Essai-Peugeot-3008-HYbrid-225

Le Peugeot 3008 est un véritable carton commercial pour la marque au lion. C’est notamment le cas dans le segment des hybrides rechargeables, où il occupe la première place toutes catégories confondues. Une position vraiment méritée ?

Lancé en 2016, le 3008 a été une petite révolution chez Peugeot : en peu de temps, le SUV compact s’est hissé dans le top 3 des meilleures voitures vendues en France, en se positionnant juste derrière les indéboulonnable Peugeot 208 et Renault Clio. Et ce pendant deux années consécutives !

Mais alors que le SUV compact commençait à dégringoler en bas du top 10 en prenant une place tout de même confortable mais plus habituelle pour un véhicule de ce segment, le Peugeot 3008 a une nouvelle fois défrayé la chronique. Depuis son lancement en version Hybrid en 2019, il occupe la première place du podium dans ce segment. Et il semble bien lancé pour boucler l’exercice 2021 en tête : depuis le début de l’année, plus de 12 700 exemplaires ont été immatriculés, soit près de deux fois plus que le Renault Captur, pourtant présenté comme le plus abordable des hybrides rechargeables ! Alors, le 3008 mérite-t-il sa place de leader du marché ?

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Un style qui gagne en caractère

A première vue, on ne peut pas vraiment affirmer que les acheteurs se trompent en matière de style. Tout récemment restylé, le Peugeot 3008 gagne en caractère avec un faciès bien plus travaillé et plus expressif qu’auparavant. Le regard désormais plus rectangulaire se fond dans l’énorme calandre, alors que des bandes de LED poussent sur le bouclier pour mieux se rapprocher des autres produits de la marque. Et comme avec notre version d’essai, il inaugure aussi la teinte Bleu Vertigo qui évoque celle du Peugeot Quatrz Concept, alors annonciateur du 3008, ou le Black Pack qui fait disparaître les chromes pour des éléments noirs.

Les évolutions intérieures sont bien plus timides en revanche. Le SUV conserve exactement la même architecture et se distingue toujours par son excellent petit volant et son combiné d’instrumentation complet en hauteur baptisé i-Cockpit. En revanche, il récupère un nouvel écran tactile central de 10", plus gratifiant dans sa présentation que le bloc de 8" précédent. Mais il ne faut pas se faire avoir : il n’augmente en taille que virtuellement, puisque l’affichage se fait toujours à travers une dalle de 8", encadrée par deux commandes de climatisation latérales.

A gauche le nouvel écran de 10 pouces, à droite l'ancienne installation de 8 pouces

Une mise à jour technologique bienvenue

Le système d’infodivertissement n'évolue pas, tout comme les menus, affichages et autres animations. L’ensemble prend donc un coup de vieux, notamment depuis l’arrivée d’une concurrence toute fraîche. C'est notamment le cas avec le graphisme du GPS de série, même si on a vu pire, ou avec l’affichage de la caméra de recul : on retourne quelques années en arrière avec une définition relative et l’incapacité du système à offrir une vue à 360° dès le démarrage. En revanche, on ne fait pas de reproche à l’installation audio Focal d’excellente qualité disponible en série sur le plus haut niveau de finition.

Du côté des aides à la conduite, le 3008 fait le plein et s’inspire de sa grande sœur, elle aussi coqueluche des professionnels, la Peugeot 508. On y retrouve ainsi le régulateur adaptatif couplé à la fonction Stop&Go dans les bouchons (la voiture repart toute seule si l’arrêt est de moins de 3 secondes) ou l’aide au maintient dans la file avec mémorisation de la position. Mais le régulateur s’est montré trop sensible sous la pluie, devenant alors indisponible pour des raisons de sécurité dès les premières averses.

Un système de vision nocturne convaincant

La plus grande nouveauté au chapitre techno n’est autre que le système de vision nocturne, qui singe le monde des voitures premium. La caméra thermique placée au niveau du logo avant permet de capter dans le noir le plus complet les piétons ou animaux au delà de ce que peuvent éclairer les phares. Et à l’usage, le système ne manque pas d’efficacité, bien que sa définition n'est pas optimale et l’image projetée soit toujours sombre.

