La Chine riposte contre les mesures prises aux États-Unis à l'encontre des applications mobiles de l'empire du Milieu. Lors d'une réunion organisée à huis clos par l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), Pékin a pointé du doigt les États-Unis, qu'elle accuse de violer les règles du commerce international, comme le relaient nos confrères de Reuters.
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La Chine dénonce l'interdiction souhaitée par les États-Unis
TikTok et WeChat ont obtenu un sursis aux États-Unis au moins jusqu'au 12 novembre prochain, après que le juge Carl Nichols a décidé de suspendre provisoirement le décret pris par le président américain Donald Trump le 6 août dernier, décret qui autorise la fin de la distribution des deux applications chinoises sur les boutiques des géants Apple et Google, nous avons nommé l'App Store et Google Play.
L'administration Trump, qui considère toujours TikTok comme une menace, veut que le groupe ByteDance cède ses activités américaines pour créer une nouvelle société de droit américain et dont le capital serait à terme détenu en majorité par des investisseurs américains (Walmart, Oracle et d'autres) : TikTok Global. Les négociations se poursuivent pour définir les modalités de la transaction et savoir si l'algorithme de recommandation de l'application tant convoité sera compris dans le deal.
Trouver un accord qui favoriserait les USA est impératif si l'application veut rester active chez l'Oncle Sam. Cette interdiction théorique a été sévèrement dénoncée par la Chine à l'OMC, qui estime que les efforts menés par l'administration Trump « sont clairement incompatibles avec les règles de l'OMC, restreignent les services commerciaux transfrontaliers et violent les principes et objectifs fondamentaux du système commercial multilatéral ».
L'Inde dénonce le manque d'ouverture de l'empire du Milieu
Pékin déplore les accusations sans preuve de Washington, qui n'a pour l'instant pas publiquement fourni d'éléments venant étayer les soupçons d'espionnage des utilisateurs américains pour le compte du renseignement chinois. Ce qui, pour le pays dirigé par le parti communiste, constitue un abus. Pour le moment, cette sortie à l'OMC n'a pas de conséquence, mais il est toujours possible de déposer une plainte auprès de l'organisation qui siège en Suisse.
Du côté de la Chine, on dénonce aussi les accusations portées par l'Inde. New Delhi a interdit TikTok et 50 autres applications chinoises de son territoire, parmi lesquelles Baidu Maps et WeChat, affirmant que ces dernières déroberaient et enverraient les données des utilisateurs du Sous-Continent vers des serveurs situés à l'étranger.
L'Inde n'apprécie pas le manque d'investissement chinois dans son économie. « La Chine devrait d'abord réfléchir à son propre bilan de transparence, ainsi que sa réticence de longue date à s'ouvrir pleinement aux services commerciaux étrangers », indique un responsable indien, qui a trouvé un intérêt commun avec les USA.
Source : Reuters