Le déclin de Candy Crush assombrit l'avenir de son éditeur

Thomas Pontiroli
Publié le 13 août 2014 à 13h12
Le ciel s'assombrit sur King. L'éditeur pensait parer le déclin de son jeu Candy Crush. N'y parvenant pas, il tente de prolonger la vie du jeu de bonbons, espérant éviter le sort connu par Zynga.

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King s'est introduit en bourse en mars 2014 en pariant qu'il réussirait à créer une saga de jeux à succès, capables de supplanter un jour sa machine à cash, Candy Crush. Moins de six mois après, l'éditeur confirme (.pdf) que son jeu inspiré du Bejeweled perd des utilisateurs prêts à payer. Mais le déclin est plus fort que prévu et les autres jeux censés prendre le relais, comme Farms Heroes et Bubble Witch 2, ne sont pas à la hauteur. Si bien que King abaisse ses prévisions annuelles.

Le résultat est sans appel en bourse : le titre King Digital Entertainment a chuté de 21,9% dans les échanges d'après-clôture mardi, suite à l'annonce de ces mauvaises nouvelles. L'éditeur aura beau arguer qu'il a amélioré son chiffre d'affaires de 30%, sur un an, à 594 millions de dollars, ainsi que ses profits, en hausse de 32%, à 165 millions, ce ne sont pas les chiffres les plus parlants dans l'industrie des jeux mobiles.

Le fond du problème de King se situe sur l'engagement. Le nombre d'utilisateurs actifs chaque jour est passé de 76 millions en juin 2013 à 136 millions en juin 2014, ce qui est une belle progression. Mais comparé aux 143 millions de joueurs quotidiens enregistrés au premier trimestre, l'éditeur fait face à un déclin de 5%. Et cette tendance est la même pour la fréquentation moyenne mensuelle, en recul de 2% entre mars et juin.

Candy Crush ne sera pas remplacé

Inévitablement, ce repli dans les usages se traduit par un recul de la monétisation. Ainsi, le nombre moyen de joueurs acceptant de payer pour ses jeux est passé de 11,9 millions au premier trimestre 2014 à 10,4 millions au trimestre suivant, ce qui est aussi une stagnation totale sur un an. Dans sa présentation, King ne manque pas de montrer que ses revenus hors Candy Crush ont crû de 19% en une année. Or, ce rythme de croissance reste toujours inférieur à celui de son célèbre jeu (+34%), ce qui peut inquiéter les investisseurs.


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Nombre moyen d'utilisateurs actifs quotidiens (en millions) - King.


Le seul bon indicateur concerne la monétisation par utilisateur, qui parvient à se hisser à 19,54 dollars en moyenne en juin, contre 18,02 dollars en mars et 15,51 dollars un an auparavant. La croissance annuelle du chiffre d'affaires de King tient à ce seul chiffre. Si King ne réussit pas à attirer plus de joueurs payants, il n'est pas certain que les utilisateurs actuels continuent à dépenser suffisamment pour soutenir ses recettes.

Et voilà le spectre de Zynga qui se remet à planer au-dessus de King, lequel semble désespérément se raccrocher à son jeu-vedette, conscient que ses autres opus ne font pas le poids. L'éditeur explique que Candy Crush bénéficie encore d'une « longue traîne », qu'il sera épaulé par une application « sœur » en fin d'année... pendant qu'il essaie de convaincre le marché chinois d'y jouer, histoire de prolonger le sursis.


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