Tous les dangers potentiels sont alors encadrés d’un cercle jaune dans l’affichage spécifique du combiné d’instrumentation, uniquement disponible lorsqu’il fait nuit. En revanche, la caméra est réglée sur une longue focale, ce qui réduit l’environnement visible sur l’écran. C'est d’autant plus vrai en cas d’alerte, où le système projette automatiquement l’image à la place du compteur droit, ne laissant pas le temps de voir un animal qui traverse subitement la route. Mais la réactivité du système est là pour mettre en alerte le conducteur.

Une habitabilité dans la moyenne

Pour le reste, le 3008 de Peugeot reste similaire à la précédente mouture en matière d’habitabilité. On y trouve ses aises à l’intérieur, bien que les passagers arrière ne disposeront pas de toute la place que peuvent offrir certains SUV concurrents. Et comme la majorité des hybrides rechargeables, les volumes en poupe font fusibles : la malle dégringole à 395 l (520 l sur les thermiques) et le réservoir ne propose plus que 43 l (contre 53 l). Ce qui n’améliore pas l’autonomie globale, mais c’est le prix à payer d’une batterie installée sous la banquette.

Sans surprise, la batterie de 13,2 kWh (dont 10,8 kWh de capacité nette) se retrouve toujours à l’arrière. Elle alimente un moteur électrique de 110 ch installé dans la boîte automatique EAT8, elle même connectée au moteur 1,6 l THP essence de 180 ch. Et si elle ne profite pas du moteur arrière arrière de la version HYbrid4 pour un total de 300 ch, cette déclinaison de 225 ch pour 360 Nm de couple embarque toutefois le train arrière multibras.

Une particularité technique qui permet au SUV hybride rechargeable de conserver son comportement de haute volée. Sur la route, il se conduit presque (on dit bien presque) comme une berline compacte, avec un train avant incisif, une tenue de cap rigoureuse et un certain sentiment d’agilité. Son volume imposant en ville ne sera pas non plus un problème en raison d’une bonne vision périphérique et un angle de braquage satisfaisant.

Il n’y a guère la pédale de frein parfois hésitante, voire vive en fin de course, qui limitera certaines évolutions rapides et viendra troubler l'agrément de conduite global. Tout comme les pneus Michelin Primacy 3 de notre modèle d’essai, pas vraiment critiquables sur le sec hormis pour les remontées de couple sensibles dans la colonne de direction, mais vraiment peu recommandable sur le mouillée.

Des performances similaires « batterie vide »

Avec une puissance moindre, cette version se montre bien évidemment moins affolée par les chronos et évolue dans les sphères du commun des mortels : le 0-100 km/h est annoncé en 8,7 s alors que le 80-120 km/h a été chronométré en 5,7 s en moyenne. Cela correspond à ce qui est annoncé par la fiche technique, qui oublie par contre d’intégrer le temps de réponse de la boîte automatique, qui souffre encore de quelques à-coup sur certains changements de rapport…

En revanche, et c’est là l’une des surprises, le 3008 conserve son boost électrique quel que soit le niveau de charge de la batterie, avec des reprises à peine moins vives. Ce qui n’était pas le cas auparavant, où les valeurs de reprises s’effondraient en mode hybride « batterie vide ». C’est sans doute là l’un des effets de la mise à jour logicielle apportée dans ce Peugeot 3008 restylé. 

Peugeot 3008 : consommation

Un sentiment rapidement confirmé par les relevés de consommation du Peugeot 3008 hybride. Sur un trajet mixte de plus de 400 km, nous avons ainsi noté une consommation moyenne de 7,5 l/100 km avec le minimum technique d’électrons dans la batterie, contre 7,3 l/100 km avec la batterie pleine. Et dans les deux cas, fonctionnement hybride oblige, la consommation s’est stabilisée à 7,7 l/100 km sur autoroute. Tout est donc merveilleux au pays des hybrides rechargeables ? Pas vraiment.

