La menace leur pendait au nez depuis quelques jours, la voilà effective : cinq sites pornographiques ont reçu une mise en demeure par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA).
Une information fournie par le CSA le 13 décembre dernier qui laisse quinze jours aux sites concernés pour se mettre en règle.
Le CSA est attendu au tournant par les associations de protection de l'enfance
Voilà une bien mauvaise nouvelle en cette fin d'année pour PornHub, Tukif, xHamster, XNXX et Xvideos. Ces cinq sites ont officiellement obligation de se mettre en règle avec la loi n°2020-936 du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales dans les quinze jours. Comment ? À eux de voir !
Car après avoir reçu en janvier dernier des prérogatives pour mettre en demeure les sites web qui ne respecteraient pas la nouvelle législation française, le CSA passe à l'action. Il s'attaque à quelques poids lourds du milieu, maintenant que le décret relatif aux modalités de mise en œuvre des mesures visant à protéger les mineurs contre l’accès à des sites diffusant un contenu pornographique a été publié au Journal Officiel le 8 octobre dernier.
Ça grogne du côté de Xvideos
Place à présent au concret pour trouver un moyen plus efficace que le légendaire message attestant sur l'honneur que le visiteur du site en question est bien majeur. Alors que des associations œuvrant pour la protection de l'enfance ont attaqué les fournisseurs d'accès à internet (FAI) en septembre dernier pour qu'ils bloquent les accès aux sites réfractaires, elles ont été déboutées un mois plus tard par le TGI de Paris. Désormais, le CSA peut saisir un tribunal judiciaire pour que les FAI bloquent les accès aux sites ne respectant pas la nouvelle législation, avec une possible application dès ce 28 décembre 2021.
Il n'en fallait pas moins pour susciter la colère de Xvideos, l'un des sites les plus fréquentés en France, sur Twitter. Un réseau social d'ailleurs attaqué par le site porno pour justement être lui-même pourvoyeur de contenus pornographiques, voilà un autre cheval de bataille potentiel à venir pour le CSA. En revanche, pourquoi la future ARCOM s'en est-elle seulement prise à ces cinq sites-là, quand le nombre de contenus accessibles en ligne est bien plus important ? S'ils représentent quatre des cinq sites pornographiques les plus fréquentés de France, aucun commentaire supplémentaire n'a été fait pour l'heure.
Au niveau des domiciliations, XNXX et Xvideos sont situés en République tchèque, Tukif au Portugal, tandis que PornHub et xHamster, s'ils sont enregistrés à Chypre, sont édités par MindGeek et juridiquement hébergés au Luxembourg. Pour ce qui est des réactions à l'annonce du régulateur, celles des autres sites concernés se font encore attendre.