Personne, jusqu'à cette semaine et les nouvelles règles proposées dans un billet par Tom Wheeler, président de la Federal Communications Commission (FCC), le gendarme des télécoms américain.
- « Ces règles interdiront le trafic prioritaire payé, la réduction de débit et le blocage de services licites. Je propose d'appliquer, pour la première fois, ces règles au haut débit mobile. Ma proposition doit assurer aux internautes le droit d'aller où ils veulent, quand ils veulent. »
Il était temps ! Pour la première fois le débat sur la neutralité du net s'intéresse au mobile. Pour la première fois, une autorité nationale considère qu'il faut protéger internet fixe et internet mobile de la même manière.
La fin des forfaits mobiles à débit réduit
Longtemps, les opérateurs mobiles ont bénéficié de règles ultra-souples censées les aider à se développer. Mais maintenant que le trafic internet mobile a rattrapé le fixe, difficile de justifier ce traitement de faveur. Appliquer la neutralité du net au mobile signerait la fin du blanc-seing qui leur est accordé depuis des années. Elle mettrait hors la loi les forfaits à débits réduits ou qui interdisent le Peer to Peer.Les éditeurs de services ne seraient plus bridés quand ils lancent une nouvelle application. On se souvient que Facetime, la visioconférence Apple, était longtemps restreinte au Wi-Fi pour ne pas concurrencer les offres voix d'Orange ou AT&T. De quoi favoriser l'innovation. Mais à l'inverse les opérateurs ne pourraient plus privilégier leurs offres et leurs partenaires. Terminé donc la télé de Bouygues ou l'accès au cloud d'Orange non décompté du forfait.
Certes cette proposition n'est qu'américaine. Elle n'est d'ailleurs qu'une petite première étape dans le grand débat sur la neutralité du net engagé outre-Atlantique. Les opérateurs vont maintenant contre-argumenter et insister notamment sur les énormes coûts de maintenance des infrastructures. Mais le loup est sorti du bois. Donc j'espère que ces questions, soulevées de l'autre côté de l'atlantique, viendront enfin nourrir nos propres débats sur la neutralité du net.