© Facebook @NYSE
© Facebook @NYSE

Accusés d'entretenir d'étroites relations avec l'armée chinoise, les géants des télécoms de l'empire du Milieu vont être radiés du NYSE, la Bourse new-yorkaise.

Les années s'enchaînent et les tensions commerciales se poursuivent. Jeudi, le New York Stock Exchange (NYSE) a annoncé retirer de son indice dans les prochains jours les trois plus puissants opérateurs de télécommunications chinois. China Mobile, China Telecom et China Unicom Hong Kong sont donc priés de plier bagage entre le 7 et le 11 janvier. Une décision dénoncée par Pékin, qui n'est pas anodine.

La conséquence d'un décret pris par Trump

Bannir les trois entreprises de Wall Street ne s'est pas fait en un jour. Au mois de novembre, Donald Trump avait signé un décret conduisant à bloquer, à compter du 11 janvier 2021, tous les investissements américains, réalisés à destination de 31 entreprises, ciblées par l'executive order présidentiel.

C'est dans un premier temps le département américain de la Défense qui avait offert un blanc-seing au président Trump. En juin dernier, le Pentagone avait publié un document dans lequel étaient identifiées une vingtaine d'entreprises ayant une activité aux USA et considérées comme étant au service ou contrôlées par l'armée de l'empire du Milieu. Outre Huawei, deux des trois opérateurs visés par la radiation du NYSE faisaient partie de la liste.

La décision de la Bourse de New York n'est donc qu'une conséquence de ce décret. Le NYSE la justifie en indiquant que les trois opérateurs ne sont « plus aptes à être cotés ».

Un impact plus politique que financier

La Chine a officiellement réagi à la décision de la Bourse new-yorkaise par l'intermédiaire de Hua Chunying. La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères estime que cette décision est à la fois « imprudente et oppressive » et qu'elle ne relève que de règles américaines « aléatoires, arbitraires et incertaines ».

« La Chine est fermement opposée à la politisation par les États-Unis de la question commerciale, à l'abus de pouvoir de l'État et à l'élargissement du concept de sécurité nationale pour supprimer les entreprises chinoises » a-t-elle ajouté, faisant sans les citer référence aux cas Huawei et TikTok.

À terme, la décision du NYSE pourrait exercer une certaine pression sur les actions, même si les opérations des télécoms chinois sont avant tout impactées par le marché intérieur. Les ADR (American Depository Receipt) des trois sociétés dépassent à peine les 3 milliards de dollars, soit 2,2% du total des actions de chacun des opérateurs. Ce lundi, les opérateurs, qui étudient les options à leur disposition, n'avaient pas encore reçu de notification liée à la radiation du NYSE.