœur de la machine… enfin pas exactement.
En effet, le processeur est au dos du PCB que l’on observe alors. Il est placé ainsi pour assurer son bon refroidissement et pour offrir un meilleur accès aux autres éléments clés. C’est ainsi que l’on peut remarquer le SSD NVMe – de marque inconnue – au format 2280 et la mémoire vive sur l’unique emplacement SO-DIMM DDR5 présent : notre version disposait du maximum de 16 Go, mais pour la version 8 Go, il faudra donc remplacer la barrette pour améliorer la RAM.
Un seul emplacement SO-DIMM, dommage © Nerces pour Clubic
Le SSD peut aussi être remplacé et l'on remarque alors un autre port M.2, au format 2230. Il est déjà occupé, par le contrôleur sans-fil (Wi-Fi 6 et Bluetooth 5.2). Pour finir, évoquons les informations techniques liées au CPU. Il est certes de génération Alder Lake, mais le N100 n’est qu’un modèle 4 cœurs/4 threads doté de 6 Mo d’Intel Smart Cache. La solution graphique est un tout petit Intel UHD Graphics et il ne faudra donc pas se montrer trop ambitieux. En revanche, notons que la puce a un minuscule TDP, de 6 watts seulement !
Et côté performances, ça donne quoi ?
Nous venons de dire qu’il « ne faudra donc pas se montrer trop ambitieux », le N100 n’est pas un monstre de puissance malgré ses 16 Go de DDR5. Nous avions tout de même à cœur de vérifier ce qu’il était possible d’en faire.
… et, en quatre onglets, de CPU-Z © Nerces pour Clubic
Test mémoire avec AIDA64
D’emblée, nous sommes un peu déçus par les performances du sous-système mémoire. Alors que la DDR5 est au menu, on doit se contenter de 32 301 Mo/s sur le test mémoire d’AIDA64 ? En réalité, ce n’est pas si mal et c’est deux fois le score obtenu par le Geekom MiniAir 11 doté d’un Celeron N5095 + 8 Go de DDR4-2133. Un processeur que le N100 est justement là pour faire oublier.
Test stockage sur CrystalDiskMark
Mesures (débits et IOPS) CrystalDiskMark sur des fichiers de 1 Go © Nerces pour Clubic
Sans qu’il soit question de s’émerveiller pour des débits qui n’atteignent pas le gigaoctet par seconde, force est de constater que, là encore, les progrès par rapport au Geekom MiniAir 11 sont indéniables. Le SSD ici intégré – de marque inconnue donc – est doté d’une capacité deux fois plus importante et de débits plus de 60 % supérieurs en séquentiel. En aléatoire, l’écart est encore plus net : on passe ici de 15 Mo/s à plus de 59 Mo/s en lecture.
Test général sur PCMark
L’utilisation du logiciel PCMark permet de simuler différents scénarios et donne une idée des performances en utilisation « concrète » de la machine. Comme nous pouvions nous y attendre, l’EQ12 N100 est rapidement en difficulté, en particulier sur le test digital content creation, même si, une nouvelle fois, les résultats sont très nettement supérieurs à ceux du MiniAir 11 de Geekom. De plus, soulignons que sur les tests essentials et productivity qui simulent des activités moins soutenues, notre mini-PC s’en sort très honorablement.
Test graphique sur 3DMark
Sans surprise – le résultat digital content creations de PCMark donnait un indice – les performances relevées sur 3DMark ne sont guère convaincantes. L’Intel UHD Graphics du N100 permet d’énormes progrès par rapport à l’iGPU du Celeron N5095 (doublement des résultats, rien que ça !). Pour autant, cela ne suffit pas à avoir un score Fire Strike probant : 1 249 points, ça reste peu pour du jeu.
Shadow of the Tomb Raider
Peu ? Ce n’est rien de le dire et notre mesure des performances sur Shadow of the Tomb Raider est là pour le prouver. Le jeu n’est pourtant pas de la première fraîcheur, mais même en le réglant sur du 720p avec les détails graphiques au minimum, nous ne parvenons qu’à 16 images par seconde. C’est plus du double de ce que l’on pouvait avoir sur le Geekom MiniAir 11 (7 ips), mais ça reste ridicule.
Chauffe et nuisances sonores
Au moment du test du MiniAir 11 de Geekom, nous avions salué l’excellent comportement du Celeron N5095 avec une chauffe maîtrisée. Sur le papier, le N100 de notre EQ12 a pour lui un TDP de seulement 6 watts (contre 15), mais une fréquence maximale de 3,4 GHz (contre 2,9).
Au repos, pas de souci particulier et l’EQ12 N100 parvient à garder tout son petit monde bien au frais : le CPU plafonne alors à 39°C. En revanche, dès lors que nous le sollicitons abondamment, la température du N100 s’envole. Nous restons loin des sommets atteints sur le Geekom IT13 et son Core i9-13900H (98°C), mais à 81°C, on peut dire que ça chauffe.
Heureusement, cette montée en température ne se fait pas au prix d’une ventilation assourdissante. Nous entendons la machine souffler l’air chaud hors du boîtier, mais cela reste mesuré : n’importe quelle discussion à proximité en couvre le bruit, mais on ne peut pas le qualifier de silencieux.
Beelink EQ12 N100 : l’avis de Clubic
La mode des mini-PC semble partie pour durer et Beelink entend bien se placer parmi ses concurrents chinois comme Geekom ou NiPoGi. S’il ne se démarque pas outre mesure des nombreuses machines de ce type, l’EQ12 N100 reste un candidat sérieux dès lors que l’on veut s’offrir une machine compacte pour la maison.
Le volume très réduit de l’EQ12 N100 est évidemment son atout premier, mais on conserve une réserve de puissance suffisante pour de nombreuses tâches du quotidien. La bureautique ne lui pose aucun problème, pas plus que de modestes travaux de retouche photographique. La lecture vidéo 4K ne pose aucun problème et l'on salue le décodage AV1 matériel.
Pour le jeu vidéo, c’est nettement plus compliqué et en dehors du rétrogaming ou de jeux modestes, il faut davantage s’attendre à des diaporamas qu’à des séquences action. Enfin, n’oublions pas la possibilité de le transformer en petit NAS ou d’en faire un routeur pourvu que l’on accepte de mettre les mains dans le cambouis. Cet EQ12 N100 est donc une machine qui a du potentiel et que l’on trouve plutôt bien positionnée.
- Compact, réactif, fonctionnel
- RAM et stockage extensibles
- Jusqu'à 4 moniteurs gérés
- 2x RJ45 dont un en 2,5 GbE
- Chauffe limitée, faible conso
- Windows 11 Pro préinstallé
- Puissance graphique limitée
- Un seul port RAM SODIMM
- Pas d'USB4, de lecteur SD