Le résultat est sans appel en bourse : le titre King Digital Entertainment a chuté de 21,9% dans les échanges d'après-clôture mardi, suite à l'annonce de ces mauvaises nouvelles. L'éditeur aura beau arguer qu'il a amélioré son chiffre d'affaires de 30%, sur un an, à 594 millions de dollars, ainsi que ses profits, en hausse de 32%, à 165 millions, ce ne sont pas les chiffres les plus parlants dans l'industrie des jeux mobiles.
Le fond du problème de King se situe sur l'engagement. Le nombre d'utilisateurs actifs chaque jour est passé de 76 millions en juin 2013 à 136 millions en juin 2014, ce qui est une belle progression. Mais comparé aux 143 millions de joueurs quotidiens enregistrés au premier trimestre, l'éditeur fait face à un déclin de 5%. Et cette tendance est la même pour la fréquentation moyenne mensuelle, en recul de 2% entre mars et juin.
Candy Crush ne sera pas remplacé
Inévitablement, ce repli dans les usages se traduit par un recul de la monétisation. Ainsi, le nombre moyen de joueurs acceptant de payer pour ses jeux est passé de 11,9 millions au premier trimestre 2014 à 10,4 millions au trimestre suivant, ce qui est aussi une stagnation totale sur un an. Dans sa présentation, King ne manque pas de montrer que ses revenus hors Candy Crush ont crû de 19% en une année. Or, ce rythme de croissance reste toujours inférieur à celui de son célèbre jeu (+34%), ce qui peut inquiéter les investisseurs.Nombre moyen d'utilisateurs actifs quotidiens (en millions) - King.
Le seul bon indicateur concerne la monétisation par utilisateur, qui parvient à se hisser à 19,54 dollars en moyenne en juin, contre 18,02 dollars en mars et 15,51 dollars un an auparavant. La croissance annuelle du chiffre d'affaires de King tient à ce seul chiffre. Si King ne réussit pas à attirer plus de joueurs payants, il n'est pas certain que les utilisateurs actuels continuent à dépenser suffisamment pour soutenir ses recettes.
Et voilà le spectre de Zynga qui se remet à planer au-dessus de King, lequel semble désespérément se raccrocher à son jeu-vedette, conscient que ses autres opus ne font pas le poids. L'éditeur explique que Candy Crush bénéficie encore d'une « longue traîne », qu'il sera épaulé par une application « sœur » en fin d'année... pendant qu'il essaie de convaincre le marché chinois d'y jouer, histoire de prolonger le sursis.
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