Samsung WB800F : du rétro-pédalage ?

Aurélien Audy
Publié le 28 juin 2013 à 17h54

Samsung WB800F

Samsung a opéré une remontée assez impressionnante avec le WB850F que nous testions l'année dernière. Le WB800F n'est pas exactement un successeur mais plus une variante. Cependant, le WB850F ne figure plus dans la gamme de compacts Samsung, et les deux appareils étant commercialisés au même tarif, nous pouvons donc nous permettre de les comparer.

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Prise en main et ergonomie du WB800F

Sorti de l'indiscutable air de famille (gabarit similaire, poids de 10 g inférieur), force est de constater que Samsung a décidé d'opérer un virage à 180°, au-delà du coloris blanc issu du Galaxy Camera (l'appareil existe aussi en bleu "Coblat"). En effet le WB800F se débarrasse malheureusement de la plupart des attributs qui donnaient un côté « pro » au WB850F. Exit la roue codeuse, la manette Drive speed, ou encore la bague crantée autour de l'objectif (qui ne servait certes à rien). La poignée en façade demeure, cependant le grip de pouce est désormais plat et pas agrippant pour un sou. On comprend le changement de stratégie de Samsung quand on se rend compte que l'écran AMOLED 3 pouces de 614 000 pixels a été remplacé par une dalle LCD tactile, de 460 000 pixels seulement (avec une très belle colorimétrie). Le géant coréen cible des utilisateurs peu expérimentés, mais habitués au maniement des smartphones.

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L'interface demeure identique sauf qu'on la manie aussi bien avec les touches physiques que directement depuis l'écran (ou un mélange des deux). L'écran des réglages de prise de vue, qui apparaît quand on presse la touche physique Fn (ou son homologue virtuelle tactile), serait toujours aussi pratique si Samsung n'avait pas supprimé la manette Drive Speed. Avant on positionnait la surbrillance sur le paramètre souhaité (avec le pavé) et on faisait varier la valeur via cette manette. Maintenant, il faut effectuer une validation supplémentaire (via la touche OK) avant de pouvoir doser le paramètre. C'est laborieux ! Le sélecteur de modes a également subit quelques ajustements. L'entrée GPS a été ôté puisque supprimé de l'appareil, les pictogrammes Wi-Fi, réglages, et Meilleur profil (rafale de cinq vues avec possibilité de remplacer le visage si détecté par la meilleure pose) s'installent. Si les interfaces sont graphiquement réussies, elles ont malheureusement un impact sur la fluidité de la navigation. Exemple : quand on déplace le sélecteur du mode A-S-M au mode scène (juste à côté), plus de 3 s s'écoulent avant que le choix des scènes n'apparaisse.

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Pas de changement de batterie à signaler (toujours environ 220 vues), ni de modification de la connectique.

Performances du WB800F

A l'instar du TZ40, le WB800F fait partie des appareils qui ne s'améliorent que peu en matière de réactivité. Sauf que le WB850F était autrement nécessiteux... Ça commence plutôt mal avec un temps de démarrage de 3,6 s, contre 2,3 s précédemment ! Samsung se rattrape heureusement avec un délai entre deux vues ramené de 1,7 s à 0,95 s. La latence au déclenchement comme les temps de mise au point n'évoluent pas, à l'exception du téléobjectif qui est divisé par deux dans le meilleur des cas. La rafale se maintient à 10 im/s, sur 6 vues seulement au lieu de 10 sur le WB850F mais avec une immobilisation moins longue (8 s contre 15 s).

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Mesures exprimées en secondes : la plus petite est la meilleure


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Le WB800F intègre le même zoom 21X, correspondant à un 23-483 mm. C'est le plus grand-angulaire, focale à laquelle il remporte aussi le concours de luminosité (f:2,8). Identique ? Non, l'optique n'est pas siglée Schneider-Kreuznach. La fin d'un heureux partenariat de longue date ? Samsung n'a pas su nous répondre. Et ça change un tantinet la donne : le piqué reste toujours assez fade, avec des bords qui peinent à se densifier. La distorsion s'avère toujours aussi élevée à 23 mm (ce qui n'est pas surprenant), les aberrations sont moins bien traitées que sur le WB850F, sans jamais devenir vraiment problématiques. Enfin, la stabilisation optique de Samsung se montre efficace, même si elle n'égale pas le niveau des concurrents historiques.

