Après des mois d’attente et de rumeurs, Canon a officialisé ses deux nouveaux appareils photo hybrides : les EOS R5 et EOS R6. S’ils paraissaient déjà ébouriffants, ces deux mirrorless plein format semblent avoir les capacités de donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Assez pour relancer le marché de l’appareil photo ? Pour un début de réponse, faisons le tour des informations dévoilées par le fabricant japonais.
Deux ans après la sortie, certes remarquée mais loin d’être spectaculaire, de l’EOS R, premier hybride de la marque, voilà que Canon frappe fort le marché du mirrorless. En proposant deux boîtiers dont les spécificités font rêver, c’est un retour en force de la part d’un fabricant que l’on attendait au tournant. Canon a encore de la réserve et compte bien nous le prouver. Les EOS R5 et R6 sont d’ores et déjà disponibles en précommande, pour une livraison prévue au cours de l’été.
L'EOS R5, le boîtier du renouveau
La nouvelle star de Canon, c’est bien lui. L’EOS R5 se veut incarner le renouveau de la gamme hybride, affichant des specs impressionnantes pour un boîtier si compact.
Concernant ce que cet R5 a dans le ventre, les nombreuses rumeurs, que nous avons déjà eu l’occasion d’aborder, se sont vérifiées. L'hybride promet ainsi une résolution de 45 millions de pixels, une montée en ISO jusqu’à 51 200 (extensible jusqu’à 102 400) et 5 940 points de focus pour une couverture de 100 % du champ. L’autofocus Dual Pixel CMOS AF promet de belles performances, et notamment la reconnaissance des animaux, des personnes et des oiseaux. Le processeur intégré est le DIGIC X, le même qui équipe le 1D X Mark II sorti en début d'année.
L’obturateur mécanique permet des rafales jusqu’à 12 images par seconde, alors que l’obturateur électronique pousse le curseur jusqu’à 20 images par seconde. La vitesse maximale est de 1/8 000, en mécanique comme en électronique, ce qui est certes moins bien que ce que propose Sony A9 II avec son fabuleux 1/32 000, par exemple, mais reste tout de même très satisfaisant.
L’EOS R5 s’impose surtout comme un boîtier révolutionnaire au vu de ses caractéristiques vidéo. En effet, les premières informations, qui paraissaient trop belles pour être vraies il y a quelques mois, ont été confirmées par Canon. Le boîtier est équipé d’une stabilisation interne à cinq axes qui, en ajoutant un objectif lui aussi stabilisé, promet de faire des miracles.
De plus, l’EOS R5 est capable d’enregistrer en 8K jusqu’à 30 fps, en 4K jusqu’à 120 fps et en full HD jusqu’à 60 fps. Tout cela, en plein format, avec l'autofocus et en RAW, quelle que soit la résolution employée. Une première pour un hybride et un argument de vente massue.
Un boîtier capable de filmer en 8K constitue un progrès indéniable, qui n’est pas sans entraîner quelques interrogations quant à l’éventuelle surchauffe de l’appareil. Interrogations auxquelles Canon a d’ores et déjà répondu en publiant un tableau récapitulant les temps estimés d’enregistrement et de repos selon la résolution employée, à température ambiante (23 °C). Si une surchauffe lors d’enregistrements en 8K a pu être constatée lors de tests de boîtiers de pré-production, rien n’indique que le problème ne sera pas corrigé par la marque sur le produit final. Un élément qu’il conviendra donc de vérifier à l’utilisation.
Pour le reste de la carte d'identité, l'EOS R5 affiche 650 grammes sur la balance, se pare d'un écran orientable de 3,2 pouces, d'un viseur de 5,76 millions de points ; et on note enfin le grand retour des caractéristiques que l’on apprécie sur les DSLR de la marque : la roulette et le joystick.
Côté mémoire, Canon a intégré à son R5 deux emplacements : l’un CFexpress et l’autre SD. Il va sans dire que pour supporter de telles quantités de données, mieux vaut se tourner vers du stockage mémoire de qualité.
Quant au prix, il s'annonce un tantinet plus salé que ce que nous avions prédit. Disponible en précommande, l’EOS R5 sera commercialisé fin juillet au prix de 3 899,99 dollars aux États-Unis et 4 499,99 euros en France, boîtier nu.
L'EOS R6, plus modeste, mais de belles performances
Introduit tel le « petit frère » du R5, le R6 n’a cependant pas à rougir de ses caractéristiques, à commencer par son capteur de 20,1 millions de pixels, un champ d’ISO jusqu’à 102 400 (extensible jusqu’à 204 800) et un processeur DIGIC X identique au R5.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule spécificité que partagent les deux mirrorless : le R6 est également pourvu d’une stabilisation cinq axes interne, d’une couverture de points de focus de 100 %, et de la capacité de capture de 12 images par seconde via obturateur mécanique et 20 images par seconde via obturateur électronique. De même, sa vitesse maximale de capture est de 1/8 000. D'excellentes performances, donc.
C'est du côté de la vidéo que le R6 se fait plus modeste, en promettant tout de même un enregistrement en 4K jusqu’à 60 fps et en full HD jusqu’à 120 fps, avec l’autofocus. S’il fait l’impasse sur la résolution 8K et le 120 fps en 4K, le boîtier reste donc compétitif.
Ce poids plume de 600 grammes abandonne l’écran supérieur pour laisser place à une molette, fort pratique pour trouver ses réglages rapidement. À cela s’ajoutent un écran rotatif de 3 pouces et deux slots pour cartes SD.
Le boîtier seul est disponible en précommande au tarif de 2 499,99 dollars aux États-Unis, 2 699,99 euros en France, ainsi qu’en kit accompagné de l’objectif RF 24-105 mm F4-7.1 IS STM au prix de 3 059,99 euros. Les livraisons devraient avoir lieu au mois d’août.
Le mirrorless sauvera-t-il l'appareil photo ?
C'est du moins ce que la tendance laisse penser. La stratégie des constructeurs d'appareils photo semble claire : les hybrides doivent remplacer les appareils photo reflex tout en restant à flot, dans la course effrénée à la meilleure image. Alors qu'une large partie du public se tourne volontiers vers les smartphones et leurs capteurs photo toujours plus nombreux et efficaces, il s'agit de proposer aux amateurs et aux professionnels de la photographie le matériel qui saura les convaincre.
En ce sens, Canon n’hésite pas à équiper un mirrorless de caractéristiques qui se rapprochent de plus en plus du très haut de gamme. L’EOS R5 s’adresse ainsi aux professionnels qui attendent depuis quelques années le boîtier qui leur permettra de mettre leur reflex au placard en leur offrant à la fois ergonomie et puissance.
Force est de constater que la marque a vu juste. Un choix stratégique qui laisse voir que, bien que rattrapé inlassablement par les smartphones, le marché de l’appareil photo n’est pas si moribond.
Quant à l’EOS R6, il permet à Canon de proposer un second boîtier certes moins coûteux, mais tout aussi attrayant que le R5. Le fabricant a le mérite de ne pas avoir été avare lors de sa conception en dotant son modèle de belles caractéristiques. Ces deux appareils photo sauront répondre aux besoins de tout type de photographe, voire être complémentaires dans les situations où deux boîtiers sont nécessaires.
Source : Canon