Car si le 3008 fait montre de consommations très proches quel que soit le cas de figure, c’est parce que sa gestion est bien trop portée sur la batterie en mode hybride sur des trajets urbain ou extra-urbain. Ainsi, il n’est pas possible d’espérer dépasser les 110 km de parcours en mode Hybrid avant de pomper l’intégralité de la batterie. Ce qui se traduit sur un long trajet, comme dans notre cas, par une consommation finalement plutôt élevée dans l’absolu. 

Avec une approche moins boulimique pour tenter à tout prix d’abaisser ses consommations, le SUV pourrait faire mieux. Ce n’est sans doute pas pour rien que le 3008 semble vouloir cacher son appétit sur les différents affichages, avec a nécessité d’appuyer sur le comodo de droite pour afficher brièvement les relevés.

Peugeot 3008 : autonomie et recharge

Abaisser la moyenne de consommation passe, comme avec tous les hybrides rechargeables, par la nécessité de rouler régulièrement en mode tout-électrique. Mais là encore, le Peugeot 3008 se situe dans une moyenne tout juste acceptable puisque nous avons pu parcourir seulement 34 km sur une boucle mixte (mêlant trajets péri-urbain, voies rapides et ville) avant que le système ne rend le mode EV indisponible. A ce moment, le message « Mode électrique indisponible, conditions extérieures » apparaît à l'écran. Mais il est possible de parcourir encore 2 km avec un pied très léger avant de voir s'afficher le message « Mode électrique indisponible, charge batterie insuffisante », qui signe vraiment la fin de la partie.

Si le 3008 annonce 56 km d'autonomie sur le cylce WLTP (le tableau de bord n'affichait que 40 km d'autonomie maximum à 100% de batterie), ses possibilités d'évolutions électriques sont inférieures au Renault Captur doté de la même technologie (42 km relevés) ou que le Hyundai Tucson Plug-In (56 km dans les mêmes conditions).

Le Peugeot 3008 est livré en série avec un chargeur AC de 3,7 kW qui permet de faire le plein en 4h00. Et pour aller plus vite, il faudra débourser 400 € pour le chargeur 7,4 kW optionnel qui fait tomber l’immobilisation à 1h45 avec la borne capable de délivrée cette puissance.

Peugeot 3008 Hybrid 225 : fiche technique

Peugeot 3008 : prix

Le Peugeot 3008 restylé démarre au prix de 45 500 € avec la finition Allure qui propose d’office les vitres feuilletées pour un meilleur confort acoustique, le volant cuir ou l’écran central de 10". Basée sur le même niveau de finition, la version Roadtrip mise uniquement sur une présentation cosmétique spécifique avec des badges éponymes ou le pack éclairage d’ambiance intérieure. 

Les deux versions GT sont donc les mieux équippées avec les projecteurs Full LED, le pack Drive Assist Plus, une présentations plus sportive, deux prises USB à l’arrière et une sellerie TEP et Alcantara. La GT Pack apporte le hayon motorisé mains libre, le Pack City 2, le système audio Focal ou les sièges avant AGR massants.

  • Peugeot 3008 HYbrid 225 Allure : 45 500 €
  • Peugeot 3008 HYbrid 225 Allure Pack : 45 900 €
  • Peugeot 3008 HYbrid 225 Roadtrip : 46 650 €
  • Peugeot 3008 HYbrid 225 GT : 47 800 €
  • Peugeot 3008 HYbrid 225 GT Pack : 49 800 €

Peugeot 3008 : l'avis de Clubic

Avec son style extérieur, sa présentation ou son niveau de finition intérieurs, et ses qualités innées en matière d’agrément de conduite et de comportement, ce n’est pas une surprise si le Peugeot 3008 continue d’occuper une place de choix sur les tableaux des ventes automobiles en France. 

Mais cela ne pourrait plus être suffisant dans ce segment avec sa technologie de première génération, qui commence à être dépassée par la concurrence : ses consommations sont lissées en raison d’une gestion de la batterie peu maitrisée (il faut faire des courts trajets pour passer sous les 5,0 l/100 km) et l’autonomie électrique peine à convaincre. Mais à n'en pas douter, il reverra nettement sa copie avec la prochaine génération qui devrait reprendre le système de la nouvelle 308, aussi partagé avec la DS 4 e-Tense.