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Exemple d'aberrations chromatiques


Qualité d'image et hautes sensibilités

Encore un domaine où Samsung s'est reposé sur ses lauriers, pourtant pas très feuillus. Le capteur CMOS rétro-exposé de 16,2 MPix conserve sa place, la question étant : « Est-ce que Samsung aura optimisé son traitement ? » Oui et non... le lissage est un peu moins forcé que sur le WB850F, ce qui en théorie conserve davantage de détails. Sauf que le grain préservé en contre-partie s'étale sur l'image en une sorte de voile (notamment à partir de 800 ISO), qui ternit le résultat. Combiné au plus faible piqué de l'objectif, ça nous donne des photos très douces, et même un peu trop. A 1600 et 3200 ISO, ce traitement devient toutefois préférable, davantage « cache-misère ». Il ne faudra pas dépasser 400 ISO pour des impressions de bonnes dimensions, 800 ISO avec un peu de post-traitement. Au-delà... Samsung ferme la marche, sans trop de surprise malheureusement.



La qualité d'image demeure tout à fait acceptable quand on ne scrute pas les photos de trop près. On pourra reprocher à la balance des blancs de ne pas proposer la même fiabilité que chez les petits camarades. L'appareil produit parfois (mais heureusement pas tout le temps) des teintes fort saugrenues, virant au violet. Le WB800F propose par ailleurs un mode Photo faible luminosité, qui réalise un assemblage de vues, sur le même mode opératoire que le crépuscule sans trépied de Sony, mais avec des temps de pose beaucoup plus longs à conditions équivalentes. Les résultats sont donc plus hasardeux (même si parfois réussis).

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La même photo au téléobjectif, à gauche prise par le SX270 HS de Canon, à droite par le Samsung WB800F


Fonctionnalités et vidéo

Le WB800F est tiraillé entre des réglages de prise de vue assez complets (mise au point manuelle, balance des blancs en Kelvin, flash dosable, bracketing, mode de mesure spot, etc.) et des fonctionnalités très axées divertissement, voire carrément gadget (Mon Magic Frame, prise de vue fractionnée, filtres photos et vidéo, etc.). Parmi elles, il y a la Photo en mouvement, fonction qu'on a vu apparaître sur le Galaxy S4. L'appareil prend plusieurs vues puis vous propose de toucher les zones que vous voulez animer (un piéton par exemple, mais pas la voiture à côté). Chose faite, il exporte un GIF animé. On retrouve sinon la panoramique à mains levées, qui enregistre des pans de 5760 x 1792 pixels très facilement (mais celle avec suivi du mouvement, pourtant très sympa a disparu). Et toujours une flopée de fonctions Wi-Fi, fonctions par ailleurs largement détaillées dans cette mise à nu de la photo connectée réalisée par nos soins, et illustrée... avec le WB850F ! La seule nuance, c'est que réseaux sociaux et cloud ont été regroupés ensemble et que le TV Link est désormais englobé sous la bannière AllShare Play, avec le stockage en ligne sur la plateforme éponyme.

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Pas de scoop en matière de vidéo, le WB800F fait pareil que son ainé. Ou presque... Il filme en 1080p à 30 im/s, avec un encodage sensiblement plus qualitatif toutefois puisque le débit atteint 14 Mbps, toujours en H.264/AVC. L'audio est capté en AAC à 128 kbps sur 44,1 kHz cette fois, mais en mono seulement. Le résultat est convenable, appuyé par une stabilisation assez efficace. Mais l'AF perd facilement le point lors des phases de zooming, comme avec la plupart des concurrents (Sony et Panasonic devançant tout le monde dans ce domaine).



Notre avis

Difficile de conclure ce test positivement. Samsung nous avait épaté avec son précédent WB850F, il ne lui manquait plus grand-chose pour venir se frotter aux plus grands : un peu plus de réactivité, davantage de soin dans le traitement d'image, un mode vidéo plus performant et c'était gagné. Mais voilà, Samsung a préféré dépouiller son appareil, des attributs ergonomiques qui le distinguaient (au profit d'une couche tactile certes pas mauvaise), de sa bonne optique Schneider-Kreuznach, du GPS ou encore de la panoramique avec suivi de mouvements. Dans le même temps, la réactivité n'a pas vraiment progressé, la qualité d'image a stagné, le mode vidéo reste à peu de chose près le même. Un retour en arrière décevant, il n'y a pas d'autres mots.

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Samsung WB800F

4

Les plus

  • Ecran tactile avec belle colorimétrie
  • Fonctions Wi-Fi complète
  • Grand angle 23 mm f:2,8
  • Des fonctionnalités ludiques

Les moins

  • Disparition roue codeuse / speed drive
  • Régression de l'optique non Schneider
  • Capteur et réactivité stagnent
  • Vidéo / APN moins bien que WB850F

Qualité d'image5

Réactivité6

Ergonomie6

Fonctionnalités8


Aurélien Audy
Par Aurélien Audy

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