Annoncé fin 2019, le dernier DSLR de chez Pentax est enfin officiellement commercialisé. La mise sur le marché de cet APS-C haut de gamme est loin d'être anodine : l'appareil photo reflex pourrait bien être le dernier nouveau DSLR à être produit, marquant ainsi la fin d’une ère.
Il était attendu. Il faut dire que le K-3 Mark III aurait dû être lancé au mois de février lors du salon photo CP+, mais la pénurie de composants dont sont victimes les fabricants de nombreux secteurs a forcé Pentax à décaler sa commercialisation. Ce nouvel APS-C est désormais disponible en précommande pour une livraison fin avril. Son tarif : 1 999 euros.
Un dernier DSLR et puis s’en va
Son tarif est loin d’être minime, ce qui pose évidemment de vraies questions quant au positionnement de Pentax sur le marché des appareils photo. Il faut dire que dans la même fourchette de prix, il est possible de s’offrir un Sony A7 III équipé d’un 28-70 mm, un Fujifilm X-T4 équipé d’un 18-55 mm, ou encore un Nikon Z6 II nu. De quoi avoir l’embarras du choix dans l’optique d’un nouvel achat.
Alors, à qui s’adresse le K-3 Mark III ? À ceux qui ne jurent que par les reflex ou à ceux qui disposent d’un large choix d'objectifs à monture K. Autrement dit, à une poignée de photographes. Bien sûr, les DSLR présentent moult bénéfices, tels qu’une meilleure prise en main, une durée de vie des batteries incomparable et un viseur optique, qui sont encore la préférence de certains utilisateurs.
Mais à l’époque où la grande majorité des fabricants se tournent vers le développement d’appareils photo hybrides, la persévérance de Pentax à sortir ce DSLR ressemble plus à un chant du cygne. D'autant que face à tant de boîtiers hybrides tous plus convaincants les uns que les autres, le prix du K-3 Mark III le range définitivement dans la catégorie des produits de niche.
Si les DSLR restent d’excellents boîtiers, les dernières actualités laissent entrevoir la fin du voyage. Nikon a annoncé cesser la production de deux de ses entrées de gamme les plus populaires, les D3500 et D5600, alors que Canon fait le ménage dans son parc d’objectifs EF. Ce dernier a récemment déclaré ne plus produire de 85 mm f/1.2 USM II, de 70-200 mm f/4 IS USM II et de 200 mm f/2L IS USM. Le but est, pour les deux fabricants, de se concentrer sur la production de boîtiers hybrides, optiques et accessoires consacrés. Bref, de renouveler l’industrie de la photo qui trouve un nouveau souffle dans le passage à l’hybride.
Le K-3 Mark III, conçu avant tout pour la photo
Faisons le tour des spécifications de ce K-3 Mark III, qui pourrait sonner le glas du marché des nouveaux reflex. Le boîtier est équipé d’un capteur APS-C de 25,7 Mp propulsé par un processeur Prime V. Sa stabilisation d’image interne offre une compensation de 5.5 stops qui, cumulée à une plage d’ISO monstrueuse allant jusqu’à 1,6 million, promet de très belles performances en basses lumières. Le K-3 MIII est capable de capturer en rafale à 12 i/s.
Côté autofocus, le boîtier combine un algorithme de suivi d’objets à 101 collimateurs AF. Est-ce suffisant pour rivaliser avec les mirrorless dans la même gamme de prix, qui proposent de leur côté un autofocus rapide et des options telles que le suivi des animaux ? Cela reste à prouver.
Le K-3 Mark III permet également la réalisation de vidéos 4K jusqu’à 30 fps ou Full HD de 24 à 60 fps. Pentax n’a clairement pas mis la vidéo au cœur de son appareil photo, mais l’a tout de même équipé de deux prises jack 3,5 mm. De même, un port HDMI, un port USB-C et un double slot SD (dont un au standard UHS-II) viennent compléter le corps de l’appareil photo. À noter que celui-ci est tropicalisé.
Le dernier APS-C de Pentax est donc d'ores et déjà disponible à la commande, en coloris noir ou argent, au tarif de 1 999 euros.